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Eté 2019. Isabelle GAGNON une jeune française, jeune, dynamique, sportive et épanouie, bien qu'elle soit sourdaveugle ( syndrome de Usher ) vit à Sainte-Justine, un petit village canadien situé près de Montréal. Elle est entourée de Enzo, son chien guide husky d'Arctique, de Tessie, un chiot adopté ainsi que de ses neuf adorables Huskies d'Arctique qui sont très intelligents et sportifs. Isabelle est également une personne battante qui vit comme madame-tout-le monde et ce qui ne l'empêche pas d'être Musher. A chaque obstacle sur son chemin, elle trouvera une solution... Cette fantastique histoire imaginaire aurait pu être réellement vraie ! Pourquoi pas ? [email protected]
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Seitenzahl: 208
Veröffentlichungsjahr: 2020
Prologue
Chapitre 1 : Colis mystère
Chapitre 2 : Départ
Chapitre 3 : Sainte Justine
Chapitre 4 : Cabinet de notaire
Chapitre 5 : Chalet
Chapitre 6 : Huskies
Chapitre 7 : Erable
Chapitre 8 : Attelage
Chapitre 9 : Enquête
Chapitre 10 : Entrainement
Chapitre 11 : Tribunal
Chapitre 12 : Inscription
Chapitre 13 : Projets
Chapitre 14 : Trial
Chapitre 15 : La réalisation d’un rêve
Chapitre 16 : Convocation mystère
Chapitre 17 ; En mission
Chapitre 18 : Epilogue
Cet été 2019, le soleil brillait et commençait à se coucher, les couleurs du ciel se teintaient de bleu et de rosâtre ; une légère brise soufflait. Au lointain la montagne, la neige et les glaciers qui, au sommet, vivent éternellement, mais qui un jour fondront à cause du réchauffement climatique.
Isabelle GAGNON, une jeune française dynamique, sportive malgré son syndrome d’Usher, sourdaveugle mais qui peut encore voir un peu, sa maladie évoluant petit à petit, vit heureuse dans le village de Sainte-Justine près de Montréal, la capitale du Québec au Canada avec son Husky d’arctique guide nommé Enzo, un chiot adopté nommé Tessie et ses neuf Huskies d’arctique adorables, très intelligents et sportifs.
Le 8 Octobre 2017, en France, Isabelle vit à une centaine de kilomètres de l’Océan Atlantique dans un petit appartement calme qu’elle loue. Elle est orpheline depuis l’âge de 3 ans, sans rien connaître précisément de la vie de ses parents décédés.
Un matin nuageux, le vibrateur signale à Isabelle que quelqu’un sonne à la porte, elle s’y dirige avec son téléphone portable qui l’aide à communiquer aussi bien par écrit que par oral. Elle ouvre, c’est le facteur qui lui apporte un colis de format A4 assez épais en recommandé et lui demande sa carte d’identité. Elle repart la chercher puis la lui présente. Il vérifie ensuite et remplit le formulaire dans l’appareil électronique. Il la fait signer avec le doigt et elle prend le colis en le remerciant.
Isabelle se demande qui a bien pu lui envoyer ce colis en recommandé ? Pourtant, elle n’a pas fait d’achat sur internet. Soudain elle voit quelque chose d’étrange sur le colis tamponné, alors elle va dans son bureau plus lumineux pour y allumer son télé-agrandisseur afin de mieux visualiser le colis.
Le télé-agrandisseur se met en route, elle règle son zoom ainsi que l’option « inverser le noir/ blanc ». Elle étudie le colis et sursaute de surprise quand elle voit que ce colis vient du Canada ! Elle se demande toujours qui a pu lui envoyer un colis venant de là-bas.
Impatiente, Isabelle ouvre le colis avec le coupe-papier en faisant bien attention, et en retire plein de documents, à savoir des lettres, des billets et une enveloppe très épaisse. Elle étale le tout sur son bureau, puis met la lettre sur le plateau du télé-agrandisseur. Elle règle la taille du Zoom puis lit l’entête de cette lettre pour savoir qui a écrit. C’est un notaire, Maître WOODFORD Albin, 1224, rue Saint-Laurent à SAINTE-JUSTINE de NEWTON, Québec, Canada. Elle reste silencieuse, se posant cette question : que peut lui vouloir ce notaire ? Elle poursuit la lecture de la lettre.
