La Saga des Wingleton - Tome 4 - Lola Blood - E-Book

La Saga des Wingleton - Tome 4 E-Book

Lola Blood

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Beschreibung

Qui arrivera à dompter le dernier frère Wingleton ?

David est le plus jeune frère des Wingleton, et le plus attaché au domaine familial : il est le responsable du haras de la famille. Au tempérament aussi fougueux que celui des chevaux qu’il dresse, David est bien déterminé à continuer à profiter de la vie, et des relations d’un instant. Jusqu’à ce qu’il croise la route d’une jeune Andalouse au caractère bien trempé...

Lola Blood clôt en beauté la Saga des Wingleton ! Action, suspense, retournement de situation, passion... sont encore une fois au rendez-vous dans ce dernier tome !

CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE

À propos du tome 1 :
"J'ai plutôt apprécié la construction des personnages, la force de caractère de Nina et les doutes de James. " - clotildebore180691, Babelio
"L’auteur a une belle plume qui se lit vite et bien, on a beaucoup d’émotions, on se prend vite dans son histoire et on reste captivé jusqu’à la fin, on veut savoir ce qui va leur arriver et comment ils vont s’en sortir." - Momominouche, Booknode

À PROPOS DE L'AUTEURE

Originaire de Gironde, Lola Blood est mère et belle-mère de cinq enfants. L'écriture a toujours fait partie de sa vie. Avec La Saga des Wingleton, c'est un véritable défi qu'elle se lance : dépasser le stade des fanfictions publiées sur Wattpad pour écrire sa propre série !

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Chapitre 1

Ce jour-là, le repas de famille est mouvementé ; la fille de James et Nina est le centre de toutes les attentions et la grossesse d’Hope ne passe pas inaperçue également. La jeune femme est à présent enceinte de sept mois et Cyana, la fille de James et Nina, a quatre mois. Autant dire que les parents des quatre frères Wingleton en sont complètement gagas. D’un coup, un vrombissement de moto fait sursauter tout le monde. Un couple en descend, la jeune femme avec des cheveux roses et le jeune homme à l’allure de « bad boy » s’approche de la petite fête.

— Crystal ! Nick ! Vous avez pu venir !

Nick se rapproche de sa mère et l’embrasse.

— On n’aurait loupé ça pour rien au monde !

David s’approche également de son frère et le serre dans ses bras.

— Bon, vous restez un peu ?

— Oui, Crystal veut voir sa famille, donc on a décidé de rester un mois à peu près dans le coin !

Crystal court voir Darren, elle le prend dans ses bras et fait de même avec Hope.

— Comment ça va ? Alors pas trop dur ?

— Ne m’en parle pas, je suis vraiment fatiguée ! Mais il me tarde de l’avoir dans mes bras ! Ha oui, on a quelque chose à te demander avec Darren… Je lui laisse le soin de te l’annoncer.

Crystal se tourne vers Darren.

— Voilà, on voulait savoir si tu voulais bien devenir la marraine de notre fils ?

— Moi ? Oui ! Avec plaisir !

Crystal est folle de joie, elle embrasse le couple et s’empresse de le dire à Nick.

— Je le savais déjà, « petite souris » !

— Quoi ?

— Oui mon frère m’en avait parlé !

— MONSIEUR WINGLETON, VENEZ VITE !

Un homme arrive en plein repas de famille et se jette presque sur David.

— Que se passe-t-il, Terrence ?

— C’est Terreur, il s’est blessé et Madame Lewing est très en colère !

David regarde sa famille.

— Désolé, le devoir m’appelle !

David court avec Terrence dans toute la propriété. Quand ils arrivent au manège extérieur, ils aperçoivent un cheval à terre et une femme lui crier dessus.

— Relève-toi ! Tu ne me sers vraiment à rien !

— Madame Lewing, que se passe-t-il ?

