Mangeur d'âmes - Angèle Spring - E-Book

Mangeur d'âmes E-Book

Angèle Spring

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Beschreibung

N'avez-vous jamais eu envie de faire une séance de Ouija ? Que vous y croyez ou non, juste pour vous amuser ? Si vous tenez à votre âme, je vous le déconseille. En lisant ces lignes, vous allez comprendre pourquoi.

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Seitenzahl: 104

Veröffentlichungsjahr: 2023

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Ähnliche


Sommaire

PROLOGUE

Chapitre 1

Chapitre 2

Chapitre 3

Chapitre 4

Chapitre 5

Chapitre 6

Chapitre 7

Chapitre 8

Chapitre 9

Chapitre 10

Chapitre 11

Chapitre 12

Chapitre 13

Chapitre 14

Chapitre 15

Chapitre 16

Chapitre 17

Chapitre 18

BIOGRAPHIE

BIBLIOGRAPHIE

PROLOGUE

« La goutte s’anime sans aucune intervention humaine extérieure. Elle pointe une suite de lettres portant à notre attention la phrase terrifiante « Je suis là ».

Aujourd’hui, je fête mes 18 ans, enfin ! Pour l’occasion, une intime soirée en petit comité est organisée chez moi. J’ai invité Laurine, mon amie depuis la maternelle, son petit copain Marcus, Victoria que je connais depuis le collège et enfin celui qui compte le plus pour moi, mon cousin et meilleur ami, Théo. L’après-midi touche à sa fin et tout est enfin prêt. Je n’ai pas fait de grande folie, juste quelques amuses-bouches, des biscuits salées, des petits toasts et des boissons. J’ai également préparé une petite playlist sur mon enceinte connectée pour la musique.

La sonnette de la porte d’entrée retentit. Je m’y dirige et l’ouvre avec un grand sourire. Ils sont tous les quatre là. Laurine, avec ses cheveux blonds attachés en un chignon parfaitement bien réalisé, dans une robe bleue qui descend jusqu’aux genoux et chaussée de ballerines noires. Marcus, toujours aussi élégant avec sa chemise grise et son pantalon noir qui contraste bien avec sa peau légèrement hâlée. Victoria, belle brune aux cheveux mi-long détachés, vêtue d’un jean et d’une veste en simili cuir rouge, égale à elle-même, toujours dans la simplicité. Et pour finir, Théo, apprêté pour l’occasion d’un costume bon marché noir, le connaissant, sûrement acheté juste pour l’anniversaire. Il aime marquer le coup, enfin surtout pour s’attirer tous les regards. Il a même coiffé ses cheveux châtains bouclés vers l’arrière, tenus grâce à l’utilisation d’un gel.

Je les invite à entrer, je vois une sorte de planche dans les mains de Laurine. Je la questionne, intriguée.

— Qu’est-ce que tu as rapporté ?

— C’est une planche Ouija, je me suis dit que cela pourrait être sympa à faire en fin de soirée ! me répond-elle joyeusement.

— Depuis quand tu aimes ce genre de chose toi ? m’exclamais-je surprise. Nous n’avons jamais été friand de ces choses-là et n’y croyons absolument pas.

— Je l’ai trouvée dans une boutique d’occasion, je me suis dit que cela pourrait être drôle de l’essayer pour ton anniversaire. Sait-on jamais, il se passera peut-être quelque chose, ricane-telle.

— Et quand elle a une idée en tête, tu la connais, ajoute son petit copain. En tout cas, c’est chouette de la part de tes parents de nous avoir permis de célébrer l’événement dans leur maison ce soir.

— Oui. Très bien, nous testerons cela à partir de minuit. Histoire d’être encore plus dans l’ambiance, répondis-je amusée.

Les heures passent, après avoir mangé les trois quarts des victuailles prévues pour cette occasion et consommé la moitié des boissons, l’heure de se soumettre au test de l’Ouija est enfin arrivée. C’est toute excitée que Laurine va chercher sa planche qu’elle avait rangée sur la table de la cuisine. Nous nous installons au salon, plaçons la planche sur la table basse en bois et nous nous posons tout autour non sans avoir décalés le canapé en cuir noir et les fauteuils assortis pour nous faire de la place. Dans le sens des aiguilles d’une montre, nous sommes installés, moi, Théo, Marcus, Laurine et Victoria. La planche est simple, une plaque en bois clair avec les lettres de l’alphabet, des numéros jusqu’à neuf, les mots oui, non, bonjour et au revoir inscrit dessus.

