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Deux soeurs, Une couronne, Quatre étoiles. Lors de son dix-huitième anniversaire, Hanna découvre un autre monde dont elle est l'héritière. Aussi surprenant que cela puisse paraitre, la jeune femme se retrouve rapidement propulsée dans une course pour le trône du royaume, à des années lumière de la planète Terre. Hanna doit faire face à ses origines et trouver sa place alors que sa principale rivale est sa soeur jumelle qu'elle aime tant. Un mystère la hante cependant : pourquoi est-elle la seule sans pouvoir magique ?
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Veröffentlichungsjahr: 2023
Pour les rêveuses et les rêveurs…
Prologue
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
10 ans plus tard…
Epilogue
La pendule de la grande salle du vieux temple stellaire affichait sept heures. Le ciel était menaçant et l’ambiance était sombre. Pas un seul jour le soleil n’avait brillé sur cette étoile, cachée par les autres. Pas un seul jour, les habitants de ce bidonville n’avaient vu la lumière. Ils vivaient tous dans une constante obscurité et certains enfants, nés sur l’étoile, ne connaissaient que la nuit.
Un jeune garçon en costume d'infirmier pénétra dans le temple en ruine, pour prêter main forte à une femme, allongée sur le sol, qui accouchait difficilement. La mère hurlait de douleur, couvrant les pleurs du nourrisson qui gisait à ses côtés, encore couvert de sang. Alors que la femme aux joues rougies par l’effort peinait à sortir le second bébé, l’infirmier attrapa le premier et l’emmitoufla dans une couverture bleue, au blason de l’étoile de l’Eau. La mère était à bout de souffle quand elle réussit enfin à mettre au monde le deuxième, aidée par le jeune infirmier. Elle se roula sur le côté pour examiner ses deux petites filles. Elles possédaient déjà quelques petits cheveux blonds sur la tête et ouvraient de grands yeux bleus sur le monde. La première était pâle comme la neige tandis que la deuxième possédait un teint plus rosé. Ici était leur seule différence. La jeune mère rampa au sol pour atteindre un des bancs du temple afin de se reposer mais renonça à s’y hisser. Elle avait trop mal, elle était trop fatiguée. Elle attrapa une couverture sur le sol et s’endormit presque immédiatement, laissant ses nourrissons aux mains de l’infirmier, sans-doute trop bête pour remarquer leurs origines.
Une fois réveillée, la jeune femme enfila son pantalon laissé sur le côté quelques heures plus tôt, et entreprit d'installer ses filles le plus confortablement possible dans sa charrette. Elle disposait seulement de trois couvertures et un peu de paille. Elle recouvrit le fond de la charrette avec la paille qu’elle recouvrit d’une couverture. Elle enroula ensuite ses deux petites filles dans les deux autres morceaux de tissu et les déposa dans la charrette. La jeune femme quitta le temple et se dépêcha de traverser la rue principale malgré la fatigue et les douleurs liées à l’accouchement. Les filles à l'arrière étaient assez secouées à cause des pavés irréguliers de la route et hurlaient.
Ce n'était plus qu'une question de temps. Elle le savait. Elle sentait sa présence. Il était déjà sur l'étoile, il la cherchait et elle se doutait bien qu'il ne tarderait pas à la trouver.
Les longs cheveux rouges de la mère étaient humides de transpiration. Elle ne voulait pas perdre ses filles mais elle savait qu'il arrivait pour les prendre. Elle avait déjà tant de chance que les deux soient nées ! Elle savait pourtant que ce qu’elle avait fait les avait gravement mises en danger. Cette chose horrible qui lui avait valu un aller simple sur l’étoile Noire, l’étoile où étaient envoyés tous les pires criminels que les quatre étoiles pouvaient compter. Malgré tout, elle ne regrettait rien. Elle n’avait qu’à penser au futur, quand elle réussirait à s’échapper, et tous ses scrupules s’envolaient.
Elle ouvrit la demie porte qui restait de son appartement, ce bâtiment sombre, miteux et sans électricité ni eau courante. Elle immobilisa la charrette au milieu de ce qui ressemblait à un salon et essaya de barricader toutes les ouvertures menant à la rue. Malgré ses efforts, elle savait qu'il prendrait ses enfants et qu'il les remettrait à Arius. Elle contempla longuement les minuscules bébés couchés dans la charrette et soupira tristement. Sans elles, son plan ne fonctionnerait pas.
