Le Diadème de Béryls - Arthur Conan Doyle - E-Book

Le Diadème de Béryls E-Book

Arthur Conan Doyle

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Beschreibung

Un banquier très agité surgit un matin chez Sherlock Holmes et son fidèle ami Watson : un affreux scandale menace toute l'Angleterre, si le génial détective ne l'aide pas à retrouver de précieux joyaux disparus ! Bravant la neige et le froid, Sherlock Holmes mène l'enquête.

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Seitenzahl: 50

Veröffentlichungsjahr: 2020

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Le Diadème de Béryls

Le Diadème de BérylsL'ŒuvrePage de copyright

Le Diadème de Béryls

 Arthur Conan Doyle

L'Œuvre

– Holmes, dis-je un matin que, debout dans notre bow-window, je regardais en bas dans la rue. Voici un fou qui passe. C’est pitoyable, quand on y songe, que sa famille le laisse déambuler seul ainsi.

Mon ami quitta nonchalamment son fauteuil et, les mains enfoncées dans les poches de sa robe de chambre, s’approcha pour regarder par-dessus mon épaule.

On était au mois de février, il faisait un temps clair et froid, et la neige, tombée en abondance la veille, recouvrait encore le sol d’une couche ouatée qui scintillait sous le soleil d’hiver. Au milieu de la chaussée, elle avait été réduite à l’état de boue brunâtre par le passage des voitures, mais, sur les côtés et sur les tas où on l’avait rejetée au bord des trottoirs, elle était demeurée aussi blanche que si elle était toute récente. Le bitume avait été nettoyé et gratté, mais la surface n’en demeurait pas moins glissante, de sorte que les passants étaient plus rares que de coutume, à tel point même qu’il ne venait absolument personne du côté de la station du chemin de fer métropolitain, à part cet homme dont les manières excentriques avaient attiré mon attention.

Il pouvait avoir une cinquantaine d’années. Il était grand, fort et d’aspect imposant avec une grosse figure aux traits accusés et à l’expression autoritaire. Vêtu avec une sévérité qui n’excluait pas l’élégance, il portait une redingote noire, un chapeau de soie aux reflets étincelants, des guêtres brunes impeccables et un pantalon gris perle d’une coupe parfaite. Cependant son allure contrastait singulièrement avec la dignité de sa physionomie et de sa mise, car il courait très vite, en faisant par moments de petits bonds, comme quelqu’un qui n’est pas habitué à un pareil effort. Et, tout en courant, il levait et abaissait les mains avec des gestes saccadés, secouait sa tête en tous sens et se contorsionnait le visage d’une façon extraordinaire.

– Que diable peut-il bien avoir ? murmurai-je. Il a l’air de regarder les numéros des maisons.

– Je crois que c’est ici qu’il vient, dit Holmes en se frottant les mains.

– Ici ?

– Oui, j’ai idée qu’il vient me consulter. Il y a des symptômes sur lesquels on ne se trompe pas. Tenez ! Que vous disais-je ?

De fait, l’homme, tout en soufflant comme un phoque, se précipita au même moment vers notre porte et se mit à carillonner de telle façon que tous les échos de la maison furent réveillés.

Quelques instants après, il faisait irruption dans la pièce où nous étions, toujours soufflant, toujours gesticulant, mais avec une telle expression de souffrance et de désespoir que nos sourires firent aussitôt place à la stupéfaction et à la pitié. Pendant un bon moment, il demeura incapable d’articuler un seul mot, se balançant de droite et de gauche et s’arrachant les cheveux comme un homme qui a complètement perdu la tête. Puis, se remettant d’un bond sur pied, il se cogna le front contre le mur avec une telle force que nous nous élançâmes vers lui pour le retenir et le ramener vers le centre de la pièce.

Sherlock Holmes le poussa dans un fauteuil et, s’asseyant à côté de lui, se mit à lui tapoter les mains et à lui parler de ce ton affable et apaisant dont il savait si bien se servir.

– Vous êtes venu me trouver pour me conter votre histoire, n’est-ce pas ? lui dit-il. Mais, en ce moment, vous êtes fatigué d’avoir trop couru. Alors, prenez votre temps, reposez-vous un peu ; vous m’expliquerez ensuite de quoi il s’agit et, si je puis vous sortir d’embarras, comptez sur moi.

L’homme continua de haleter pendant une ou deux minutes encore, cherchant visiblement à maîtriser la violente émotion à laquelle il était en proie. Puis il s’essuya le front avec son mouchoir, serra les lèvres et se tourna vers nous.

– Vous me prenez sans doute pour un fou, n’est-ce pas ? dit-il.

– Je pense plutôt qu’il a dû vous arriver un grand malheur, répliqua Holmes.

– Ah ! vous pouvez le dire !… Un malheur si soudain et si terrible qu’il y a de quoi en perdre la raison. Le déshonneur, je l’aurais subi s’il l’avait fallu, bien que j’aie toujours marché jusqu’ici la tête haute. Un chagrin intime, je m’y serais également résigné ; n’en avons-nous pas tous notre part ici-bas ? Mais les deux réunis et sous une forme aussi effroyable, c’est trop ! Le courage me manque. Et puis, il n’y a pas que moi en cause. Si l’on ne trouve pas moyen de remédier à cette horrible affaire, les plus hauts personnages d’Angleterre eux-mêmes auront à en pâtir.

– Je vous en prie, monsieur, remettez-vous, reprit Holmes, et expliquez-moi clairement qui vous êtes et ce qui vous est arrivé.

– Mon nom ne vous est probablement pas inconnu, reprit notre visiteur. Je suis Alexander Holder, de la Banque Holder et Stevenson, dans Threadneedle Street.

Ce nom nous était, en effet, très familier, puisque c’était celui du principal associé de l’une des plus importantes banques privées de la Cité de Londres. Que s’était-il donc passé pour que l’un des premiers citoyens de Londres se trouvât en aussi mauvaise passe ? Nous attendions, tout palpitants de curiosité. Enfin, faisant un nouvel effort, notre visiteur parvint à se reprendre suffisamment pour être en état de commencer son récit.

– Je me rends compte qu’il n’y a pas de temps à perdre, nous dit-il, et je suis tout de suite parti à votre recherche lorsque l’inspecteur de police m’a conseillé de solliciter votre concours. Je suis venu à Baker Street par le chemin de fer souterrain, et j’ai fait le reste du chemin au pas de course, car les cabs ne vont pas vite par ce temps de neige. Voilà pourquoi vous m’avez vu arriver si essoufflé, car je n’ai pas l’habitude de prendre beaucoup d’exercice. Mais je commence à me sentir mieux à présent, et je vais m’efforcer de vous exposer les faits aussi brièvement et en même temps aussi clairement que possible.