Le mystère du vieux livre - Nicole Chappe - E-Book

Le mystère du vieux livre E-Book

Nicole Chappe

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Beschreibung

Pour quelle raison Max a-t-il bien pu disparaitre du jour au lendemain ?

Hugo, Elsa, Flo et Virginie sont inquiets. Mais où est donc passé Max ? Hier soir, il paraissait tout à fait normal. Pourquoi leur demande-t-il maintenant de ne pas chercher à le contacter ? Une seule explication leur vient à l’esprit : ce vieux livre tout cabossé sur les codes secrets acheté la veille chez un bouquiniste. Pour Max, passionné de mystères, dénicher une telle merveille était inespéré mais il n’y a pas là de quoi disparaître. Jamais leur ami ne s’était comporté de la sorte. Il est sûrement en danger ! D’un commun accord, ils décident de tout faire pour l’aider.

Accompagnez Hugo, Elsa, Flo et Virginie dans de formidables aventures pour retrouver Max et mettre à jour les secrets de ce livre mystérieux ! Un roman jeunesse à dévorer à tout âge !

EXTRAIT

Cette fois, Flo ne peut s’empêcher de rire. Son père trouve toujours la formule qu’il faut pour détendre l’atmosphère. Force est de reconnaître qu’il a raison : plus ils seront nombreux, plus ils risqueront de se faire repérer.
– Je suis d’accord avec toi mais, dans ce cas, que comptes-tu faire ?
– Te déposer au lieu fixé, à l’heure prévue. Ensuite, je garerai ma voiture et je me rendrai seul chez le bouquiniste.
– Mais tu risques de tomber sur celui qui a promis de revenir.
– Je l’espère bien ! Que veux-tu qu’il me dise, il ne me connaît pas ? Tout le monde a le droit d’aller farfouiller dans un magasin un samedi après-midi, je ne serai pas le seul. Heureusement d’ailleurs, sinon monsieur Lasserre aurait plié boutique depuis longtemps !
– Admettons ! Tu entres dans le magasin, tu fais semblant de chercher un livre ou deux et ensuite ?
– Après, cela dépend. Si aucune personne correspondant au signalement des deux hommes ne se présente, je serai obligé de ressortir au bout d’un moment raisonnable. Dans ce cas, j’attendrai à proximité, j’observerai les allées et venues et si je soupçonne un passant, je le suivrai pour essayer d’en savoir un peu plus.
– Et nous, que ferons-nous pendant ce temps ?
– Vous agirez de votre côté à votre guise mais nous pourrons communiquer par téléphone si nécessaire. Seul Hugo risque d’être identifié et ne doit pas se montrer dans le quartier. En revanche, il peut nous être très utile à distance, par exemple pour prévenir la police en cas de besoin.
– Tu oublies que Max nous a recommandé la plus grande discrétion. Quelqu’un peut capter une conversation téléphonique…

À PROPOS DE L'AUTEUR

Nicole Chappe est née en Corrèze. Bercée dès son plus jeune âge par les contes de ses grands-mères, une enfance proche de la nature permet à son imagination de développer le goût du merveilleux et du rêve. Inventrice de ses propres personnages, elle leur fait vivre dans ses récits de formidables aventures…

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Nicole CHAPPE

Le mystère du vieux livre

Du même auteur

– Mille ans plus loin

Editions 5 Sens, 2017

– La maison dorée

Editions 5 Sens, 2017 

 

Chapitre 1

Le vieux livre

– Je n’en reviens pas ! Tu as encore acheté un de ces vieux bouquins poussiéreux ! s’exclame Hugo en voyant arriver son ami Max, un livre ancien à la main, sur le parking où ils se sont donné rendez-vous. Si j’avais de l’argent à dépenser, ce n’est vraiment pas ce que je m’offrirais.

– Tu ne peux pas comprendre… Tomber le même mois sur deux spécimens aussi rares, c’est inespéré ! plaide Max. Je ne pouvais tout de même pas laisser passer une telle occasion, d’autant plus que cet exemplaire ne m’a pratiquement rien coûté.

– La belle affaire ! Qui en voudrait ? Regarde : il est tout cabossé. Quant à celui que tu m’as montré la semaine dernière, il était en lambeaux et sentait le moisi. Ah, le bouquiniste doit être ravi de t’avoir pour client, tu le débarrasses de toutes ces vieilleries qui l’encombrent !

