Ma Foi dans le Végétarisme - Mahatma Gandhi - E-Book

Ma Foi dans le Végétarisme E-Book

Mahatma Gandhi

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Beschreibung

Un véritable plaidoyer pour le végétarisme !

Père du mouvement indépendantiste de l’Inde, le Mahatma Gandhi est un personnage historique notamment connu pour son mouvement politique de non-violence. La plupart des lecteurs seront peut-être surpris d'apprendre qu'il fait également autorité en matière de santé et de maladie. Précurseur à son époque (il est né en 1869 soit il y a 150 ans), il est l'auteur de plusieurs ouvrages et notes sur ses sujets. Ses recommandations pratiques en matière d’alimentation sont d’une actualité déconcertante : les bienfaits d’une alimentation végétarienne, du crudivorisme, les ravages du raffinage des céréales, les méfaits du sucre blanc, les dangers de l’huile de palme hydrogénée…
Définissant le végétarisme comme un choix moral, ce livre nous incite à réfléchir aux réformes nécessaires de notre alimentation. Il nous explique que ce que les végétariens devraient faire, ce n'est pas de mettre l'accent sur les conséquences physiques du végétarisme, mais d'en explorer les conséquences morales.

EXTRAIT : « L'homme est plus que de la viande. C'est l'esprit dans l'homme qui nous préoccupe. Par conséquent, les végétariens devraient avoir cette base morale - qu'un homme n'est pas né animal carnivore, mais né pour vivre des fruits et des herbes que la terre fait pousser. »
« J'ai lu le livre de Salt d'un bout à l'autre et j'en ai été très impressionné. À partir de la date de lecture de ce livre, je peux prétendre être devenu végétarien par choix. J'ai béni le jour où j'avais fait le vœu devant ma mère. Je m'étais toujours abstenu de manger de la viande dans l'intérêt de la vérité et du vœu que j'avais fait, mais j'avais souhaité en même temps que chaque Indien soit un mangeur de viande, et j'avais hâte de l'être moi-même un jour, librement et ouvertement, et d'engager les autres dans cette cause. Le choix s'est alors porté sur le végétarisme, dont la diffusion est désormais devenue ma mission. »

TEXTE AVEC NOTES DU TRADUCTEUR.

