Maxi Erotique - 20 Histoires Cochonnes - Best Erotica - E-Book

Maxi Erotique - 20 Histoires Cochonnes E-Book

Best Erotica

0,0
9,99 €

oder
-100%
Sammeln Sie Punkte in unserem Gutscheinprogramm und kaufen Sie E-Books und Hörbücher mit bis zu 100% Rabatt.
Mehr erfahren.
Beschreibung

Faites-vous plaisir avec le meilleur du meilleur de l'érotique !

Découvrez dans cette compilation 20 histoires plus chaudes les unes que les autres !

Il y a des histoires cochonnes, d'alpha mâle, du bdsm, de la première fois... il y en a pour tous les goûts et à prix réduit !

Attention : Maxi Compilation Cochonne réservée aux Adultes !

Das E-Book können Sie in Legimi-Apps oder einer beliebigen App lesen, die das folgende Format unterstützen:

EPUB
Bewertungen
0,0
0
0
0
0
0
Mehr Informationen
Mehr Informationen
Legimi prüft nicht, ob Rezensionen von Nutzern stammen, die den betreffenden Titel tatsächlich gekauft oder gelesen/gehört haben. Wir entfernen aber gefälschte Rezensionen.



 

 

 

Maxi Compilation

20 Histoires Erotiques

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Fantasmes Interdits

 

Le tissu était parfait. Ce rouge m'évoquait un mélange, de passion, de trahison et de sang. Un mélange délectable pour ma situation. Moi, Sophie Meunier, vingt-cinq ans, était invitée à une des fêtes les plus prisées de l'année. Si ce n'est dire la plus prisée.

 

C'était il y a quelques jours. J'ouvrais ma boîte aux lettres. Le hall était assombri par la nuit qui commençait à tomber dehors. Je fis quelques gestes pour que la lumière me détecte, faisant rentrer dans la pièce une illumination bienvenue.

 

J'ouvris ma boîte et commença à prendre mon courrier. En réalité je ne m'attendais à rien. C'était au départ du courrier administratif. Sûrement dû à mon nouveau poste et mon nouvel appartement pensais-je. Puis une enveloppe dorée se fit remarquer entre mes mains.

 

Ma surprise était palpable. Personne n’aurait pu m’envoyer une lettre aussi élégante. Je pensais à ma famille, mes amis. Retraçant leurs manières d’être et si l’un d’eux aurait-pu m’envoyer ce genre de lettre mais, personne ne me vint à l’esprit.

 

Je me décidais donc à l’ouvrir et je me trouvais encore plus confuse et ébahie de voir une invitation à une soirée dans un hôtel de luxe à Paris. Je compris vite de quelle soirée cette lettre parlait. Et j’en fus si heureuse qu’un sourire béat envahie mon visage.

 

Je n'aurais jamais crue y être invitée en réalité. Je n'étais pas une célébrité où une personne très influente dans le monde. Je travaillais seulement dans une grande agence de communication. Je créais des stratagèmes pour faire consommer les gens. C'était le travail de mes rêves qui étaient devenu depuis peu une réalité. J'étais bien payée et je dirigeais une grosse équipe.

 

Mon entreprise était connue mais qui aurait eu l'idée d'invitée une fille comme moi à une soirée aussi exceptionnelle ?

« Tu es magnifique Sophie ! Tu dois la prendre c'est obligé ! »

 

Judith me regardait, pleinement satisfaite de m'avoir poussée à essayer cette robe. Je jetais un rapide coup d'œil à ce que donnait le tissu sûr moi et j'analysais chaque détail. Je crois que j'avais trouvé la robe parfaite.

 

Judith était mon amie et était également très excitée de me voir aussi chic. Rien à voir avec mes tailleurs pour les entretiens.

 

La robe était longue et élégante. D’une couleur rouge, sensuelle. Les longueurs de la robe étaient fendues au niveau de mes cuisses, laissant exalter ma chair. Le découpage qui aurait pu paraître vulgaire couper trop court s’arrêtait à la moitié de mes cuisses. Tout le bas brillait de milles feu grâce à des micro paillettes qui reflétaient la lumière à la perfection. Mes jambes n’étaient pas les seules parties découvertes de mon corps avec cette robe.

 

Un dos nu se formait lui aussi. Seul un nœud qui se nouait autour du cou cachait ma petite poitrine, ce qui la mettait étrangement en valeur. Je commençais à vraiment aimer cette robe. Le dos nu était à la fois sexy et envoûtant et s'arrêtait au niveau du creux de mes reins laissant mes fesses un certain rebondis que j'appréciais tant.

 

Le haut de la robe était fait d'un tissu doux que je toucha quelques fois en remettant la robe droite. J'étais conquise. Cette robe était géniale.

 

« Regarde comme elle te vas bien ! On dirait qu'elle a été faite pour toi. Tu seras même mieux que toutes ces célébrités avec ça. »

 

Les yeux bleus de Judith s'égayaient au fur et à mesure que je portais cette robe. Elle avait beau être énergique lorsque l'on faisait du shopping, je ne l'avais jamais vu aussi enjouée de cette façon. Ses cheveux blonds se dandinant de tous les côtés aux grès de ses expressions, elle me convint de la prendre.

 

« Vas-y rhabille toi je regarde le reste du magasin. »

 

Je fermais le rideau, commençant à remettre mon jean et mon body en dentelle. Je regardais le prix de la robe. Elle n'était vraiment pas donnée.

Mais j'étais fière d'avoir les moyens de me payer une aussi jolie pièce. J'avais remis mes talons et j'étais sortie de la cabine en direction de la caisse.

 

Mon amie était face à une paire de chaussures très raffinées. Je la laissais à ses occupations tout en observant les articles qui nous faisaient attendre avant d'arriver en caisse. Je remarquais soudainement un masque vénitien.

Sa couleur dorée me rappela la couleur de l'enveloppe que j'avais reçue. Il était avec des détails en ce qui pouvait facilement paraître pour des rubis tant le travail était bon sur cette pièce.

 

Je me souvins que la lettre stipulait que c'était une soirée déguisée et que le port d'un masque vénitien était obligatoire.

D'autres détails m'avaient effleuré. Comme par exemple le fait que personne n'avait le droit de révéler son vrai nom où que nous étions affiliés à des numéros. J'étais personnellement le numéro trente-quatre. Un chiffre pair. Au moins c'était ça de gagner.

 

Ce fût mon tour et je payais mes articles. Je rejoins Judith qui était toujours face à ces magnifiques chaussures à talons noir. Elle hésita un moment puis nous avions continué notre virée avant de rentrer. Nous avions beaucoup discutés sur notre chemin.

