La maison dorée - Nicole Chappe - E-Book

La maison dorée E-Book

Nicole Chappe

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Beschreibung

Un mystérieux message mène Flo, Elsa et Max dans des aventures inattendues !

D’où vient ce mystérieux message collé sur le parapluie de Flo, à son retour du collège ? Intriguée, elle se confie à son amie Elsa. Toutes les deux décident d’en parler à Max, un passionné des codes secrets. Lui seul peut les aider ! En un éclair, l’énigme est résolue cependant une question demeure : s’agit-il d’un simple jeu ou d’une histoire sérieuse ? Les jours suivants, Max se fait silencieux… Le bout de papier n’a pas dit son dernier mot ! Il conduit Flo et ses amis à la Maison des Bulles où une inconnue leur raconte une étrange histoire : un chercheur vient de faire une découverte géniale mais des voleurs sans scrupules l’ont dépouillé de sa dernière trouvaille.
Voilà les nouveaux amis prêts à braver tous les dangers pour aider l’inventeur à retrouver ce qui lui appartient. Mais l’affaire n’est pas simple et ils vont de surprise en surprise… Parviendront-ils à atteindre leur but ?

Suivez le parcours de trois amis prêts à braver tous les dangers pour aider un inventeur à retrouver ce qui lui appartient, plongés dans une affaire qui n'est pas si simple et les mènera de surprise en surprise...

EXTRAIT

– Des passages secrets ? demande Max, aussitôt intéressé.
– Nous vous en parlerons tout à l’heure, répond Ralph qui, visiblement, ne veut pas donner plus de détails pour l’instant. Mon Dieu ! Ma pauvre invention… Dans quel état a-t-elle dû arriver s’ils ont emprunté cet itinéraire ? Ce prototype est très fragile…
– Peut-être les voleurs connaissent-ils une cachette à proximité de la cascade où laisser provisoirement le parapluie bionique en prévoyant de le récupérer plus tard, comme dit Flo. Nous pourrions aller jeter un coup d’œil, suggère Max.
– Bonne idée ! approuve Vincent qui commence à s’impatienter, peu habitué à rester longtemps inactif. En tant que spéléologue amateur, j’ai souvent vu des cavités déboucher dans des lieux surprenants. Ralph, pensez-vous qu’il pourrait réellement y avoir une cachette derrière la chute d’eau ?
– Pourquoi pas ! Il faudrait vérifier… Je n’en ai jamais entendu parler par les gens d’ici mais après tout, nous n’habitons ce village que depuis une dizaine d’années et ces choses-là sont souvent tenues secrètes.
– Il faut vite aller à cette cascade, dit Vincent. Flo et moi avons toujours notre équipement de plongée dans la voiture lorsque nous partons en week-end. Nous pourrons explorer la rivière pendant que les autres fouilleront les alentours…
– Eh bien, c’est d’accord ! dit Ralph mais avant, je vais vous montrer ma Salle de création, comme je vous l’ai promis tout à l’heure, ensuite, nous irons nous préparer.
Virginie est soulagée : les copains du lycée auxquels elle a parlé du parapluie bionique ne se seraient jamais aventurés dans ces bois profonds. Même en admettant qu’ils aient eu des complices, il serait bien étrange que ceux-ci connaissent cette cascade. Ils sont donc sans doute hors de cause et, par conséquent, elle-même n’est pas responsable du vol dont son grand-père a été victime. En revanche, certains habitants du village fréquentent souvent ces lieux pour une promenade ou une partie de pêche. Il se peut donc que les voleurs se trouvent tout près d’ici !

A PROPOS DE L'AUTEUR

Nicole Chappe est née en Corrèze. Bercée dès son plus jeune âge par les contes de ses grands-mères, une enfance proche de la nature permet à son imagination de développer le goût du merveilleux et du rêve. Inventrice de ses propres personnages, elle leur fait vivre dans ses récits de formidables aventures…

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Du même auteur

– Mille ans plus loin

Editions 5 Sens, 2017

Nicole CHAPPE

La Maison dorée

Chapitre 1

Le message

– Flo, dépêche-toi ! Départ dans dix minutes. Il ne s’agit pas de passer ta vie dans la salle de bains si tu veux que nous arrivions à l’heure au collège.