« Bonjour Madame,
Ceci est une convocation, c’est urgent ! Vous devez être Mercredi 12 Octobre 2017 à 14 heures à mon bureau.
Je vous prie d’agréer, Madame, mes salutations distinguées.
PS : Voici les billets de TGV et un billet d’avion aller (on verra sur place pour le retour) ainsi qu’un passeport tamponné muni d’un visa qu’il faudra présenter à la douane. Mon chauffeur viendra vous chercher à l’aéroport de Montréal et ne vous tracassez pas pour l’organisation car tout est planifié, et j’ai réservé un interprète, il sera présent pour vous aider !
Signature du notaire Me WOODFORD Albin »
Cette lettre manque de précisions, pour quel motif la convocation est-elle urgente ? elle doit être au Canada pour le 12 Octobre 2017, c’est une blague ou quoi ? Ce n’est pas possible car ce colis est recommandé donc ça doit être sérieux. C’est dans cinq jours qu’elle doit être au Canada, dans un village appelé SAINTE-JUSTINE de NEWTON dont elle n’a jamais entendu parler !
Toujours très surprise et n’y comprenant rien, Isabelle fouille dans les papiers entassés sur le bureau pour trouver un passeport. Ah ! il est dans une enveloppe très épaisse, elle l’ouvre et en ressort un passeport canadien. Elle est étonnée se demandant « pourquoi ce passeport canadien ? ». Elle se précipite pour savoir à qui appartient exactement ce passeport ? Elle sursaute en voyant son nom, son prénom, sa date de naissance etc… Tout est bien précisé et sans erreur. Mon Dieu ! Qu’est-ce c’est que cette histoire ? Mais elle a déjà un passeport français, pourquoi ce passeport canadien ? Est-elle canadienne ? ou française ? ou a-t-elle la double nationalité ? Non, ce n’est pas possible, elle est bien née en France. Toujours dans l’incompréhension totale, Isabelle réagit en pensant que quelqu’un lui a bien caché quelque chose depuis longtemps.
Tout d’abord Isabelle surfe sur Google pour savoir où se trouve ce village nommé SAINTE-JUSTINE de NEWTON … Le résultat s’affiche, Isabelle l’étudie et note que c’est un petit village situé à l’ouest de MONTREAL, dans l’état de VANDREUIL-SOULANGES, près d’une montagne et d’un lac nommé « DEUX MONTAGNES » et du fleuve « SAINT LAURENT » …
Qui vit là-bas ? Isabelle ne voit toujours pas qui peut vivre au CANADA, surtout au QUEBEC ! Son cerveau ne cesse de travailler !
Sans hésitation, Isabelle envoie un SMS à sa famille d’accueil pour tenter d’en savoir un peu plus :
« Bonjour, ça va ? moi pas trop car je viens de recevoir un colis recommandé venant du CANADA, plus précisément du QUEBEC ; tu connais quelqu’un là-bas ? »
Quelques minutes plus tard, Isabelle reçoit la réponse de sa famille d’accueil par SMS :
« Bonjour, je vais bien, et c’est quoi cette histoire, explique-moi un peu plus ? »
Et elle rédige un SMS plus long :
« Ce n’est pas une blague, je suis convoquée chez le notaire à SAINTE-JUSTINE de NEWTON, un village à l’ouest de MONTREAL ; j’ai reçu des billets d’avion et de TGV ainsi qu’un passeport canadien à mon nom sans plus de détails ».