 

Je pris le volant de ma Mercedes tandis que Judith pris le siège passager à côté de moi. Nous posèrent nos achats derrières puis je démarra la voiture.

« Sophie j'étais en train de me dire… Tu penses que quelqu'un que tu connais pourrait être là-bas ? »

 

Je fixais la route malgré tout intriguée de sa question. En réalité je me l'étais déjà posée. Il est vrai qu'aucune personne à ma connaissance ne pouvait y accéder. À part peut-être mes patrons mais bizarrement, je n'avais pas très envie de les croiser.

 

« A part mon directeur je ne vois pas trop. Après je vais sûrement rencontrée des gens. Ne t'inquiète pas je te dirais tout. »

« Oui je sais. Oh d'ailleurs, si tu croises Georges Clooney tu pourrais prendre un autographe pour moi ! Il est tellement sexy à chaque fois… »

Judith était partie dans un autre monde avec Georges. Je continuais à conduire, amusée.

Je finis par la déposée devant chez elle avec tous ses sacs.

« Tu es sûre que tu ne veux pas que je t'aide avec tous tes sacs ? »

 

Elle rigola à ma demande.

« Me prendriez-vous pour une jeune demoiselle sans défense ? Crois-moi qu'avec tout ce petit monde qui m'attends j'ai les épaules pour ! Aller, passe une bonne soirée. Et je veux tout savoir ! »

 

Elle se retourna, tournant les clés de son portail pour rentrer. Je la regardais se débrouiller puis je démarra la voiture pour rentrer à mon appartement.

 

J'y fus enfin. J'allumais l'interrupteur et un intérieur design s'offrit à moi. J'adorais le blanc et presque tout mon appartement était à l'effigie de cette couleur, donnant un mélange de style avec le parquet ancien de mon immeuble haussmannien et mes murs, décorés de petites moulures donnait du relief.

 

La décoration était épurée et tout faisait penser à un appartement de grand standing. Deux grands canapés en cuir blanc et aux pieds argentés se dressa devant moi.

Sur ceux-ci se trouvaient pleins de cousins noirs avec des motifs élégants. Devant eux, se situait une table basse en verre avec, étalée dessus avec minutie, quelques magazines féminins que j’avais préalablement lus.

 

Quelques cases fixer au mur accueillait un grand écran plasma et le sol était habillé d’un tapis noir. Je continua à naviguer dans la pièce passant par ma table en verre de salle à manger habillée de six chaises noires pour accueillir mes amis lors de soirées.

Un grand luminaire descendait de manière esthétique au-dessus de la table, émettant le soir, une douce lumière tamisée. Je continua tout droit avant d’ouvrir la porte de ma chambre.

 

J'enlevais mes chaussures pour ne pas salir la moquette. Celle-ci était moelleuse et confortable sous mes pieds.

Un grand lit blanc aux draps de la même couleur se plaçait juste en face de moi. Quelques détails noirs donnaient du relief au meubles et aux draps.

 

Je me déplaçais vers la droite frôlant ma coiffeuse noire puis vers mon immense penderie. Il était presque l'heure pour me retrouver à l'hôtel. Je me sentis un peu anxieuse à l'idée de ne connaître personne puis je me dis que j'étais là pour m'amuser et que j'allais très bien y arriver.

 

Je me dénudais une deuxième fois et choisis méticuleusement mes dessous. Avant de prendre la robe que je venais d'acheter et de l'enfiler. Il n'y avait aucun doute, tout était parfait concernant cette robe.

Je me sentais terriblement sexy dedans et prête à conquérir le monde. Je m'avançais vers une des portes coulissante de mon dressing avant d'en ouvrir une renfermant des dizaines de paires de chaussures, toutes plus élégantes les unes que les autres. Je finis par enfiler une paire d'escarpin noire à semelle rouge. Un modèle simple mais iconique.

 

Je regardais dans le miroir qui se trouvait sur la porte de ma garde-robe si le tout allait bien. Les chaussures étaient fines et élégantes. Je les avaient portées à quelques occasions mais celle-ci serait sûrement la plus remarquable de toutes.

 

Je me faufilais jusqu'à ma coiffeuse. Je me remaquillais un peu, insistant avec un bel eye-liner, mettant en avant mes yeux verts, un mascara qui faisait des cils longs et surtout, un rouge à lèvre rouge qui glissa sur mes lèvres avec onctuosité.

Je finis par attacher mes cheveux châtains en un fin chignon, redescendant le long de ma nuque et une longue et fine paire de boucle d'oreille dorée.

 

Je finis par chercher une pochette noire où je mis mes quelques affaires afin de ne pas trop m'encombrer. Mon rouge à lèvres, mon téléphone, mes papiers, mon invitation et mes clés.

J'enfilais un manteau puis pris mon masque vénitien. Je le fixa quelques instants réalisant avec émerveillement que j'allais faire partie d'un cercle très privé pour cette soirée.

 

Je me dirigeas vers ma porte d'entrée, mes escarpins claquants contre le parquet de mon salon, et la referma derrière moi avant de dériver jusqu'à ma voiture.

Je pris le volant de ma Mercedes et inscrivit l'adresse de l'hôtel en regardant sur mon invitation, puis démarra le moteur avec ferveur. Étrangement la route fût courte et sans embouteillage.

 

En voyant le magnifique immeuble haussmannien de l'hôtel, je remis mon masque correctement avant de déposer ma voiture sur une place face à la devanture de l'édifice.

À peine descendis-je de ma voiture qu'un voiturier lui aussi masqué me salua et me demandant mes clés.

 

Je les lui passais, le remerciant pour son geste. Un premier hôte m'ouvrit la grande porte en bois tandis que je pénétrais dans ce que j'assimilais comme l'accueil de l'hôtel. Le sol était tapissé d'un carrelage à dalles noires et blanches qui étaient surplombées d'un long tapis rouge tel celui du festival de cannes.

Les murs étaient d'un blanc immaculés avec des détails de moulures en ligne droite délimitant la place où mettre les tableaux que je remarquais être uniquement ceux de grands artistes. Une hôtesse rousse accompagnée d'un garde du corps se présenta à moi. Je tendis mon invita et la jeune hôtesse la scruta précieusement.

 

« Bienvenue mademoiselle. Ravie de vous voir ici. Voici votre broche numérotée. Elle servira à vous distinguer des autres invités. »

 

Elle me tendit la broche et j'observais le numéro trente-quatre se dessiner dans une écriture fine et élégante. Je la plaçais en haut du tissu couvrant ma poitrine gauche.