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MA FOI DANS LE VÉGÉTARISME

DIET AND DIET REFORM

Mahatma Gandhi

Traduit parChristelle PUJOL

Alicia Éditions

Table des matières

Aux lecteurs

I. NOTIONS GÉNÉRALES

MA FOI DANS LE VÉGÉTARISME

LES BASES MORALES DU VÉGÉTARIANISME

RÉGIME ALIMENTAIRE ET BRAHMACHARYA

LÉGUMES CRUS ET RÉGIME NON-VIOLENT

EXPÉRIENCE DE CRUDIVORISME

SUITE DE L’EXPÉRIENCE

ALIMENTS CRUS

ALIMENTATION NATIONALE

RÉGIME MINIMAL

POUR QUATRE ROUPIES PAR MOIS

UN REPAS AVEC LES TRAVAILLEURS VILLAGEOIS

RÉGIME MINIMUM

PLAIDOYER POUR PLUS DE FRUITS

MANGEURS DE CHAROGNE

II. RIZ, BLÉ ET GUR

LA QUESTION DU RAFFINAGE

RIZ, BLÉ ET GUR

RIZ NON RAFFINÉ

BLÉ ET GUR

TOUT À PROPOS DU RIZ

GASPILLAGE DE RICHESSES

III. FÈVES DE SOJA ET TOURTEAU D’ARACHIDES

FÈVES DE SOJA PART I

FÈVES DE SOJA PART II

FÈVES DE SOJA PART III

EN FAVEUR DU TOURTEAU D’ARACHIDES

IV. SALADES VERTES, ETC.

SALADES VERTES

FEUILLES DE NEEM ET TAMARINIER

BESOINS DE SOINS

GRAINES DE GOYAVES

LES AMANDES DE NOYAUX DE MANGUE

V. LAIT

LAIT DE VACHE VERSUS LAIT DE BUFFLONNE

LAIT ÉCREMÉ

LAIT DE VACHE POUR LES LÉPREUX

VI. GHEE ET HUILE

GHEE DE VACHE VERSUS GHEE DE BUFFLONNE

GRAISSE DE LAIT DE VACHE VERSUS GRAISSE DE LAIT DE BUFFLONNE

GHEE

FALSIFICATION DU GHEE

VANASPATI (HUILE DE PALME HYDROGÉNÈE) ET GHEE

LES DANGERS DU « VANASPATI » - L’HUILE DE PALME HYDROGÉNÉE

Aux lecteurs

Je voudrais dire aux lecteurs attentifs de mes écrits et à tous ceux qui s'y intéressent que je ne suis pas du tout préoccupé par le fait de paraitre cohérent dans mes pensées d’année en année. En effet, dans ma recherche de la Vérité, j'ai rejeté beaucoup d'idées et j’ai appris également beaucoup de nouvelles choses. Aussi vieux que je sois en âge, il est certain que je n’ai pas cessé de grandir intérieurement et que cette croissance ne s'arrêtera qu’à la dissolution de ma chair. Ce qui me tient à coeur, c'est d’obéir avec empressement à l'appel de la Vérité, de Dieu, jour après jour, et donc, si quelqu'un trouve une incohérence entre deux de mes livres, s'il a encore foi en ma raison, il sera bien avisé de choisir le dernier des deux écrits sur le même sujet.

Harijan, 29-4-1933

Partie I

NOTIONS GÉNÉRALES

MA FOI DANS LE VÉGÉTARISME

Les Gandhis étaient des Vaishnavas1. Mes parents étaient particulièrement fervents ... Le jaïnisme2 était fort au Gujarat3, et son influence se faisait sentir partout et en toutes occasions. L'opposition et l'horreur de la consommation de viande qui existaient au Gujarat chez les Jaïns et les Vaishnavas ne se manifestaient nulle part ailleurs en Inde ou ailleurs avec une telle force. C'est dans ces traditions que je suis né et que j'ai grandi.

Une vague de "réforme" déferlait sur Rajkot au moment où je suis tombé sur cet ami... J'ai commencé à comprendre que manger de la viande pourrait être une bonne chose, que cela me rendrait fort et audacieux, et que, si tout le pays se mettait à manger de la viande, les Anglais pourraient être vaincus... Il ne s'agissait pas de plaisir gustatif. Je ne savais pas que la viande avait une saveur particulièrement bonne... Nous sommes partis à la recherche d'un endroit isolé près de la rivière, et j'y ai vu, pour la première fois de ma vie, de la viande. Il y avait aussi du pain de boulanger. Je n'ai savouré ni l'un ni l'autre. La viande de chèvre était aussi dure que du cuir. Je ne pouvais tout simplement pas la manger. J'étais malade et j'ai dû m’arrêter de manger. J'ai passé en suivant une très mauvaise nuit. Un horrible cauchemar m'a alors hanté. Chaque fois que je m'endormais, j'avais l'impression qu'une chèvre vivante bêlait en moi, et je sursautais de remords. Mais alors je me rappelais que manger de la viande était un devoir pour le pays et cela devenait ainsi plus joyeux. Mon ami n'était pas un homme à abandonner facilement ses idées. Il commença alors à me cuisiner diverses spécialités avec de la viande, et à les assaisonner soigneusement... Cela a duré environ un an. Mais pas plus d'une demi-douzaine de festins de viande ont été dégustés en tout... Si ma mère et mon père apprenaient que je suis devenu un mangeur de viande, ils en seraient profondément choqués. Cette vérité me rongeait chaque jour le cœur. C'est pourquoi je me suis dit : « Bien qu'il soit essentiel de manger de la viande, et aussi essentiel d'entreprendre une " réforme " alimentaire dans le pays, tromper et mentir à son père et à sa mère est pire que de ne pas manger de viande. Au cours de leur vie, il est donc hors de question que je mange de la viande. Quand ils ne seront plus et que j'aurai trouvé ma liberté, je mangerai de la viande ouvertement, mais jusqu'à ce moment, je m'en abstiendrai. » J'ai communiqué cette décision à mon ami, et je ne suis jamais revenu à la viande depuis.