*
Des grognements se firent entendre suivis de voix et de bruits de pas. Il arrivait et il n'était pas seul. Les craintes de la mère redoublèrent, il avait pris la bête avec lui, elle en était sûre. Les pas se rapprochèrent et les grognements devinrent plus intenses, la bête la sentait. Elle savait qu'il ne lui restait peut-être que quelques secondes en compagnie de ses filles.
La barricade céda et la bête, encore plus immonde que dans ses souvenirs, pénétra dans la pièce avec une odeur de sang. Elle était plus grande, plus grosse et plus effrayante que huit mois plutôt lors de son arrestation. La jeune mère pouvait entendre son cœur battre dans sa poitrine et elle sentit ses entrailles se recroqueviller sur elles-mêmes. La peur l’envahit mais elle ne pouvait rien faire, elle n'avait plus de pouvoir.
L'homme qui accompagnait la bête entra. Il était là. Il avait pris un peu de barbe depuis leur dernière rencontre mais n’avait pas changé. Ils se contemplèrent quelques instants puis il commença :
- Fiona, tu pensais vraiment pouvoir m'arrêter avec une commode miteuse contre la porte ? Si on peut appeler cela une porte.
- T'arrêter non, mais te ralentir... Retiens ta bête !
- Tu as peur ? Ne t'inquiète pas, elle ne fera rien tant qu'elle ne sent pas que tu résistes ou que tu prépares quelque chose. Après je peux aussi le lui demander si j'en éprouve le besoin, à toi de voir.
Fiona ne répondit pas. Son cœur tambourinait si fort dans sa poitrine qu’elle pouvait presque l’entendre. Elle défia l’homme du regard et il reprit :
- Je m'en doutais. Enfin bref, tu sais pourquoi je suis là. Félicitations pour ton accouchement mais tu penses bien que je ne vais pas laisser une criminelle avec deux magnifiques bébés de sang royal !
- Pourquoi pas ?
- Tu ne te rends pas compte de ce que tu as fait ! Tu aurais pu les tuer. Elles auraient dû mourir par ta faute. Maintenant amène-moi la charrette qu’on en finisse. Je n’ai pas de temps à perdre avec toi.
- Bellator, je t’en supplie. Je suis leur mère, je les ai portées neuf mois et j’ai accouché seule, à même le sol !
- Tu n’es pas leur mère. Une mère ne fait pas ce que tu as fait. Une mère ne sacrifie pas ses enfants. Tu es simplement leur génitrice. Tu es la criminelle la plus dangereuse des quatre étoiles et tu penses sincèrement que nous allons te laisser les héritières du royaume de l’Eau ?
Fiona fulminait. Si elle ne gardait pas ses filles, son plan tombait à l’eau. Elle avait besoin de les garder. Au moins une. Elle fusilla l’homme du regard et se rapprocha de la charrette.
- Ne t’en fais pas pour elle, nous saurons leur trouver une femme aimante qui jouera ton rôle à merveille sur Terre.
- Arius compte les envoyer sur Terre ? Il est vraiment bête, il ne peut pas faire ça ! Elles ne méritent pas de vivre dans l’ignorance, elles…
- Cesse d’user ta salive pour des bêtises Fiona et assume tes actes, hurla l’homme. A présent recule ou je lâche la bête. J’ai assez perdu de temps avec toi.
- Je refuse, je me battrai jusqu’au bout pour garder mes enfants !
Le garde prit un air hilare et considéra la jeune femme qui se trouvait devant lui. Il lança :
- Te battre ? Comment ? Avec quels pouvoirs ? Tu oublies vite qu’ils t’ont été retirés lors de ton arrivée sur l’étoile Noire, il y a huit mois. Tu te lances dans un combat inégal, Fiona. J’ai des pouvoirs et la bête peut te dévorer. Un signe de main et c’est fini, un signe de main et tu es blessée en plus de perdre tes filles. Soit, tu me les donnes gentiment sans faire d’histoire, soit, je te les prends de force et tu risques la mort. Tu as encore une chance d’éviter la deuxième option, tu as juste à t’écarter de mon chemin. Ces enfants méritent mieux et tu le sais. Un pas sur le côté et je m’en vais.
