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Extrait : "Les citoyens de Bélébat ne peuvent vous rendre compte que de leurs divertissements et de leurs fêtes ; ils n'ont ici d'affaires que celle de leurs plaisirs. Bien différents en cela de M. votre frère aîné, qui ne travaille tous le jours que pour le bonheur des autres. Nous sommes tous devenus ici poètes et musiciens, sans pour autant être devenus bizarres."
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Seitenzahl: 20
EAN : 9782335097733
©Ligaran 2015
Cette lettre contient la description d’une fête donnée à Bélébat, chez M. le marquis de Livry, en 1725.
Le curé de Courdimanche, dans la paroisse de qui le château de Bélébat est situé, était un fort bon homme, à demi fou, qui se piquait de faire des vers et de bien boire, et se prêtait de bonne grâce aux plaisanteries dont on le rendait l’objet.
Le ton qui règne dans cette fête, où se trouvaient un grand nombre de jeunes femmes, et dans la description adressée à une princesse jeune et qui n’était point mariée, est un reste de la liberté des mœurs de la Régence.
Tous les vers, à beaucoup près, ne sont pas de M. de Voltaire, et ceux qui lui appartiennent sont faciles à distinguer.
À son altesse sérénissime mademoiselle de Clermont
Les citoyens de Bélébat ne peuvent vous rendre compte que de leurs divertissements et de leurs fêtes ; ils n’ont ici d’affaires que celles de leurs plaisirs. Bien différents en cela de M. votre frère aîné, qui ne travaille tous les jours que pour le bonheur des autres. Nous sommes tous devenus ici poètes et musiciens, sans pourtant être devenus bizarres. Nous avons de fondation un grand homme qui excelle en ces deux genres ; c’est le curé de Courdimanche : ce bonhomme a la tête tournée de vers et de musique, et on le prendrait volontiers pour l’aumônier du cocher de M. de Vertamont. Nous le couronnâmes poète hier en cérémonie dans le château de Bélébat, et nous nous flattons que le bruit de cette fête magnifique excitera partout l’émulation, et ranimera les beaux-arts en France.