J'étais encore un adolescent de dix-huit ans sans aucune expérience du monde... J'ai enfin quitté Bombay... Un passager anglais, me souriant gentiment, m'a entraîné dans une conversation... Il a ri de mon insistance à vouloir abjurer la viande, et m’a dit d'une manière amicale quand nous étions proche de la mer Rouge : « C’est très bien jusqu'à présent, mais vous devrez revoir votre décision dans le golfe de Gascogne. En effet, il fait si froid en Angleterre qu'on ne peut pas y vivre sans viande. » « Mais j'ai entendu dire que les gens peuvent y vivre sans en manger de viande ». « Soyez assuré que c'est un mensonge, » dit-il. « Personne, à ma connaissance, n'y vit sans être un mangeur de viande.... Tu ne peux pas y vivre sans viande. » « Je vous remercie de votre aimable conseil, mais j'ai solennellement promis à ma mère de ne pas toucher à la viande, et je ne pense donc pas en prendre. S'il s'avère impossible de s'en passer, je préfère de loin retourner en Inde plutôt que de manger de la viande pour y rester. »

Je ne pouvais pas savourer des légumes bouillis cuits sans sel ni condiments. Notre logeuse ne savait plus quoi me préparer. Nous mangions du porridge à l'avoine au petit-déjeuner, ce qui était assez rassasiant, mais j'avais toujours faim après le déjeuner et le dîner. Mon ami n'arrêtait pas de me raisonner pour que je mange de la viande, mais comme toujours je lui rappelais mon vœu d’abstinence, à la suite de quoi je me tairais dans le silence. Pour le déjeuner et le dîner, nous mangions aussi des épinards, du pain et de la confiture... Il n'y avait pas de lait pour le déjeuner ou le dîner..... Un jour, mon ami a commencé à me lire la théorie de l'utilité de Bentham. J'étais à bout de nerfs. Le language utilisé était trop difficile à comprendre pour moi en l’état. Il commença à l'expliquer. J'ai dit : « Veuillez m'excuser. Ces choses abscons me dépassent. J'admets qu'il faut manger de la viande. Mais je ne peux pas rompre mon vœu. Je ne peux pas en discuter... Un voeu est un voeu. Il ne peut pas être rompu. » Mon ami m'a regardé avec surprise. Il a refermé le livre et a dit : « D’accord. Je ne le remettrai plus en cause. »

Je me suis lancé à la recherche d'un restaurant végétarien. La logeuse m'avait dit qu'il y avait de tels endroits dans la ville. Je trottinais dix ou douze milles chaque jour, j'allais dans un restaurant bon marché et je mangeais mon pain à satiété, mais je n'étais jamais satisfait. Au cours de ces pérégrinations, je suis tombée sur un restaurant végétarien dans Farringdon Street. Sa vue m'a rempli de la même joie qu'un enfant ressent lorsqu'il s'empare d'une chose selon son propre cœur. Avant d'entrer, j'ai remarqué que des livres étaient exposés à la vente dans une vitrine près de la porte. J'ai vu parmi eux le plaidoyer de Salt pour le végétarisme4. Je l'ai acheté pour un shilling et je suis allé directement à la salle à manger. C'était mon premier repas copieux depuis mon arrivée en Angleterre. Dieu était venu à mon secours. J'ai lu le livre de Salt d'un bout à l'autre et j'en ai été très impressionné. À partir de la date de lecture de ce livre, je peux prétendre être devenu végétarien par choix. J'ai béni le jour où j'avais fait le vœu devant ma mère. Je m'étais toujours abstenu de manger de la viande dans l'intérêt de la vérité et du vœu que j'avais fait, mais j'avais souhaité en même temps que chaque Indien soit un mangeur de viande, et j'avais hâte de l'être moi-même un jour, librement et ouvertement, et d'engager les autres dans cette cause. Le choix s'est alors porté sur le végétarisme, dont la diffusion est désormais devenue ma mission.

Ma foi dans le végétarisme a grandi de jour en jour. Le livre de Salt a aiguisé mon appétit pour les études diététiques. J'ai consulté tous les livres disponibles sur le végétarisme et je les ai lus. L'un d'entre eux, The Ethics of Diet5 d'Howard Williams, était une " histoire biographique de la littérature de la diététique humaine depuis la première période jusqu'à nos jours... "... Le livre du Dr Anna Kingsford intitulé The Perfect Way in Diet6 était aussi un livre attrayant. Les écrits du Dr Allinson sur la santé et l'hygiène m’ont également été très utiles. Il prônait un système curatif basé sur la régulation de l'alimentation des patients. Lui-même végétarien, il prescrivait à ses patients une alimentation strictement végétarienne. Il a résulté de la lecture de toute cette littérature que les « expérimentations diététiques » prirent une place importante dans ma vie. Au départ, la santé était la principale considération de ces expérimentations. Mais plus tard, la religion en est devenue le motif suprême.