— C’est cette bestiole ! Elle n’est même pas capable de tenir debout ! Je vais devoir la mettre à l’abattoir !

— Mais pourquoi dites-vous ça ?

— Monsieur, il faut appeler le vétérinaire, Terreur à une vilaine blessure à la patte !

— OK, occupez-vous-en, Terrence, j’emmène Madame Lewing dans mon bureau !

Terrence téléphone au vétérinaire et lui explique en détail ce qui se passe. Au bout d’une demi-heure, une camionnette blanche arrive, un homme et une femme descendent.

— Je peux vous aider ?

— Bonjour, vous êtes Terrence ? demande la jeune femme.

— Oui et vous ?

— Je suis la docteure Merino et voici mon assistant Dan.

— Mais d’habitude c’est Peter qui vient…

— Oui, mais le docteur Mend n’est plus là, je devais venir demain me présenter dans les formes, mais au vu des circonstances… me voilà ! Peter a dû partir dans sa famille précipitamment et a quitté son poste. Je suis sa remplaçante.

— Bon, je vous présenterai Monsieur Wingleton plus tard. En attendant, voici Terreur. Apparemment il a eu peur, s’est cabré et a tapé la patte dans la barrière.

La docteure Merino s’approche du cheval et le regarde sous toutes les coutures.

— OK, bon, c’est les membres postérieurs qui ont été touchés, côté gauche particulièrement, je penche pour une lésion des tendons, ce qui va engendrer une tendinite. Je dois faire une échographie pour en savoir plus.

— Il vous faut l’emmener à la clinique ?

— Non, ne vous inquiétez pas, je ne vais pas l’embêter en le transportant là-bas, je vais…

Un homme à la carrure assez imposante s’approche de tout ce petit monde.

— Bonjour, qui êtes-vous ? Que faites-vous au-dessus de ce cheval ?

Terrence se dépêche de répondre.

— Monsieur, c’est la docteure Merino, elle remplace le Dr Mend, il est parti dans sa famille en urgence et apparemment n’est pas près de revenir.

— Bonjour, Monsieur Wingleton, je suppose ? Je suis la docteure Merino, Marisol Merino.

Marisol tend la main à David et ce dernier, après l’avoir regardée de bas en haut, répond à son geste.

— Bonjour, bon, Terreur est sorti d’affaire ?

— J’expliquais à votre palefrenier que ce cheval souffre certainement de lésions au niveau des tendons, ce qui va se traduire par une tendinite. Je vais devoir vérifier.

— Une échographie ?

— Oui, mais je devrais repasser plus tard, je n’ai pas le matériel avec moi, là on va le ramener à son box avec la plus grande précaution et je vais lui donner un tranquillisant pour la douleur.

— OK !

David s’éloigne et laisse Marisol faire les manœuvres, il retourne dans son bureau où l’attend Madame Lewing.

— Terreur a a priori une tendinite. Le vétérinaire va vérifier quand même, mais il y a très peu de place pour le doute.

— Quoi ? Mais c’est impossible ! Il doit concourir samedi, je fais quoi, moi ?

— Allons, allons, Caroline calmez-vous…

David s’approche de la femme et glisse une main sur sa nuque. Cette dernière se retourne et l’embrasse à pleine bouche.

— Hum heureusement que vous êtes là, David, pour me rassurer !

David sourit et appuie le baiser. Il porte la femme sur son bureau et commence à glisser une main sous son corsage. Caroline lance sa tête en arrière et pousse des gémissements. Elle commence à défaire la ceinture de David quand la porte s’ouvre brusquement.

— Ho pardon… Je suis vraiment désolée… j’ignorais que…

— David ! C’est normal que tes employés ouvrent la porte sans frapper ?!! C’est vraiment une honte ! Écoutez-moi, mademoiselle, vous ferez le ménage plus tard ! Nous sommes occupés !

La jeune fille qui vient d’ouvrir la porte rigole doucement et s’approche du couple, David s’écarte légèrement et se rhabille.