– Patiente un peu, Maman ! Je suis presque prête. J’en ai pour quelques secondes à peine…

De bon matin, mère et fille ne sont pas toujours d’accord. Céline veut partir en avance alors que Flo prend son temps pour se préparer. Toutes les deux vivent seules dans un petit appartement coquet, au troisième étage de la Résidence La Fontaine, en plein centre-ville. Depuis son entrée en sixième il y a un peu plus de trois ans, Flo prend le bus pour rejoindre son établissement scolaire sauf certains jours comme ce matin où sa mère a le temps de faire un détour pour la déposer.

– Te voilà enfin ! s’exclame Céline quand sa fille sort de la salle de bains. Ah, tu as encore attaché tes cheveux ! Pourquoi ne m’écoutes-tu pas ? Tu es tellement plus jolie quand ils tombent sur tes épaules.

– Maman, soupire Flo, laisse donc mes cheveux tranquilles, ils sont très bien ainsi ! Je croyais que nous étions pressées…

– Allons-y ! Tiens, prends ce parapluie, je viens juste d’entendre la météo, ils annoncent de la pluie pour la fin de l’après-midi.

– Que veux-tu que j’en fasse ? Personne n’en a au collège, je ne tiens pas à me rendre ridicule.

– Flo, ne commence pas à me contrarier de bon matin, s’il te plaît ! Tu le glisses dans ton sac, personne ne le verra. Tu seras bien contente de l’avoir ce soir s’il tombe une grosse averse. On est beaucoup plus ridicule trempé de la tête aux pieds que sous un parapluie, crois-moi !

– D’accord, je le prends, répond Flo en fourrant le mini-pliant au fond de son sac pour couper court à toute discussion, mais je te préviens, je ne m’en servirai qu’en cas de déluge !

– C’est incroyable ce que tu peux être têtue, on croirait entendre ton père ! Partons avant que tu n’arrives à me mettre de mauvaise humeur.

Vincent, le père de Flo, est têtu en effet. Ce défaut a même été en partie la cause de son départ au bout de quelques années de vie commune avec Céline. Bizarrement, depuis qu’ils ne vivent plus ensemble, ils s’entendent plutôt bien. Flo ne souffre pas de cette séparation, elle avait seulement sept ans lorsque son père s’est installé à l’autre bout de la ville et elle le retrouve les week-ends et pendant les vacances. Ces moments passés ensemble sont toujours très occupés, elle n’a jamais le temps de s’ennuyer. Vincent a du mal à tenir en place et à rester tranquille dans son appartement, il préfère consacrer son temps libre à de nombreuses activités sportives. Ainsi Flo a-t-elle souvent l’occasion de skier ou de patiner pendant l’hiver tandis que l’été, les randonnées et les baignades prennent le relais. Ils font également des sorties en bateau ou en canoë-kayak et même parfois de la plongée sous-marine. Mais ces activités ne sont pas de tout repos et Flo apprécie aussi le rythme plus régulier de la semaine.

Céline enfile son imperméable et regarde sa fille d’un air résigné. Elle va sortir par ce mauvais temps avec seulement une veste légère et des chaussures pas du tout adaptées à la pluie. Mais inutile de formuler la moindre remarque, Flo refusera d’aller se changer, prétextant qu’il ne fait pas froid. De toute façon, elle n’a plus le temps.

– Alors, Maman, tu rêves ? Je croyais que nous devions partir immédiatement. Dépêche-toi, sinon je vais vraiment être en retard et toi aussi…

– À qui la faute ? Si tu t’étais dépêchée un peu plus… Allez, sors la première, je ferme la porte.

