La religion comme fait psychologique - William James - E-Book

La religion comme fait psychologique E-Book

William James

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Beschreibung

S’il est une question vitale entre toutes, c’est bien celle de la religion.
« Les tendances religieuses de l'homme présentent au moins autant d'intérêt pour le psychologue qu'aucun autre fait de l'esprit humain. Je me propose de les étudier en les prenant uniquement comme des faits de conscience. Mon étude étant toute psychologique, ce ne sont pas les institutions, mais plutôt les sentiments et les instincts religieux qui en feront l'objet ; je m'en tiendrai donc à ces phénomènes subjectifs qui n'apparaissent qu'aux degrés les plus avancés du développement religieux et que nous connaissons par les témoignages écrits d'hommes arrivés à la pleine conscience d'eux-mêmes, c'est-à-dire par la littérature religieuse et notamment par des autobiographies. » 

À PROPOS DE L'AUTEUR

William James est un psychologue et philosophe américain né à New York , le 11/01/1842 et mort à Chocorua, New Hampshire , le 26/08/1910. Fils d'Henry James Sr., le disciple de Swedenborg, et frère aîné d'Henry James, romancier célèbre.

L'essentiel de sa carrière universitaire se déroule à Harvard où il est d'abord instructeur (1872) puis professeur adjoint de physiologie (1876).

En 1880, il devient professeur associé, puis très rapidement, en 1885, professeur de philosophie. En 1890, son titre officiel est « professeur de psychologie » avant de redevenir « professeur de philosophie » en 1897.

En plus de ses travaux de pionnier en psychologie ("Principles of Psychology" de 1890) et en philosophie, William James est célèbre pour ses travaux au sein des sciences psychiques, ou parapsychologie.

On lui doit également les premiers travaux sur la mémoire: intégrant un double système de mémorisation en fonction de la durée de rétention de l'information.

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Veröffentlichungsjahr: 2023

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Le peuple juif au temps de la formation du Talmud et le Judaïsme depuis la captivité de Babylone.

Le peuple juif au temps de la formation du Talmud

et le Judaïsme depuis la captivité de Babylone

Première partie

Le Judaïsme et le peuple juif au temps de la formation du Talmud, d’après les historiens juifs de nos jours.

La ruine de la nation juive écrasée par les armes victorieuses de Vespasien et de Titus, la destruction même du temple de Jérusalem, en supprimant les conditions d’existence de la théocratie israélite, ne firent pas disparaître le judaïsme comme religion, mais en changèrent profondément la nature. Le judaïsme depuis lors fut une société religieuse, une église, et non plus un état. Des croyances et des observances spéciales plutôt que des institutions publiques lui servirent dès lors de remparts, et lui procurèrent les moyens de se perpétuer jusqu’à nos jours à travers d’innombrables vicissitudes et les plus terribles persécutions. À la place du temple et du sacerdoce lévitique, une tradition lentement déposée dans un livre, le Talmud, lui tint lieu de centre visible, et, pour se faire une idée juste de la religion juive pendant tout le moyen âge et les temps modernes, c’est bien moins l’Ancien Testament et l’histoire du judaïsme antérieur au christianisme qu’il faut étudier de près que cette évolution intérieure, déterminée, par la force irrésistible des événements, qui substitua définitivement le rabbin au prêtre et l’étude de la loi à la célébration des sacrifices.

Ce changement, qui nous paraît si impérieusement commandé, ne s’opéra toutefois qu’avec une extrême lenteur. Il avait été préparé pendant toute la période qui va de l’insurrection nationale contre les Syriens à la prise du temple par Titus. Si l’on veut bien se reporter à l’esquisse que nous avons tracée de cette période si essentielle à connaître pour se faire une idée claire des origines du christianisme, on se rappellera que, bien avant la cessation forcée du culte sacerdotal, le scribe, le docteur, le copiste-commentateur de la loi l’emporte déjà en popularité et en autorité réelle sur le lévite et le sacrificateur. Et pourtant, lorsque la destruction du temple eut fait rentrer le sacerdoce dans la catégorie des hautes inutilités, il fallut du temps pour que la conscience religieuse de l’Israélite s’habituât à s’en passer tout à fait. Pendant bien des années, elle vécut soit dans le passé, soit dans un avenir idéal de restauration, ne voulant voir dans le présent qu’une épreuve douloureuse, mais passagère. L’idée théocratique ne recula que pas à pas devant la prépondérance des réalités, et même elle fut encore assez puissante pour susciter en Palestine des mouvements insurrectionnels intermittents, dont la série se prolonge jusqu’au commencement de notre moyen âge, mais qui vont toutefois en diminuant toujours d’importance et d’intérêt.

