L'Irrequiem - Weggen - E-Book

L'Irrequiem E-Book

Weggen

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Beschreibung

Plus que jamais, la musique vous fera voyager et découvrir d'autres mondes...

Peur au ventre mais sourire farouche sur les lèvres, Allegria empoigne sa guitare électrique. Sur le pont du vaisseau, tout l’orchestre retient son souffle. Les musiciens s’apprêtent à quitter leur refuge souterrain et à réaffronter la fureur de ce monde à l’agonie. Pour réussir à maintenir leur navire à flot, ils vont devoir jouer avec leurs tripes. C’est le seul moyen de survivre. Le seul moyen pour qu’Allegria survive et que ne meure pas avec elle le souvenir de Faustine.

Une nouvelle qui rassemble effets de style, poésie, aventure et autres surprises ! Weggen signe là une promesse d'évasion grâce à ce texte à la mise en page originale. Laissez-vous embarquer !

EXTRAIT

Mais pour l’instant tout est calme, la flotte a trouvé refuge dans une galerie souterraine. De quoi reprendre nos forces avant de barouder à l’extérieur. On avance au son d’une flûte traversière, pendant que le reste de l’équipage paresse. Certains entretiennent leurs instruments, d’autres jouent aux cartes. Moi, je contemple les environs, allongée sur la proue. Il fait sombre ici, l’endroit n’est éclairé que par des cristaux phosphorescents. Il en émane des lueurs bleu nuit, qui s’épanchent faiblement sur les parois alentour. Ces cristaux sont en réalité des écailles de dragon, quelques vestiges détachés lorsqu’ils ont creusé la roche. Les bêtes sont tellement immenses qu’elles pourraient nous gober sans même le remarquer. Il n’y a qu’à voir la taille de ces galeries, assez spacieuses pour qu’une flotte entière puisse y naviguer.
Une goutte d’eau fait
ploc !
sur mon front.
Je lève le menton, la sens funambuler sur l’arête de mon nez, puis voilà qu’elle chute pour finir à la commissure de mes lèvres. Je souris pour l’embrasser, sa fraîcheur me calme.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Weggen est un étudiant de vingt-cinq ans. Il écrit principalement des nouvelles de SFFF, même s’il lui est déjà arrivé de prêter sa plume en tant que parolier ou scénariste manga. Son rêve est de pouvoir transformer ses factures en cupcakes.

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Weggen

Illustrations de Clays

Il était une fois un orchestre

qui écumait les cieux.

Des nomades de l’air

regroupés en une flotte aérienne.

Leurs vaisseaux n’avaient

ni voiles ni moteurs.

Rien que des instruments de musique

pour se maintenir à flot.

Pourquoi ?

Car cette planète se désintègre !

Elle se meurt,

se scarifie.

La nature est devenue irascible.

Même plus un sol où poser pied !

Juste un chaos tempétueux…

Alors l’orchestre a décidé

de conquérir les étoiles

avec sa musique !

Fuir ce monde pour un autre plus clément.

Avec chacun son instrument.

Chacun son émotion.

Les mélancoliques,

les enragés,

les méticuleux,

les frénétiques.

Il faut de tout pour survivre.

Et nous

REFUSONS !

la mort,

l’abandon,

l’oubli.

Ces choses trop amères.

Nous

sommes unis

pour déchirer l’atmosphère.

Et fredonner nos légèretés à l’intersidéral !

Mais pour l’instant tout est calme, la flotte a trouvé refuge dans une galerie souterraine. De quoi reprendre nos forces avant de barouder à l’extérieur. On avance au son d’une flûte traversière, pendant que le reste de l’équipage paresse. Certains entretiennent leurs instruments, d’autres jouent aux cartes. Moi, je contemple les environs, allongée sur la proue. Il fait sombre ici, l’endroit n’est éclairé que par des cristaux phosphorescents. Il en émane des lueurs bleu nuit, qui s’épanchent faiblement sur les parois alentour. Ces cristaux sont en réalité des écailles de dragon, quelques vestiges détachés lorsqu’ils ont creusé la roche. Les bêtes sont tellement immenses qu’elles pourraient nous gober sans même le remarquer. Il n’y a qu’à voir la taille de ces galeries, assez spacieuses pour qu’une flotte entière puisse y naviguer.

Une goutte d’eau fait

ploc !

sur mon front.

Je lève le menton, la sens funambuler sur l’arête de mon nez, puis voilà qu’elle chute pour finir à la commissure de mes lèvres. Je souris pour l’embrasser, sa fraîcheur me calme.

Fermant les paupières,

je me laisse bercer par la flûte traversière.

Quelqu’un me secoue l’épaule. Je me lève sur-­le-­champ, cherche instinctivement ma guitare des yeux.

— Calme, ma belle. Je ne voulais pas te faire paniquer.

Harpiste est à mes côtés, il arbore un sourire gêné.

— T’inquiète, lui dis-­je.

— Regarde. (Il m’indique un cristal.)Quelque chose en perle.

En effet, du liquide s’y forme comme de la rosée. La goutte que j’ai embrassée venait sûrement de là.

— Je vais tester un truc, lance Harpiste.

Il s’installe devant son instrument puis frôle une corde de ses doigts, juste assez pour produire un petit son et qu’une goutte se détache. Il la réceptionne avec sa langue, la remue dans sa bouche comme un expert culinaire.

— Alors, quel goût ?

— Saudade, avec un zeste de mélancolie.

— Tu crois que ça pleure, les écailles abandonnées ?

— Ben oui, sans doute. C’est solitaire ici, puis il fait sombre. (Harpiste pondère la situation.) Attends, j’ai une idée.

Ses doigts se promènent sur les cordes, égrainant des sonorités cristallines qui se réverbèrent dans les galeries et valsent avec la flûte traversière.

Ploc.

Ploc ?

Ploc.

Ploc.

Ploc.

Ploc. Ploc.

Ploc.

Ploc.

Ploc.

Ploc.

Ploc.

Ploc.

Ploc.

Une averse balaie la flotte, je tends les bras pour l’accueillir. Le liquide ruisselle sur mon visage, comme des petites léchouilles fraîches qui s’épanchent en caresses le long de mon corps. Je ne suis pas la seule à m’enivrer de leur contact, des membres de l’orchestre me rejoignent dans ces espiègleries. Ceux qui jouaient aux cartes maugréent sans conviction, fâchés de voir leur partie interrompue. Harpiste leur lance un rire puéril.

Je demeure ainsi, trempée, les bras ballants. Même après que le crachin a cessé dans cette galerie dénuée de cristaux désormais. La seule source de lumière s’étant évaporée, la flotte avance dans le noir le plus complet. Je commence à grelotter, cette étreinte m’en a rappelé une autre, un souvenir doux-­amer. Faustine. Plus amer que doux, en fait. Les ténèbres m’angoissent, j’ai l’impression que tout a disparu.

Je suis seule.

Est-­ce que je suis seule ?

— Harpiste ?

Personne ne répond.

— Harpiste ?!

Une main se pose sur mon épaule.

— Calme, on approche de la sortie.

Fsshh

Fssssshhhhhh…

Oui, j’entends le vent siffler.

L’endroit s’éclaire lentement, la chaleur augmente elle aussi. L’extérieur enragé approche. Nous quittons notre état de béatitude pour nous mettre en position, chacun devant son instrument. Sur le navire principal – celui qui mène la marche – le chef d’orchestre nous fait face.

— Notre repos a assez duré, il est venu l’heure de brûler.