— Je ne suis pas une femme de ménage et même si j’en étais une je ne vous laisserais pas me parler sur ce ton ! Pour qui vous prenez-vous ? Vous êtes une riche bourgeoise qui se fait tringler dans un bureau et vous pensez que ça vous donne le droit de me parler comme ça ? À la description de Terrence, je suppose que vous devez être la propriétaire de Terreur, sachez que je suis son vétérinaire et que votre cheval a une tendinite ! Quant à vous, Monsieur Wingleton, j’étais juste venue vous déposer les papiers en urgence, car je dois vite repartir. Si vous signez ces papiers, vous confirmerez que vous me gardez comme vétérinaire. Bonne journée !

— Vous pensez qu’il va vous garder ? Une gitane comme vous qui parle mal et qui…

— Mes origines vous poseraient-elles un problème ? Je vois que beaucoup de personnes ont encore des préjugés ! Oui je suis gitane, même bohémienne, et fière de l’être. De là où je viens, en Andalousie, on est fiers de ce que nous sommes ! Et sur le fait de me garder ou pas, je ne pense pas que ce soit à vous de prendre cette décision ! Vous avez beau passer sur le bureau, vous n’êtes pas la propriétaire !

Marisol sort de la pièce en claquant la porte, elle monte dans sa camionnette avec Dan et s’apprête à quitter la propriété. Au bout de l’allée, elle voit une moto rouge flamboyant se mettre en travers de la route et voit David qui en descend, furieux et hors de lui. Elle fait de même.

— Je peux vous aider, Monsieur Wingleton ?

— Je pense sincèrement que quelque chose ne tourne pas rond chez vous ! Vous pensez que vous pouvez débarquer et parler de cette façon aux clients ?

— Mais c’est votre cliente, ce n’est pas la mienne ! Et je ne vais certainement pas laisser une personne me parler sur ce ton, que ce soit cette cliente ou vous !

— Alors pour être sûr que plus personne ne vous parle mal, vous ne reviendrez plus ici !

— Mais que se passe-t-il ?

Avec tout ce chahut, le repas de famille s’est interrompu et tout le monde se retrouve près du portail. La mère de famille regarde Marisol et son fils.

— Qu’est-ce que c’est que ces hurlements, on vous entend depuis le jardin !

— Je suis la docteure Marisol Merino, je remplace le docteur Mend qui a dû partir.

— Bonjour mademoiselle. Je suis madame Wingleton. David ? Qu’est-ce que c’est que ces cris et… pourquoi as-tu dérapé dans mon allée ! Il y a du gravier partout.

— Je venais juste dire au docteur Merino qu’il n’y aurait pas de collaboration entre nous !

— Pourquoi ça ? Si le docteur Mend lui a fait confiance pour lui laisser le cabinet c’est que…

— Madame Wingleton, ne vous inquiétez pas, je pense que votre fils a été touché dans son amour propre. Il n’a tout simplement pas supporté que je rentre dans son bureau pour expliquer à sa cliente ce qu’avait le cheval et lui expliquer à lui qu’il devait signer des papiers pour que je puisse continuer de travailler pour vous alors qu’il était en plein ébats sexuels sur son bureau !

Au même moment, le père et la mère écarquillent les yeux, Nick crache son verre à terre et rigole pendant que le reste de la famille glousse.

— Je t’avais dit d’arrêter ça ! Plus de rapport sexuel avec les clientes ! J’en ai marre ! Si tu continues, tu n’auras plus la gérance du haras !

— Mère, je…

— Ne te justifie pas ! Quant à vous, docteur Merino, je signerai vos papiers sans soucis !

— Mère, vous ne pouvez pas…

— Écoute-moi bien, David Wingleton, je suis encore propriétaire de ce domaine et je fais ce que je veux !

