Le parchemin d'Eyam - Benedicte Roubert - E-Book

Le parchemin d'Eyam E-Book

Bénédicte Roubert

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Beschreibung

Juliette plonge dans un livre vide et en devient l'héroïne ! De nouvelles aventures l'attendent elle et son ami Sam dans cet univers hors du temps !

C’est au XVIIe siècle, dans le petit village anglais d’Eyam, que Sam et Juliette se retrouvent plongés pour leur seconde aventure à l’intérieur du livre vide. À la recherche d’un parchemin au fond d’une forêt sombre et angoissante, les deux enfants devront braver de nombreux dangers et affronter des créatures menaçantes. Mais avec un brin d’ingéniosité, une bonne dose de courage et les liens amicaux qui les unissent, même les peurs les plus profondes reculent pour laisser la place à l’aventure !

Une histoire adorable et palpitante pour les enfants de 8 à 11 ans!

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Bénédicte Roubert

Le parchemin d’Eyam

Une aventure de Juliette et Sam

Roman Jeunesse

ISBN : 979-10-388-145-5

Collection Saute-mouton

ISSN : 2610-4024

Dépôt légal : mai 2021

© 2021 Couverture Ex Æquo

© 2021 Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction intégrale ou partielle, réservés pour tous pays

Toute modification interdite

Éditions Ex Æquo

6 rue des Sybilles

88370 Plombières Les Bains

www.editions-exaequo.com

Préambule

Dans le premier épisode (Le livre vide), Juliette découvre grâce à son grand-oncle Albert, un petit livre très étrange tout au fond d’une bibliothèque. En effet, ce livre ne comporte que des pages blanches. Après plusieurs tentatives, Juliette comprend que c’est son imagination qui remplit progressivement le livre. Passionnée par les enquêtes de détectives, elle invente alors une nouvelle aventure menée par ses deux héroïnes préférées à la recherche d’une boussole en verre très précieuse. Grâce à son imaginaire, elle parvient à tomber à l’intérieur du livre. Elle comprend qu’elle doit mener l’enquête elle-même et retrouver la boussole affrontant de nombreux dangers sur sa route. Dans cette aventure, elle fait la rencontre d’un jeune garçon, Sam, lui aussi tombé par hasard dans ce livre vide grâce à la force de son imagination.À deux, ils vont s’entraider pour tenter de mener à bien la mission confiée. Devenus amis grâce aux nombreuses péripéties de leur voyage, ils se quittent précipitamment une fois la mission achevée sans savoir s’ils vont se revoir un jour…

Le plongeon impossible

Assise sur le fauteuil à côté de la fenêtre, Juliette lança un regard circulaire pour détailler la chambre dans laquelle elle venait d’arriver. Après tout ce qu’elle avait entendu sur cette maison de retraite, elle semblait plutôt rassurée par ce qui se trouvait autour d’elle. Un lit en hauteur agrémenté d’une télécommande qui augurait tout un tas de jeux amusants, une petite table de chevet, une table ronde juste à côté d’elle sur laquelle trônait un magnifique bouquet de fleurs et un tableau au mur représentant la cité médiévale de Carcassonne. Son grand-oncle Albert était assoupi, mais l’accélération de ses mouvements de paupières annonçait un réveil proche. Cela faisait deux mois qu’Albert se trouvait dans cette résidence pour personnes âgées et elle avait attendu cette première visite avec beaucoup d’impatience. Ses parents ne comprenaient pas son empressement à s’entretenir avec ce membre de la famille éloignée, mais étaient heureux malgré tout de voir que leur Juliette pouvait s’intéresser à autre chose que ses livres. Elle avait tout de même dû attendre les deux mois d’adaptation préconisés par grand-tante Odette pour enfin obtenir l’autorisation de passer lui rendre une petite visite après ses cours au collège. Une voix lointaine et rocailleuse la tira de ses pensées.

— Tu l’aimes comme moi cette cité de Carcassonne, constata Albert en surprenant son regard machinalement posé sur l’unique élément de décoration de la pièce.

— J’adore l’idée de vivre dans un endroit historique comme celui-ci, c’est vrai. Ah, grand-oncle, ça me fait plaisir de te voir !

— Et moi donc ! Enfin un peu de fraîcheur dans cet hospice ! Odette m’avait dit que tu voulais venir me dire bonjour, tu en as mis du temps pour te décider !

— Ça fait deux mois que je trépigne, mais il fallait trouver le bon moment. J’imagine que tu sais pourquoi je suis là.

Depuis la visite mémorable dans la pièce rouge de son appartement, Juliette n’était pas parvenue à le voir en tête-à-tête, car sa grand-tante tournait toujours dans les parages pour lui rappeler de ne pas le fatiguer ou de ne pas parler trop fort. Aussi, ce transfert en maison de retraite de l’autre côté de la ville, juste derrière son collège, représentait une véritable aubaine. Odette avait finalement cédé, car les infirmières en charge de son mari préconisaient toutes des visites fréquentes pour le stimuler et conserver un lien indispensable à son bien-être. À son âge plus qu’avancé, Odette ne pouvait rendre visite à Albert de façon quotidienne et elle fut donc presque ravie lorsque Juliette se proposa pour venir le voir après le collège le mardi.

— J’ai cru comprendre lors de notre dernière visite que tu avais beaucoup aimé le livre vide, chuchota-t-il depuis son lit.

— Oui, je ne pouvais pas tout t’expliquer devant grand-tante Odette, mais c’est bien plus fort que ça, c’est la meilleure expérience de toute ma vie !