C’est l’histoire de ces temps qui virent s’accomplir la transformation irrévocable du vieux judaïsme sacerdotal en religion simplement dogmatique et rituelle que nous désirerions retracer. Cette époque si peu connue va de la destruction du temple par Titus, l’an 70 de notre ère, à la clôture définitive du Talmud, vers l’an 500. Pour cette période dite talmudique, les connaissances spéciales et surtout l’érudition rabbinique des estimables auteurs juifs que nous avons cités cette fois encore sont d’un secours que nous ne saurions trop apprécier.

I.

L’issue désastreuse de la guerre contre les Romains glaça d’épouvante les Juifs répandus dans le monde entier. Ils ne croyaient pas que Dieu pût à ce point abandonner son peuple. Les Juifs de Palestine, par centaines de milliers, avaient péri par l’épée, la famine ou la peste ; beaucoup d’autres, pour le moins aussi nombreux, étaient réduits à l’esclavage, envoyés dans les mines, jetés dans d’infâmes lupanars ou livrés dans les cirques aux bêtes fauves pour le divertissement d’une plèbe plus cruelle que les bêtes. Pour comble de découragement, les signes de dissolution qui à la fin du règne de Néron semblaient menacer l’empire, avaient fait place à des indices tout différents. La main vigoureuse de Vespasien avait rassemblé les rênes éparses de l’attelage des nations, et le char impérial marchait de nouveau avec la régularité et la sécurité des premiers jours. Jamais les Juifs ne purent s’imaginer que Titus eût été un seul instant les délices du genre humain. Ils savaient trop bien à quoi s’en tenir sur la clémence de cet imperator, à qui peut-être le temps seul a manqué pour devenir un second Néron. Ils ne rappelèrent habituellement que Titus rascha, Titus le scélérat, et une très vieille légende juive prétend qu’en punition de ses forfaits il fut tourmenté par une mouche qui pénétra dans son cerveau, s’y logea, grandit, et ne lui laissa de repos ni jour ni nuit jusqu’à ce qu’elle eût causé sa mort.

Il est vrai que, pour les Juifs, les Flaviens eurent la main très lourde. Ils avaient pu mesurer l’incroyable force de résistance de ce peuple. Les dernières convulsions de la nationalité vaincue furent comprimées en Judée par d’affreux massacres. Il en fut de même en Égypte, où le temple d’Onias, construit au temps de l’oppression syrienne comme une succursale de celui de Jérusalem, fut détruit par ordre impérial, et dans la Cyrénaïque, où les débris des zélotes levèrent encore une fois l’étendard du judaïsme belliqueux. En même temps Vespasien, qui aimait l’argent, trouva spirituel de prélever au profit de Jupiter Capitolin la taxe personnelle du didrachme (environ 1 franc 75) que tout Juif fidèle était tenu d’envoyer chaque année au temple de Jéhovah. C’était de bonne guerre : le dieu vainqueur s’appropriait les revenus du dieu vaincu. Seulement ce dernier, du moins hors de Palestine, ne les faisait pas rentrer par la force, tandis que le fiscus judaïcus (ainsi s’appela cet impôt spécial) fut très rigoureusement exigé. Il s’y joignit une humiliation d’un genre particulier. Les Juifs dispersés dans l’empire tâchaient d’échapper autant qu’ils pouvaient à cet impôt, qui était à leurs yeux non-seulement une exaction, mais un sacrilège. Beaucoup dissimulèrent leur origine. Pour déjouer les fausses déclarations, le fisc romain imagina des perquisitions individuelles d’une révoltante indécence. Ce fut surtout Domitien qui prit plaisir à cette vexation. Suétone se rappelait avoir vu dans sa première enfance un pauvre vieux Juif soumis publiquement à cette ignoble investigation. Pourtant la politique flavienne ne songea pas à molester les Juifs sous le rapport religieux proprement dit. Du moins les entraves mises à leur culte ne dépassèrent pas la mesure conseillée par l’intérêt de l’état, et, s’il fut interdit de relever le temple détruit, la synagogue resta libre ; Il est à croire que les Flaviens ne se doutaient pas de l’immense concession qu’ils faisaient aux vaincus en leur laissant cette liberté. Comme tous les anciens et beaucoup de modernes, ils ne pouvaient se représenter l’existence prolongée d’une religion dépourvue de sacerdoce. D’ailleurs, le judaïsme politique une fois réduit à l’impuissance, ils n’entendirent pas annexer à l’empire un pays désert. Ils s’attachèrent à discerner et à protéger parmi les vaincus les éléments moins revêches que les autres, les Juifs qui dès le premier jour avaient déconseillé la guerre ou bien qui eussent été d’avis de se soumettre après les premiers échecs. C’est comme s’ils eussent relevé l’école de Hillel et rendu la prépondérance au rabbinisme scolastique, mais pacifique. Il y eut en particulier un certain rabbi Jochanan, de tendance hillélite, membre de l’ex-sanhédrin, qui le lendemain même de la catastrophe jeta les fondements du judaïsme de l’avenir. Ce rabbi Jochanan était à Jérusalem au moment du siège. Il aurait voulu qu’on se rendît. Voyant ses conseils méconnus, il prit le parti de se retirer du côté de Titus. C’était difficile. Le parti zélote surveillait de très près ceux qui faisaient mine de déserter. Aidé par deux disciples dévoués, il se fit enfermer dans un cercueil et transporter hors des murs comme un cadavre. Pour mieux déjouer les soupçons des gardes, les prudents disciples avaient mis dans le coffre un lambeau de viande corrompue dont le parfum fit l’office de laisser-passer. Titus reçut gracieusement le vieux rabbin, et lui permit d’ériger une école à Jamnia, sur la Méditerranée. Après la chute de la ville, Jochanan put se servir, dans l’intérêt de ses malheureux compatriotes, de la confiance qu’il inspirait aux autorités romaines. Plus d’une mesure fut adoucie, plus d’une famille sauvée par son intercession. Il réunit autour de lui les débris du rabbinisme, et ne tarda pas à constituer un sanhédrin officieux dont l’autorité fut volontiers reconnue par l’ensemble des communautés juives. le sanhédrin et l’école présidés par Jochanan renouèrent la chaîne des traditions, décidèrent sur les questions religieuses et sur une foule de cas litigieux d’après les règles de la jurisprudence rabbinique, et pour cela ils durent réviser cette jurisprudence compliquée pour l’adapter aux circonstances nouvelles. Le nassi ou prince, c’est-à-dire celui qui présidait l’assemblée et que les Romains plus tard appelèrent le patriarche, devint ainsi le chef vénéré de tous les enfants de Juda.

