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Portrait d'un enfant libre et généreux.
C'est la rentrée. Il y a un nouveau, Camille, qui semble bien différent des autres élèves, et qui provoque l'hostilité de certains d'entre eux… À travers le portrait de cet enfant libre et généreux, ce roman permet de sensibiliser le lecteur aux notions de respect, de tolérance et d'entraide, et de faire réfléchir sur des sujets d'actualité tels que l'homoparentalité, les relations familiales ou encore les inégalités sociales.
Un récit touchant, bien servi par l'écriture fine et sensible d'Isabelle Minière.
Découvrez en famille un récit touchant qui permet d'aborder des thèmes importants tels que le respect, la tolérance, l'entraide, l'homoparentalité, les relations familiales ou encore les inégalités sociales.
EXTRAIT
« Celui qui donne un coup de couteau peut aussi avoir l’impression que c’est juste, après tout, qu’il a raison de vouloir tuer l’autre ; pareil avec les insultes ou les moqueries : on peut penser que l’autre le mérite, que c’est de sa faute, il n’avait qu’à ne pas nous énerver. »
Je ne sais pas si Sylvain se sent concerné d’un seul coup, mais il semble intéressé, malgré lui. Puis il se reprend – et reprend en même temps sa voix de fillette maniérée :
« Alors dis-le, Camillette, comment on fait, hein ? On fait comme toi, on devient pédé et tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil ? »
Sophie tue Sylvain avec ses yeux ; Bastien prend le parti de sa jumelle aussitôt, et fusille Sylvain du regard. C’est dingue comme ils se comprennent, sans avoir besoin de parler, ces deux-là, j’espère que vivrai ça un jour avec quelqu’un… Soudain, cette présence près de moi, je tourne la tête : Agathe semble apeurée, une grimace de douleur sur son visage, on dirait que c’est elle qui a reçu un coup. C’est plus fort que moi, je ne réfléchis pas, d’instinct je lui prends la main, « C’est rien, Agathe, c’est rien, ça va aller… » Je ne sais pas pourquoi je dis ça, mais je sens la main dans la mienne et j’en suis tout étourdi, un grand moment aussi. Étrange récré.
CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE
Ce court roman montre l'importance de mieux regarder la vie autour de nous et de trouver un sens à ce que nous vivons. Camille est un garçon qui a construit une forte estime de soi, ce qui lui permet de vivre l'instant en pleine conscience : s'enthousiasmer, s'extasier, applaudir, glorifier, repousser l'amertume, rejeter l'animosité… -
Jean-Yves, Culture et débats
Je ne savais à quoi m’attendre en ouvrant ce petit ouvrage. Et puis j’y ai trouvé ce qui fait le plaisir des mômes : l’école, la récréation, une gentille maîtresse, des amours de bambins, et un petit esprit d’aventure. Et, en guise de cerise, cette fameuse règle d’or, exprimé sans emphase et sans naïveté par un petit bonhomme mystérieux et par sa fameuse famille. Si j’ai choisi de chroniquer ce bijou ici et non sur
Lisez vos droits, c’est que
La Règle d’or décrit sans politique et sans blabla ce que des milliers de personnes sont toujours aveugles à voir aujourd’hui en France, ce que des milliers de personnes refusent à des gens moins “normaux” qu’eux : celui d’élever un enfant. -
Dormuddeigiana, Comment tu t'habillers
À PROPOS DE L'AUTEUR
Isabelle Minière est née le jour de la Saint- Barthélémy, mais elle n'y est pour rien. Elle aime bien écouter les gens, mais pas tous. Elle aime marcher, mais ça dépend avec qui. Elle ne regarde jamais la télévision, sauf le soir des élections. Elle a publié une douzaine de livres chez différents éditeurs (J.-C.Lattès, Le Dilettante, D'un Noir Si Bleu, Éditions du Chemin de fer, Éditions du Jasmin) et a été traduite dans une dizaine de langues.
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Seitenzahl: 48
Du même auteur
Le soupirant, Lattès, 2001
Méthode infaillible contre l’adversité, Lattès, 2002
Vous quitter m’a coûté, Le Verger éditeur, 2004
Cette nuit-là, Le Dilettante, 2004
Un couple ordinaire, Le Dilettante, 2005
La première marche, Le Dilettante, 2007
Maison buissonnière, Delphine Montalant, 2008
Mon amoureux et moi, D’un Noir Si Bleu, 2011
Ce que le temps a fait de nous, les éditions du chemin de fer, 2011
Il sera là, debout, D’un Noir Si Bleu, 2012
Je rêve que Marguerite Duras vient me voir, Éditions du Jasmin, 2013
En littérature pour la jeunesse
La sorcière colère, album illustré par Silvimoro, Éditions du Jasmin, 2013
Mes formules magiques, roman, Éditions du Jasmin, 2013
COLLECTION
ROMAN JEUNESSE
1.
Un loup dans la vitre
Philippe de Boissy
2.
Cloche
Clotilde Bernos
3.