— Je ne veux pas être à l’origine d’un différend familial et…

— Non, Mademoiselle, ce n’est en aucun cas de votre faute ! C’est mon fils qui va devoir garder son appareil dans son pantalon !

Marisol s’approche de David avec les papiers et un grand sourire.

— Vous les signez ou je vois avec « maman » ?

David plonge son regard dans celui de Marisol. Une immense tension se dégage entre eux. Il attrape le stylo, signe puis s’approche de l’oreille de la jeune femme.

— Je ne vais pas en rester là. Je suis loin d’être homme à me laisser faire !

— Mais il n’y a pas de soucis, Monsieur Wingleton.

Marisol remonte dans sa camionnette et annonce à David qu’elle repassera le soir même pour l’écho. Une fois partie, Nick se rapproche de son frère.

— Coriace, la demoiselle.

— Je ne vais pas la laisser faire et crois-moi qu’elle va dégager d’ici !

— Elle a raison la miss, tu as été blessé dans ton amour propre !

David ne dit rien, remonte sur sa moto et part en direction du haras. Sa mère lève les yeux au ciel.

— Je ne sais pas ce que je vais faire de lui, il faut qu’il arrête ! Je ne vais pas le laisser continuer !

Les trois frères se regardent, sourient puis se tournent vers leur mère.

— Hum je pense qu’il va vite arrêter ses conneries !

— La petite ne va pas y être pour rien !

— Je suis sûr qu’elle va le dompter avec son caractère !

— Vous croyez ? Il va lui falloir une femme forte pour le contrer et je doute que cette demoiselle le soit assez…

— Dans chaque ange se cache un démon…

— Croyez-nous…

— On parle par expérience !

En même temps, les trois hommes se tournent vers Hope, Crystal et Nina, qui leur adressent un magnifique sourire.

Le soir même, Marisol retourne au haras pour s’occuper de Terreur. Elle voit Terrence sur le point de quitter la propriété.

— Bonsoir, je suis désolé, mais je dois quitter plus tôt ce soir, cela ne vous dérange pas ?

— Non, je vous en prie ! Monsieur Wingleton est-il là ?

— Non, docteure, il est à une soirée, vous voulez que je l’appelle ?

— Ce n’est pas la peine, merci à vous.

Marisol se retrouve seule dans le box de Terreur. Elle attrape tout son matériel et se pose à côté du cheval. Ce dernier a l’air particulièrement nerveux.

— Calme-toi… chut…

Terreur se lève d’un coup et Marisol recule en trébuchant sur des outils au sol. Elle n’a pas le temps de toucher le sol qu’une main la retient par la taille. Elle se tourne et se trouve nez à nez avec David.

— Vous ne pouvez pas faire attention, vous pourriez être plus professionnelle !

David la lâche et part s’enfermer dans son bureau. Marisol soupire. Elle inspecte le cheval et fronce les sourcils. Une fois son examen terminé et le cheval apaisé, elle se dirige vers le bureau de David. Elle frappe.

— Excusez-moi, mais je dois vous parler de quelque chose.

— Tiens, vous frappez aux portes maintenant ?

— Bon, nous pouvons discuter en adultes ou je vais devoir aller chercher votre mère ?

— Que voulez-vous ?

— J’ai un problème avec Terreur, il a différentes marques de piqûres…

— Oui, il a eu un vaccin il n’y a pas longtemps et vous-même vous lui avez…

— Non pas ce genre de piqûre, vous pouvez venir voir ?

David, intrigué, se lève et suit Marisol jusqu’au box de Terreur. Elle lui montre l’intérieur de la cuisse du cheval et David ne peut que constater énormément de marques de piqûres.

— Qu’est-ce que c’est que ce bordel ?

— Je pense que ce cheval est drogué.

— Quoi ? Aucun cheval d’ici n’est drogué, je n’ai pas besoin de ça pour gagner !