 

« Merci pour votre venue et n'oubliez pas, le déguisement est également de mise sur votre nom. Notre hôte insiste pour que personne ne dévoile sa véritable identité ce soir. Bonne soirée. »

 

Elle finit par un grand sourire avant de se pencher vers un autre invité impatient. Un collègue de la belle hôtesse m'ouvrit la seconde porte en bois. Et je me trouvais impressionnée du décor. Le carrelage dallés continua avec le long tapis rouge qui se déroulait devant moi.

 

Je m'avançais et découvrit les murs qui se décomposaient entre le bois et la peinture blanches avec les petites moulures. De chaque côtés de l'immense pièce se déroulaient deux magnifique escaliers en colimaçon.

Chacun d'entre eux étaient habillés de magnifique rambardes noires en fer forgé surplombées de bois qui se mariaient parfaitement avec la teinte des murs.

Les marches étaient recouvertes en leurs centres de tapis rouges identiques à celui qui se présentait sous mes pieds. Enfin un large lustre doré se trouvait au centre de la pièce, illuminant un nombre incroyable de convives à mes yeux.

 

Je m'avançais au cœur des évènements. Tous les invités étaient vêtus de tenues chic et sensuelle. Je crue reconnaître certaines personnes que je croisais au cinéma ou dans les journaux mais, il était difficile d'en être certains avec les masques. Plus j'avançais et plus une douce musique d'opéra se diffusa dans l'air. Elle émanait des stéréos qui se situaient sur les murs de chaque côtés de la pièce. Je continuais d'avancer droit devant moi. J'avais envie de prendre un verre.

 

Je finis par tomber sur un bar majestueux. Il y avait moins de monde et l'atmosphère était plus tamisée et sexy. Le bois donnait toute sa chaleur aux meubles tandis que les dorures qui se trouvaient par petits détails surplombaient d'élégance les différentes affaires.

Je m'installais sur un des tabourets en bois qui s'attelait au bar et demanda au barman un martini.

Soudain je sentie une présence derrière moi. Un homme se glissa sur le siège attenant au mien.

 

« Je vais vous prendre un bailey's. »

Il me regarda d'un air séducteur.

« Puis-je vous payer un verre ? »

L'homme me regardait intensément. Sa voix profonde et chaude me poussa à l'observer. Je croisais ses pupilles gris anthracite qui relevait pourtant d'une chaleur inouïe. Il replaça ses cheveux bruns et je m'attardais sur sa chemise entrouverte qui laissait voir son torse puissant et viril.

 

« Volontiers merci. Vous êtes ici pour la soirée ? »

Nous sourions tout deux sans trop en montrer. J'étais ravie que quelqu'un vienne vers moi et cet homme était terriblement séduisant dans son smoking entrouvert. Il possédait également un masque vénitien qui rajoutait une part étrange de mystère qui fit monter mon désir d'en connaître plus.

« Oui je suis là chaque année. Mais il est vrai qu'avec le temps tout ce monde ça devient un peu pesant. Et vous ? »

 

« C'est la première fois que j'assiste à une soirée de cette envergure. C'est très impressionnant je dois l'accorder. L'hôtel semble immense en plus. »

Il rigola de manière malicieuse à mon affirmation et me répondis amuser de la situation.

 

« Première fois donc… Intéressant. Et sinon, puis-je connaître votre nom ? »

Nos verres arrivèrent à ce moment précis. Il savait très bien que je dirais un faux nom au vu des circonstances mais, je m'amusa à lui rétorquer un nom. Enfin si je le trouvais. Il est vrai que j'y avais un peu réfléchie avant et à l'entrée de l'hôtel lorsque l'hôtesse m'en avait fait part. Je réfléchissais quelques instants. Il rétorqua.

 

« Difficile de trouver un nom. C'est un drôle d'exercice je vous l'accorde. »

« Et vous dîtes moi. Vous m'offrez un verre mais, je ne connais pas votre nom. Même s'il est faux ça serait mieux pour vous remercier. »

Il riait clairement de la situation. Je trouvais que c'était le genre d'homme qui avait ce qu'il voulait quand il le désirait. Je venais de retourner la situation à mon avantage, me donnant un peu de temps pour trouver un nom convenable. Il se tue et repris son air charmeur avant de lever son verre dans ma direction.

 

« Jack. Et vous ? »

Je leva mon verre afin de tinter nos deux verres, forme d'un accord commun.

« Elena. »

Nous portâmes nos verres respectifs à nos lèvres. Je remarquais que les siennes étaient fines et légèrement pulpeuses. Il posa son verre et me regarda une nouvelle fois. Une confiance terriblement sexy rayonnait de son être. Il semblait un peu plus âgé que moi. Une trentaine d'années. Ma curiosité était à vif de cet homme si mystérieux.

 

« Elena. Vous avez choisi un beau prénom. Je crois que ça veut dire « éclat de soleil » en grec. Ça vous correspond bien. »

Je rougie un peu à cette affirmation.

« Et d'où vient le nom Jack pour vous ? »

Il réfléchit un instant.

 

« Je l'ai choisi par rapport à un acteur. Je crois même qu'il se trouve ici. »

Nous rions ensemble. Son rire était sincère et me toucha énormément. Il prit une nouvelle gorgée de son verre le finissant. Quant à moi je profitais de chaque gorgées de mon martini. Je m'amusais bien en sa compagnie. Découlait de sa personne un charisme et un charme séducteur qui me faisait quelque chose je l'accorde. Il posa son verre.

 

Une douce musique de jazz s'échappa. Et je commençais à faire de léger mouvements de danses discrets pour ne pas que Jack remarque mon enthousiasme face aux notes envoûtantes qui s'échappaient de la pièce.

« Vous aimez danser ? Cette année il y a un super concert de jazz. Vous voulez voir ? »

 

Une invitation à danser ? C'était vraiment parfait. J'en mourrais d'envie.

Je lui fis un clin d'œil coquin. L'ambiance entre nous étais de plus en plus proche. J'étais intriguée. S'il me proposait une telle possibilité, c'était bien qu'il cachai quelque chose. Et ce quelque chose, je mourrais de le voir à l'action.

 

Je finis sensuellement mon verre. Je me retournais vers Jack et l'espace d'un instant je le vis regarder mes lèvres avec attention.

Cela me fit comprendre que j'allais assurément palier le désir fou que j'éprouvais pour cet homme. Je restais tout de même prudente. Je n'avais jamais eu de relation d'un soir et je tenais à connaître un minimum Jack. C'était comme ça. En connaître plus sur lui était comme un clignement continu dans mon esprit.

 

Je me dis également que c'était son cas aussi. L'ambiance était très charnelle entre nous. Nous nous levions tous deux de nos tabourets. Je me rendis compte du confort de ceux-ci en effleurant le rembourrage rouge si bien molletonné. Je regardais Jack et il se rapprocha de moi, posant sa main aux creux de mes reins. Je le laissais faire excitée par la situation inhabituelle qui s'offrait à nous.

