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La vie en Annwn reprend immédiatement là où se terminait Une nuit en Annwn – à la réception qui suivait les funérailles de Willy. Il est mort et a enfin retrouvé sa femme dont il se languissait depuis plus de dix ans, la douce Sarah. Cependant dès son arrivée en Annwn, le nom gaélique du Paradis, l’après-vie n’est pas ce à quoi il s’était attendu pendant sa vie sur Terre, ou comme Sarah l’appelle, la Surface, car Annwn se situe sous terre. Sa première surprise survient lorsque Sarah l’emmène dans une auberge pour se remettre de l’épreuve de ses funérailles, mais cela ne fait que commencer. Chaque « jour » est rempli de nouvelles surprises, jusqu’à ce que ce que Sarah nomme le « bloc » disparaisse et qu’il fasse l’expérience de sa vie après la mort telle qu’elle est vraiment. La vie en Annwn est lui-même une surprise, mais aussi un regard comique sur une réalité alternative qui pourrait bien être plus proche de la vérité que tout ce que vous avez jamais pu lire ! Il faut lire La vie en Annwn, parce que ce livre pourrait bien changer la façon dont vous voyez les choses.
PUBLISHER: TEKTIME
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Veröffentlichungsjahr: 2025
LA VIE EN ANNWN
Copyright
Avertissement
Les livres de la série Annwn – le Paradis
Coordonnées
Citations et inspiration
1. LE PREMIER JOUR DU RETOUR
2. UN POINT DANS LE TEMPS
3. RETROUVER UNE VIE PASSÉE
4. TROUVER UN TRAVAIL
5. METTRE LES BASES EN PLACE
6. LA SURFACE
7. FAMILLE ET VIEUX AMIS
8. D’AVANTAGE D’IMPLICATION
9. VACANCES
10. RENCONTRE DE VIEUX AMIS
11. FAMILLE
12. ESPRIT DE COOPERATION
13. LE COMMENCEMENT
14. LE RÊVE PREND FORME
15. TRÉSORS PERDUS
16. UN DESSIN DEVENU REALITÉ
17. LE CHAT AUX YEUX DE PIERRE DE FEU
Glossaire
Au sujet de l’auteur
D’autres livres du même auteur
LA VIE EN ANNWN
Récit de la vie après la vie du vieux Willy Jones
par
Owen Jones
Traductrice :
Deirdre
Copyright
Copyright © Owen Jones Novembre 2025
Publié par
Megan Publishing Services
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Tous droits réservés
Avertissement
Ce roman est un récit de fiction. Les noms, personnages, entreprises, lieux et incidents sont soit le produit de l’imagination de l’auteur soit utilisés de manière fictive. Toute ressemblance avec des personnes réelles, vivantes ou décédées, ou des évènements réels ne serait qu’une coïncidence.
L'auteur s’est efforcé de dépeindre les personnages, les décors et les évènements de ce livre de manière précise et cohérente vis-à-vis de l’intrigue. Il peut toutefois avoir pris quelques libertés créatives pour cadrer avec la narration.
Nous rappelons aux lecteurs que les personnages et les évènements décrits dans ce roman sont entièrement imaginaires, et que des similitudes avec des personnes réelles, vivantes ou décédées, ou de réelles manifestation sont totalement involontaires.
L’auteur comme l’éditeur ne sauraient endosser aucune responsabilité, perte, ou risque encouru qui serait une conséquence directe ou indirecte de l’usage et de l’application d’un quelconque contenu de ce roman. Toute ressemblance avec des personnes, vivantes ou non, évènements ou lieux serait pure coïncidence.
Les livres de la série Annwn – le Paradis
Une nuit en Annwn
L’étrange histoire de la NDE de Willy Jones
-
La vie en Annwn
Récit de la vie après la vie de Willy Jones
-
Quitter Annwn
Retour sur Terre de Willy Jones en Mission
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Citations et inspiration
Ne crois pas en une chose simplement parce que tu l’as entendue,
Ne crois pas en une chose simplement parce que beaucoup en parlent et répandent la rumeur,Ne crois pas en une chose simplement parce que cela s’est trouvé écrit dans des textes religieux,Ne crois pas en une chose du fait de l’autorité des enseignants et des anciens,Ne crois les traditions seulement parce qu’elles se transmettent depuis des générations,Mais si après observation et analyse, une chose correspond à la raison, qu’elle favorise le bien et bénéficie à tous, soi y compris, accepte-la et efforce toi de vivre ainsi.