Au bout du couloir, elles prennent l’ascenseur pour descendre jusqu’au parking et s’installent dans la voiture. À cette heure-ci, les rues du quartier sont encore calmes, les gens se réveillent petit à petit et commencent leur journée en silence. Mais, dès qu’elles se retrouvent sur le boulevard, le flot de véhicules devient plus dense et l’énervement commence déjà à gagner quelques conducteurs qui se manifestent à grand renfort de coups de klaxon.

– Ce soir, je ne pourrai pas venir te chercher, dit Céline. J’ai un rendez-vous dans l’après-midi avec des clients pour leur faire visiter une maison à une quinzaine de kilomètres du centre. Je rentrerai donc certainement plus tard que d’habitude.

– Dans ce cas, je prendrai le bus ou bien je demanderai à Elsa si ses parents peuvent me ramener. Le mardi, son père ou sa mère viennent souvent l’attendre.

Céline a en effet des horaires assez irréguliers dans l’agence immobilière où elle travaille. Les visites des maisons et des appartements qu’elle propose à la vente ou à la location s’éternisent parfois et il lui est alors impossible d’arriver à temps pour retrouver sa fille à la fin des cours.

La voiture stoppe pile à l’heure devant le collège et Flo rejoint le flot des élèves qui se dirige vers le portail. Les quatre heures de la matinée s’enchaînent rapidement et c’est seulement au repas de midi, à la cantine, qu’elle retrouve Elsa, déjà dans la file d’attente du self, en compagnie d’Antoine. Tous les trois se connaissent depuis l’école primaire et même s’ils sont maintenant dans des classes différentes, cela ne les empêche pas de rester bons copains et de se voir régulièrement.

– Salut, Flo ! s’écrie Antoine en l’apercevant. J’ai l’impression que notre dernière rencontre remonte à des siècles !

– Comme toujours, tu exagères. Il y a eu le week-end et hier, tu étais absent, rectifie Flo.

– Un terrible mal de gorge, figure-toi ! J’arrivais à peine à parler, d’ailleurs, j’ai encore quelques difficultés.

– À t’entendre, on ne dirait pas… fait remarquer Elsa d’un ton soupçonneux.

– Pour vous avouer la vérité, j’étais un peu enroué hier matin, ce qui m’a donné une excellente excuse pour ne pas venir au collège. J’avais complètement oublié de réviser pour mon devoir de maths et déjà que mes résultats ne sont pas brillants…

– Je vois ! Monsieur est resté tranquillement à la maison dans le but d’éviter une mauvaise note pendant qu’on s’inquiétait pour lui. Bref, tu t’es accordé un jour de vacances si je comprends bien.

– Penses-tu ! Mal de gorge ou pas, ma mère m’a forcé à faire tout un tas d’exercices supplémentaires, craignant que je ne prenne du retard. Et aujourd’hui, j’ai dû rattraper le devoir. Finalement, j’ai travaillé deux fois plus que si j’étais allé en classe !

– Bien fait pour toi ! dit Flo, amusée. La prochaine fois, tu réviseras comme tout le monde. Ah ! Elsa, j’allais oublier de te demander quelque chose, tu rentres comment, ce soir ?

– En voiture, avec mon père. Veux-tu qu’on te ramène ?

– Je veux bien. Ma mère travaille et avec ce mauvais temps, je n’ai pas envie de marcher jusqu’à l’arrêt de bus. Ça ne dérangera pas ton père ?

– Bien sûr que non ! Il m’attendra à 17 heures au coin de la rue comme d’habitude.

– D’accord ! j’y serai…

À la fin des cours, tous les élèves quittent le collège en vagues pressées. Ce soir, les conversations sont brèves, la pluie menace et qu’on parte en voiture, en bus ou à pied, il va falloir se hâter pour ne pas être transformé en éponge. Flo rejoint Elsa à l’endroit prévu alors que celle-ci cherche désespérément des yeux la voiture de son père et commence à s’impatienter.