– Vraiment tu exagères, mais tu as gagné, je ne chercherai plus à te convaincre, répond Max en esquissant un geste d’impuissance. Sache cependant que certains collectionneurs n’hésiteraient pas à donner un mois de leur salaire en échange d’un de ces livres !

– Quoi ? Un mois de salaire pour des pages toutes jaunies ! Tu plaisantes ? Mais non… À voir ta tête, tu ne plaisantes pas. Alors, de deux choses l’une : ou bien ces collectionneurs sont un peu dérangés, ou bien ces vieux bouquins ont réellement une valeur inestimable. Dans ce cas, rassemblons d’urgence nos économies et achetons tout le stock. Ensuite, il ne nous restera plus qu’à lancer une offre sur Internet. Nous les revendrons un bon prix et nous deviendrons riches… Géniale, mon idée, non ?

– Géniale, en effet, mais tu oublies un détail. J’ai acheté dans cette boutique les deux seuls exemplaires vraiment intéressants. Désolé ! Tu feras fortune une autre fois… Ce qui m’étonne, c’est qu’ils aient pu échapper à l’œil expert du bouquiniste. Vu leur rareté, il aurait dû les vendre beaucoup plus cher.

– Encore faut-il trouver le client ! En ce qui me concerne, jamais de la vie je n’aurais placé là mon argent.

– Et tu aurais eu tort ! Crois-moi, les livres concernant le décryptage des codes secrets sur les trésors oubliés ne courent pas les rues, aussi je compte bien les conserver.

– Des trésors oubliés ! Mais ça change tout ! Tu aurais dû m’en parler plus tôt… Es-tu sûr d’avoir bien regardé partout ? insiste Hugo, davantage pour plaisanter que par réelle conviction. Il en reste peut-être quelques-uns au fond d’une étagère, sait-on jamais !

– Hélas, il n’y en a pas d’autres, j’en suis absolument certain. De ce côté-là, tu peux me faire confiance. D’ailleurs, si tu ne me crois pas, tu peux aller toi-même au magasin pour vérifier.

– Ah non merci ! Je te laisse ce plaisir… Cette boutique est monstrueuse. La dernière fois que je t’y ai accompagné, il y avait des montagnes de livres entassés jusqu’au plafond et j’ai bien cru qu’ils allaient me dégringoler dessus.

– C’est impressionnant en effet, reconnaît Max, amusé par la mine de son camarade. En plus des volumes empilés sur les rayonnages, d’autres attendent dans des caisses, mais j’ai tout examiné et je peux t’assurer que j’ai pris le dernier sur ce sujet.

Max et Hugo ont beau se chamailler de temps en temps et dépenser leur argent de poche de manière tout à fait différente, ils sont néanmoins les meilleurs amis du monde. Depuis qu’ils ont fait connaissance à l’école primaire, ils ne se sont jamais quittés et sont toujours ensemble au lycée. Si Max s’intéresse autant aux vieux livres, c’est qu’il a depuis longtemps un passe-temps peu ordinaire qui s’est transformé en passion : étudier tous les codes secrets connus à ce jour et en inventer de nouveaux. À force de travail et de persévérance, il a acquis un excellent niveau et rares sont les textes, anciens ou modernes, qui lui résistent. « Peu importe l’époque, il suffit de trouver la règle de départ, ensuite la gymnastique du cerveau est toujours identique ! » affirme-t-il quand on s’étonne devant l’étendue de ses connaissances.

D’un naturel beaucoup moins réfléchi, Hugo n’a que faire des codes secrets. À quoi bon perdre son temps à chercher pendant des heures ce que d’autres se sont évertués à vouloir cacher ! Voyant que Max commence à feuilleter le livre qu’il vient d’acquérir, il s’impatiente :

– Rassure-moi, tu ne vas pas passer ton après-midi à lire !

