La quête de Nahiko E-Book

Maelane Cerejo

• Herausgeber: Publishroom
• Kategorie: Krimi
• Sprache: Französisch

Seitenzahl: 40

Veröffentlichungsjahr: 2025

Beschreibung

Elle traque la vérité. Mais à quel prix ?
Avant de devenir la capitaine inébranlable que tous respectent, Nahiko était une enquêtrice animée par l’obsession du contrôle. Mais elle a rapidement été confrontée à une traque dans les rues de Clermont-Ferrand, un go-fast qui tourne mal, un témoin fauché sous ses yeux, et un partenaire qui refuse de rester dans son ombre.
Face à l’échec, Nahiko a dû affronter ses démons et ses méthodes, dans un monde où le café brûlé du commissariat est un réconfort et où la moindre petite erreur peut coûter très cher.
Dans ce court polar, découvrez les origines d’une femme qui a choisi de tout sacrifier pour la vérité. Démasquez les failles et la force de Nahiko, là où tout a commencé, avant que sa traque des apparences ne devienne l’enquête de sa vie.
Êtes-vous prêt à découvrir ce qu’elle a dû perdre pour devenir celle qui ne renonce jamais ?


À PROPOS DE L'AUTRICE


L'auteure Maélane Cerejo est une autrice passionnée, inspirée par les relations humaines et l'art sous toutes ses formes. Elle adore les intrigues et aime balader ses personnages dans des situations rocambolesques. Tirant son inspiration du réel, de ses lectures et des films policiers qui ont bercé son enfance, elle ajoute une touche d’humour et une dose de sensibilité à chacun de ses écrits.

Leseprobe

Couverture

Page de titre

La quête de Nahiko

de Maelane Cerejo

Le temps d’un roman

Editeur

Collection «Nouvelle»

1

L’instant présent

La pluie martelait le toit de la voiture banalisée en créant une mélodie régulière, que Nahiko aurait pu trouver apaisante, si elle n’était pas sous tension ce soir.

— Ça fait deux heures qu’on poireaute, grogna Xavier en s’étirant sur le siège passager.

— Et ça en fera dix si nécessaire, répliqua-t-elle sans détourner les yeux de la ruelle sombre où ils attendaient.

L’homme qu’ils traquaient depuis plusieurs semaines devait se pointer ici, au sein même du petit Bayonne. Nahiko espérait que l’info de son indic était de source sûre, car elle visait le flagrant délit. Le dealer en ligne de mire était un type insaisissable, qui avait échappé à la police à deux reprises. Jusqu’à présent, il avait toujours eu une longueur d’avance. Mais la capitaine s’était promis de le coinser, cette fois-ci.

Un bruissement sur la fréquence radio interrompit ses ruminations :

— Mouvement suspect côté ouest, signala une voix grave.

Nahiko n’attendit pas la confirmation. D’un geste rapide, elle ouvrit la portière et s’engagea sous le déluge. Xavier la suivit de près, pestant contre son impatience légendaire.

À peine eurent-ils atteint les remparts que deux ombres se découpèrent sous la lumière d’un lampadaire vacillant. Une transaction semblait avoir lieu à cet instant précis. Un échange rapide où des mains se frôlèrent, puis se séparèrent confirma les soupçons des flics. Nahiko fonça sans réfléchir, accélérant le pas, la main déjà positionnée au-dessus de son arme.

— Police ! Ne bougez pas !

L’un des hommes ne demanda pas son reste. Il s’élança vers une cour arrière et disparut dans l’obscurité. La capitaine le suivit sans réfléchir, alors que son cœur battait à tout rompre.

Elle sauta par-dessus une barrière, esquiva une poubelle renversée, mais son suspect était très rapide, trop rapide. Il filait entre les obstacles comme un félin, tandis que la pluie rendait chacun des appuis de la flic trop précaire.

Puis, un bruit sec se fit entendre. S’agissait-il d’un coup de feu ? Nahiko s’arrêta net et plaqua son dos contre un mur de briques humides. Son souffle était court, mais son cerveau était en alerte maximale.

— Xavier ?! souffla-t-elle dans son talkie-walkie.

— Yes, Cap’s. J’ai l’autre gars, mais je te cherche, répondit-il aussitôt.

Elle inspira profondément pour reprendre contenance. L’adrénaline bouillonnait dans ses veines, mais elle ne pouvait pas se précipiter à l’aveugle. Elle connaissait bien le jeu du prédateur qui tente d’attirer sa proie dans un piège. Un frisson lui parcourut l’échine, son instinct lui criait qu’elle connaissait ce type.

— Montre-toi, lança-t-elle dans l’obscurité.

En réponse, elle perçut un ricanement qui s’éloignait, jusqu’à ne devenir qu’un murmure. Ce rire avait quelque chose de familier. Quelque chose de suffisant, de moqueur.

Elle serra les poings, agacée par la vague de souvenirs qui menaçait de l’engloutir. Ce n’était pas le moment. Et pourtant, elle n’arrivait pas à la chasser. Un autre soir, une autre traque, un autre ricanement. Celui qu’elle avait entendu juste avant de tout faire basculer, avant qu’elle ne perde le contrôle. Avant que son obstination ne coûte cher… Trop cher.

— Tout va bien, Cap’s ? lança Xavier dans la radio, s’inquiétant de ne pas avoir eu de réponse.

— Ouais, répondit-elle après une seconde. Rien d’exploitable ici.

— Alors, on s’occupe du gars que j’ai chopé ?

Elle hocha la tête pour elle-même et tourna les talons. Nahiko fit quelques pas, mais une sensation étrange s’accrochait encore à elle. Ce ricanement…

Une odeur âcre de pluie et de bitume remonta à sa mémoire, et soudain, elle n’était plus ici. Son estomac se noua, comme à l’époque. Elle se trouvait dans une ruelle sombre, des années plus tôt. Son souffle était plus court, son cœur battait plus fort. Et surtout… elle était seule. Parce qu’elle l’avait voulu.

2

Bureau du commissariat – Clermont-Ferrand, quelques années plus tôt

Une odeur amère flottait dans l’air, c’était un mélange de café trop infusé et de papier jauni par le temps. Nahiko porta sa tasse à ses lèvres sans quitter des yeux l’écran de son ordinateur. Cependant, elle anticipait déjà l’attaque acide du liquide tiède. Comme prévu, il était infect. Un arrière-goût de brûlé s’accrochait à son palais, rappel cruel que la machine du commissariat produisait davantage un solvant qu’une boisson décente. Mais elle en avala quand même une gorgée. Puis une autre. L’addiction à la caféine était plus forte que le dégoût.