– Pourvu qu’il ne m’ait pas oubliée ! 17 heures 10… Ce n’est pas normal. S’il n’est pas là dans cinq minutes, nous allons devoir rentrer à pied. Inutile que j’essaie de l’appeler sur son portable, il est toujours éteint. Je me demande bien à quoi il lui sert.

Les derniers élèves franchissent le portail et monsieur Colin n’est toujours pas là.

– Si tu veux, nous pouvons essayer d’avoir le bus, il n’est pas encore parti, propose Flo. En courant, il nous reste peut-être une chance…

– Non, c’est trop tard, attendons encore un peu.

– Comme tu voudras !

Toutes les deux ont beau faire les cent pas en scrutant le bout de la rue maintenant presque déserte, personne ne se présente à l’horizon. Les premières gouttes commencent à tomber et l’inquiétude d’Elsa se transforme vite en colère.

– Cette fois, mon père exagère. Quinze minutes de retard, tu te rends compte ! S’il tarde encore, nous allons être trempées de la tête aux pieds.

– J’ai un parapluie au fond de mon sac, ma mère m’a forcée à le prendre ce matin. Je peux peut-être le sortir, propose Flo, hésitante.

– Évidemment ! Tu ne pouvais pas le dire plus tôt…

– J’attendais que tout le monde soit parti… Toutes les deux sous un parapluie, ça fait un peu bête, tu ne trouves pas ?

– En ce moment, c’est le dernier de mes soucis ! Il est presque 17 heures 20… Mon père ne viendra pas maintenant, on n’a plus qu’à rentrer à pied. Heureusement qu’on n’habite pas à dix kilomètres !

Leurs regards se croisent et tout d’un coup, la mauvaise humeur d’Elsa disparaît. À se voir ainsi toutes les deux sous leur parapluie à fleurs, elle éclate de rire. Finalement, tout cela n’est pas bien grave ! Bras dessus, bras dessous, elles s’éloignent du collège en bavardant tranquillement. Après une bonne averse, la pluie tombe beaucoup moins fort et ni l’une ni l’autre n’est pressée de rentrer désormais. D’habitude, le bus ne les dépose que vers 18 heures après de nombreux arrêts, donc personne ne s’inquiétera de leur absence avant cette heure-là, aussi décident-elles d’entrer dans une boulangerie pour acheter quelques friandises avant de poursuivre leur chemin.

– À demain ! On essaiera de se voir à 10 heures, lance Elsa à sa camarade par-dessus son épaule, lorsqu’elles se séparent.

Flo continue sa route jusqu’à son immeuble, deux rues plus loin. Une fois dans l’appartement, elle met son parapluie à sécher dans l’entrée avant d’enfiler des vêtements secs et de s’affaler sur son lit pour écouter de la musique en feuilletant un magazine. Il est déjà 19 heures 30 quand sa mère rentre du travail, un peu fatiguée.

– Flo… Où es-tu ?

– Dans ma chambre… Tu n’arrives pas de bonne heure, ce soir.

– Ne m’en parle pas ! Il y a des gens vraiment pénibles, répond Céline en suspendant son imperméable au portemanteau, derrière la porte. J’ai bien cru que cette visite ne se terminerait jamais.

– À ta place, je leur aurais fait comprendre que je n’avais pas que ça à faire, dit Flo qui manque de patience en bien des occasions.

– Ce n’est pas si simple, crois-moi… Ah ! je constate que tu as utilisé mon parapluie. Tu vois, j’avais raison de te dire de le prendre, ce matin.

– Il nous a été bien utile, je le reconnais, d’autant plus que nous sommes rentrées à pied avec Elsa. Son père devait nous ramener mais il nous a oubliées.

– Oublier sa fille, quel étourdi ! Même ton père n’a jamais fait ça ! Tiens, un papier… Pourquoi l’as-tu posé là ? demande Céline en se penchant afin de regarder de plus près.

– Quel papier ?

– Là, sur le côté…

– Je ne l’avais pas vu. Ce doit être le vent, il y en avait beaucoup tout à l’heure… Il a dû s’envoler et atterrir sur le parapluie puis rester collé par l’eau de pluie.