Son portable vibre, voilà la réponse par SMS, elle lit :
« Quoi ! Quelle surprise ! Quelle histoire ! sans explications ! Et je ne vois pas qui ça peut être. Un passeport canadien qui mentionne ton nom ? C’est étrange tout ça et c’est pour quand la convocation ? »
Et Isabelle lui répond :
« Le 12 Octobre 2017 à 14h à son bureau ; tout est organisé… Tu ne m’as rien caché ? »
« Ah ! c’est dans cinq jours ! et bien non je ne t’ai rien caché, pourquoi tu me dis ça ? »
« Pourquoi un passeport canadien ? j’ai donc la double nationalité ? »
La famille d’accueil lui répond :
« Je suis surprise et je ne sais rien de plus »
« Comment le notaire a-t-il eu mon adresse ? etc… tu comprends ? C’est à dire que quelqu’un l’a informé, mais qui ? »
« Justement, j’ai été surprise et je ne comprends pas » … »
L’esprit d’Isabelle n’est pas tranquille, le stress monte. Isabelle a aussitôt envoyé un SMS à son amie de confiance, Paulette :
« Salut Paulette ! ça va ? moi pas trop car je ne me sens pas rassurée : j’ai reçu un colis recommandé venant du QUEBEC avec des billets de TGV et d’avion ainsi qu’un passeport canadien à mon nom, je dois être là-bas chez le notaire sans autre explication et tout est planifié. »
Quelques minutes plus tard, son portable vibre lui envoyant un SMS, c’est Paulette :
« Salut Isabelle ! MDR. C’est une blague, je te connais »
« Non, c’est sérieux ! »
« Arrête de me taquiner ! »
Isabelle a une idée pour lui prouver que ce n’est pas une blague, elle photographie les billets de TGV et d’avion, le passeport canadien et la lettre et les lui envoie par MMS. Elle reçoit un SMS de Paulette et elle lit :
« Ah mince alors ! C’est vrai mais cette lettre manque d’informations. Et tu sais quel est le motif ? »
« Bah non, je ne sais rien de plus, même ma famille d’accueil ne comprend pas. Bon, je verrai bien »
Isabelle lit :
« Tu as vu que l’interprète est réservée ! waouh ! Mais comment le notaire sait que tu es sourde, et surtout Usher ? »
Isabelle rédige son SMS et lui envoie :
« Je me demande comme toi ! Tout cela reste mystérieux et je ne connais rien de la langue des signes québécoise ! Oh là ! »
« Ah oui c’est vrai »
Après quelques minutes, Isabelle tape un SMS :
« J’ai vérifié les billets de TGV car, vu qu’il y a trois billets, c’est que le notaire a réservé aussi un accompagnateur pour aller jusqu’à l’aéroport ; peux- tu m’accompagner ? »
« Oui, d’accord, pas de problème et pardon pourquoi trois billets ? »
« Logique, tu vas rentrer comment ? »
« Ah la vache ! Le notaire a aussi réservé pour mon retour après t’avoir accompagné à l’aéroport ! »
« Voilà ! Tu as tout pigé ! »
Paulette regarde de nouveau la photo et tape un SMS :
« Incroyable et miraculeux ! Euh tu as la double nationalité comme ça ? »
« Je suis surprise comme toi, pourtant je suis bien née en France, je ne comprends pas et en plus mes parents sont morts il y a très longtemps. Ce n’est pas clair ! »
« Oh là là, quel mystère, cette histoire ! Bon tu y vas quand même ? »
Isabelle répond sans réfléchir :
« Ben oui ! car j’ai tous les billets etc… C’est urgent, donc j’y vais pour comprendre et surtout pour savoir ce qu’il se passe ! »
« Tu as raison et j’espère que ce n’est rien de grave ! »
« Moi aussi, je croise les doigts »
« Tu prendras quand même ton passeport français, on ne sait jamais »
« Oui, c’est mieux d’avoir deux passeports, par sécurité, mais je montre d’abord mon nouveau passeport canadien à cause du VISA »
« Ah oui ! C’est vrai… »
Isabelle et Paulette échangent encore des SMS comme au ping-pong pendant quelques minutes, pour l’organisation.
Le 11 Octobre 2017, Isabelle doit se rendre à la gare avec son amie Paulette qui l’accompagne avec sa voiture. Puis elles prennent le TGV ensemble. En regardant les billets de TGV, Paulette remarque que tout est réservé en première classe.
Paulette signe dans les mains d’Isabelle :
− Sur les billets, même pour mon retour, c’est en première classe.
- Ah bon ! je n’ai pas pensé à regarder ça, j’ai pensé qu’on allait être en deuxième classe.