Gautama Buddha
––
Grand Esprit, qui parle dans le vent, entends-moi.
Permets-moi de grandir en force et en connaissance.
Fais-moi contempler le crépuscule rouge et violet.
Puissent mes mains toujours respecter les choses que tu m’as données.
Apprends-moi les secrets de chaque feuille, de chaque pierre, comme tu les as enseignées au peuple dans les âges passés.
Permets-moi d’utiliser ma force, non pour être plus grand que mon frère, mais pour combattre mon plus grand ennemi – moi-même.
Permets-moi de toujours venir devant toi avec des mains propres et un cœur ouvert, et que lorsque mon temps sur Terre s’effacera comme le crépuscule, mon esprit retourne auprès de toi sans honte.
(D’après uneprière traditionnelle sioux)
–—
Je ne cherche pas à marcher dans les traces des vieux sages ; je cherche ce qu’ils cherchaient.
Matsuo Basho
–
« Hoohoo, Sarah! Je n’étais pas monté sur un cheval depuis que j’étais gamin, quand papa m’emmenait en balade le dimanche après-midi ! J’avais oublié à quel point c’était drôle. De quel côté va-t-on pour aller à la maison, mon amour ? »
« Tous les chemins mènent à la maison, Willy ! C’est tellement agréable de voir que tu m’amuses, mon chéri ! » répondit sa femme en riant, ses cheveux auburn volant dans son sillage. Tous deux galopaient côte à côte sur de magnifiques coursiers noirs.
« C’est par ici, alors ? » demanda-t-il en montrant un point entre deux montagnes, loin devant eux.
« Bien sûr… »
« J’ai eu l’impression de reconnaitre le chemin. J’ai toujours eu un bon sens de l’orientation… J’ai vécu dans ces collines toute ma vie… Tout comme toi, mon amour, pas vrai ? »
Elle rit et resta évasive. « On fait la course ! » et elle poussa sa monture en avant. Son cheval devança celui de Willy d’une courte tête. Il éclata de rire comme il ne l’avait pas fait depuis des dizaines d’années et lui courut après.
« Taïaut ! » cria-t-il en pressant les flancs de son cheval entre ses genoux. Celui-ci bondit en avant. « Taïaut ! » En quelques secondes, il l’avait rattrapée et il se pencha pour crier à sa femme, « Tu sais que je ne suis pas chasseur en principe, Sarah, mais j’aimerais bien avoir ces chiens avec nous, aujourd’hui. Les chiens d’Annwn, comme tu les appelais, c’est ça ? »
« Oui, mon chéri, mais ils sont avec nous. Regarde derrière toi. » Et en se penchant pour regarder, il s’aperçut que sept immenses chiens irlandais galopaient de concert, quelques mètres derrière eux. « Bon sang ! » s’exclama-t-il, « Je n’arrive pas à croire que je ne les ai pas vu avant. C’est fantastique! Tellement drôle! Je me sens rajeuni de vingt ans. »
« Et tu as aussi l’air d’avoir vingt ans de moins, Willy. »
Un peu plus tard, comme ils pénétraient dans une vallée enserrée entre deux montagnes, Willy se pencha de nouveau. « D’accord, Sarah! Disons que nous sommes à égalité ! On ne doit plus être très loin de la maison à présent, mais je me sens tellement bien que je n’ai pas envie de rentrer tout de suite. On peut s’arrêter là pour se poser dans l’herbe ? On pourra discuter et jouer avec les chiens pendant que les chevaux se reposent. »
« Bien sûr qu’on peut. Choisis un coin. »
Willy fit avancer sa monture de quelques mètres, et dit : « Ce sera bien ici. L’herbe a l’air douce et verte, et la vue est magnifique ». Ils descendirent tous deux de leurs montures, et les chiens se pressèrent autour d’eux. « Je n’avais pas réalisé à quel point c’est fatiguant jusqu’à ce qu’on s’arrête. Je commence à avoir mal au dos aussi… »
« Ne t’inquiète pas, Willy. Tu iras mieux dans une minute. Viens t’asseoir près de moi. »
« Est-ce qu’il ne faudrait pas attacher les chevaux à quelque chose ? »
« Pas vraiment, mais on peut le faire, si tu veux… A un arbre ? Il y en a un derrière toi. » Willy se retourna lentement, la main posée sur le bas de son dos.