Céline s’apprête à jeter le bout de papier à la poubelle quand elle s’aperçoit qu’il s’agit d’un feuillet plié en deux. Curieuse, elle l’ouvre en prenant soin de ne pas le déchirer.

– Alors ? demande Flo en s’approchant.

– Oh rien ! Juste quelques mots et des dessins. Regarde si tu veux, je n’ai pas mes lunettes.

Flo prend la feuille mouillée que lui tend sa mère et la pose bien à plat sur le carrelage en la lissant délicatement avec la main. L’écriture a résisté à la pluie et elle parvient à déchiffrer une courte phrase sans trop de difficultés.

– On… On a… On a volé… l’invention. C’est bien ça : On a volé l’invention. Ensuite, il y a des dessins. On dirait un rébus.

Céline ajuste ses lunettes qu’elle vient de sortir de son sac à main et distingue bien maintenant les dessins dont parle Flo.

– On dirait un rébus en effet. Il y a un nid, une souris ou un rat, un pas, des gouttes, un autre animal avec la queue encadrée et le mot bio. Je ne vois pas du tout à quoi cela peut correspondre.

– Il faut résoudre ce rébus et nous saurons quelle invention a été volée. La personne qui a écrit cela demande peut-être de l’aide.

– Doucement, Flo… Là, je crois que tu fais preuve d’un peu trop d’imagination. À mon avis, il s’agit tout simplement d’un jeu d’enfants. Ce papier s’est sans doute envolé, comme tu dis, et a atterri sur ce parapluie par hasard. Mets-le donc à la poubelle et pensons plutôt à ce que nous allons manger. Il est temps de dîner maintenant, conclut Céline, trop fatiguée ce soir pour jouer aux devinettes.

Chapitre 2

Le rébus livre son secret

Flo dispose deux assiettes, deux verres, couteaux et fourchettes sur la table pendant qu’une grande casserole d’eau chauffe sur la cuisinière. Ce soir, ce sera des spaghettis au fromage avec de la sauce tomate, un plat facile à faire, rapide et toujours bon. Mais si d’habitude, elle est dotée d’un solide appétit, en cet instant, elle ne pense pas du tout à manger. Ce message trouvé sur son parapluie l’intrigue et, au lieu de jeter le papier comme le lui a demandé sa mère, elle l’a placé bien en évidence sur la petite table de sa chambre qui lui sert de bureau. Une fois sec, il sera plus facile à manipuler.

En remuant les spaghettis dans la casserole pour qu’ils ne se transforment pas en masse compacte comme un certain jour où elle les avait oubliés, Flo réfléchit. D’où ce papier peut-il bien provenir ? Quelqu’un l’aurait-il placé là intentionnellement ? Non, cela n’a aucun sens ! Et pourtant… Il s’agit peut-être d’un appel au secours, un peu comme une bouteille jetée à la mer ? Comment savoir ? Les situations les plus rocambolesques lui viennent à l’esprit.

Dès que le repas est prêt, Céline et sa fille s’installent à table et se racontent leur journée comme elles le font chaque soir. Devant son assiette de spaghettis, bien concrète et sans mystère, Flo a de nouveau les pieds sur terre. « Je suis en train de délirer complètement, mon imagination me joue des tours ! Maman a raison, ce bout de papier n’a sans doute aucune importance. »

Une fois le repas terminé, elle retourne dans sa chambre pour faire ses devoirs mais son regard se porte alors sur sa table de travail. La petite feuille est toujours là, pratiquement sèche et bien qu’un peu gondolée, son contenu est tout à fait lisible. Plus que la phrase « On a volé l’invention », qui, bien qu’inquiétante a le mérite d’être claire, ce sont les dessins qui intriguent Flo. Que peuvent-ils bien signifier ? Pourquoi avoir dessiné plutôt qu’écrit ? La deuxième partie du message semble codée, comme si on voulait en dissimuler le sens. Ce rébus est décidément très compliqué. Impossible de former une phrase cohérente avec ces dessins !