- Ton notaire est hyper gentil ! je n’ai jamais vu quelqu’un faire cela !
- C’est vrai et, dans ma tête, ça reste toujours une histoire mystérieuse !
- Je te comprends.
À l’aéroport, près des comptoirs d’enregistrement, Paulette cherche un responsable pour l’informer que son amie Isabelle est sourdaveugle, qu’elle est prioritaire et qu’elle a aussi besoin d’être accompagnée durant la durée du vol. Puis les voilà à la réception de l’enregistrement ; une jeune et belle hôtesse interroge Isabelle. Isabelle sort immédiatement son téléphone portable et tape sur le clavier tactile adapté aux malvoyants : « Excusez-moi ! Je suis sourde et, s’il vous plaît, parlez devant mon portable. »
L’hôtesse parle, très étonnée en lisant son message qui s’affiche au fur à mesure.
« Excusez- moi ! Ah ! C’est pratique pour communiquer ; êtes-vous canadienne ? »
Isabelle prend son temps pour répondre à cette question très gênante et compliquée, en lisant lentement, et tape en retour un message :
« C’est écrit sur mon passeport ? »
« Ok ! Donc vous rentrez chez vous ? »
« Ben oui logique ! »
« Parfait ! Vous n’avez qu’une seule valise ? »
« Oui, Madame ! »
« Voilà, tout est réglé et voici votre billet. Un accompagnateur va venir vous chercher pour vous guider à la douane, à la salle d’attente et ensuite dans l’avion. Je vous souhaite un bon retour ! Au revoir ! »
« Merci, Madame. Au revoir et bonne soirée ! »
Isabelle range son passeport avec le billet d’avion dans son sac et rejoint Paulette pour discuter en langue des signes française :
− Ouf! c’est bon! La dame m’a demandé si j’étais canadienne ; j’étais gênée, j’ai répondu que c’était écrit sur le passeport.
- Très bien, je te comprends ! C’est compliqué ! Le principal est que tu vas t’envoler vers le CANADA.
- Oui exactement et cela me fait tout drôle d’être canadienne…
Quelques instants plus tard, un accompagnateur s’approche d’Isabelle. Isabelle lui mime en lui demandant d’attendre et prend ensuite son téléphone portable qui déclenche la dictée. Isabelle approche son téléphone portable de l’accompagnateur en lui mimant de parler.
− Bonjour Madame, c’est l’heure de partir, je vous accompagne.
- Bonjour, d’accord !
Isabelle et Paulette se font la bise pour se dire au revoir et se promettent de rester en contact.
L’accompagnateur sourit et remercie Paulette. Isabelle tend spontanément la main vers le coude de l’accompagnateur et, de son autre main, tient sa canne blanche. Ils se dirigent vers la douane, le douanier vérifie son passeport ainsi que son billet d’avion. Tout est bon et ouf ! pas de problème. Ils passent ensuite à la fouille réglementaire de son sac. Isabelle est ensuite conduite à la salle d’attente VIP. Surprise, Isabelle vérifie son billet et voit qu’il s’agit de la première classe et s’exclame « Mon DIEU ! » Elle sort son portable et appelle Paulette :
« Je serai en première classe aussi dans l’avion, c’est hallucinant tout ça ! Je n’avais pas fait attention avant »
« Oh génial ! Comme tu es veinarde ! »
« Oui bien dit ! »
« Bon allez ! Bon vol et moi j’attends le TGV qui va bientôt arriver. A bientôt, bises. »
« Encore merci et bon retour ! Bises ».
C’est l’heure de monter dans l’avion, Isabelle s’installe en première classe, c’est très confortable, elle n’est pas habituée. Le vol dure six heures.
A l’approche de l’aéroport de MONTREAL, l’écran annonce zéro degré dans l‘avion. Heureusement, Isabelle a un manteau bien chaud. Elle se couvre bien avec une écharpe et sort de l’avion avec une accompagnatrice toute souriante qui aide Isabelle à récupérer sa valise rouge vif.
