La Joconde et le Phénix - Benoît Demazy - E-Book

La Joconde et le Phénix E-Book

Benoît Demazy

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Beschreibung

Un mini-roman plein de souvenirs ! Le papa de Tom a une seule passion : La Joconde. Inlassablement, il reproduit la célèbre toile du Louvre. Ses peintures s’accumulent dans la maison ! Mais le jeune Tom a lui aussi une passion : il recopie des livres… Des années plus tard, il raconte comment ce hobby particulier est devenu son gagne-pain…Plus on lit, mieux on lit. Récits Express, c'est plus de 30 histoires variées et des thèmes passionnants pour faire découvrir le plaisir de la lecture aux jeunes lecteurs de 10-13 ans.EXTRAIT :Lorsque j’étais plus jeune, mon père était banquier. Sa vie était réglée comme du papier à musique : tous les jours, il se levait à 6 h 30 pour ouvrir la banque à 8 h et il rentrait à la maison à 18 h.Le même horaire pendant vingt ans. Rien n’avait changé depuis son premier jour dans la banque, à part le passage à l’euro. Et le nom de la banque : le troisième en dix ans !Quand on allait au restaurant avec toute la famille, oncles, cousins, c’était toujours pour sa pomme : « Toi qui aimes les chiffres, tu vas calculer ce que chacun doit. » Ben oui, parce que « Tata Jeanine n’a pas bu de vin et le cousin Georges, comme d’habitude, il a pris un plat deux fois plus cher que les autres »…

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Seitenzahl: 37

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1 : La Joconde

Lorsque j’étais plus jeune, mon père était banquier. Sa vie était réglée comme du papier à musique : tous les jours, il se levait à 6 h 30 pour ouvrir la banque à 8 h et il rentrait à la maison à 18 h. Le même horaire pendant vingt ans. Rien n’avait changé depuis son premier jour dans la banque, à part le passage à l’euro1. Et le nom de la banque : le troisième en dix ans !

Quand on allait au restaurant avec toute la famille, oncles, cousins, c’était toujours pour sa pomme : « Toi qui aimes les chiffres, tu vas calculer ce que chacun doit. » Ben oui, parce que « Tata Jeanine n’a pas bu de vin et le cousin Georges, comme d’habitude, il a pris un plat deux fois plus cher que les autres »…

Sauf que mon père n’aime pas les chiffres. Sa passion, c’est la peinture. À dix-huit ans, il voulait étudier les Beaux-Arts, mais son père (mon grand-père donc) lui a dit qu’il devait faire des études « sérieuses ». Et apprendre à peindre, ce n’était pas sérieux pour papy. Du coup, mon père a appris l’économie à l’université, et il travaille dans la même banque depuis plus de vingt ans. Lorsque j’avais seize ans, il était même directeur de son agence. Une grosse agence : quinze employés, plus de mille clients. Pas mal, non ?

Mais dès que mon père rentrait du travail, il retirait son costume, enfilait un vieux jean et un bête T-shirt, il allait dans son atelier et commençait à peindre. Pas n’importe quoi : La Joconde. Mon père, il n’a qu’une envie : réaliser une copie parfaite de La Joconde.

Tu connais cette peinture de Léonard de Vinci ? Probablement l’une des peintures les plus célèbres du monde. Elle se trouve au musée du Louvre à Paris. Si un jour tu y vas, c’est très facile de la trouver : il suffit de suivre les files de touristes japonais, américains, russes ou koweïtiens qui viennent tous les jours dans ce musée juste pour voir cette peinture. Pas les 30 000 autres peintures ou sculptures, non, juste une : La Joconde.

Et mon père est amoureux de cette peinture. Alors, depuis des années, il essaye de la peindre aussi bien que Léonard de Vinci. Un jour, j’ai compté le nombre de copies commencées par mon père dans la maison : cinq dans la cave, huit au grenier, quelques-unes dans l’abri de jardin, une dans la cuisine, une dans le living… Au total, près de trente copies. Un travail de fou : chaque toile représente en effet plusieurs mois de travail.

Et dire que ses collègues, employés et clients pensaient que mon père se levait le matin en costume-cravate et s’endormait le soir dans le même costume pour être prêt le lendemain matin à additionner, soustraire, multiplier des chiffres toute la journée…

2 : Le copieur

Mais parlons un peu de moi. Je m’appelle Tom et j’ai 25 ans.

Je ne suis pas banquier, mais pour bien comprendre ce que je fais de mes journées, il faut remonter quelques années en arrière. À l’époque, je terminais des études de droit. Mes journées se suivaient et se ressemblaient, un peu comme celles de mon père. Pour moi, pas question de gérer des prêts, des ouvertures de comptes ou des calculs compliqués : j’étudiais le droit administratif, le droit civil, le droit du travail, le droit des médias… Du droit, du droit, encore du droit.

Tu penses que ça doit être ennuyant ? Tu n’as pas tout à fait tort… Et encore, je ne t’ai pas parlé des matières les moins drôles, le droit canon et le droit constitutionnel !

Comme mon père, j’avais aussi une passion : j’adorais copier. Mais pas question pour moi de copier des peintures, je copiais des textes.

Attention, j’ai dit copier, pas tricher ! Je ne passais pas mon temps à regarder par-dessus l’épaule d’un autre élève pour recopier sa réponse. Non, je recopiais des textes, des livres, juste pour le plaisir.

Tout avait commencé quand j’avais dix ans plus ou moins : mon père m’avait proposé ça pour passer le temps pendant qu’il peignait. J’adorais le regarder peindre pendant des heures, mais papa, ça l’ennuyait que je reste à ne rien faire : « Prends un livre et recopie-le », m’a-t-il dit un jour. J’ai alors pris le premier livre qui traînait et je l’ai recopié. Toutes les pages, toutes les lignes, tous les mots.