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Par une soirée d'avril 1891, Holmes arrive chez son vieil ami le docteur Watson visiblement mal en point, après une enquête en France. Holmes entreprend alors de faire le récit à son ami du duel qui l'opposa au professeur Moriarty, un diabolique génie du crime. Le détective a entrepris de faire disparaître l'organisation dirigée par le professeur. Après un long affrontement, Holmes réussit finalement à mettre au point un piège pour appréhender les membres de l'organisation, mais cela ne peut avoir lieu avant trois jours. Un matin, Moriarty en personne vient voir Holmes dans son appartement de Baker Street. Les deux hommes ont une conversation où Moriarty avertit Holmes de ne plus se mettre en travers de sa route. Holmes refuse, il est ensuite attaqué plusieurs fois dans la journée. Il propose alors à Watson de l'accompagner sur le continent pour échapper au professeur. Le docteur accepte, et après une longue épopée Watson et Holmes se retrouvent en Suisse, au village de Meiringen. Holmes, toujours en compagnie de Watson, fait une petite promenade près des terrifiantes chutes du Reichenbach. Watson est alors appelé à retourner au village : une jeune femme anglaise, à l'agonie, souhaitait voir un médecin anglais à son chevet. Le docteur retourne donc au village, et apprend alors qu'on l'a trompé : il n'y a jamais eu d'Anglaise malade. Watson se rend compte de l'horreur de la situation : il retourne alors vers les chutes et trouve un petit mot de Holmes. La scène était trop simple à imaginer : Moriarty avait retrouvé son adversaire, ils s'étaient battus et ils étaient tombés dans les chutes, enlacés. Finalement, le reste de la bande fut arrêtée grâce aux actions de Holmes. On apprendra dans La Maison vide que Holmes n'est jamais tombé dans les chutes et qu'il avait simulé sa mort pour échapper au second de Moriarty, le colonel Moran.
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Seitenzahl: 34
Veröffentlichungsjahr: 2020
Arthur Conan Doyle
C’est le coeur serré que je prends la plume pour tracer ces lignes, les dernières où je parlerai jamais des dons singuliers qui faisaient de mon ami Sherlock Holmes un être d’exception. D’une façon assez décousue et, à mon sentiment, assez malhabile, je me suis efforcé d’écrire le récit des étranges aventures que j’ai vécues à ses côtés, depuis le jour où le hasard nous rapprocha, à l’époque d’Une étude en rouge, jusqu’à celui où Holmes intervint dans l’affaire que j’ai rapportée dans Le Traité naval. J’avais l’intention d’en rester là et de ne rien dire des événements qui créèrent dans mon existence un vide que deux années écoulées ont peu fait pour combler. Mais je me trouve avoir en quelque sorte la main forcée par la récente publication des lettres dans lesquelles le colonel James Moriarty défend la mémoire de son frère et je n’ai plus le choix : il est de mon devoir de placer les faits sous les yeux du public, tels qu’ils se sont déroulés. Je suis le seul à savoir toute la vérité sur l’affaire et j’ai la conviction que l’heure est venue où rien ne justifierait plus mon silence. Autant que je sache, l’histoire n’a été contée dans la presse que trois fois : le 6 mai 1891, dans un article du Journal de Genève ; le 7, dans une dépêche Reuter, reproduite par tous les journaux anglais ; et, tout dernièrement, dans les lettres auxquelles je viens de faire allusion. L’article et la dépêche étaient extrêmement brefs et les lettres, comme je le montrerai, dénaturent complètement les faits. Il m’appartient donc de dire, et pour la première fois, ce qui s’est réellement passé entre le Pr Moriarty et M. Sherlock Holmes.
Je dois tout d’abord rappeler qu’après mon mariage, comme je m’étais décidé à me consacrer sérieusement à mes malades, mes relations avec Sherlock Holmes, jusqu’alors très intimes, se trouvèrent sensiblement modifiées. Il faisait encore appel à moi de temps en temps, lorsqu’il désirait que quelqu’un l’assistât dans ses enquêtes, mais la chose devenait de plus en plus rare et je constate qu’en 1890 je n’ai pris de notes que sur trois affaires seulement. Durant l’hiver de cette même année et dans les premiers jours du printemps de 1891, je vis dans les journaux français que le gouvernement français avait confié à mon ami une mission de toute première importance et je reçus de Holmes deux courts billets, datés l’un de Narbonne et l’autre de Nîmes, qui me donnaient à entendre que son séjour en France risquait de se prolonger longtemps. C’est donc avec quelque surprise que, le 24 avril au soir, je le vis entrer dans mon cabinet. J’eus l’impression qu’il était plus pâle et plus maigre que jamais.
– Oui, me dit-il, répondant à ma question muette, je me suis un peu surmené ces temps-ci. J’ai eu passablement à faire. Vous ne voyez pas d’objection à ce que je ferme vos volets ?
Il n’y avait dans la pièce d’autre lumière que celle de la lampe posée sur ma table. Holmes, longeant les murs, gagna la fenêtre, ferma les volets et les fixa solidement.
– Vous avez peur de quelque chose ? demandai-je.
– Exactement.
– Et de quoi en particulier ?
– Des carabines à air comprimé.
– Qu’est-ce que vous me racontez là ?
– Je crois, mon cher Watson, que vous me connaissez assez pour savoir que je ne suis pas accessible à la nervosité. Cependant, je considère qu’il y a plus de sottise que de courage à se refuser à voir le danger lorsqu’il est sur vous. Puis-je vous demander une allumette ?
Il tira quelques bouffées de sa cigarette, puis reprit :
– Je m’excuse de vous rendre visite à une heure si tardive et aussi d’être obligé de vous présenter une requête insolite : j’aimerais tout à l’heure m’en aller, non par la porte, mais par-dessus le mur de votre jardin.
– Mais qu’est-ce que tout cela signifie ?
Il me montra sa main : deux de ses phalanges étaient ensanglantées. Souriant, il répondit :
– Il ne s’agit pas d’un pur esprit, comme vous pouvez le constater, mais d’un être assez solide pour qu’on puisse se briser les os sur lui. Mme Watson est à la maison ?
– Elle est à la campagne, chez une amie.
– Alors, vous êtes seul ?
– Rigoureusement.