A la sortie de l’aéroport, Isabelle bouge lentement la tête pour trouver une pancarte mentionnant son nom, elle la repère. Elle se dirige vers un beau chauffeur avec sa casquette chic et avec un costume qui a l’air bien repassé. Elle se l’imagine plutôt car elle ne distingue pas si c’est bien repassé. Elle se dit que c’est un bel homme très aimable et souriant. Aussitôt, elle lui mime « bonjour ». Le chauffeur enlève sa casquette et lui montre son portable avec un message qu’elle ne peut pas lire. Alors, Isabelle sort son portable mais il est impossible de mettre la dictée en marche car il lui faut la WIFI. Elle utilise donc son clavier tactile et montre son message au chauffeur souriant :
« Bonjour Monsieur, c’est moi Isabelle GAGNON et SVP écrivez sur mon portable qui est mieux adapté pour moi »
« Bienvenue à Montréal ! Madame GAGNON, je suis votre chauffeur et d’accord j’utiliserai votre portable. Je suis informé que vous êtes sourdaveugle et pas de soucis pour communiquer par textos »
« Merci ! Et votre prénom ? »
« Albin »
« D’accord Albin ! Je vois encore un peu, donc je ne suis pas complètement aveugle, pour vous rassurer »
Albin tape lentement :
« Ah d’accord, je comprends mieux, vous pouvez encore lire les textos et en plus tout est bien adapté pour vous ! C’est génial, je prends votre jolie valise rouge et je vous accompagne vers ma voiture au parking ». Tout ça avec le sourire !
Isabelle répond à son tour en sms :
« D’accord et merci Albin ! »
Isabelle range son portable. Elle prend le coude du chauffeur et le suit en tenant aussi sa canne blanche de l’autre main.
Elle pense alors : c’est incroyable, je suis bien accueillie, ce n’est donc pas une farce ! Ouf ! je suis rassurée. Et waouh ! quel beau 4x4…
Son chauffeur ouvre la portière de derrière, Isabelle lui mime qu’elle préfère la place devant pour pouvoir admirer les paysages tout le long de la route. Albin accepte d’ouvrir la portière de devant. Elle s’y installe et apprécie le confort !
Pendant le trajet, Isabelle admire la ville de MONTREAL et son chauffeur lui prend la main pour lui montrer le stade olympique, le fleuve… Très sympathique son chauffeur ! La route se poursuit et après quelques kilomètres, la neige commence à tomber…Magnifique ces forêts d’érables et ces feuilles de toutes les couleurs ! C’est l’automne mais aussi déjà l’hiver vu la neige qui commence à tomber.
Lorsqu’ils arrivent au village nommé SAINTE JUSTINE, Isabelle ne voit seulement que les maisons et les arbres car tout est recouvert d’une couche de neige d’environ vingt centimètres. Isabelle s’inquiète car elle n’est pas équipée, cela n’était pas prévu. Elle craint que ses chaussures ne soient trempées et qu’elle ne tombe malade. Tant pis, elle verra bien plus tard. C’est l’heure de déjeuner. Son chauffeur se gare près d’un restaurant et avant de sortir de la voiture, il signe à Isabelle « portable ? ». Isabelle donne son portable au chauffeur :
« Je vous accompagne jusqu’à une table puis je vous laisse tranquille pendant quelques heures. Je serai à côté de vous et vous prenez votre temps »
« Ah non ! Restez en ma compagnie ! »
« Ok avec plaisir ! »
« S’il vous plaît, pourriez-vous enlever votre casquette ? Et soyez naturel ! Je n’ai pas l’habitude, moi je suis quelqu’un de simple »
« D’accord Madame, pas de soucis »
« Appelez- moi Isabelle »
« Ok Isabelle »
Ils entrent à l’intérieur du petit restaurant et s’installent dans une salle très lumineuse et loin des fenêtres. Le chauffeur demande à Isabelle en mimant « téléphone portable ? », elle le lui tend et il tape le message suivant :
« Je vous recommande de goûter ce plat délicieux et typiquement québécois : Fèves au lard »
« Des fèves au lard ? »
« C’est un plat composé de haricots blancs ou noirs qui sont mélangés avec du lard, des oignons, de la mélasse et du sirop d’érable »
« Cela semble délicieux ! Ok je prends ça et pour le dessert ? »
« La queue de castor est un plat typiquement québécois qui est parfait pour le dessert. C’est un beignet en forme de queue de castor, à pâte moelleuse mais ferme sur lequel on étale du sirop d’érable, du chocolat et d’autres confitures pour ainsi former un délice sucré ! ».