- Jamais.
D'un mouvement de tête l’homme ordonna à la bête d'attaquer. Celle-ci sauta sur sa proie et lui mordit la jambe. La jeune femme poussa un cri de douleur et tomba à terre, cette saloperie venait de lui arracher la peau du mollet. Elle plaqua sa main contre sa jambe ensanglantée. Elle rampa vers la charrette et s’agrippa à la jambe de l’homme qui prenait ses enfants. Sa blessure la brûlait et elle dut serrer les dents pour tenter de faire passer la douleur. Elle mordit la cuisse du garde et hurla de rage alors que la bête lui sautait à la figure. Le visage déchiqueté, la jeune femme lâcha sa prise. La créature l’avait blessée trop grièvement pour qu’elle continue de résister. Pourtant, elle tenta dans un dernier effort de se lever, mais retomba lamentablement sur le sol. Impuissante, elle décida de stopper son combat et arrêta de lutter. Elle perdit connaissance dans les secondes suivantes, laissant ainsi repartir l’homme et ses filles.
Comme à chaque fois il gagnait. Comme à chaque fois les quatre étoiles triomphaient. A cet instant elle se promit de renverser la tendance. Un jour ou l'autre elle se vengerait.
Hanna ferma la porte de chez elle et se dirigea vers la voiture, les bras chargés de sac de courses. Elle ferma le coffre et s’installa à l’avant, à coté de sa mère adoptive. A l’arrière, Louise, sa sœur jumelle, se débattait avec sa ceinture de sécurité. Malgré la gaieté qui flottait dans l’air à la suite de l’annonce des résultats des examens, Hanna se sentait vide et triste. Elle ne voulait pas participer à la fête qui avait été organisée car elle savait qu’il s’agissait de la dernière. Qu’après cette soirée, elle quitterait ses amis, sa ville et sa mère adoptive, et ferait face à ses origines. Etant adoptées, Hanna et Louise avaient vécu toute leur vie dans l’attente de réponses à leurs questions. Et voilà que le lendemain elles sauraient tout et qu’elles s’envoleraient à la rencontre de leurs parents. Leur mère adoptive était censée tout leur dire. Hanna murmura :
- Je ne suis plus certaine de vouloir tout savoir. C’est vrai que demain nous aurons dix-huit ans et qu’il est temps de faire face à nos origines et à notre passé, mais je ne veux pas tout quitter. On avait une vie ici, une vie que j’adorais ! Je ne veux pas tout abandonner.
La mère adoptive se crispa, elle était la seule à tout savoir, et ça depuis l’arrivée des jumelles dans sa vie. Elle expliqua :
- Vous devez savoir la vérité. C’est très important ! Vraiment très important. Vous verrez demain.
- Maman, s’exclama Louise. Ce n’est pas vraiment rassurant ! Nous sommes arrivées au bout de l’attente Hanna, nous ne pouvons plus reculer à présent.
- Vous n’avez jamais pu reculer, ce moment est inévitable, ajouta la mère.
- Je pense que nous devrions simplement profiter de cette dernière soirée avec nos amis et fêter notre anniversaire ainsi que les résultats des examens avec eux. Nous devrions profiter du moment présent, profiter de maintenant. On verra bien demain. N’y pense plus.
La voiture se gara en haut d’une petite butte. Là, était établi un petit feu entouré de plusieurs tentes et décorations. Une dizaine de personnes était déjà arrivée. Certains s’occupaient du feu, d’autres installaient des guirlandes lumineuses et les derniers préparaient le buffet de nourriture.
Hanna sortit de la voiture et remercia sa mère de les avoir conduites. Elle adressa un sourire à Louise et s’avança vers ses amis. Sa sœur avait raison : ce soir, elle devait profiter. Elle sortit les sacs du coffre de la voiture et se dirigea vers le buffet où elle aida une jeune fille brune à disposer les aliments sur la table.