— Tant que ça ! Eh bien, j’en suis ravi ! Viens, aide-moi à me redresser sur ce lit, je n’ai pas envie d’appeler l’infirmière pour ça. Voilà, tu prends la télécommande et tu presses ici, demanda-t-il en lui désignant du menton la télécommande grise.

— Voilà, tu es presque en angle droit comme ça ! plaisanta Juliette. Écoute, c’est complètement magique ce qui m’est arrivé. Je suis vraiment tombée à l’intérieur du livre vide et j’ai vécu en vrai l’aventure qui était dans ma tête. C’était impressionnant ! J’ai rencontré Sam, qui était lui aussi, tombé dans son livre et ensemble, on a vraiment vécu l’histoire comme si nous étions les héros{1}. On a rencontré des pirates, on a échappé à une bête horrible et mon copain, Sam, est parvenu à se transformer en poisson.

— Je t’avais bien dit que tu ne regretterais pas ce petit livre vide, répondit Albert le regard brillant.

— Mais comment tu connaissais ce livre ? Toi aussi tu es tombé à l’intérieur ? s’empressa de demander Juliette.

— Oui c’est précisément ce qui m’est arrivé aussi. Vois-tu, lorsque j’étais petit, j’adorais farfouiller partout, un peu comme toi, j’imagine. Et mon terrain de jeu favori était l’immense grenier de mes grands-parents. Un jour, je suis tombé sur ce petit livre à la couverture vert bouteille et…

— Comme Sam ! Lui aussi a trouvé ce livre dans le grenier, coupa Juliette avec beaucoup d’excitation dans sa voix.

— Si tu m’interromps tout le temps, je ne pourrai jamais terminer mon histoire ! N’oublie pas que je suis une personne âgée et que j’ai besoin de dormir très souvent.

Juliette balbutia quelques excuses et Albert lui raconta comment il avait mis près de cinq jours avant de pouvoir ouvrir le petit livre. Surpris ensuite de découvrir l’intégralité des pages totalement vides, il tenta différents stratagèmes pour percer le mystère de ce livre et comprit finalement que l’imagination constituait une carte maîtresse dans la résolution de cette énigme. Tout comme Juliette l’avait vécu avec les sœurs détectives, ce furent les récits d’aventures de Jules Verne qui amenèrent Albert à plonger à l’intérieur de ces histoires. Il connut exactement six aventures sur une période de trois années qu’il détailla avec plaisir, avec une mémoire incroyable, à sa jeune protégée. Son voyage préféré fut inévitablement celui à bord du Nautilus dans les profondeurs marines. Il put même essayer le scaphandre pour découvrir une épave jamais repérée auparavant et parvint à se débarrasser par la ruse d’une puissante et monstrueuse créature. Juliette était captivée par les récits de son grand-oncle. Lorsque l’histoire du dernier voyage fut interrompue par l’infirmière venant déposer les médicaments du soir avec un grand verre d’eau, Albert posa son index sur la bouche discrètement pour signifier à Juliette de garder ces histoires secrètes. Lorsque l’infirmière referma la porte derrière elle, Juliette déplaça le verre d’eau vide de la petite table pour y caler son coude dans une position d’écoute approfondie.

— Continue, grand-oncle ! Tu en étais aux recherches pour trouver de la nourriture sur l’île mystérieuse.

— Ah oui, c’est vrai. Et bien sûr ma petite Juliette, pas un mot de ces histoires à quiconque, on penserait que je suis fou, même si je le suis déjà un peu, ajouta-t-il en plaisantant.

Albert insista longuement sur son amitié avec un singe sur l’île. Un orang-outan qu’il avait baptisé Joe et qui le suivait dans toutes ses péripéties. Étant restés plusieurs jours sur l’île, ils avaient tissé une très forte complicité. Joe se chargeait de construire un nid de branches tous les soirs pour les mettre à l’abri la nuit sur l’île et il défendit Albert à de nombreuses reprises des dangers locaux. Ce fut l’élément déclencheur qui mit un terme aux aventures d’Albert. En effet, il s’attacha tellement à Joe qu’il considérait comme une personne à part entière qu’il ne voulait plus ressortir du livre. La pensée de ses parents dévastés par son départ le ramena à la réalité et ce fut le cœur brisé qu’il sortit du livre après des adieux déchirants avec Joe.

— Ah, j’en ai les larmes aux yeux moi aussi, dit Juliette en se passant la manche de son pull sur le visage.

— Oui, ce fut vraiment difficile, ajouta Albert en lui tendant un mouchoir brodé avec ses initiales.

— Mais tu n’as pas cherché par la suite à revenir dans la même aventure pour le retrouver ?

— Si, bien sûr, j’avais cette idée, mais après de nombreuses tentatives infructueuses, j’ai abandonné le projet. Je me suis dit que je devais certainement vivre ce moment magique une seule fois et qu’il était temps pour moi de laisser la main.

— Tu veux dire que tu n’as pas réussi à retourner dans le livre ?

— Ce ne fut pas faute d’essayer ! Je pensais tous les soirs aux aventures, à Joe, à mes héros préférés, mais rien ne se produisait. Peut-être que six était le nombre maximal d’aventures pouvant être proposéespar le livre vide. Je l’ai donc remis à mon meilleur ami, celui qui a fondé la bibliothèque de la Courtine. Il était le seul à qui j’avais confié mon secret. Il a lui-même essayé d’entrer plusieurs fois dans le livre vide sans jamais y parvenir.

— C’est le monsieur que j’ai vu à la bibliothèque ?