« Ça ressemble à des pancakes ? »
« Pas tout à fait, les ingrédients sont différents »
« Ok, ça a l’air vraiment délicieux, alors je prends ça ! »
« Comme boisson ? »
« De l’eau plate, c’est parfait pour moi et merci »
Le serveur s’approche de leur table et demande à Isabelle :
- Avez-vous choisi vos plats ?
Le chauffeur lui répond :
- Nous prenons deux fèves au lard puis deux queues de castor ainsi que de l’eau plate s’il vous plaît et merci.
- C’est un très bon choix et c’est noté. Merci.
En attendant d’être servi, son chauffeur écrit le message suivant et le montre à Isabelle :
« Ce serveur nous dit que c’est un très bon choix ! »
« Oui, je vais me régaler. La vue était magnifique sur la route et encore merci de m’avoir guidée pendant le trajet »
« De rien, c’est tout à fait normal vu que vous êtes française »
« Savez-vous pour quelle raison je suis ici ? »
« Mon boulot est de vous conduire chez le notaire, je suis tout simplement votre chauffeur »
« Ok je comprends ! »
« Ne vous inquiétez pas »
« Parlez-moi de ce village ! »
« Le village est très calme et sans histoire. Le maire est génial et s’en occupe bien. Il est surtout très social, humain et très respectueux envers les personnes qui ont des problèmes de santé ou sont handicapées »
« Et quelles sont les activités sportives dans le village ? »
« Chiens ou Huskies de traîneau, ski de randonnée avec des chiens ou Huskies d’arctique, randonnées en raquettes ou ski de fond et quadski en hiver et randonnées en été »
« C’est quoi un Husky d’arctique ? »
« C’est un chien à l’allure élégante et souple »
« Ah d’accord, s’il y a beaucoup de neige, on n’utilise que les quadskis, pas d’autres véhicules ? »
« Si la voiture est bien équipée, il n’y a pas de problème. Ici sur la route, on utilise quatre sortes de moyens de transports : la voiture équipée, le quadski, le ski de randonnée avec le chien ou Husky d’arctique, et chiens ou Huskies d’arctique de traîneau, avec un code à respecter seulement en hiver »
Voici les plats que nous avions commandés qui arrivent et ça sent très bon. Isabelle tape sur la table et Albin ne comprend pas pourquoi elle fait cela. Il prend son portable et rédige un SMS :
« Pourquoi vous tapez sur la table ? »
« Ah ! Cela signifie « bon appétit ». Et comme je n’entends pas le son, alors je peux ressentir la vibration quand on frappe sur la table »
« Ah, c’est intéressant et je comprends mieux »
A son tour, Albin tape sur la table et Isabelle lui répond par la langue des signes française :
« Merci »
« C’est quoi ce signe ? »
« Ce signe veut dire merci »
« Ah ok, j’apprends beaucoup avec vous »
Ils se régalent et leurs ventres sont bien remplis. Le chauffeur prend son portable et lui tape ce message :
« J’arrive, je vais payer nos commandes et puis on va chez le notaire. »
« Ah non ! Je paie ma part. »
« Non, ne vous inquiétez pas, le notaire a tout prévu. »
« Ah d’accord ! Merci »
Le chauffeur se dirige vers la réception pour payer l’addition. Il vient la chercher en lui montrant un mot :
« Attachez votre tuque »
« Pardon, je n’ai pas compris »
« C’est une expression du Québec, ça veut dire : soyez prêt »
« Ah jolie expression ! Et oui je suis prête »
Il l’accompagne à sa voiture.