— À toi l’honneur, après tout, c’est ton anniversaire, me dit Marcus.

Je place donc deux doigts sur la goutte − un petit objet en bois avec un côté pointu et un trou à l’autre extrémité. Puis c’est au tour de mes amis d’en faire de même. Sans expérience sur le déroulement des séances, simplement qu’à travers les films, je ne sais vraiment pas comment commencer, mais je finis par me lancer.

— Bonjour, il y a-t-il quelqu’un avec nous ?

— Esprit es-tu là, plaisante Théo.

— Chut ! s’exprime Laurine. Vas-y continue Mya.

— Je ne sais pas quoi dire d’autre, lui répondis-je.

— Improvise comme tu peux, me dit Victoria.

Pendant une dizaine de minutes, je tente d’entrer en contact avec quiconque sans succès. Au moment où nous apprêtons à abandonner, la goutte se met enfin à bouger et montre le mot ‘Oui’.

— Qui l’a fait bouger ? questionne la belle brune exaspérée soupçonnant l’un d’entre nous d’être à l’origine de la manifestation.

Nous lui répondons tous négativement. Nous retirons nos doigts de la planche pour prouver que nous n’y sommes pour rien. La goutte s’anime sans aucune intervention humaine extérieure. Elle pointe une suite de lettres portant à notre attention la phrase terrifiante « Je suis là ». Je me mets à hurler et instinctivement, je recule tout comme mes deux amies. L’ampoule qui éclaire la table au-dessus de nos têtes éclate, un courant d’air glacial envahit la pièce me faisant frissonner de tout mon corps jusqu’à ce que mes yeux se ferment et que je tombe dans les pommes. La suite de la soirée, je n’en ai aucun souvenir.

« Il se dirige ensuite vers une chambre et passe au travers de la porte sans l’ouvrir. »

Je me réveille enfin, je ne suis pas chez moi. Je suis dans une chambre d’hôpital tout à fait banale, une télévision trône au mur, ensuite le lit médicalisé où je suis allongée, à côté on remarque un fauteuil, une table de chevet monté sur des roulettes ainsi que la petite table qui sert aussi à poser le plateau de nourriture aux heures des repas. Que s’est-il passé ? Je regarde autour de moi. Il n’y a aucun effet personnel dans la pièce. Je me saisis de la petite commande qui a pour fonction d’appeler le personnel soignant, j’appuie sur le bouton et je patiente. Cinq minutes plus tard, une doctoresse fait son entrée.

— Bonjour, Mya, je suis le docteur Eléonore. Tu es enfin réveillée. Comment te sens-tu ?

— Perdue, pourquoi suis-je ici ?

— Tu ne te souviens pas de ce qui t’es arrivée ? Tu as perdu connaissance, nous avons fait plusieurs analyses pour déterminer ce que tu as, mais tout est normal. Cela ressemble à un malaise vagal, mais habituellement, cela ne dure pas aussi longtemps. Maintenant que tu es de retour parmi nous, nous allons reprendre tes constantes et nous te gardons en observation au moins pour cette nuit. Nous ne voulons prendre aucun risque. Tes parents sont à côté, veux-tu que je leur dise de venir te voir ?

J’acquiesce, les souvenirs me reviennent, la séance de Ouija, l’ampoule, le froid… Qu’est-ce qui a bien pu arriver ? Mes parents passent la porte, ma mère est dans un état d’anxiété perceptible d’ici, ses yeux verts sont rougis, ses cheveux bruns en bataille. Quant à mon père, beaucoup moins expressif d’habitude, semble également inquiet, il remonte ses lunettes sur son nez tout en me regardant avec ses yeux noisette. Ma mère me prend dans ses bras, m’examine sous toutes les coutures pour voir si je n’ai rien. Ils me submergent d’une multitude de questions auxquelles je n’ai pas le temps de répondre car nous sommes interrompus par une infirmière qui vient prendre mes constantes. Tout est normal. Cela semble les soulager. Les heures passent et la fin du temps imparti aux visites arrive. Juste avant de partir, après mille bisous reçus de ma mère, elle se souvient qu’elle a mon téléphone dans son sac et me le remet pour que je puisse joindre mes amis. De nouveau seule, je prends mon smartphone dernier cri. Je constate que j’ai des messages de Laurine, Victoria et Théo. Je réponds à chacun d’eux, leur dis que tout va bien et essaie de savoir ce qui s’est passé lors de la soirée. Je reçois une demande de conversation visio avec tout le groupe, j’accepte.