 

Nous nous promenâmes entre les couloirs de l'hôtel. Nous échangeâmes quelques mots avec Jack tandis que nous croisions les différentes salles. Certaines étaient légèrement entrouverte laissant voir des activités très libidineuses.

Le décor restait malgré tout très identique, jouant entre le bois, une moquette rouge qui s'accordait parfaitement avec ma robe et des murs hauts qui accueillaient d'autres lustres.

Bien que ces lustres étaient plus petits que celui du hall central faute de place, ils n'en restaient pas moins impressionnants et ils avaient l'avantage de refléter une lumière très discrète et tamisée.

 

C'est à ce moment que je sentie tout particulièrement la main de Jack se resserrer sur mon dos. Je sentie sa chaleur. L'accentuation de son geste ne se fit pas pressant pour autant. Mais je sentie sa main effleurer le début de mon sous-vêtement.

Il la toucha quelques secondes avant de remonter rapidement. S'il savait à tel point ce geste anodin fit monter une envie pressante en moi. Une envie de son corps viril et brûlant contre le mien. Je me forçais à rester maître de moi-même.

 

« Je ne m'étais pas rendu compte que l'hôtel était si grand… »

Je regardais dans sa direction et il lâcha l'emprise chaude et ensorcelante qu'il avait sur mes reins avant de sourire avec un naturel palpable. Il était vraiment craquant.

 

« C'est bien pour ça que l'initiateur de la soirée l'a choisi. Si on commence à s'aventurer hors des chemins battus, cet endroit se révèle être vraiment pleins de coins étranges. »

 

Il avait bien raison. Les lieux étaient vraiment immenses. Même dans ce couloir. Certaines parties des murs étaient un pas plus proche en on avaient déjà croisés des couples s'embrassant à perdre haleine.

 

Nous finassâmes par arriver dans une grande salle. C'était loin d'être le hall d'entrée avec tous les invités. L'ambiance ici était beaucoup plus axée sur une luxure… Une luxure il n'y avait pas de mots plus convaincants pour le dire. La pièce était en soi chaleureuse. Un beau parquet, de grands murs remplient de miroirs, un grand lustre doré et des détails d'or et rougeoyant.

L'ambiance était torride. Je m'efforçais de ne pas faire trop attention aux couples qui profitaient de cette ambiance libertine et me laissa aller au contact de Jack qui semblait rester dans une énergie masculine à la fois brûlante et charnelle.

 

La piste était remplie de danseurs. Tous portaient eux aussi une broche numérotée. Certains allaient dans les centaines me faisant dire que la personne qui nous accueillait était vraiment une personne de puissance et de mondanité.

 

Les miroirs reflétaient les corps dansant à l'infini et je me sentie pour la première fois de la soirée minuscule par rapport aux évènements actuels. C'est à ce moment-là que Jack me tourna avec délicatesse.

Je lui faisais désormais face, à lui et à son amusement saisissant. Il connaissait tout ici. Et même si nous venions de nous rencontrer, j'eu la sensation qu'il était capable de lire en moi très facilement.

 

Je n'y étais pas très habituée. D'habitude j'étais certes ouverte au monde qui m'entourais, mais je ne laissais personne voir au-delà de ce que je voulais que les gens voient. Lui, semblait s'en ficher éperdument.

Nos regards se croisèrent finalement. Je sentie à peine le temps passer tant ses prunelles m'enivraient. Il me rapprocha de son corps pour commencer à danser. Les mouvements s'enchaînaient avec grâce et élégance.

 

Je n'avais pas pour habitude de danser ainsi mais c'était très plaisant. Je remarquais que bien que les autres partenaires prenaient l'espace de la salle avec une agilité et une rapidité fulgurante, Jack et moi étions les seuls à ma vue à rester le plus proche possible.

Il était pour mon être comme une gravité. D'ailleurs une attraction permanente se jouait entre nous. Tout semblait régulier pour Jack. Il faisait cela avec une aisance rare.

 

Je me demandais vraiment jusqu'où cela allait aller. Plus la musique avançait et plus une sorte de jeu de séduction s'installait entre nous. Je me jouais de cela en m'éloignant parfois de son corps. Je pouvais sentir son envie pressante de contact.

Il s'en amusait aussi en s'éloignant à son tour quand je revenais. L'envie de quelque chose de plus fort montait en moi. Je pouvais la sentir partir de mon ventre, frôlant petit à petit ma colonne vertébrale. Jack profita d'un contact très collé pour me susurrer quelques mots à mon oreille.

 

« Tu veux continuer ? »

 

Je continuais à danser au rythme de nos pas. J'avais la sensation qu'il avait senti que j'étais ailleurs. La danse était belle et les notes tout autant. Je mourrais d'envie de quelque chose de surprenant et nouveau. C'est alors que je remarqua que pour la première fois, il c'était permis de me tutoyer. Je sentis une boule de chaleur en moi envahir mon corps.

 

« Je pense avoir besoin d'une pause… »

« Ah bon ? »

 

Ses gestes s'arrêtèrent net. La musique continuait. Les autres danseurs aussi. Mais je m'en fichais. À cet instant, je sentie le monde, le temps et tout ce qui pouvait m'entourer se substituer à Jack. Son air était à la fois pressant et protecteur.

Son visage s'adoucit. Je restais béate face aux évènements. Jack semblait me parler. Mais c'est à peine si je discernais ses mots. Il s'approcha de moi.

 

« Emma… J'ai vraiment envie de toi. »

 

J'avais repris mes esprits. Et Jack m'embrassa. Une foule de questions se pressèrent dans ma tête.

Je les fis tairent en fermant mes yeux pour apprécier le moment présent. Les lèvres de Jack étaient comme à son attitude pressante et virile. Je ressentie malgré tout un goût doux à son contact. Un goût… Ou plutôt un mélange de nos boissons et d'une odeur d'aftershave qui me faisait grimper au ciel. Il se retira, me regardant. Observant ma réaction face à son geste.

Je repressais mes lèvres contre les siennes. Je me demandais alors qui était Emma. Et puis à ses mots. À son attitude depuis notre rencontre. Et je compris. Comme je le pensais cette lettre ne mettait pas destinée.

 

J'étais actuellement dans le rôle de la femme de Jack. Je trouvais alors ma théorie un peu énorme. Tout aurait pu lui faire comprendre que l'on ne se connaissait pas avant cette soirée. Et je compris. Je compris l'ambiance si torride de la fête.

Tous ces couples et leur gestes libidineux. Jack était ici pour jouer un rôle avec sa femme. Et j'avais jusqu'ici très bien jouée.

