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Anatole Le Braz Anatole Le Braz, l’expert en folklore breton, parcourait les campagnes et villages de Bretagne en quête de témoignages de la bouche de paysans et pêcheurs sur tout ce qui les étonnait et les effrayait et inévitablement jaillissait l’ombre de la mort et surgissaient des récits, des légendes, des vies vraies et pleinement vécues … dont la lecture, encore de nos jours, suscitent non seulement de l’intérêt, mais aussi des frissons et des peurs. La Légende de la Mort, une grande œuvre, en quelque sorte collective, puisqu’elle est transcrite et traduite du breton directement de la bouche des personnes interviewées. Les histoires de l’Ankou (la personnification de la mort, des Anaon (âmes) et des Kannerezed Noz (Lavandières de la nuit). Terrorisent littéralement.
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Anatole Le Braz
La Légende de la Mort
En appendice : Vie de l’auteur, Toutes ses œuvres, Bibliographie
ISBN : 978-88-97060-63-5
Format : EBook
Première édition : mai 2015
Collection Excelsior – L’Exagone
Couverture : Ploudiry (Finistère), détail de l'ossuaire : l'Ankou
Pour tout renseignement ou matériel utilisés dont il n’a pas été possible de retrouver la source et de la citer, la Maison d’Edition sera heureuse de reconnaître ce qui est dû, selon nos usages, aux éventuels ayant-droit.
Propriété littéraire réservée
EDARC EDIZIONI
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CHAPITRE I
CHAPITRE II
CHAPITRE III
CHAPITRE IV
CHAPITRE V
CHAPITRE VI
CHAPITRE VII
CHAPITRE VIII
CHAPITRE IX
CHAPITRE X
CHAPITRE XI
CHAPITRE XII
CHAPITRE XIV
CHAPITRE XV
CHAPITRE XVI
CHAPITRE XVII
CHAPITRE XVIII
CHAPITRE XIX
CHAPITRE XX
CHAPITRE XXI
Chapitre XXII
Anatole Le Braz
Œuvres
Les Intersignes
Les intersignes annoncent la mort. Mais la personne à qui se manifeste l’intersigne est rarement celle que la mort menace.
Si l’intersigne est aperçu le matin, c’est que l’événement annoncé doit se produire à bref délai (huit jours au plus). Si c’est le soir, l’échéance est plus lointaine ; elle peut être d’une année et même davantage.
Personne ne meurt, sans que quelqu’un de ses proches, de ses amis ou de ses voisins n’en ait été prévenu par un intersigne.
Le mot « intersigne » se rend en breton de diverses manières suivant les régions. Les désignations les plus fréquentes sont celles de seblanchou, semblants ; de sinaliou, signes avertisseurs ; de traou spont, choses d’épouvante.
Les intersignes sont comme l'ombre, projetée en avant, de ce qui doit arriver.
Si nous étions moins préoccupés de ce que nous faisons ou de ce qui se fait autour de nous en ce monde, nous serions au courant de presque tout ce qui se passe dans l'autre.
Les personnes qui nient les intersignes en ont autant que celles qui en ont le plus. Elles les nient uniquement parce qu'elles ne savent ni les voir, ni les entendre ; peut-être aussi parce qu'elles les craignent et qu'elles ne veulent rien entendre ni rien voir de l'autre vie.
***
« Certaines gens ont plus que d'autres le don de voir.
« Dans mon jeune temps on se montrait du doigt, non sans une secrète épouvante, les personnes qui étaient douées de ce pouvoir mystérieux.
— « Hennés hen eus ar pouar ! disait-on (Celui-là a le pouvoir).