« C’est drôle ! Je ne l’avais pas remarqué lorsque nous sommes venus ici. »
« C’est vrai mon chéri ? Ne t’inquiète pas de ça. »
Willy attacha lâchement les rênes à un sorbier de presque deux mètres, et s’assit à côté de sa femme. « C’est mieux… beaucoup mieux. Je ne me suis pas autant amusé depuis des années. C’est merveilleux d’être de nouveau près de toi. Tu m’as manqué, tu sais, depuis que tu es morte, ou quelle que soit la façon dont vous appelez ça ici. Cela s’efface à présent. »
« Je sais, mon chéri, je sais, mais je ne t’ai jamais quitté, tu sais. Jamais réellement. J’étais toujours là. »
« Mais je ne pouvais pas te voir ni te toucher. »
« Je t’accorde que tu ne pouvais pas me toucher, mais tu pouvais me voir quelquefois, non ? Et tu m’as parlé… tu m’as parlé assez souvent.”
« Oui, je suppose que j’ai fait ça, mais tu ne m’as pas répondu. »
« J’aime à penser que tu comprenais ce que je disais. »
« Eh bien, maintenant que j’y pense, je crois que c’était le cas. »
« Oui, je suis sûre que c’était le cas. Comment va ton dos à présent ? »
« Mon … ? Ah oui, mon dos », fit-il en se frottant le dos. « Ça va. Pas de douleur du tout. C’est comme si je l’avais juste imaginée. » Sarah lui sourit et continua de caresser le chien qu’elle tenait dans les bras, qui s’efforçait de la couvrir des câlins.
« Ils t’aiment vraiment beaucoup, ces chiens !? »
« Oui, et je les aime aussi. Je ne peux pas imaginer pourquoi certains les appellent les chiens d’Annwn, ou même parfois les chiens d’Enfer. Ils ne feraient pas de mal à une mouche. »
« Eh bien, ce sont des chasseurs, et ils doivent manger, donc je suppose qu’ils doivent des fois … j’allais dire « tuer » mais je suppose que tout ici est déjà mort, donc … qu’est-ce qu’ils mangent ? .. » Maintenant qu’on parle de nourriture, je commence à sentir un petit creux. J’imagine que tu n’as pas fait suivre l’un de ces sandwiches qu’on a servi à mes funérailles ? »
Sarah le regardait en souriant d’un air interrogateur, tout en observant Willy se débattre pour rationaliser la situation dans laquelle il se trouvait. « Si tu as faim, mon chéri, tu trouveras des sandwiches dans mon sac. » Willy n’aimait pas regarder dans le sac d’une dame, même lorsqu’elle lui en avait donné la permission ; il plongea la main dans le sac et en tira un grand sac en papier qui semblait convenir. « C’est celui-là. », fit-elle. Willy sortit quelques sandwiches et en offrit un à sa femme.
« Non, merci, mon chéri, je mange rarement ces temps-ci. Tu pourrais dire que j’en ai perdu l’habitude. »
Willy mordit dans son repas pendant qu’elle parlait, mastiqua sa bouchée et la regarda. « On n’a plus besoin de manger, c’est ça ? »
« On peut, si on veut, mais ce n’est pas nécessaire. Il y a des gens qui ne réalisent jamais cela, pourtant, et qui continuent à manger comme s’ils avaient encore un corps à nourrir. »
« Donc les chiens ne … » Sarah hocha lentement la tête en souriant, « non plus, donc ils ne chassent pas ni ne tuent quoi que ce soit… » Il jeta un coup d’œil aux chevaux, « mais les chevaux sont en train de brouter l’herbe ! »
« Uniquement parce que tu t’attends à ce qu’ils le fassent … »
« Et mon dos ? Même chose ? »
Sarah hocha la tête, souriant comme elle le ferait devant un enfant qui vient de résoudre un problème logique. « Et regarde ça », dit-elle en retirant un miroir de son sac sans même regarder.