Le cri
François David
4.
La promesse du bonhomme de neige
Eugène Trivizas
5.
Chat qui vole
François David
6.
Sous les sables d’Afghanistan
Jack Chaboud
7.
Direct au cœur
Yves Pinguilly
8.
Cœur d’Aztèque
Corine Pourtau
9.
Innocent
Magali Turquin
10.
Che Guevara habite au 7e étage
Bertrand Solet
11.
Silence et Papillons
E. Delafraye
12.
Mon mai 68
Aline Méchin
13.
Et moi dans tout ça ?
Heidi Dubos
14.
Crescenza, naissance d’un tableau
R.-C. Labalestra
15.
Celui qui voit avec ses pieds
Yves Pinguilly
16.
Sonakaï
Rachid Sadaoui
17.
L’affaire Attila
Jean-Pierre Tusseau
18.
Couleur Amour
E. Delafraye
19.
Une mère quelque part
Gérard Blandine
20.
Mahmoud, petit prince du désert
Didier Debord
21.
Le Secret de Téotihuacán
Didier Debord
22.
Au pays du soleil levant
Didier Debord
23.
La règle d’or
Isabelle Minière
24.
Mes formules de magie
Isabelle Minière
Illustration de la couverture : Léa Djeziri
Tous droits de reproduction, de traduction
et d’adaptation réservés pour tous pays.
© 2013 Éditions du Jasmin
Dépôt légal 3etrimestre 2013
www.editions-du-jasmin.com
ISBN 978-2-35284-559-1
Avec le soutien du
Est-ce que tous les enfants n’ont pas l’impression d’être différents des autres ?
Sempé
(sur France Culture avec Laure Adler,
Mes copains et moi, on l’a tout de suite remarqué, le jour de la rentrée. Le nouveau.
Il s’est avancé dans la cour, il a regardé tout autour, l’air tranquille, comme s’il était en visite dans un musée et qu’il regardait les objets exposés. Les objets, c’était nous, alors ça nous a fait bizarre, à mes copains et moi, on n’avait pas l’habitude d’être exposés. À sa place j’aurais eu un peu peur d’arriver là sans connaître personne, lui non.
Il regardait comme jamais je n’avais vu quelqu’un regarder. J’avais l’impression de faire partie d’un tableau, autant que les feuillages des arbres, autant que la maîtresse sous le préau, autant que la grille, quand il s’est retourné, autant que les nuages dans le ciel, quand il a levé la tête.
On savait qu’il y aurait un nouveau, on était très curieux de le voir, mais on s’attendait à un nouveau normal. Un nouveau angoissé, qui attende qu’on vienne vers lui, nous jette des regards craintifs ; ou encore un nouveau très sûr de lui, qui se présente, parle de lui, cherche des amis ; ou encore un mélange de tout ça. Un nouveau normal, quoi.
C’est Bastien qui s’est décidé : « On va lui parler ! » On a suivi Bastien, on était intimidés ; comme si les nouveaux, c’était nous.
« Salut, moi c’est Bastien, et toi ?
— Je m’appelle Camille.
— Ben, c’est un prénom de fille, Camille ! »
Bastien a éclaté de rire, de façon exagérée, comme pour nous obliger à rire avec lui. Alex a juste souri – une espèce de sourire de politesse, pour que le rire de Bastien ne sonne pas dans le vide – et je me suis senti mal à l’aise.
Le nouveau a semblé étonné par le rire de Bastien, il a répondu calmement :
« De fille et de garçon, les deux. »
J’en ai profité pour étaler ma science :
« Oui, comme Claude et Dominique, c’est un prénom mixte. »
Bon, ça m’est venu d’un coup, parce que j’ai un oncle qui s’appelle Claude et que sa femme s’appelle Dominique, et parce que l’histoire des prénoms mixtes, c’est un sujet de conversation dans ma famille, surtout qu’ils ont appelé leur fille Camille, justement.
Après ça, j’ai fini les présentations :
« Lui, c’est Alex, moi c’est Léo. Nous on est nés ici, on se connaît depuis tout petits, et toi, tu viens d’où ?
— D’ailleurs, il a dit, je viens d’un autre coin. C’est comment, ici ? Cette école, ça vous plaît ? »
La question était bizarre. L’école, c’est pas un hôtel où tu donnes ton avis en remplissant un questionnaire de satisfaction. Sinon, on aurait tous voté contre les punitions, et pour des récréations plus longues. Bastien a pris les choses en main, il l’a renseigné sur l’école, plutôt cool à son avis, mais pas trop cool non plus. J’ai senti comme Bastien était fier cette année d’être enfin parmi « les grands ». Quant à la maîtresse qu’on aurait cette année, elle était nouvelle aussi, alors on ne pouvait pas encore se prononcer : de loin, sous le préau, elle avait l’air sympa, elle nous avait souri tout à l’heure, mais bon, va savoir ensuite… La maîtresse des grands de l’an dernier était une vraie peau de vache, on l’avait échappé belle.