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l fait froid quand le docteur Percy Trevelyan arrive au 221 b Baker Street pour y consulter le détective Sherlock Holmes. Trevelyan est un jeune médecin généraliste, qui a ouvert son cabinet de consultation dans Brook Street et payer les divers frais que cela demande grâce à un dénommé Blessington, un homme riche mais de santé fragile qui, en contrepartie de son aide, a obtenu le droit de résider au même numéro que le médecin. Blessington est ainsi désigné sous le nom de « Le malade à demeure ». Or, Trevelyan a remarqué que depuis quelques jours, son patient se comporte de manière bien étrange et semble souvent dans un état d'excitation et de peur prononcé. Blessington a finalement suggéré à son médecin de se rendre au 221 b, Baker Street. Trevelyan propose alors à Holmes de venir à Brook Street pour s'entretenir avec son patient et peut-être comprendre l'origine de son angoisse...
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Seitenzahl: 31
Veröffentlichungsjahr: 2020
Arthur Conan Doyle
En jetant un regard sur la série un peu décousue des Mémoires dont je me suis efforcé d’illustrer quelques-unes des particularités intellectuelles de mon ami Sherlock Holmes, j’ai été frappé par la difficulté que j’ai éprouvée pour choisir les exemples qui répondent en tout point à mon objet. En effet, dans bien des affaires où Holmes a accompli quelques tours de force de raisonnement analytique et où il a démontré la valeur de ses singulières méthodes d’investigation, les faits eux-mêmes étaient souvent si insignifiants ou si banals que je ne m’estimais pas en droit de les mettre sous les yeux du public. D’autre part, il est fréquemment arrivé qu’il s’est intéressé à quelque enquête où les faits ont revêtu un caractère tout à fait remarquable et dramatique, mais où la part qu’il a prise à en déterminer les causes a été moins prédominante que son biographe ne le souhaiterait. La petite affaire que j’ai racontée sous le titre d’Une étude en rouge, et plus tard cette autre associée à la perte du Gloria Scott peuvent servir d’exemple des dangers qui menacent toujours son historien. Il se peut que dans l’affaire que je vais maintenant relater son rôle ne fût pas suffisamment marqué ; et pourtant toute la suite des circonstances est si remarquable que je ne puis me résoudre à l’omettre de cette série de Mémoires.
Cette journée d’octobre avait été lourde et pluvieuse. « Temps malsain, Watson, me dit mon ami ; mais le soir a rapporté la brise avec lui. Que dites-vous d’une excursion à travers Londres ?… »
J’étais las de notre petit studio et j’acceptai avec plaisir. Pendant trois heures nous avons erré ensemble, considérant le kaléidoscope toujours changeant de la vie qui afflue et reflue dans Fleet Street et le Strand. La conversation caractéristique de Holmes avec son observation pénétrante du détail et sa subtile puissance de déduction ne cessèrent de m’amuser et de me charmer.
Il était 10 heures quand nous sommes rentrés à Baker Street. Un coupé attendait à notre porte.
– Hum ! Une voiture de docteur ; médecine générale, à ce que je vois, dit Holmes. N’exerce pas depuis longtemps, mais a eu pas mal à faire. Venu pour nous consulter, je suppose. Une chance que nous soyons rentrés.
J’étais assez familier avec les méthodes de Holmes pour pouvoir suivre son raisonnement et voir que la nature et l’état des divers instruments médicaux qui se trouvaient dans la corbeille en osier suspendue près de la lampe à l’intérieur du coupé lui avaient fourni les données de sa rapide déduction. La lumière à notre fenêtre, là-haut, montrait que cette tardive visite nous était, en effet, bien destinée. Assez curieux de savoir ce qui pouvait nous amener un confrère à pareille heure, j’ai suivi Holmes dans notre sanctuaire.
Un homme pâle, dont le visage mince et allongé s’encadrait de favoris blonds, se leva d’une chaise près du feu quand nous entrâmes. Il ne pouvait avoir plus de trente ou trente-quatre ans, mais son air hagard et son teint maladif révélaient une existence qui, en minant ses forces, lui avait enlevé sa jeunesse. Sa manière d’être était nerveuse et timide comme celle d’un mondain trop sensible, et la main blanche et mince qu’il posa sur la cheminée en se levant était celle d’un artiste plutôt que d’un chirurgien. Ses vêtements étaient discrets et sombres : une redingote noire, pantalon foncé et un soupçon de rouge dans la cravate.
– Bonsoir, docteur, dit Holmes d’une voix allègre. Je suis heureux de voir que vous n’avez attendu que quelques minutes à peine.
– Vous avez donc parlé à mon cocher ?
– Non, c’est la bougie sur ce buffet qui m’a renseigné. Je vous en prie, reprenez votre siège et dites-moi en quoi je puis vous être utile.
– Je suis le docteur Percy Trevelyan et je demeure au 403 de Brook Street.
– N’êtes-vous pas l’auteur d’une monographie sur les lésions nerveuses obscures ? demandai-je.
Ses joues pâles rougirent de plaisir lorsqu’il apprit que je connaissais son œuvre.