« J’ai vraiment l’air d’être plus jeune de vingt ans ! s’exclama-t-il en repoussant ses mèches brunes de ses mains. Et mes cheveux ont commencé à repousser ! »
« Tu as dit que tu te sentais plus jeune de vingt ans… »
« Et c’est ce dont j’ai l’air. »
« Oui. »
Il s’arrêta de manger le sandwich et l’offrit au chien le plus proche qui le prit et l’avala tout rond. Il regarda Sarah. « Tu voulais qu’il … tu t’attendais à ce qu’il le fasse, alors il l’a fait, » fit-elle en haussant les épaules. « Tu peux avoir ce que tu veux, tant que les gens ou les animaux sont désireux de te le donner, mais tu peux façonner le décor en ce que tu voudras, parce que ça ne fait aucun mal, ça ne peut nuire à personne, dans la mesure où nous pouvons tous voir et entendre ce que nous voulons sans que cela affecte quelqu’un d’autre. »
« Est-ce que cela ne rend pas la conversation un peu difficile ? »
« Est-ce que ça a été le cas pour nous ? »
« Non, maintenant que j’y pense, ça n’a pas été le cas, n’est-ce pas ? »
« Eh bien, pas pour moi, non … Ni pour toi, apparemment. Mais il faut dire que j’ai choisi de me mettre sur la même longueur d’onde que toi. Tu n’as pas encore réellement essayé de parler à quelqu’un d’autre pour l’instant, mais certaines personnes ne discutent pas, ou n’essayent pas de communiquer avec des gens qu’ils ne connaissent pas ; mais bon, c’est leur choix, n’est-ce pas ? C’est le monde dans lequel ils ont choisi de vivre… certaines personnes aiment les gens et choisissent d’aider, et certains non, bien que ce groupe-là soit beaucoup plus petit. Les gens sont pour la plus part fondamentalement gentils… et désireux d’aider… à des degrés variés, et pour avancer on s’efforce de devenir plus gentil et plus utile, si tu veux l’exprimer comme ça… d’aller de l’avant et vers le haut ! »
« Je vois que j’ai beaucoup à apprendre. »
« Tout le monde a beaucoup à apprendre, ne t’en fais pas à ce sujet. Ce n’est pas une course, mais il faut rappeler à la plupart des âmes qui arrivent ici comment la vie fonctionne, à cause de la façon dont la Surface s’est imprimée en eux. Mais crois-moi, l’impression s’efface, si tu le lui permets… »
« Ça va me prendre un peu de temps pour m’y habituer, je peux voir ça… ou bien est-ce que ça signifie que je me crée des problèmes à moi-même ? »
« C’est toi qui vois. Il n’y a rien de mal à être conscient d’une situation, mais à choisir d’y rester, ou de s’inquiéter en pensant qu’elle peut empirer, ou même de la rendre pire, ce qu’elle fera probablement si on le voit comme ça. Il ne faut pas être parano à propos de tes pensées, mais il est tout-à-fait important de savoir que ce que tu penses existe et peut t’affecter et affecter ton existence… même si c’est seulement de façon temporaire… »
« Le problème c’est que si on considère l’infini du temps, « temporairement » pourrait représenter un très long moment … peut-être des milliers d’années ! »
« Oui, mais ça n’a pas besoin d’être un problème… Si on considère l’infini, des milliers d’années sont à peine une goutte dans l’océan, dans la mesure où il y a un nombre fini de gouttes d’eau sur une planète donnée. Ce que je veux dire c’est que rien ne peut t’affecter pour toujours, à part la connaissance ; cela t’aidera toujours, même si toi ou moi devons réapprendre, ou nous rappeler quelques leçons. Certains apprennent plus vite que d’autres, mais rien ne peut arrêter l’amélioration constante du Soi … Comme je te l’ai dit, la vie n’est ni une course ni une compétition. C’est quelque chose que trop de gens ont besoin d’apprendre, mais leur ego est si fragile qu’ils ont besoin de se sentir supérieurs à ceux qui les entourent.