Quand tout fut prêt et que le reste des invités fut arrivé, ils s’installèrent autour du feu. La nuit n’était pas encore totalement tombée et offrait un coucher de soleil magnifique. La jeune fille brune se leva de sa chaise et tendit son verre en s’exclamant :
- A Louise et Hanna, qui nous quittent le jour de leurs dix-huit ans et qui vont beaucoup nous manquer. Merci Louise pour ton assurance et ton énergie. Et merci Hanna pour ta gentillesse et ta bienveillance. Vous êtes des amies géniales qu’on n’oubliera jamais. Et j’espère que vos parents biologiques n’habitent pas trop loin pour qu’on puisse venir vous voir.
Hanna baissa la tête, les larmes aux yeux. Elle ne voulait pas les quitter. Quand la musique commença à résonner sur la butte, la jeune fille se leva, lissant sa robe rouge, et se dirigea vers ses amis. Elle devait s’amuser. Elle retira l’élastique qui maintenait ses longs cheveux blonds en chignon et commença à danser, tentant d’oublier la tristesse qui enveloppait son cœur.
Plus tard dans la soirée, la voiture de la mère adoptive des jumelles se gara. Il était déjà l’heure de repartir. Les jumelles ne pouvaient pas passer la nuit sur place car elles devaient être prêtes à affronter la journée du lendemain. Hanna et Louise saluèrent leurs amis, retenant des larmes de couler sur leurs joues et montèrent dans la voiture, le cœur lourd.
Hanna se réveilla en sursaut, encore un cauchemar. Elle resta quelques secondes allongée dans son lit, le cœur battant. C’était aujourd’hui. Elle allait savoir. Elle glissa ses pieds dans ses chaussons et sortit de sa chambre. L’appréhension lui torturait le ventre et elle n’avait qu’une envie : en finir avec cette journée. Louise était tout aussi impatiente qu'elle. Déjà debout depuis une heure, elle attendait le réveil de sa sœur et de sa mère adoptive, assise sur la chaise blanche de la cuisine.
Hanna rejoignit sa jumelle et attrapa une tasse qu'elle remplit d'eau chaude. Louise lui tendit un sachet de thé à la menthe, son préféré. Hanna s’installa à coté de sa sœur et lui souhaita un bon anniversaire. Elle avala difficilement une gorgée de thé. Les jumelles n’osaient ni se parler, ni se regarder.
La femme tant attendue fit son entrée dans la cuisine. Elle savait que les filles s’impatientaient et la pression faisait battre son cœur.
- Bon anniversaire, bredouilla-t-elle.
- Merci, répondirent-elles d'une seule voix.
Elle ne dit rien d’autre, laissant les filles patienter encore quelques minutes. Elle se servit du thé et se dirigea vers les canapés du salon, invitant les filles à la suivre. Louise attrapa un gros gâteau au chocolat qu’elle avait préparé la veille pour leur anniversaire et le posa sur la table basse. Les jumelles fixaient leur mère tandis que celle-ci fuyait leur regard. Elle savait que ce qu’elle avait à leur dire n’avait aucun sens à leurs yeux et qu’elles ne la croiraient pas. Elle soupira :
- Je sais que vous attendez que je vous parle mais c'est assez délicat. Je ne sais pas vraiment par où commencer.
- Commence par nous dire où nous allons cet après-midi pour voir nos parents. Si on doit prendre l’avion, le train ou la voiture. Si on va dans un endroit chaud, froid, encouragea Hanna, un sourire timide aux lèvres.
- Même cela est compliqué. Je peux vous dire une chose : vous allez voir votre père aujourd’hui. Votre mère est décédée il y a plusieurs années. Je suis désolée.
Le cœur d’Hanna s’emballa. Elle n’avait plus de mère. Tous ses doutes de la veille s’envolèrent, elle voulait savoir à présent. Elle avait besoin de savoir.
- Dans tous les cas, tu dois nous le dire, la pressa Louise. Que ce soit maintenant ou plus tard dans la journée tu n’as pas le choix. Le plus tôt sera le mieux tu ne crois pas ?
- Tu as raison. Je redoute simplement votre réaction. Vos origines sont assez différentes de ce que vous pouvez imaginer. En plus de ça c’est une longue histoire.
- Nous avons toute la matinée, murmura Hanna le cœur battant de plus en plus vite.