Devant l’étude du notaire, la rue dégèle déjà ; Isabelle, soulagée, sort de la voiture avec sa canne blanche, son chauffeur l’accompagne jusqu’à l’accueil, il explique à la secrétaire comment communiquer avec Isabelle et demande à Isabelle en langue des signes française « Téléphone portable » et tape son message :
« J’ai expliqué à la secrétaire comment on communique avec vous via les textos, pour la rassurer »
« Ah d’accord, merci Albin »
« Bon, votre valise rouge est derrière le comptoir en sécurité, j’ai terminé mon boulot »
« Merci pour tout Albin et au revoir »
« Au revoir Isabelle et ravi d’avoir passé un bon moment avec vous »
« Très aimable de votre part, au revoir Albin ! »
Le chauffeur s’éloigne, la secrétaire se sert de son téléphone portable, montre à Isabelle le message qu’elle a écrit ; Isabelle lui répond par un sourire et tape son message :
« Bonjour Madame, excusez-moi, servez-vous de mon portable pour communiquer car il est bien équipé pour moi et merci de retaper votre message »
La secrétaire reste dubitative, lit le message avec les écritures en gros caractères sur l’écran tout noir ; elle comprend mieux et tape son texto : « Bonjour Madame GAGNON, excusez-moi, j’ai été maladroite, maintenant j’ai compris ; bienvenue chez nous, voulez-vous un café en attendant le notaire ? »
« Oui s’il vous plaît, sans sucre merci »
« L’interprète va arriver »
« Ok ! Merci, s’il vous plaît où sont les toilettes ? »
La secrétaire l’accompagne au cabinet de toilette puis dans la salle d’attente toujours bien lumineuse, lui apporte ensuite un café, le lui tend à deux mains pour éviter une maladresse de sa part.
En attendant, Isabelle remarque qu’au Canada, les salles sont toujours très lumineuses, pourquoi ? par rapport à la France où elles sont souvent sombres… Elle boit son café tranquillement et ferme les yeux pour se reposer vu le décalage horaire ; tout à coup elle sent un courant d’air, une porte s’ouvre, ses yeux s’ouvrent soudain : elle voit deux hommes entrer, leurs regards fixés vers elle avec un sourire, tout en la saluant. Isabelle, surprise, se demande qui sont ces hommes, l’un vieux et l’autre l’air jeune, presque du même âge qu’elle ; ce doit être le père et le fils, mais qui ? Alors à son tour, elle leur signe un bonjour de politesse sans plus.
Le notaire les appelle pour aller dans son bureau, Isabelle est surprise car les deux hommes la suivent avec une grande attention pour qu’elle évite de cogner les murs.
Dans le cabinet du notaire, l’interprète habillé d’une tenue toute noire avec un col rond autour du cou et des manches longues s’installe près du notaire ; Isabelle s’installe donc en face de l’interprète, les deux hommes sont près d’elle, toujours la fixant avec émotion. L’interprète demande à Isabelle en langue des signes québécoise :
- Bonjour, est ce que vous me voyez bien à cette place ? sinon on peut bouger pour que vous soyez à l’aise.
- Bonjour, s’il vous plaît signez moins vite car je ne connais pas très bien la langue des signes québécoise, je viens de France mais je vais me débrouiller pour vous comprendre.
- Ok, pas de soucis.
- Votre emplacement est parfait mais aussi ne signez pas avec des gestes trop amples, je ne peux pas suivre, signez de façon bien cadrée.
- Ok parfait et ça commence
Le notaire se présente et l’interprète traduit :
- Bonjour, je me présente Maître WOODFORD et merci d’être venue aussi vite, surtout Madame GAGNON d’être venue de si loin, désolé de vous faire venir dans ce laps de temps si court et s’il vous plaît, je vous demande de vous présenter.
- Je suis l’interprète de Madame GAGNON, ne faites pas attention à moi, je suis là pour vous aider à communiquer en langue des signes, ce n’est pas moi qui parle, c’est Madame GAGNON qui parle, c’est comme si j’étais invisible merci.
- Bonjour, je suis Monsieur GAGNON John, et voici mon fils.
- Bonjour, je me présente, Monsieur GAGNON Aaron.
- Bonjour, je me présente, Madame GAGNON Isabelle.
Isabelle pense en elle-même : ce sont des étrangers et ils ont les mêmes noms que moi ! C’est quoi cette histoire ?
Le notaire commence à parler :