« Si on veut être précis, le véritable nom du jeu, c’est la coopération, pas la compétition… La vie est un sport d’équipe, disons, et non une épreuve en solo… Traiter la vie comme une épreuve en solo amène la solitude, la misère et l’égoïsme, alors que si tu choisis de la traiter comme un jeu d’équipe, elle devient une fête ! Ou elle peut le devenir – ça devrait en être le but. »
« Tu rends tout cela charmant, ma chère Sarah, mais il est vrai que tu as toujours eu ce don. Il n’y a pas une once de méchanceté chez toi… »
Elle fit mine de se regarder de haut en bas et sourit, « c’est vrai »
« Tu sais ce que je veux dire. »
« Oui, merci, Willy. Tu n’es pas mal toi-même. Tu as été un bon mari et dans des circonstances difficiles, en plus. Je pense que nous avons fait de notre mieux l’un pour l’autre autant que pour notre fille. »
« Que ce soit de notre fait ou du sien, ou un peu des deux, Becky s’en est bien sortie. Bon, ça ira avec cette réunion de la Société d’Admiration Mutuelle, je suggère qu’on s’arrête là. Je n’ai pas l’habitude des éloges, je n’en peux plus. »
« Non, je sais ce que tu veux dire… Recevoir un compliment de la part d’un Gallois, c’est comme d’essayer d’arracher une dent avec des baguettes ! »
« Etais-je à ce point inattentif, Sarah chérie ? Je n’en avais pas l’intention… ça fait un autre regret à ajouter à la liste… »
« Tu n’étais pas seul en cause. C’est juste la façon dont les gens sont. Nous étions trop occupés à nous en sortir avec les difficultés de notre vie. Ne t’inquiète pas, Willy, je sais que je t’ai houspillé plus d’une fois. »
« Pas énormément, et je le méritais probablement. A la fin je devais sortir, et même aller au pub, et la villa est devenue une prison pour toi… je le savais, mais je prétendais que non, parce que ça m’arrangeait. J’ai été égoïste et j’en suis désolé à présent. »
« Ne t’en fais pas pour ça, Willy. Tout cela est derrière nous à présent. Tu ne pourrais plus me faire cela maintenant, même si tu le voulais, et ça ne veut pas dire que je ne le laisserais pas arriver à nouveau dans une autre incarnation. La vie peut être bizarre à ce point. »
« Si tu le dis, ma chérie. On se remet en route ? »
« Bien sûr, si tu es prêt. Où veux-tu aller ? »
« Je ne sais pas… A la maison, je suppose. »
« A la maison… D’accord. Tu préfères vivre en ville ou à la montagne comme avant ? »
« Tu n’as pas déjà un endroit où habiter ? »
« Euh, c’est un peu difficile à expliquer… » Elle vit le visage de Willy refléter son tourment intérieur et elle devina ce qui devait en être la cause. « Non, ce n’est pas ça. Je ne me suis pas mise en ménage avec quelqu’un d’autre – je n’ai pas de vilaines surprises pour toi ! C’est juste que nous n’avons pas plus besoin de maison que de corps.
« Réfléchis-y un moment. Pourquoi les gens vivent-ils dans une maison ? »
« Eh bien, c’est normal, non ? »
« Oui, mais ce qu’ils veulent, c’est un abri, de l’intimité et la sécurité. Pourtant, nous n’avons pas besoin de nous abriter des éléments, parce que nous n’avons rien à mettre à l’abri et c’est nous qui décidons du temps. Nous n’avons pas besoin d’intimité parce que nous n’avons pas de corps, et de toute façon, si quelqu’un voyait que tu souhaites être seul, il te laisserait tranquille, - du moins la plupart des gens le ferait … Et la sécurité ? Nous n’avons rien à voler… »
« Oui, je vois. »
« Ceci étant dit, beaucoup de gens aiment encore vivre dans quelque chose quelque part. La vie de la Surface semble ancrer cela très profondément chez la plupart des gens. Alors, qu’est-ce que ce sera, à l’intérieur ou à l’extérieur des murs de la ville ? »
« La ville où nous étions auparavant ? »
« La ville d’Annwn? Oui, si tu veux. »
« Cela ne va pas être difficile de trouver quelque chose aussi rapidement ? »
« Non, on va juste un peu agrandir la ville, et y insérer notre maison ; ou agrandir un bâtiment et y installer notre appartement dedans. Comme tu préfères. Ou nous pourrions rester un peu à l’auberge pendant que nous y réfléchissons. »
« Oui ! J’aime bien cette idée. Nous n’avons jamais beaucoup attendu, n’est-ce pas ? Nous avons séjourné une seule fois dans un hôtel la semaine de notre lune de miel à Rhyl. Pourtant dès que nous avons été mariés, j’ai tellement voulu t’offrir la vie d’une dame vivant dans le luxe, Sarah. Ça n’a pas vraiment marché … Je suis désolé, ma chérie, tellement désolé. » Des larmes coulaient sur ses joues. Sarah s’approcha et le prit dans ses bras.