— Vous peut-être pas…

— Attendez, vous êtes en train de me dire que Madame Lewing aurait drogué son cheval pour gagner…

— Et pouvoir le laisser en pension ici et… plus si affinités !

— Merci de me rappeler cela mademoiselle Merino ! Bon, vous pouvez faire un test ?

— Je vais lui faire une prise de sang, j’aurai les résultats demain dans la journée. En attendant, il ne doit pas bouger. Je repasserai lui donner un calmant demain. Pour l’instant il a un bandage et ce qu’il faut pour sa tendinite. Je vous souhaite une bonne soirée, monsieur Wingleton.

— Bonne soirée, docteure.

Marisol regagne sa camionnette et David la regarde s’éloigner, il secoue la tête et rentre de nouveau dans son bureau.

Chapitre 2

Le lendemain, David se réveille dans son bureau, il a dormi sur le sofa pour surveiller Terreur toute la nuit. Il a mal dormi et a refait plein de cauchemars sur son enfance. Il revoit le fameux jour où Nick est parti et où il s’est retrouvé tout seul. Il s’est renfermé et n’a parlé à personne. Depuis ce jour, il a travaillé à fond pour faire partie de la société de ses parents et a refusé tout contact avec d’autres personnes. Il y a bien eu une fille, lorsqu’il avait 18 ans, qui a tenté de construire un truc avec lui, mais il s’est refusé à tout cela, surtout en s’apercevant qu’elle ne voulait de lui que pour son nom de famille et qu’il avait été victime de trahison. Depuis, il enchaîne les conquêtes. Célibataires ou mariées, peu importe.

David se lève, remet ses cheveux en place et se sert un café en se dirigeant vers le box de Terreur. Terrence est près du cheval et lui parle calmement.

— La docteure a appelé ce matin. Elle voulait vous parler, mais je lui ai dit que vous n’étiez pas disponible, je vous ai noté ses coordonnées.

David fonce dans son bureau et appelle Marisol.

— Bonjour, Mademoiselle Merino, vous vouliez me parler ?

— Oui, mais pas au téléphone, je passe au haras dans la journée.

— Vous êtes où ?

— Heu… écoutez, là, je ne peux vraiment pas.

— Bon, OK, mais faites vite. Je suppose que c’est à propos de Terreur et je m’inquiète vraiment. J’y tiens, je l’ai en pension depuis qu’il est petit !

Un grand blanc se fait entendre au téléphone et Marisol décide de lui donner une adresse à laquelle il peut venir.

Ni une ni deux, David monte sur sa moto et fonce à l’adresse donnée par la jeune fille. En arrivant, il découvre une petite maison de campagne, il frappe à la porte et un vieil homme en fauteuil roulant lui ouvre la porte. David s’excuse.

— Bonjour monsieur, je suis vraiment désolé, j’ai dû me tromper d’adresse…

— Non, non, mon grand ! Vous devez être Monsieur Wingleton. Marisol n’en a pas dormi de la nuit, elle ne supporte pas qu’on fasse de mal aux animaux et encore plus aux chevaux. Je m’appelle Diego, Diego Merino, je suis le papa de Marisol. Si vous voulez la voir, elle est derrière et s’occupe de Plume, sa jument.

David s’excuse auprès de Diego et fait le tour de la maison. Il découvre un petit bout de terrain et une immense fumée de poussière, il s’adosse à la barrière et regarde. Petit à petit, la fumée s’estompe et Marisol se rapproche de lui. La jeune fille a l’air totalement différente, ses cheveux noirs sont détachés, elle est habillée avec une longue robe blanche et David n’a plus les mots quand elle arrive près de lui.

— Monsieur Wingleton ?

— Heu… ouais ! Écoutez-moi puisque l’on va travailler ensemble, appelez-moi David !

— OK, suivez-moi, ce que j’ai à vous apprendre n’est pas joli ! Permettez que je rentre ma jument à son box.

— Bien sûr !