C’est de cette manière qu’en reconstituant une ombre d’institution nationale R. Jochanan fonda un centre religieux dont l’importance alla toujours en croissant. En particulier, le sanhédrin de Jamnia élabora la loi du sikarikon, destinée à régler les titres de propriété des terres enlevées par la violence pendant les troubles récents et réclamées par leurs anciens possesseurs. Son but secret était d’empêcher les colons d’origine étrangère d’acheter des terres en Judée, et peut-être faut-il voir dans ce détail peu connu l’une des causes principales qui expliquent l’étonnante prolongation des résistances du peuple juif. Ce peuple se refit donc tout doucement, non pas qu’il pût redevenir ce qu’il avait été sous le rapport du nombre et de la prospérité ; mais ce retour d’un ordre légal au sein d’une situation forcément pacifique produisit son effet ordinaire sur une population prolifique, laborieuse et douée d’une prodigieuse élasticité.

Sous Nerva (96-98), la politique impériale fut décidément indulgente aux Juifs. Le fiscus judaïcus s’exerça avec moins de rigueur. Il fut permis d’embrasser le judaïsme. Il est à croire que l’inquiétude causée par l’attitude menaçante des Parthes fut pour quelque chose dans ces adoucissements. Une population juive nombreuse et riche, encore renforcée par les réfugiés de Palestine, était fixée en Mésopotamie et dans l’ancienne Chaldée, précisément sur la frontière des deux empires, et il n’était nullement indifférent de l’avoir pour ennemie dans la guerre qui ne pouvait manquer d’éclater. Ce calcul toutefois se trouva faux. Quelques mesures indulgentes ne pouvaient cicatriser des plaies si profondes, si vives encore, et Trajan, qui, de l’an 114 à l’an 117, porta la guerre dans ces contrées lointaines, s’en aperçut à ses dépens. Les Juifs des bords de l’Euphrate combattirent avec fureur l’armée des oppresseurs de leurs frères, et les succès chèrement achetés de l’empereur romain, succès dont il se glorifia trop vite dans ses rapports au sénat, ne l’empêchèrent pas d’être finalement réduit à l’obligation de se retirer en abandonnant ses conquêtes d’un jour. En même temps la nouvelle de la prise d’armes des Juifs de Babylone avait retenti au loin. Beaucoup de Juifs crurent que les temps messianiques étaient arrivés. Il y avait des oracles disant que le messie ferait son apparition derrière l’Euphrate. Les Juifs d’Égypte, de Cyrène, de Libye et de Chypre se mirent en révolte ouverte. La fermentation gagnait la Judée elle-même. Les premières troupes envoyées contre les révoltés furent battues. Les prisonniers grecs et romains furent livrés aux bêtes dans les arènes en représailles des affreux supplices auxquels tant de Juifs avaient succombé. Ce ne fut qu’au prix d’énormes sacrifices que Martius Turbo vint à bout de cette révolte. À peine était-elle comprimée, que Trajan, malade de fatigue et de dépit, mourut en Cilicie au retour de son expédition aussi stérile que sanglante.