– Bien sûr que non ! Je jetais juste un coup d’œil… Les premières pages sont vraiment passionnantes, je t’assure…

– Je n’en doute pas mais je te rappelle que nous devons retrouver les filles dans une vingtaine de minutes…

Max n’a pas oublié leur rendez-vous, ce n’est pas son genre. Très organisé, voire méticuleux, il programme à peu près tout et ne change ses projets que pour de bonnes raisons. Aussi se souvient-il parfaitement qu’aujourd’hui, comme souvent le mercredi après-midi, Hugo et lui doivent retrouver leurs amies à 15 heures 30 précises, à la Maison des Bulles, le grand salon de thé de la rue Alsace-Lorraine qu’ils fréquentent depuis plusieurs mois maintenant. Les filles, comme ils les appellent, sont toujours exactes et il ne s’agit pas de les faire attendre. Flo et Elsa sont au collège et amies depuis longtemps, quant à Virginie, elle fréquente le même lycée que les garçons, et c’est là qu’ils se sont rencontrés, son chemin ayant croisé le leur par le plus grand des hasards à l’occasion d’une histoire peu banale. Souvent, ils évoquent l’aventure qui les avait réunis tous les cinq pour aider Ralph Sybill, le grand-père de Virginie, un des plus grands inventeurs de ce siècle. Des voleurs s’étaient introduits chez lui et avaient dérobé son tout dernier prototype avec l’intention de le revendre un bon prix et de s’enrichir à sa place. Par bonheur, en s’entraidant, ils avaient réussi à les mettre hors d’état de nuire.1

Max range à regret son livre dans la poche de sa veste et les deux garçons prennent la direction de La Maison des Bulles. À cause de leur travail scolaire, ils n’ont pas souvent l’occasion de voir leurs camarades et ils auront, à n’en pas douter, beaucoup de choses à se raconter tout en se régalant de gâteaux.

– Alors les filles, quoi de neuf depuis la semaine dernière ? lance Hugo une fois tout le monde installé autour de la table.

– En ce qui me concerne, pas grand-chose, répond Elsa. J’ai passé le week-end à réviser. Nous avons des tonnes de devoirs en ce moment. Je n’ai même pas eu le temps d’aller au cinéma.

– Tu t’es peut-être mal organisée, plaisante Hugo, ne pouvant s’empêcher de la taquiner. Il fallait te lever plus tôt au lieu de faire la grasse matinée ou bien travailler plus tard, ainsi tu aurais pu sortir l’après-midi…

– Ne me parle pas de grasse matinée, j’en rêve ! l’interrompt Flo. Samedi, j’ai dû me lever aux aurores pour partir chez mon père qui avait programmé un bivouac en montagne avec ses copains. Je suis seulement rentrée à la maison dimanche soir après 20 heures et, le temps de ranger mes affaires et de terminer mes devoirs, je me suis couchée juste avant minuit. Ma mère était furieuse ! Depuis, c’est debout à 6 heures 30 tous les matins !

Les parents de Flo sont séparés depuis plusieurs années, aussi partage-t-elle son temps entre les deux. Pendant la semaine, elle habite avec sa mère et chaque week-end, elle retrouve son père qui vit à l’autre bout de la ville. Même s’ils s’entendent relativement bien depuis leur séparation, Céline reproche souvent à Vincent d’entraîner leur fille dans des escapades bien trop fatigantes pour son âge. Pourtant, Flo ne se plaint pas, au contraire elle aime ces imprévus qui contrastent avec le reste de la semaine, certainement plus reposant mais un peu trop planifié à son goût, entre l’école et les devoirs.

– Et toi, Virginie ? interroge Max qui observe depuis quelques instants son amie avec attention. À ton air, je sens que tu nous caches quelque chose.

– Oh, rien de très important !… répond la jeune fille, un peu hésitante.

D’un naturel réservé, Virginie ne se livre pas facilement et, sans qu’elle en ait conscience, ses silences la rendent parfois mystérieuse. Toujours discrète, elle craint de se mettre trop en avant et préfère se taire pour écouter les autres. Mais Max est tellement habitué à décoder toutes sortes de signes qu’il arrive même à lire dans les pensées, aussi il insiste :

– Hum ! Je suis persuadé du contraire. Raconte-nous vite…

– Ce n’est pas très important, mais je dois avouer que je suis plutôt fière de moi. En fait, j’ai réussi à obtenir mon nouveau grade au judo. Voilà, vous savez tout…

– Tu fais du judo ? Mais c’est génial ! s’exclame Hugo. Pourquoi ne nous en as-tu jamais parlé ? Moi aussi, je prends des cours, j’ai déjà ma ceinture verte. Quel est ton niveau ? Attends, laisse-moi deviner. À mon avis, tu es plus forte que moi… Voyons, tu dois avoir ta ceinture… bleue, c’est cela, n’est-ce pas ?