Entre-temps, mon ami n'avait pas cessé de s'inquiéter pour moi... Quand il a appris que j'avais commencé à m'intéresser aux livres sur le végétarisme, il a eu peur que ces études ne m'embrouillent la tête, que je ne gaspille ma vie en expériences, oubliant mon propre travail… Il a donc fait un dernier effort pour me réformer. Un jour, il m'a invité à aller au théâtre. Avant la pièce, nous devions dîner ensemble au Holborn Restaurant, pour moi un endroit digne d’un palais et le premier grand restaurant où j'avais été depuis que j'avais quitté l'hôtel Victoria... Mon ami avait prévu de m'emmener dans ce restaurant, imaginant évidemment que la modestie m'interdirait toute question. Mon ami et moi étions assis à partager une table au milieu d’une très grande compagnie de dîneurs. Le premier plat était de la soupe. Je me demandais de quoi elle pouvait bien être faite, mais je n'ai pas pu demander à mon ami de quoi il s'agissait. J'ai donc convoqué le serveur. Mon ami a vu le mouvement et a sévèrement demandé ce qui se passait de l'autre côté de la table. Avec beaucoup d'hésitation, je lui ai dit que je voulais savoir si la soupe était une soupe aux légumes. « Vous êtes trop maladroit pour une société décente, » s’exclama-t-il avec passion. « Si vous ne pouvez pas vous tenir tranquille, vous feriez mieux d'y aller. Nourrissez-vous dans un autre restaurant et attendez-moi dehors. » Cela m'a ravi. Je suis sorti. Il y avait un restaurant végétarien à proximité, mais il était fermé. Alors je n'ai pas mangé ce soir-là. J'ai accompagné mon ami au théâtre, mais il n'a jamais dit un mot sur la scène que j'avais créée. Pour ma part, bien sûr, il n'y avait rien à dire.

Il y avait une société végétarienne en Angleterre avec son propre journal hebdomadaire (la London Vegetarian Society et son journal The Vegetarian - R.W.). Je me suis inscrite à l'hebdomadaire, j'ai rejoint la société et j'ai très vite trouvé des contacts avec ceux qui étaient considérés comme les piliers du végétarisme, et j'ai commencé mes propres expériences en diététique. J'ai arrêté de prendre des sucreries et des condiments... J'ai renoncé au thé et au café en règle générale, et j'ai même remplacé le cacao… J’ai fait alors beaucoup d'expériences mineures en même temps que la principale, comme par exemple, abandonner les féculents à un moment donné, vivre de pain et de fruits seuls à un autre, et même une fois vivre uniquement de fromage, de lait et d'œufs. Cette dernière expérience mérite d'être notée. Cela n'a même pas duré une quinzaine de jours... J'ai renoncé aux œufs et à l'expérience...

Ce fut une épreuve dans la mesure où je me suis rendu compte que même dans les restaurants végétariens, de nombreux plats contenaient des œufs. Plein du zèle du néophyte pour le végétarisme, j'ai décidé de fonder un club végétarien dans ma localité, Bayswater. J'ai invité Sir Edwin Arnold, qui habitait là, à devenir vice-président. Le Dr Oldfield, qui était rédacteur en chef de The Vegetarian, est devenu président. Je suis moi-même devenu secrétaire. Le club s'est bien déroulé pendant un certain temps, mais il a pris fin en quelques mois. Car j'ai quitté la localité...

À la veille de mon départ pour chez moi… J'ai invité mes amis végétariens à dîner au Holborn Restaurant mentionné dans ces chapitres. « Un dîner végétarien pouvait être servi, me suis-je dit, dans des restaurants végétariens, c'est une évidence. Mais pourquoi cela ne serait-il pas possible dans un restaurant non végétarien aussi ? » Et je me suis arrangé avec le gérant du Holborn Restaurant pour fournir un repas strictement végétarien. Les végétariens ont salué cette nouvelle expérience avec plaisir.

Extraits autobiographiques

1Le vishnouisme (vaishnavisme) est l'une des plus importantes expressions spirituelles de l'hindouisme avec le shivaïsme.

2Religion qui insiste sur les concepts d'ahimsa (non-violence) et de karma. 

3État indien, lieu de naissance de Gandhi le 2 octobre 1869.

4A Plea for Vegetarianism - Henry Stephens Salt

5The Ethics of Diet: An Anthology of Vegetarian Thought - L’éthique de l ‘alimentation : une anthologie des pensées végétarienne.

6« La façon parfaite de se nourrir »