Marisol rentre la jument sous le regard de David.

— Elle est magnifique, pure race espagnole si je ne me trompe pas.

— Effectivement, vous ne vous trompez pas. À la base elle était destinée à l’abattoir… mais je n’ai pu me résoudre à ça !

— L’abattoir ?

— Oui, son ancien propriétaire, un sadique, l’entraînait à fond pour des concours et un jour elle a flanché… il a voulu l’abattre, alors je l’ai récupérée !

— Vous avez bien fait. Dites-moi, votre robe est-elle bien pratique pour l’équitation ?

— Plus que vous ne le pensez ! Suivez-moi !

Marisol fait entrer David dans un bureau en l’installant dans un fauteuil.

— Ne bougez pas, je reviens avec les résultats.

Cinq minutes s’écoulent et Marisol revient. Exit la robe blanche et les cheveux détachés, un jean, un tee-shirt, une queue de cheval et des lunettes l’ont remplacée. Elle tend une feuille à David.

— Voilà, un ami qui travaille au labo a travaillé dessus une partie de la nuit et il est formel, ce cheval a du clenbuterol dans le sang !

— Clenbuterol ?

— Oui le clenbuterol est destiné au traitement de certaines pathologies respiratoires du cheval, mais à forte dose il est considéré comme un anabolisant ! Et autant vous dire que Terreur en a pas mal.

— Mais comment se fait-il, je ne vois pas Terrence faire ça et… non, je ne vois pas non plus madame Lewing faire ça à son cheval, c’est impossible !

— Enfin, si vous voulez mon avis, je pense qu’elle passe plus de temps sur ou sous votre bureau que dans le box de son cheval ou dans le manège pour les entraînements et que cette dame ferait tout pour gagner et rester chez vous ! Donc si on n’entraîne pas son cheval, on ne gagne pas et adieu la belle pension ainsi que le propriétaire !

David se lève, furieux, et commence à arpenter le bureau de Marisol.

— Arrêtez avec vos insinuations perverses !

— Je ne fais que constater ce que j’ai vu, vous ne pouvez tout de même pas le nier ! Hormis vos ébats sexuels, qui ne me regardent absolument pas, Terrence m’a dit qu’elle était en train de hurler sur son cheval quand cela s’est passé !

— C’est vrai…

— Vous êtes également au courant que ce médicament, le clenbuterol, est aujourd’hui utilisé chez les humains. Les femmes en particulier.

— Pour quoi faire ? C’est dangereux non ?

— Elles s’en servent pour maigrir, ce médicament a la particularité d’augmenter la masse musculaire, mais de surtout faire perdre de la graisse. Alors, autant vous dire que ce genre de femmes qui atteignent la quarantaine recherchent ça ! Au détriment de leur vie, mais ça, elles le constateront plus tard !

— Je ne peux pas croire qu’elle puisse faire ça ! C’est impossible !

— Écoutez, faites votre enquête, moi je dois sauver ce cheval !

— Qu’allez-vous faire ?

— Il faut lui faire comme une cure de « désintoxication » afin qu’il n’ait plus de ce produit dans le sang et en attendant, il ne doit pas être monté. Je vous charge de le dire à sa propriétaire.

— Madame Lewing ne va pas être contente, elle compte gagner le derby le week-end prochain !

— Je pense que vous aurez les mots et les gestes pour la consoler !

Avec un petit sourire peu dissimulé, Marisol fait le tour de son bureau pour ranger ses papiers. Elle se retourne et se retrouve face à face à David, qui s’est avancé derrière elle.

— Je vous vois venir, Mademoiselle Merino, avec vos suppositions ! Je pense que ma vie privée ne vous concerne pas. À moins que vous ne soyez jalouse ?

Marisol écarquille les yeux et le pousse de toutes ses forces. David en perd même l’équilibre et manque de tomber par terre. Il s’apprête s’énerver, mais voit des larmes monter dans les yeux de la jeune femme.