Virginie secoue la tête de droite à gauche avec un petit air de fierté qui n’échappe pas à Max.

– Pas la ceinture bleue… Tu ne veux tout de même pas dire que tu as la ceinture marron ? poursuit Hugo, incrédule, ne pouvant imaginer une seule seconde que sa camarade ait atteint ce niveau sans s’en vanter alors que lui en aurait déjà informé tout le lycée.

Devant ce flot de paroles, Virginie secoue de nouveau la tête en souriant.

– Noire ? La ceinture noire ? Tu as vraiment décroché la ceinture noire ? demande Max, saisissant aussitôt la signification de son petit sourire.

– Oui… admet Virginie, vraiment amusée devant l’air ahuri des garçons qui n’en croient pas leurs yeux.

Hugo ne parle plus et, devant sa bouche entrouverte, ses amis éclatent de rire en même temps. La grand-mère de Virginie, Béatrice, lui avait bien dit que sa petite-fille avait de grandes facilités dans de nombreux domaines lorsqu’ils montaient la garde, tous les deux, pour surprendre les voleurs de la dernière invention de son mari mais il était loin d’imaginer une telle performance. Qu’elle maîtrise le morse et soit capable de converser en cinq langues étrangères lui avait déjà paru énorme. Comment aurait-il pu supposer que cette jeune fille à l’allure si féminine était parfaitement capable de mettre KO la plupart des garçons de sa classe, même les plus costauds.

– Félicitations ! lance Flo, j’aimerais bien être aussi sportive que toi…

– Merci, mais tu es très forte toi aussi en plongée sous-marine, d’après ce que j’ai pu constater. Bon, nous n’allons pas parler de moi tout l’après-midi. Commandez ce que vous voulez, aujourd’hui c’est moi qui paye.

– Voilà une excellente idée ! s’exclame Max en se précipitant sur la carte, ravi à l’avance de déguster un bon gâteau. Ton invitation tombe à point, cette semaine, je n’ai pas beaucoup d’argent…

– Forcément, à te ruiner de la sorte pour acheter des vieilleries, tu ne peux guère faire d’économies ! plaisante Hugo, retrouvant ses esprits. Montre donc aux filles ta dernière acquisition !

Max ne se fait pas prier, il sort son livre de la poche de sa veste et le dépose sur la table avec précaution comme s’il s’agissait d’un objet précieux.

– Quelle drôle de couverture ! s’étonne Elsa. Elle est pleine de creux et de bosses. Je n’en ai jamais vu de semblable. Le Chemin des codes secrets… Bizarre comme titre !

– En tout cas, il ne date pas d’aujourd’hui, constate Virginie, surprise elle aussi. Je peux le feuilleter ?

– Bien sûr ! répond Max, heureux que quelqu’un s’intéresse enfin à son achat.

Virginie tourne lentement les pages tandis que les autres continuent à bavarder. Assurément, ce livre est ancien, d’ailleurs la date d’impression indique l’année 1870. À première vue, il traite de trésors dissimulés à cette époque et d’indices codés permettant de guider les chercheurs dans leur quête.

– Ce livre doit être passionnant pour qui s’intéresse au sujet, reconnaît Virginie. Aurais-tu l’intention de partir à la recherche d’un trésor ?

– Pas le moins du monde ! Je suppose que ceux dont on parle ici ont déjà été retrouvés ou resteront enfouis pour l’éternité. Certains n’ont peut-être même jamais existé ailleurs que dans la rumeur populaire. Ce qui m’intéresse, c’est de découvrir tout ce que les hommes ont pu imaginer autrefois pour dissimuler ce qu’ils possédaient. Certaines de leurs trouvailles sont vraiment extraordinaires.