Son successeur Adrien (117-138) était moins avide de gloire militaire, et sa grande préoccupation fut partout d’acheter la paix par des concessions de toute sorte. Quietus, gouverneur romain de la Palestine, avait fort à faire pour comprimer les ferments insurrectionnels qui agitaient la population. Animé d’une haine furieuse contre les Juifs, il ne songeait à rien moins qu’à les exterminer, quand il fut déposé par Adrien. Celui-ci, vaniteux et très confiant dans sa propre habileté, s’était promis de conquérir une bonne fois les sympathies de ce peuple, qui, tout asservi qu’il était, n’en restait pas moins une menace perpétuelle contre la sécurité de l’empire. Il pensait qu’avec de judicieuses concessions à ses habitudes bizarres rien ne serait plus facile que d’obtenir ses bonnes grâces. Un jour la nouvelle se répandit en Judée que l’empereur Adrien avait résolu de réparer les quartiers ruinés de Jérusalem et de rebâtir le temple. Jubilation générale, enthousiasme délirant ! Une sibylle apocryphe chanta en vers grecs l’âge d’or qui allait s’ouvrir. Plus d’un Juif chrétien fut ébranlé dans sa croyance au retour prochain de Jésus sur les nuées du ciel, et revint au judaïsme. De toutes parts on envoya de l’argent et des matériaux pour procéder en toute hâte à la glorieuse reconstruction.

Amère déception ! Adrien, soit de son propre mouvement, soit de l’avis de quelques conseillers, regretta de s’être avancé si loin, équivoqua sur le sens de ses promesses, et posa entre autres cette condition, que le nouveau temple serait construit sur un autre emplacement que l’ancien. C’était, au point de vue juif, comme s’il eût retiré sa parole. Les Juifs crièrent à la mauvaise foi, et malgré les conseils de leurs rabbins les plus éclairés se préparèrent sourdement à prendre les armes. Le complot fut ourdi si secrètement que la police impériale ne soupçonna rien. Elle ne remarqua pas même les allées et venues perpétuelles d’un certain R. Akiba, qui courait par tout le pays, semant sur sa route les mots d’ordre et la haine d’Edom (c’est ainsi que Rome et l’empire étaient désignés dans l’argot mystique des rabbins). Adrien, qui traversa la Judée en 130, put se faire les illusions que se font habituellement les souverains quand ils parcourent les provinces au bruit des acclamations mille fois répétées. Une médaille, frappée alors par ses ordres, le représente couvert de la toge impériale et recevant les hommages de la Palestine agenouillée, tandis que trois enfants (la Judée, la Samarie, la Galilée) lui offrent des branches de palmier. Adrien se laissa si bien prendre aux marques d’adulation d’un parti de peureux et de conservateurs intéressés, qu’il se crut sur le point de mettre le sceau à la réconciliation qu’il avait rêvée ; mais on ne devinerait jamais l’étrange idée que cet empereur bel esprit conçut comme le nec plus ultra de l’habileté politique. Jérusalem serait rebâtie, il en donnait aux Juifs sa parole impériale ; elle aurait un temple neuf sur l’emplacement de l’ancien, ce point délicat était encore acquis ; seulement… ce temple serait dédié à Jupiter Capitolin, et, pour éterniser la mémoire de cette heureuse pacification, la ville échangerait son nom hébreu contre l’un des noms de son nouveau fondateur, associé au vocable de son nouveau patron, elle s’appellerait désormais Elia Capitolina ! On ne peut être plus ingénieux ni meilleur prince. Le malheur est que, si Adrien eût cherché les moyens d’exaspérer le peuple juif jusqu’à la fureur, il n’eût pas mieux trouvé. Pendant qu’il se promenait fastueusement en Égypte, où il faisait, entre autres découvertes dénotant une grande pénétration, celle que le culte de Sérapis et le culte juif étaient à peu près identiques, les cavernes du Liban se remplissaient d’armes et de munitions. R. Akiba multipliait ses mystérieux voyages. On voyait arriver d’Asie-Mineure et des pays parthes une foule de jeunes gens qu’animait un zèle extraordinaire pour la visite des lieux saints. Enfin Adrien commençait à se délasser à Rome de ses longs voyages en compagnie de son favori, le bel Antinoüs, lorsque la nouvelle lui parvint brusquement que la Palestine était en feu. D’abord il n’en voulut rien croire. N’avait-il pas reçu quelques mois auparavant les preuves péremptoires de l’attachement inaltérable et du dévouement sans bornes de la population tout entière ? Il fallut pourtant se rendre à l’évidence. Le gouverneur romain, Tinnius Rufus, totalement pris au dépourvu par cette insurrection subite, avait dû abandonner l’un après l’autre les postes occupés par ses soldats, et de nouveau la Judée proclamait son indépendance.