 

C'était incroyable. Mais je me demandais ce que j'allais faire. Ses lèvres étaient toujours contre les miennes et je passais en très peu de temps à un autre lieu. Je n'avais rien vu venir mais, nous étions désormais dans un grand duplex.

La décoration semblait similaire à celle de l'hôtel. Nos lèvres s'embrassèrent une nouvelle fois. Un désir se nicha au plus profond de moi. L'envie folle de continuer ce jeu encore quelques instants.

 

Je me laissais donc aller à ce besoin pressant de son corps contre le mien. Il plaqua sa main contre le mur qui se révéla être en réalité une baie vitrée, dont la vue était ouverte sur la rue où il m'y entraîna inexorablement.

Il posa sa main sur ma joue, accompagnant son geste d'un baiser torride qui en aurait fait frémir n'importe quelle femme.

 

Il descendit sa seconde main au gré de mes courbes que je fis les plus sensuelles possibles, les calquant aux rythmes de ses mouvements et plus précisément de ceux de son bassin étroit.

Il arrêta son geste sur mes fesses. J'avais mis mes mains sur ses épaules en le rapprochant de mon être. Je voulais sentir sa chaleur masculine. Il était toujours aussi brûlant que lorsque nous avions danser.

 

C'est alors qu'il me surprit en soulevant ma jambe droite, la calant contre sa hanche. Nos lèvres se quittèrent.

Ses yeux anthracite me regardèrent avec une telle intensité que je sentie en moi une envie extrême qu'il ne me prenne tout entière. Un sourire malicieux s'esquissa sur son visage. J'avais tellement de questions en moi. Une envie si forte se pressa à son tour entre nous deux, nous attirant avec force.

 

Mais avant même d'avoir le temps de riposter à sa libido, il pris sa seconde main, laissant ses doigts titiller chaque parcelle de mon corps hésitant entre ma nuque, puis mon dos en passant finalement sur mes seins. Il savait mes points sensibles comme si nous l'avions déjà fait.

 

Je repensais à sa femme. Une femme qui devait me ressembler. L'idée me parut amère mais, ses mouvements me faisaient frémir d'une impatiente jouissive.

Il approcha son pouce et son index sur mes tétons, inscrivant des ronds et diverses formes qui fit monter en moi un élan de jouissance que j'essayais de contenir de toutes mes forces.

Jusqu'à où allait-il aller pour me voir jouir me demandais-je soudainement. Je pris ça comme un jeu et je vis dans son air séducteur que lui aussi s'amusait à déceler la moindre parcelle de désir et de jouissance que j'avais envers ses mouvements experts et son corps tout entier.

 

J'ai sentie contre ma jambe, son sexe durcir. J'en profitais pour le prendre et à y faire des vas et viens plus ou moins lents ou rapide.

Il quitta ses yeux de mon corps pour la première fois depuis que nous avions quittés la salle des miroirs avec tous ces danseurs pour les fermer et exprimer cette ambiance enivrante qui régnait dans cet espace confiné. Je continuais en déplaçant ma main contre son prépuce, le caressant avec mon pouce à chaque remontée. Il pencha sa tête en faisant de légers gémissements à chaque mouvements que je lui procurais. Soudain in s'arrêta.

 

D'autres questions se posèrent donc à mon esprit. Des questions que je n'aurais pas dues me poser dans un tel moment de jouissance. Je finie par le regarder. Et je vis à son sourire qu'une idée lui traversa l'esprit. Il me retourna face à la vitre et commença à retirer ma robe avec puissance.

 

« Je veux que tu sois mienne ce soir. »

 

Celle-ci descendit sans lui poser le moindre problème. J'ai senti le tissu quitter les extrémités de mon corps. Particulièrement les ficelles qui retenaient la robe au niveau de ma nuque. Sa main chaude et légèrement rêche face à la situation se posa sur mon épaule droite, me plaquant ainsi contre la baie. J'ai ressentie une légère douleur de me retrouver aussi pressée contre la paroi.

 

Ses mots se mirent à agir comme une vague de bien-être dans mon esprit et je sentie que j'allais accéder à quelque chose de nouveau.

 

La douleur se fit pressante très rapidement et je sentie ses doigts longs et fins me saisir soudainement avec une force que je n'avais qu'imaginée face à son corps d'Apollon. Se fit désormais sentir sous ses va et viens lents et irréguliers un plaisir. Une délectation immense de cette torture qui fit augmenter mes pulsions à un rythme inavouable.

 

Ses gestes se firent légèrement plus rapides, augmentant ma sensation d'un appétit qui rongeait mon corps ainsi que mon vagin. Quelques gémissements m'échappaient tant je ressentais un plaisir fou à cet instant précis.

 

La main gauche de Jack se pressa avec force contre ma bouche, y faisant rentrer quelques doigts afin de les lubrifier.

« Ne t'avise même pas de jouir avant que je ne te le dise. Où je ferai des choses bien pires que ce que j'ai prévu pour toi ce soir »

 

J'imaginais rapidement ce que Jack voulait sous-entendre par là. Je finis par y voir des choses que je n'aurai préférée ne jamais voir. Je vis aussi dans le reflet de la vitre le visage de Jack prendre un tout autre aspect. Il était devenu un autre homme. J'aimais étrangement cette partie de lui, autoritaire et puissante comme j'aimais la partie plus douce et charnelle de sa personnalité.

 

L'excitation montait entre nous. Ses doigts se faisaient de plus en plus agiles et rapides me demandant une maîtrise dingue pour ne pas me laisser aller à cette jouissance qui m'était interdite. Je n'avais jamais autant pris mon pied sur des préliminaires et j'osais à peine imaginer la suite s'il continuait avec une telle puissance.

 

Il se collait désormais à mon corps. Je remarquais alors qu'il avait profité de mon inattention pour enlever sa chemise, laissant apparaître sa musculature très impressionnante. Ses pectoraux virils entrèrent en contact avec ma peau brûlante de tentation.

Sa main gauche passa le long de mes clavicules avant de se diriger vers mes seins tout en descendant au niveau de mon bas ventre. Ses doigts glissaient le long de mon corps, annonçant dans mon esprit un brasier plus puissant encore que celui que je ne subissais.

 

Il arriva sur mon clitoris. Je fus alors surprise de la puissance exacte de ses caresses me faisant mourir d'une envie supérieure. Je finis par gémir une nouvelle fois. Sa main droite s'enleva alors de ma cavité pour frapper mes fesses de la paume de sa main. J'ai senti les picotements aigus et une larme m'échappa tant la douleur mêlée à ses gestes sur ma partie intime me prenait.