– Je vois que tu n’as pas perdu de temps, tu as déjà commencé à souligner certains mots…

– Comment ça ? Je n’ai rien souligné du tout, dit Max, soudain intrigué. Montre…

– Regarde, là, sur ces pages… On a tracé un léger trait au crayon, et un peu plus loin, des lettres sont entourées, d’autres encadrées. Tiens, en voilà encore ici…

– Je n’y suis pour rien, je t’assure. Je viens à l’instant d’acheter ce livre chez le bouquiniste de la rue Eloi. Je l’ai juste feuilleté en vitesse pour m’assurer de son état. Ces éditions anciennes sont parfois très endommagées et je ne voulais pas dépenser mon argent pour rien.

– Dans ce cas, le lecteur précédent était sans doute un vrai chercheur de trésors… suggère Elsa. Imagine qu’il révèle vraiment des cachettes, si tu parviens à le déchiffrer, tu peux trouver une fortune !

– Tu as peut-être vraiment mis la main sur un genre de guide aux trésors ! s’exclame Hugo, ne sachant du coup plus trop que penser.

– Ne croyez pas que les choses soient aussi simples ! rectifie Max. À première vue, l’auteur a en effet recensé des cachettes habituelles pour dissimuler des objets de valeur et il donne ici des indications sur les codes utilisés pour les retrouver. Peut-être ces pages dissimulent-elles de vraies richesses mais quelqu’un a aussi pu s’en servir à des fins personnelles pour transmettre un secret. Hélas, si Le Chemin des codes secrets dévoile vraiment un mystère, je crains qu’il n’ait été découvert depuis longtemps !

– En tout cas, si tu trouves une piste intéressante, préviens-nous, dit Flo. J’ai toujours rêvé de participer à une chasse au trésor…

– Promis mais n’y compte pas trop ! répond Max en souriant. Parmi nous, c’est sûrement moi qui ai le plus le goût du mystère et je ne me fais guère d’illusions. Un lecteur a simplement dû annoter ces pages pour mieux les comprendre. Il m’arrive de le faire, moi aussi. Je crains fort qu’elles ne recèlent aucune indication particulière mais seulement des généralités pouvant néanmoins se révéler intéressantes. Oublions ce livre pour l’instant… Tu disais, Virginie, que tu nous offrais un gâteau pour fêter ton premier dan ?

– Oui, un gâteau et une boisson… Choisissez ce que vous voulez sur la carte, même parmi les plus chers, c’est mon jour de bonté. Vous n’imaginerez jamais ce qui m’est arrivé la semaine dernière…

– Tu as trouvé un trésor sous ton lit ? demande Hugo, espiègle.

– Hé ! Tu n’es pas très loin de la vérité. En fait, j’ai retrouvé une petite fortune, six billets de dix euros plus quelques pièces, dans ma peluche porte-pyjama ! Je les avais cachés là il y a quatre ou cinq ans, quand je m’en servais encore. Toutes mes économies de l’époque ! Lorsque j’ai voulu les utiliser, impossible de me souvenir où je les avais rangées. Finalement, j’ai cru les avoir perdues et je n’y ai plus pensé. Par hasard, dimanche, en triant de vieilles affaires, j’ai glissé ma main dans la peluche et, en trouvant l’argent, tout m’est revenu à l’esprit…

– Une chance pour nous, sinon nous nous serions passés de gâteaux, si je comprends bien ! dit Hugo.

– Vous avez beaucoup de chance en effet, parce que je m’apprêtais à mettre mon porte-pyjama à la machine à laver pour lui redonner un peu de fraîcheur avant de le ranger définitivement au grenier dans mon armoire aux souvenirs. Je ne sais pas dans quel état serait ressorti son précieux contenu…

– Dès ce soir, je passe en revue tous mes vieux jouets, c’est décidé ! déclare Hugo. Imaginez que j’ai eu l’idée de cacher moi aussi quand j’étais petit quelques billets dans un camion ou dans un train en me prenant pour un transporteur de fonds !

La serveuse s’approche et chacun commande une pâtisserie parmi les somptueuses présentations affichées sur la carte. Quelques instants plus tard, gâteaux et boissons joliment agrémentés de décorations scintillantes s’étalent sur la table, sous les yeux écarquillés des jeunes.

– Merci Virginie ! Je m’engage solennellement à offrir à chacun d’entre vous le gâteau de son choix, chaque mercredi pendant un an, si je deviens un jour très riche, déclare Elsa, sûrement la plus gourmande des cinq.