— Pour qui vous prenez-vous ? Vous avez de l’argent et vous pouvez tout avoir, vous êtes tous les mêmes au final ! Je vous interdis de m’approcher, jamais je n’aurais dû vous donner mon adresse. Sortez d’ici !

David ne dit rien et sort en vitesse du bureau et de la maison. Il roule à toute allure jusqu’au haras. Il jette son casque et marmonne dans sa barbe.

— Elle est vraiment folle, mais qu’est-ce qui lui prend ? Je ne veux plus qu’elle vienne ici quand je suis là !

Deux jours s’écoulent et Marisol vient tous les matins et soirs pour faire les soins à Terreur, mais David prend soin de bien l’éviter quand elle est là. Une routine s’installe pour lui. Dès qu’il voit le van de la jeune vétérinaire arriver, il va se balader. Le vendredi soir, alors que le lendemain le derby a lieu et que le haras doit concourir, Marisol arrive pour faire les soins de Terreur, mais surprise, le cheval n’est plus dans son box. Marisol le cherche partout et entend des murmures dans un autre box un peu plus loin. Elle s’approche doucement et découvre Madame Lewing en train de se débattre avec son cheval, une seringue a la main. La jeune fille décide d’intervenir.

— Vous êtes au courant que si vous lui faites une nouvelle injection, il risque de mourir ?

Caroline Lewing sursaute et se retourne brusquement.

— Encore vous ? Que faites-vous ici, je pense que vous n’êtes pas à votre place ! Dégagez !

— Je ne crois pas, je suis ici pour soigner ce cheval ! Vous êtes en train de le tuer à force de le droguer !

Madame Lewing se lève et pointe son doigt vers Marisol.

— Écoute-moi bien, la gitane, je ne pense pas que tu sais qui je suis vraiment, alors tu vas vite redescendre d’un ton ! Ce cheval est à moi et j’en fais ce que je veux, tu veux jouer la super héroïne ? Méfie-toi. Avec moi, tu n’es pas te taille !

— En aucun cas je ne joue la super-héroïne, je veux juste vous éviter de tuer ce cheval, je vais aller voir Monsieur Wingleton et…

— David ? Mais il ne me dira rien, je lui donne ce qu’il veut et en contrepartie il fait tout ce que je veux, un vrai toutou ! Tu crois que je m’envoie en l’air avec lui par amour ? Ce n’est pas le premier avec qui je fais ça et ce ne sera pas le dernier. Il continuera à m’obéir et je vais même lui parler de ton cas ! Alors maintenant tu me laisses avec mon cheval ou j’en parle à David et je fais en sorte que tu n’aies plus de boulot dans la région. Crois-moi, une fois qu’un homme est dans mes griffes j’en fais ce que je veux.

Marisol lève les yeux et s’aperçoit qu’une silhouette les observe. Cette dernière s’approche petit à petit d’elles. Ce n’est autre que David, vraiment furieux, qui a les poings fermés et les yeux fixés sur madame Lewing.

— Tu croyais sincèrement que tu allais me mener par le bout du nez, Caroline ? Sache qu’aucune femme ne l’a fait et que celle qui le fera n’est pas encore née. Croyais-tu que je n’étais pas au courant que toute la ville te passait dessus ? Ma pauvre, moi ça me permettait de m’amuser un peu ! Maintenant tu sors de ma propriété ou je me fais un malin plaisir d’appeler ton mari !

— David ! Écoute, c’est elle qui a manigancé tout ça !

— Ne t’égosille pas, je suis là depuis un moment et j’ai tout entendu ! Sors de chez moi !

— Je te rappelle que Terreur est mon cheval !

Marisol décide d’intervenir à ce moment-là, elle sort son téléphone et le montre à Caroline.

— Et si on appelait les associations pour animaux battus ? Je doute que dans votre « CV » ça fasse bien !

