Le coffre et le revenant - Stendhal - E-Book

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Beschreibung

Pour sauver son amant, la belle Inès doit épouser le directeur de la police de Grenade, un homme aussi cruel que laid. Mais quand son amoureux revient... A Bordeaux, la superbe inconnue qui tombe un soir dans les bras du lieutenant Liévin est, elle, complètement folle d'un acrobate, vulgaire, menteur et voleur... Quant à la fière et noble Mina de Vanghel, romanesque à l'extrême, elle n'hésite pas à se faire embaucher comme servante pour séduire le seul homme qui lui imspirât jamais de passion... Il n'est de pire stratège, dit-on, que la femme amoureuse. Ou de pire fanatique. Déguisements, tromperies, machinations, assassinats. Tout lui est bon pourvu que son coeur brûle. Et s'il brûle, c'est son âme, sa raison tout entière qui s'embrasent.

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Veröffentlichungsjahr: 2019

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Stendhal

LE COFFRE ET LE REVENANT

© 2019 Éditions Synapses

Par le même auteur dans le catalogue Synapses :

Croniques italiennes

Armance

Les Cenci

L’abbesse de Castro

La duchesse de Palliano

Le rouge et le noir

La Chartreuse de Parme

Lucien Leuwen

San Francesco a Ripa

Suora scolastica

Trop de faveur tue

Vanina Vanini

Vittoria Accoramboni

LE COFFRE ET LE REVENANT

Par une belle matinée du mois de mai 182., don Blas Bustos y Mosquera, suivi de douze cavaliers, entrait dans le village d'Alcolote, à une lieue de Grenade. À son approche, les paysans rentraient précipitamment dans leurs maisons et fermaient leurs portes. Les femmes regardaient avec terreur par un petit coin de leurs fenêtres ce terrible directeur de la police de Grenade. Le ciel a puni sa cruauté en mettant sur sa figure l'empreinte de son âme. C'est un homme de six pieds de haut, noir, et d'une effrayante maigreur ; il n'est que directeur de la police, mais l'évêque de Grenade lui-même et le gouverneur tremblent devant lui. Durant cette guerre sublime contre Napoléon, qui, aux yeux de la postérité, placera les Espagnols du dix-neuvième siècle avant tous les autres peuples de l'Europe, et leur donnera le second rang après les Français, don Blas fut l'un des plus fameux chefs de guérillas. Quand sa troupe n'avait pas tué au moins un Français dans la journée, il ne couchait pas dans un lit : c'était un vœu.

Au retour de Ferdinand, on l'envoya aux galères de Ceuta, où il a passé huit années dans la plus horrible misère. On l'accusait d'avoir été capucin dans sa jeunesse, et d'avoir jeté le froc aux orties. Ensuite il rentra en grâce, on ne sait comment. Don Blas est célèbre maintenant par son silence ; jamais il ne parle. Autrefois les sarcasmes qu'il adressait à ses prisonniers de guerre avant de les faire pendre lui avaient acquis une sorte de réputation d'esprit : on répétait ses plaisanteries dans toutes les armées espagnoles.

Don Blas s'avançait lentement dans la rue d'Alcolote, regardant de côté et d'autre les maisons avec ses yeux de lynx. Comme il passait devant l'église on sonna une messe ; il se précipita de cheval plutôt qu'il n'en descendit, et on le vit s'agenouiller auprès de l'autel. Quatre de ses gendarmes se mirent à genoux autour de sa chaise ; ils le regardèrent, il n'y avait déjà plus de dévotion dans ses yeux. Son œil sinistre était fixé sur un jeune homme d'une tournure fort distinguée qui priait dévotement à quelques pas de lui.

« Quoi ! se disait don Blas, un homme qui, suivant les apparences, appartient aux premières classes de la société n'est pas connu de moi ! Il n'a pas paru à Grenade depuis que j'y suis ! Il se cache. » Don Blas se pencha vers un de ses gendarmes, et donna l'ordre d'arrêter le jeune homme dès qu'il serait hors de l'église. Aux derniers mots de la messe, il se hâta de sortir lui-même, et alla s'établir dans la grande salle de l'auberge d'Alcolote. Bientôt parut le jeune homme étonné.

– Votre nom ?

– Don Fernando de la Cueva.