La Boîte en Carton - Arthur Conan Doyle - E-Book

La Boîte en Carton E-Book

Arthur Conan Doyle

0,0
4,99 €

-100%
Sammeln Sie Punkte in unserem Gutscheinprogramm und kaufen Sie E-Books und Hörbücher mit bis zu 100% Rabatt.
Mehr erfahren.
Beschreibung

Susan Cushing, paisible habitante du district londonien de Croydon, a reçu par la poste une boîte en carton remplie de sel dans lequel se trouvent deux oreilles humaines tranchées. Susan Cushing est particulièrement choquée et ne comprend pas qui a pu lui envoyer cela et pour quelle raison.

Das E-Book können Sie in Legimi-Apps oder einer beliebigen App lesen, die das folgende Format unterstützen:

EPUB
MOBI

Seitenzahl: 39

Veröffentlichungsjahr: 2020

Bewertungen
0,0
0
0
0
0
0
Mehr Informationen
Mehr Informationen
Legimi prüft nicht, ob Rezensionen von Nutzern stammen, die den betreffenden Titel tatsächlich gekauft oder gelesen/gehört haben. Wir entfernen aber gefälschte Rezensionen.



La Boîte en Carton

La Boîte en CartonL'ŒuvrePage de copyright

La Boîte en Carton

 Arthur Conan Doyle

L'Œuvre

En choisissant quelques affaires typiques qui illustrent les remarquables qualités mentales de mon ami Sherlock Holmes, j’ai autant que possible accordé la préséance à celles qui, moins sensationnelles peut-être, offraient à ses talents le meilleur champ de manœuvres. Il est toutefois malheureusement impossible de séparer tout à fait le sensationnel du criminel, et le chroniqueur se débat dans un dilemme : ou sacrifier des détails essentiels et donner ainsi du problème une présentation inexacte, ou bien se servir de la matière que le hasard, et non un choix, lui fournit. Après cette courte préface je me tourne vers mes notes pour en extraire une chaîne d’événements étranges et particulièrement terribles.

C’était une journée d’août ; il régnait une chaleur torride. Baker Street ressemblait à une fournaise ; la réverbération du soleil sur les briques jaunes de la maison d’en face était pénible pour l’œil ; on avait de la peine à croire que c’était les mêmes murs qui surgissaient si lugubrement des brouillards de l’hiver. Nos stores étaient à demi tirés. Holmes était roulé en boule sur le canapé : il lisait et relisait une lettre que lui avait apportée le courrier du matin. Quant à moi, mon temps de service aux Indes m’avait entraîné à mieux supporter la chaleur que le froid, et une température de 33° ne m’éprouvait nullement. Mais le journal du matin n’avait aucune nouvelle intéressante. Le Parlement était en vacances. Tout le monde avait déserté la capitale. Je languissais après les clairières de la Nouvelle-Forêt ou les galets de Southsea. Un compte en banque réduit à zéro m’avait obligé à retarder mes vacances. Mon compagnon n’éprouvait pas le moindre attrait pour la campagne ni pour la mer : il affectionnait de vivre au centre de cinq millions d’habitants, d’étirer ses fils parmi eux, de vibrer au premier bruit déclenché par un crime mystérieux. L’amour de la nature ne faisait certes pas partie de ses dons innombrables.

Comme Holmes me semblait trop absorbé pour bavarder avec moi, j’avais rejeté mon journal et, m’adossant sur ma chaise, j’étais tombé dans une profonde rêverie. Soudain la voix de Sherlock Holmes s’immisça dans mes pensées.

« Vous avez raison. Watson ! me dit-il. C’est une manière tout à fait absurde de régler un conflit.

– N’est-ce pas ? Tout à fait absurde ! » m’exclamai-je.

Et subitement, je me rendis compte qu’il avait fait écho à ma pensée la plus profonde. Je me redressai et le regardai avec ahurissement.

« Qu’est-ce à dire, Holmes ? m’écriai-je. Voilà qui dépasse l’imagination. »

Il se mit à rire de bon cœur.

« Rappelez-vous qu’il y a quelque temps, lorsque je vous ai lu le passage de l’un des contes de Pœ où un logicien serré suit les pensées non formulées de son compagnon, vous avez été enclin à prendre cela pour un vulgaire tour de force de l’auteur. J’ai alors observé que cette habitude m’était courante, et vous avez exprimé une certaine incrédulité.

– Oh non !

– Peut-être pas avec votre langue, mon cher ami, mais à coup sûr avec vos sourcils. Aussi quand je vous ai vu jeter votre journal et mettre vos pensées en route, j’ai été très heureux de saisir l’occasion de lire à travers elles et, éventuellement, de les interrompre, ne fût-ce que pour vous prouver que je pouvais entrer en rapport avec elles. »

Je ne me contentai pas de si peu.

« Dans l’exemple que vous m’avez lu, lui répondis-je, le logicien tirait ses conclusions des gestes de l’homme qu’il observait. Si je me souviens bien, son sujet trébuchait sur un tas de pierres, levait le nez vers les toiles, etc. Mais moi je suis resté tranquillement assis sur ma chaise : quels indices aurais-je pu vous offrir ?

– Vous êtes injuste envers vous-même. La physionomie a été donnée à l’homme pour lui permettre d’exprimer ses émotions ; la vôtre remplit fidèlement son office.

– Voulez-vous me faire croire que vous avez lu dans mes pensées par le truchement de ma physionomie ?

– De votre physionomie, oui. Et spécialement de vos yeux. Peut-être ne vous rappelez-vous pas comment a débuté votre rêverie ?

– Ma foi non !

– Alors je vais vous le dire. Après avoir jeté votre journal, geste qui a attiré mon attention, vous êtes demeuré assis pendant une demi-minute avec une expression vide. Puis vos yeux se sont portés vers le portrait nouvellement encadré du général Gordon, et j’ai vu d’après l’altération de vos traits qu’un train de pensées avait démarré. Mais il n’est pas allé bien loin. Votre regard s’est dirigé presque aussitôt vers le portrait non encadré de Henry Ward Beecher qui est placé au-dessus de vos livres. Puis vous avez contemplé les murs. La signification de tout cela était évidente : vous étiez en train de penser que si le portrait était encadré il remplirait juste cet espace nu et ferait un heureux vis-à-vis au portrait de Gordon.

– Vous m’avez admirablement suivi ! m’exclamai-je.