— Alors ma belle ! Tu nous as fait une belle frayeur ! commence mon cousin.

Je raconte alors ce dont je me souviens et j’en discute avec eux. Ils sont tous perplexes concernant le déroulement de cette soirée. Ils n’ont pas d’explication pour la goutte qui a bougé toute seule, ni pour la chute brutale de température, un courant d’air ? Mais tout était fermé. Pour l’ampoule, une hausse de tension a-t-elle pu la faire exploser ? Nous ne savons pas si cela est possible. Quant à mon malaise, peut-être l’émotion… Nous cherchons des causes scientifiques, logiques, plausibles sur les évènements de la soirée. Ne croyant pas aux esprits, nous ne voulons pas émettre cette possibilité, même si nous avons tous un doute au fond de nous suite à cette expérience. Nous discutons une bonne partie de ce qui reste de la soirée. La conversation achevée, je m’allonge confortablement dans le lit. Les images ne cessent de défiler dans ma tête. Je n’arrive pas à comprendre.

Au petit matin, les infirmières reprennent de nouveau mes constantes et me font une nouvelle prise de sang pour analyses. Pour ma part, je me sens parfaitement bien. Juste un peu déboussolée par les événements, mais c’est tout. Les visites n’ayant lieu que l’après-midi, j’ai donc la matinée pour moi. Je décide de sortir un peu de ma chambre. Je me promène calmement dans les couloirs blancs de l’hôpital. Des chariots laissaient par le personnel trainent aux abords des chambres, des bips retentissent de différents endroits. En parcourant les lieux, je vois une personne qui semble un peu perdu, il est habillé avec une blouse réservée aux patients, il regarde un peu partout. Il semble rechercher quelque chose. Il se dirige ensuite vers une chambre et passe au travers de la porte sans l’ouvrir. Je n’en crois pas mes yeux. J’ai halluciné, ce n’est pas possible. Ce doit être la fatigue ou les effets secondaires d’un médicament ? Oui, ça doit être ça. Je préfère retourner dans ma chambre, déboussolée par ce que je viens de voir. Devant ma porte se trouve une infirmière. J’en profite pour lui poser la question.

— Excusez-moi, pouvez-vous me dire si vous m’avez donné un médicament quelconque ?

— Vous êtes Mya Meillare, c’est bien ça ? demande-t-elle.

— Oui, c’est bien moi.

— Nous n’avons aucun traitement pour vous, nous vous gardons seulement en observation.

— Ah, c’est vrai ? D’accord…

— Tout va bien ?

— Oui, parfaitement bien. Merci, conclue-je en retournant dans ma chambre.

Que m’arrive-t-il ? Surement la fatigue, les émotions, l’ambiance des lieux. Oui, ça doit être ça, c’est forcément ça.

Suite aux résultats normaux des analyses, rien ne justifie de me garder encore en observation. Ils me fournissent donc les papiers de sorti et je repars avec mes parents à la maison. Cela fait du bien de retrouver son chez soi. Mais une sensation désagréable m’envahit quand j’entre dans le salon, là où la séance de Ouija a eu lieu. Vu mon malaise, c’est probablement normal. Je prends donc la direction de ma chambre, un endroit rien qu’à moi, mon univers. Elle n’est pas bien grande, mais j’aime bien. Les murs sont de couleur grisâtre-taupe, un parquet en bois, meubles blancs, un lit haut avec des caisses de rangement en dessous et sur le mur au-dessus de celui-ci, un grand panneau confectionné par mes soins où j’accroche des photos de mes amis et moi, de nos soirées, de nos délires, de nos vies d’adolescent. Des souvenirs gravés à jamais sur ces supports en papiers. Quand j’ai un coup de déprime, j’aime m’installer sur mon lit et les contempler. Je me souviens de chaque moment immortalisé sur les clichés et cela me redonne le sourire. C’est peut-être ça le secret du bonheur. En tout cas, pour moi, cela m’aide. J’arrête de papillonner et je prends mon ordinateur portable posé sur mon bureau. Comme je l’ai déjà dit, je ne crois pas au paranormal, mais depuis ce que j’ai vécu, cela m’obsède. Je recherche donc des articles sur le Ouija. Je trouve un peu de tout. Mais en général, il est indiqué qu’il ne faut jamais faire de séance si :

-Vous ne vous sentez pas prêt.

-Vous avez peur.

-Vous ne savez pas garder un parfait contrôle de vous-même.

-Vous n'avez pas lu un maximum sur le spiritisme, les esprits, et leur fonctionnement.