« Dans cette catégorie privilégiée, il faut ranger en première ligne ceux qui ont passé enterre bénite et en sont sortis, avant d'avoir été baptisés. »
« Voici le cas :
« Un enfant vient de naître. Le recteur, que l'on est allé trouver a fixé l'heure du baptême. Mais vous savez comme les gens de la campagne sont peu exacts. Père et matrone, parrain et marraine flânent en chemin, s'attardent aux auberges, s'il y en a sur la foute, n'arrivent au bourg que longtemps après l'heure convenue. Le prêtre s'est lassé de les attendre vainement ou a été appelé par quelque autre devoir de son ministère. Nos gens se rendent au porche, trouvent l'église déserte. A leur tour de s'y morfondre. Il n'y fait pas chaud. L'enfant crie. La matrone, la groac'h-ann-holenn (la vieille-au-sel), déclare que si l'on reste là, le nouveau-né risque « d'attraper sa mort ». On gagne quelque endroit mieux abrité, l'auberge la plus voisine. On y patiente, en vidant chopine, jusqu'au retour du prêtre. L'enfant a passé au cimetière, terre bénite, et en est sorti sans avoir été fait chrétien. Il aura le don de voir.
« L'aventure se produit souvent. De là vient que tant de Bretons ont la faculté de voir ce qui reste invisible aux yeux de la plupart des hommes. »
Entendre des chutes d'objets — écuelles, assiettes ou verres — qui se cassent en tombant, signe de morts pour un parent ou pour un ami en voyage.
Les menuisiers qui fabriquent les cercueils savent d'avance si quelqu'un de la région doit mourir dans la journée ou dans la nuit. Ils en sont prévenus par le bruit des planches, qui s'entrechoquent d'elles-mêmes dans le grenier.
Dans le pays de Paimpol, les femmes de marins qui sont depuis longtemps sans nouvelles de leurs maris, se rendent en pèlerinage à Saint-Loup-le-Petit (Sa-Loup-ar-Bihan), dans la commune de Lanloup, entre Plouézec et Plouha. Elles allument aux pieds du saint un cierge dont elles se sont munies. Si le mari se porte bien, le cierge brûle joyeusement. Si le mari est mort, le cierge luit d'une flamme triste, intermittente, et tout à coup s'éteint.
Souvent, c'est le malade lui-même, ou, comme on dit, son « Expérience », qui se fait l'annonciateur de sa propre mort. Il revêt, en ce cas, les formes et les déguisements les plus bizarres, se présente, par exemple, sous l'aspect d'un animal blanc ou noir, selon qu'il doit être sauvé ou perdu dans l'autre monde.
Une femme sur le point de trépasser fut vue en chemise sur la branche d'un pommier, à quelque distance de la maison, au moment précis où elle entrait en agonie.
Quand on est pris, sans cause apparente, d'un frisson subit, on dit généralement que « c'est l’Ankou (la Mort) qui vient de passer ».
A l'appel brusque de quelqu'un, au contact imprévu de quelque chose, faites-vous instinctivement un soubresaut ? C'est que la mort, qui venait de s'abattre sur vous, vous quitte pour s'emparer d'un autre.
Se sentir les yeux tout à coup pleins de larmes, signe que l'on aura bientôt à pleurer quelqu'un des siens.
Huit Intersignes pour la même mort
Toutes les fois qu'il est mort quelqu'un des miens, j'en ai été avertie par un intersigne. Mais les intersignes qui m'ont le plus frappée, ce sont ceux qui précédèrent la mort de mon mari. J'en eus de toute sorte, pendant les sept mois que dura sa maladie.
Un soir que je l'avais veillé un peu tard, je m'étais endormie de lassitude, sur le banc, auprès du lit. Je fus réveillée brusquement par un bruit semblable à celui d'une fenêtre qui s'ouvre. « Allons ! pensai-je, c'est le vent qui fait des siennes. » Il venait de me passer sur la figure un souffle humide et frais, comme s’il sortait d'une cave. Je me rappelai que j'avais oublié du lin peigne sur la haie du courtil où je l'avais mis à sécher, et je me dis : « Pourvu que le vent n'ait pas déjà emporté mon lin ! »
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