« Je sais cela maintenant, et je le savais alors. Je savais dans quoi je m’embarquais, et je l’ai fait volontairement, parce que je t’aimais, et je t’aime toujours. Tu as toujours été un rêveur, Will Jones, mais pas moi ! »
« Tu étais mon roc, Sarah. »
« Et toi le mien. »
« Allez, allons-y et voyons s’il y a une chambre à l’auberge. »
Willy pencha la tête en arrière pour mieux contempler sa femme, « tu es en train de te moquer, n’est-ce pas ? »
« Oui. »
« Parce qu’il y en aura, n’est-ce pas ? »
« Oui. Tu commences à comprendre le principe. »
« Est-ce que nos anciens compagnons de beuverie seront là ? »
« Ils le pourraient…
« … si nous voulons qu’ils soient là. »
« Oui, dit-elle en remontant sur son cheval. « Allez mon Willy, on refait la course, on va voir si tu peux gagner ce coup-là, » et elle prit de la vitesse, avec les chiens courant autour d’elle.
Attends-moi ! C’est pas juste ! Je ne sais même pas où se trouve la ville d’Annwn ! Je ne peux pas gagner ! » Il regarda Sarah se retourner vers lui. Elle riait à gorge déployée, avait l’air de n’avoir guère plus de vingt ans et était habillée comme une fille du quinzième siècle. Il n’arrivait pas vraiment à se rappeler, mais il était quasiment certain qu’elle portait encore des habits normaux du vingtième siècle quelques instants auparavant.
Ils chevauchèrent en riant pendant quelques kilomètres, ou était-ce des minutes ? Willy ne pouvait pas en être sûr. Il lui semblait que chaque fois qu’il essayait de s’informer du temps ou d’un lieu, il se déplaçait. Il essayait tellement fort de penser d’une façon linéaire, sans pouvoir y arriver. Chaque fois qu’il pensait avoir compris un concept, il semblait glisser hors de sa compréhension comme de la gelée hors d’un poing fermé.
Lorsqu’il sortit de sa contemplation pour regarder devant lui, Sarah disparaissait derrière un affleurement de terrain au pied de l’une des deux montagnes et une peur de se retrouver seul dans cet étrange pays le saisit. Il poussa son cheval en avant, et se retrouva aux côtés de sa femme. Elle s’était arrêtée pour l’attendre au-dehors ; devant elle se trouvait l’immense mur en pierre rosée de la ville d’Annwn.
Un drapeau, un pennon en réalité, pensa Willy, flottait dans la brise en haut d’une tour ronde à l’intérieur de la muraille.
« Oh ! C’est encore plus beau que ce dont je me souviens, » murmura-t-il.
« Bien, » répondit Sarah.
« Je ne me souviens pas que c’était rose, pourtant… »
« Ah, non ? Oh, et bien on peut changer cela…
« Non, j’aime bien … ça lui donne un air de château bande dessinée … sans aucun manque de respect de ma part. Ça ressemble plus à Camelot dans les dessins animés qu’à Camelot… »
« Il a existé un Camelot? »
« Je ne sais pas, mais si c’était le cas, je peux imaginer qu’il devait davantage ressembler au château de Caerphilly qu’à ça. Mais j’aime bien. Si nous entrions ? Maintenant c’est à moi de te défier à la course jusqu’aux portes ! »
Willy arriva aux douves en battant Sarah d’une longueur, mais il était conscient qu’elle l’avait laissé gagner. Il regarda vers les remparts crénelés au-dessus du pont-levis, et y découvrit trois hommes qu’il supposa être des gardes, en train de l’observer. Il se tourna vers Sarah d’un air un peu penaud.
« Gardes ! Le sieur William Jones et sa femme, Sarah Jones, demandent à être admis dans la ville d’Annwn. »
« Bonne journée à vous ! Pourquoi faites-vous une telle requête si impromptument ? »