 

« Arrête où je continuerais de manière que tu ne ressentes même plus d'autres gestes. »

Son ordre était à la fois intimidant et excitant. C'était la première fois que je faisais cela et je commençais à adorer malgré moi chacune des situations que je vivais.

Chacun de mes gémissements étaient amèrement récompensés de claques de plus en plus fortes sur mes fesses et je les sentis rougir tant la brûlure et le désir étaient forts.

 

Je me retournais rapidement saisissant sans perdre un instant son sexe chaud et humide. Je pris les commandes et commença à inscrire des mouvements le long de son pénis. Celui-ci grossissait sous les effets de mon contact augmentant graduellement mon excitation et ma joie de donner du plaisir à un homme aussi sexy.

 

Il glissa son sexe parfaitement dur entre mes jambes, me forçant à lâcher son érection, y effleurant son bas-ventre contre mon clitoris. J'ai senti sa chaleur me faire grimper haut. J'agrippais désormais son dos comme si ma vie en dépendait. Il pencha ses lèvres contre ma nuque s'y pressant tout en y mordant légèrement ma peau. Je me délectais étrangement de ce mélange de bien-être et de douleur que me procurait ce geste.

 

Mes halètements se heurtèrent à des murmures entre l'orgasme et le mal. Il lécha avec sensualité les zones qu'il avait précédemment tourmentées, me soulageant de ses précédentes avancées.

 

Brusquement, il inséra son sexe en moi, me foudroyant sur place. J'ai senti un bien fou monter en moi, se nichant tout d'abord au creux de mon dos avant de prendre place dans tout mon corps. Ses coups étaient de plus en plus vifs avec une dextérité perturbante qui me faisait grimper aux septième ciel.

 

Nos cris ne faisaient plus qu'un, s'unissant dans un baiser charnel qui extirpa ma satisfaction au plus haut point. Il s'enleva de mon être et j'en profitais pour le masturber avec toute ma sensualité. Il était tellement beau lorsqu'il était sur le point de jouir.

 

J'accélérais mon mouvement et je sentie son envie pressante de me regarder comme si cela serait la dernière fois à sa posture et son regard fugace sous son orgasme qui le fit émettre un râle rauque qui me fit frémir. Je me relevais. On se fixa et d'un geste inattendu et Jack retira mon masque, révélant ainsi mon identité.

 

Un frisson de honte se mêla à celui de ma jouissance. Je le regardais droit dans les yeux malgré tout. Sur un air de méfiance. De quels moyens était capable cet homme lorsque l'on l'avait berné. Ça j'allais très vite l'apprendre.

 

Il avait repris son souffle. Un regard d'incompréhension traversa son expression. Une vague de gêne et de honte s'installa.

 

Je commençais à me rhabiller rapidement. Je n'avais qu'une seule envie. Partir loin. Et très vite.

 

J'allais ouvrir la porte qui menait au couloir de l'hôtel quand je sentie sa main sur mon bras. Cette main que j'avais sentie sur ce qui me semblait être une éternité. Sa main masculine, à la fois douce et rugueuse.

 

Je croisais son regard. Je vis toujours une incompréhension. Et derrière ça… Je ne pu m'empêcher d'y voir également une grande satisfaction.

 

« Enfin je sais à quoi tu ressembles. Tu peux partir mais j'ai les moyens de te trouver. Ça ne servirait pas à grand-chose donc. »

 

Je me senti intimidée. Allait-il vraiment me harceler ? Après tout vu la violence qu'il m'avait montrée qui siégeait en lui ça ne m'étonnai pas trop.

 

« Je ne sais presque rien de toi. Mais ce soir je ne peux pas renier avoir appréciée ce que nous avons vécu. Il se passe vraiment toujours des choses incroyables dans ces soirées. Je te retrouverai c'est sûr. »

« Mais bon sang qu'est-ce qui ne tourne pas rond chez toi ? »

 

Je ne comprenais absolument rien. Tout était confus. Voulait-il me traquer ? Me harceler ? Qu'on se revoit ? Je ne comprenais rien à son comportement.

 

J'étais finalement partie. Le temps passa. Et un midi je reçue un mail.

« J'aimerais qu'on se voie. Pour dîner. Rendez-vous au Carlton à vingt heures . Je vous attendrais. »

 

Quand je finis de lire … Tous mes sentiments que j'avais refoulés revint. J'ai ressentie un manque. Une excitation. Une impatience étrange de le revoir. Et surtout une envie pressante.

Je repensais à tout. Ses manières intrigantes… Sexy. Lui…

Et j'étais justement disponible ce soir…

 

 

 

 

 

Baby Deal avec le Milliardaire

PARTIE 1

 

Nous étions jeunes, nous étions deux. J’avais alors seulement seize ans, alors qu’il en avait vingt. On dirait vraiment une histoire ridicule d’un film d’amour qui passe au cinéma, je sais bien. Et pourtant c’est bien ce qui est arrivé.

 

C’était à ni rien comprendre, mes parents, surtout ma mère, étaient fous de colère. Ils ne comprenaient pas pourquoi je m’étais entichée d’un type pareil et surtout, plus âgé que moi de quatre ans. Je me souviendrais toujours de la crise qu’ils ont piquée.

 

Quelques jours plus tôt, ma mère avait trouvé des préservatifs dans l’un de mes pantalons au moment où elle mettait mes vêtements dans la machine à laver. Deux jours après, mon père, croyait me faire une surprise agréable, était venu me chercher après une « après-midi film chez une copine ». Évidemment, je n’étais pas du tout chez cette amie.

 

Mon père s’y est rendu, s’est présenté, l’amie en question a essayé de me couvrir, mais en vain. Il a débarqué en furie chez Franck et m’a ramené à la maison par la peau des fesses. Ils ne l’ont même pas su tout de suite.

 

Un mois plus tard seulement. On avait déjà l’impression de se connaître par cœur, on s’était déjà embrassés, on avait déjà fait l’amour. Moi je ne voulais rien leur dire, j’étais trop timide, trop réservée.

 

Je n’étais même pas encore étudiante, je n’avais même pas mon propre logement. Pour se voir, on faisait comme on pouvait, mais il était hors de question qu’il vienne chez moi. C’était comme s’il sortait de nulle part. Moi-même je ne pouvais l’expliquer. Avant de le rencontrer, je racontais à qui voulait bien l’entendre que les garçons ne m’intéressaient pas.

 

Franck a été mon premier petit ami. Il m’a accostée quand je sortais du bus qui me déposait à quelques mètres de chez moi après les cours.

 

Il trainait par là. Il faisait partit de cette bande de types qu’on voyait toujours traîner dans la ville, avec ses copains. Ils riaient de tout et de tout le monde, ils étaient très méprisants et méprisés. Le genre de sale bonhomme, prétentieux, la cigarette à la bouche, ivres parfois.