— Toi, ma petite, tu vas me le payer très cher, tu ne vas pas t’en sortir, je vais te pourrir à un point que tu es loin d’imaginer !

— Allez-y, j’ai les épaules larges ! Croyez-moi, vous n’êtes pas la première à vouloir me faire tomber !

Caroline sort du haras, furieuse. David se tourne vers Marisol.

— Il faut remettre Terreur dans son box.

— Surtout pas, elle l’a déplacé ici et cela l’a déjà épuisé… Je vais lui faire ses soins et il faut le laisser sur place. Si vous voulez, je peux le veiller cette nuit.

— Non, ce n’est pas la peine, je vais m’en occuper, bonne soirée.

David s’éloigne et laisse Marisol prodiguer les soins à Terreur. Cette dernière part du haras sans repasser par le bureau du jeune homme. David se retrouve à dormir dans son bureau. Il enlève sa chemise, son stetson, ses santiags et entreprend de faire un peu de sport avant de se coucher. Il fait des pompes, des tractions et autres exercices, mais s’arrête net lorsqu’il entend un bruit dans le hall du haras et s’aperçoit que son bureau est un peu ouvert. Il attrape un fusil et se précipite dehors. Il remarque qu’un seau a été renversé et il entend des pas sur le gravier. Il court à toute allure et attrape quelqu’un.

— Que foutez-vous ici ? Qui êtes-vous ?

— Vous me faites mal !

— Dre Merino, mais que faites-vous ici, je vous croyais partie !

— J’ai fait demi-tour, j’avais oublié de vous laisser l’ordonnance de Terreur, je voulais vous la déposer, mais… bref, la voilà et bonne soirée.

La proximité avec David rend Marisol nerveuse, cette dernière se débat pour se libérer de l’emprise du jeune homme. Ce qui fait bien rire David.

— Allons, beaucoup de femmes tueraient pour être à votre place à l’heure qu’il est !

— Vous avez vraiment un ego surdimensionné !

— Houla ! J’ai touché une corde sensible on dirait, pourquoi partez-vous si vite ? On a peur ? On s’enfuit ?

Marisol, qui était repartie à sa voiture, fait demi-tour et se plante devant lui.

— Une corde sensible ? Mais quelle corde ? Vous vous regardez dans le miroir des fois, à part pour admirer votre physique ? Non je ne fuis pas, non je n’ai pas peur, mais des hommes comme vous, il y en a à chaque coin de rue : arrogants, machos, fiers de leur ego, et j’en passe ! Alors peut-être que les gamines de vingt ans qui passent dans votre lit arrivent à se perdre d’admiration pour vous ou que des couguars réussissent à vous avoir dans leurs filets et que cela vous flatte, mais croyez-moi, des jouets comme vous, elles en ont partout ! Si vous n’aviez pas comme nom de famille Wingleton, elles vous zapperaient certainement ! Sur ce, je vous souhaite une bonne soirée !

Marisol remonte dans sa voiture en plantant David, qui repart furieux dans son bureau. Il enfile ses gants et tape sur son punching-ball. Il n’a pas entendu qu’une personne vient de rentrer dans son bureau.

— Elle a un sacré tempérament, la demoiselle !

David arrête, se tourne et fait face à son frère, Nick.

— Pfff, un caractère pourri tu veux dire, tu la veux ? Je te la laisse volontiers !

— Ho non ! Moi j’ai déjà ce qu’il faut à la maison, qu’il s’agisse de caractère ou de femme ! Je me suis battu pour celle-là et crois-moi que c’est pour la vie !

— Oui, je veux bien te croire, Crystal est extraordinaire !

— Ouais… laisse tes yeux traîner sur qui tu veux, mais pas sur ma femme !

Les deux hommes éclatent de rire. David ouvre le frigo pour lancer une bière à son frère.

— En parlant de « ta femme », toujours pas de demande ?