« Inutile d’insister, ce soir, je ne trouverai pas. Demain, je montrerai ce papier à Elsa, peut-être aura-t-elle une idée. » Flo finit par se coucher mais elle a du mal à trouver le sommeil et passe une nuit très agitée, remplie de messages voltigeant en tous sens. « Et si j’avais simplement rêvé ? se dit-elle en sautant du lit le lendemain matin. Hélas, le document est bien là, sur la petite table, toujours aussi mystérieux. « Pour une fois que j’utilise un parapluie, il faut qu’il pleuve des mystères ! Il n’y a qu’à moi qu’une telle chose arrive », pense-t-elle en repliant la feuille avant de la ranger dans son sac.

À la récréation de 10 heures, Flo retrouve sa camarade et l’entraîne à l’écart dans un coin de la cour peu fréquenté pour lui parler du fameux papier.

– Montre-moi ! demande aussitôt Elsa, à la fois amusée et curieuse. Nous détenons peut-être un document d’une très grande importance.

– Possible mais j’aimerais bien savoir comment il est arrivé jusqu’à nous.

– Tentons d’abord de comprendre ce message. Cela nous indiquera peut-être s’il est tombé entre nos mains par hasard ou par la volonté de quelqu’un.

– Figure-toi que j’ai essayé ! Depuis hier soir, je cherche un sens à ces dessins mais j’en suis toujours au même point : mis bout à bout, ils ne veulent rien dire.

– Je ne vois pas, moi non plus…, avoue Elsa. Un détail doit nous échapper. Attends, j’ai une idée… En rentrant à la maison, je vais téléphoner à Max et je lui demanderai ce qu’il en pense.

– Max… Qui est-ce ? Je ne le connais pas.

– Normal !… Il n’est pas au collège mais au lycée, en classe de première. C’est le fils d’amis de mes parents, il habite tout près de chez moi.

– Et qu’est-ce qui te fait dire qu’il pourrait nous aider ?

– Oh ! c’est tout simple : Max a une passion un peu spéciale, celle de déchiffrer des codes et d’en inventer de nouveaux. Son père affirme que si Champollion n’avait pas percé le secret des hiéroglyphes, son fils aurait eu sa chance. Je suppose qu’il plaisante… À mon avis, il est loin d’atteindre ce niveau mais je reconnais qu’il est doué. Il devrait réussir à lire ce message.

– Alors il faut le lui montrer…, dit Flo sans hésiter.

– Max habite à dix minutes à peine de la maison. S’il est libre, nous pourrions venir chez toi en fin d’après-midi et parler de tout cela ensemble.

– D’accord ! Je préviendrai ma mère. En principe, le mercredi, elle rentre plus tôt, imagine sa tête si elle voyait arriver un inconnu qui prétend venir déchiffrer un message censé être à la poubelle depuis hier soir !…

– À la poubelle ? Que veux-tu dire ?

Flo raconte alors dans le détail à Elsa comment les choses se sont déroulées et lui explique que sa mère a accordé peu d’attention à ce papier, lui suggérant même de s’en débarrasser. Plus Elsa et Flo réfléchissent, plus cette histoire leur paraît étrange et elles sont bien décidées à découvrir ce qui se cache derrière tout ça.

Une fois chez elle, Elsa contacte Max et lui explique brièvement la situation. Comme prévu, il est très intéressé et tout à fait disposé à se pencher sur ce problème, déjà excité à l’idée d’un nouveau mystère à résoudre. À 17 heures, tous les deux se présentent chez Flo qui leur ouvre aussitôt, impatiente de connaître ce spécialiste des codes secrets mais en le voyant, elle reste un instant muette d’étonnement. Sans savoir pourquoi, elle avait imaginé un gamin joufflu, blond, les cheveux coupés en brosse et là, en face d’elle, se tient un jeune homme un peu maigre, le visage encadré de boucles brunes.