 

Une bande de six garçons. Ce qui faisait la différence, c’est qu’ils étaient tous très beaux. Ils portaient des vêtements de marque, distingués, la plupart du temps des chemises bleues claires. Je m’en souviens très bien parce que je l’avais déjà remarqué un peu, Franck. Et il avait les yeux assortis à sa chemise.

 

Les cheveux un peu longs, un corps déjà très viril, à mon goût. Ils sortaient le soir, la nuit, alors nous autres, nous étions encore bien trop jeunes pour cela. Nos parents, très traditionnels ne le permettait en aucun cas. Bref, c’était la bande de mauvais garçons.

 

Lorsqu’il m’a abordé, il était seul. C’était un peu comme s’il m’attendait, mais je n’en ai jamais été vraiment sûre. Je l’ai vu de loin, et avant même que nos regards se croisent, je me sentais mal à l’aise, avec mon uniforme, mon vilain sac à dos. Je marchais avec deux amies et le frère de l’une d’elles.

 

Je m’étais dit que j’allais juste avancer, sans le regarder, comme si je ne l’avais pas vu. La présence des autres me rassurait, me donnait une contenance. Peine perdue, mes joues étaient déjà couleur feu. Arrivés à sa hauteur, il m’a regardé, en murmurant « Salut ». Aussi, bêtement, lorsqu’il s’est tourné vers moi pour me saluer, je me suis tournée, pour regarder s’il y avait quelqu’un derrière moi. Il n’y avait bien entendu personne. Il a souri, mes amies m’ont regardée avec surprise. L’une d’elle m’a attrapé fermement par le bras, comme pour me protéger. Je savais bien qu’elles avaient toutes un peu peur de ces garçons.

 

Même si elles les trouvaient très attirants et beaux, jamais elles n’avaient osé ne serait-ce que leur dire un mot. Avec un calme qui m’avait moi-même surprise, j’avais repoussé mon amie Audrey et je m’étais approchée de Franck. Avec des paroles chuchotées mais consternées, elles étaient parties sans moi. Lorsque nous furent seuls il s’est approché de moi et m’a dit très simplement :

 

Je voudrais bien passer un moment avec toi. Est-ce que tu peux trouver un subterfuge ?

 

C’était trop beau pour être vrai, pourtant c’était bien à moi que ça arrivait. Alors, j’ai mentit à mes parents pour la première fois. J’ai dit que le bus avait du retard, que j’étais allée à la bibliothèque. En réalité, nous sommes allés au parc. Je n’osais pas parler, mais j’essayais d’avoir l’air cool et détendue.

 

Comment étais-je sensée savoir ce qu’on raconte à un garçon de vingt ans ? Il avait été parfait. En fait, il connaissait déjà mon prénom. Nous avions beaucoup de centres d’intérêts communs, notamment la lecture. C’était un garçon très cultivé. Il allait entrer dans une prestigieuse école de commerces. Ses parents étaient très riches mais peu présents.

 

Contre sa bonne conduite et de bons résultats scolaires, il pouvait faire tout ce qu’il voulait. C’était la même situation à quelques détails près pour ses copains. Il m’a demandé s’il me faisait peur. J’avais ri en lui disant qu’il avait mauvaise réputation.

 

Ça a détendu l’atmosphère, il m’a remercié, on s’est moqués de mes copines. Je ne comprenais toujours pas ce qu’il me voulait. En quelques mots, un peu mal à l’aise, une heure plus tard, juste avant que je ne parte, il me dit que je lui plaisais beaucoup.

 

Je ne m’y attendais pas, mais je décidai de ne pas répondre à son compliment et de garder ma réponse pour plus tard. Je savais bien qu’ils traînaient la plupart du temps accompagnés, et je ne me voyais pas devenir la bécasse supplémentaire de la bande. Je lus dans ses yeux une grande surprise face à ma réponse.

 

Durant la même semaine, nous nous sommes revus trois fois. A chaque fois un peu plus longtemps. Je sentais que je cédais peu à peu à ses charmes, aussi sûrement que je savais déjà que c’était une mauvaise idée. Le troisième soir, il m’a embrassé.

 

C’était mon premier baiser. De mon premier petit ami. J’étais encore novice, je ne connaissais rien de l’amour. J’ai été introduite auprès de ses amis, j’étais « sa copine ». J'aurais dû savoir qu'il ne fallait pas tomber amoureuse du mauvais garçon.

 

Tout se passait très bien, je négligeais un peu mes propres amis, ma famille. Et je m’abandonnais toujours un peu plus dans ses bras. Nous faisons l’amour toute la journée.

 

Notre record, c’était sept fois en un jour. Il m’apprenait son corps et mon corps en même temps. J’étais folle amoureuse, prête à renoncer à tout. Ses rêves étaient différents des miens, me montraient la vie sous un autre jour.

 

Il pensait commerce, avenir, projets, argent, copains, alcool. Ses parents voulaient qu’il devienne un grand homme. Un de ceux qui a du pouvoir. Naïvement, quand je m’inquiétais pour l’avenir de notre relation, il disait que je n’aurais cas le suivre, qu’il aurait assez d’argent pour deux.

 

Que je pourrais être son associée, sa secrétaire. Bon sang, rien de l’écrire, je sens l’entourloupe. J’aurais dû le voir venir, plus gros que trois maisons empilées les unes sur les autres. Il n’arrêtait pas de dire qu’il aimait mon innocence, que c’était ce que j’avais de plus beau.

 

Mes parents commençaient même à bien l’apprécier, ils envisageaient de le laisser dormir à la maison. J’étais ravie. Ça faisait cinq mois qu’on se fréquentait. On se voyait chaque jour.

 

Et un beau jour, au milieu de l’été, il m’a laissé tomber comme une vieille chaussette. Prévisible. Mon premier chagrin d’amour.

 

Sans un mot, juste un texto pour me dire « Je préfère qu’on ne se voit plus. » Envoyé pendant la nuit, quand je dormais, à trois heure du matin. Un deuxième, vingt minutes plus tard : « Désolé mais ne m’appelle pas, je ne répondrais plus.

 

Passe de bonnes vacances ». J’étais tellement cruche que j’ai même cru à une blague, à une erreur, à un de ces copains qui a emprunté son portable. J’ai essayé d’appeler. Messagerie sans fin. Non, il m’avait bel et bien quitté. Ma mère était ravie, elle se pavanait dans la maison à dire à tout le monde qu’elle m’avait prévenue.

 

Ce, pendant que je pleurais toutes les larmes de mon corps pendant tout le mois d’août sous la canicule. La fin des vacances a été fabuleuse pour toute ma famille. Lui, il n’avait pas disparu, il traînait toujours dehors avec la même bande d’abrutis en chemise.

 

Plus aucun d’entre eux ne m’adressais la parole, je me sentais bafouée, reniée. Je suis retournée vers mes anciens amis, la queue entre les jambes. Persuadée à tout jamais que je ne ferais plus jamais la même erreur. Plus jamais les garçons avant les amis. Plus jamais les garçons qui ont un air louche. Plus jamais avec quelqu’un avec qui j’ai de prime abord une mauvaise impression.

 

Toutes ces résolutions ont dictées mon quotidien. J’ai remis le nez dans mes études, je suis restée vivre chez mes parents jusqu’à mes dix-huit ans. J’ai étudié la littérature dans une ville à trois heures de chez moi, j’avais une petite chambre étudiante.

 

Une jolie vie bien rangée. J’étais brillante. La première année, je faisais la fête, je riais aux éclats, je découvrais et j’expérimentais les joies de l’alcool. Je ne sais pas pourquoi mais pendant cette période, il m’est arrivé régulièrement d’embrasser des femmes.

 

Des amies ou des inconnues. Mais cela n’allait jamais plus loin. Mes parents m’ayant donné une éducation super catholique, j’étais quand même un peu timide. Le brin de folie auquel m’avait fait goûter Franck me trottait toujours dans la tête.

 

J’ai obtenu mon permis de conduire avec facilité. J’ai rencontré un garçon, ennuyeux comme les pierres, qui s’appelait Roger durant ma deuxième année à l’université. Un grand roux aux yeux de biche effarouchée.

 

Lorsqu’il est venu me parler, il ne savait pas quoi faire de ses mains, il ne tenait pas en place, ça m’a touché. Au bout de quelques mois, voyant bien que notre relation était sérieuse, je l’ai présenté à mes parents qui eux, évidemment, l’ont trouvé formidable.

 

Nous sommes restés ensembles deux ans, dont la deuxième année en vivant ensemble dans un charmant petit appartement. Une de mes amies m’a dit un jour qu’il était beau comme un galet de la mer. Les cheveux lisses et soyeux, bien rangés derrière les oreilles, tout contrôlé.

 

Nous n’avions pas de problème, il aimait faire l’amour autant que moi, était plein de petites attentions pour moi.

 

Avait de grands projets d’avenir pour nous. J’avais peur qu’il me demande en mariage ou qu’il s’emballe un peu trop vite. Mais il était gentil, sincèrement, profondément. Je l’aimais, vraiment. Il m’apportait beaucoup de calme. Il étudiait la science.

 

Dès le départ, je savais que j’allais m’ennuyer. J’en avais le pressentiment. Ma mère me disait qu’il était parfait, si incroyable, si fait pour moi.

 

C’était mal me connaître. Dans notre couple, je savais aussi que j’aurais le contrôle, la sûreté, la stabilité, l’appui. Je m’étais donc engagée dans cette relation sans ou avec top d’avenir, les yeux fermés.

 

De toute manière, c’était simple, il était à ma merci, flexible à l’infini, je pouvais faire tout ce que je voulais, il était toujours d’accord. Vraiment, c’était une chouette personne. J’étais sûre qu’il ne me ferait pas de mal.

 

Malheureusement, tout le monde sait que ça ne suffit pas et que tout le monde déteste s’ennuyer. J’étais pourtant bien résolue à ne plus souffrir. Du coup, j’ai fait souffrir autrui et j’ai quitté Roger.

 

Du jour au lendemain, quelques temps après qu’il m’ait proposé de partir en vacances avec ses parents dans sa maison de famille. Je lui avais alors suggéré de faire quelque chose de plus fou, de louer une moto et d’aller faire du camping.

 

Comme si j’étais complètement folle, il m’avait ri au nez. J’ai alors compris qu’il me fallait plus d’aventure, plus d’adrénaline. Quitte à être seule. Il a pleuré toutes les larmes de son corps, m’a supplié comme un enfant. Rien à faire, je n’en voulais plus.

 

Du balai. J’ai eu du mal, quand même, j’ai craqué deux ou trois fois. Juste pour le sexe, comme souvent. Même si je savais que ce n’était pas très sympa. Avant de fréquenter quelqu’un d’autre, cela m’a pris un an. Je sentais que j’avais encore Franck dans le corps alors que ça faisait quatre ans qu’il était sorti de ma vie comme un lâche.

 

Entre la douleur et la colère, mon cœur hésitait toujours. Aucune nouvelle de lui, à part quelques copines qui me racontaient qu’il fréquentait telle ou telle idiote. J’avais encore trop mal au cœur pour faire comme si cela m’était égal, tout le monde le savait.

 

Mes parents étaient très mécontents et ne comprenaient pas pourquoi j’avais éconduis Roger, cet homme si charmant et drôle. Autant dire que je n’ai jamais eu le même sens de l’humour que mes parents.

 

Mes études terminées avec joie, deux années plus tard, j’entrepris de chercher du travail. Ma vie sentimentale était toujours assez vide, mais cela me convenait plutôt bien.

 

J’étais très heureuse toute seule, et je m’étais découverte une passion pour les voyages en solitaire, en sac à dos. Ma mère était tombée malade entre temps. Elle perdait la mémoire petit à petit.

 

Ce fût soudain et très dur à vivre au quotidien. Mes parents durent prendre une infirmière à temps partiel pour veiller sur ma maman.

 

Je n’arrivais pas à trouver de travail dans mon domaine. En même temps, qui s’intéresse au grec ancien ? J’ai été obligée de me satisfaire d’un poste de bibliothécaire dans un petit village de campagne. A mi-temps et avec mon loyer à payer, autant dire que c’était un peu compliqué. Je refusais néanmoins de revenir habiter chez mes parents. Aujourd’hui, j’ai toujours le même emploi, ma mère est toujours malade, et chacune de mes économies passe pour lui faciliter la vie, à elle et à mon père.

 

Les choses n’ont pas beaucoup changé depuis un an et demi. Je ne me plains pas, je me plais dans cette vie un peu précaire.

 

J’aimerais seulement pouvoir faire plus pour aider mes parents. Trouver un emploi qui me satisfait pleinement pour me payer de quoi commencer une thèse. C’est mon rêve, faire de la recherche. J’aimerais me lancer, écrire des articles, peut-être même créer un magazine.

 

Aujourd'hui, neuf ans après ma rupture avec cet imbécile de Franck, je jette un œil dans ma boîte mail, comme tous les matins, mon café à la main, espérant une bonne nouvelle, par exemple un article pour un journal à écrire. Je suis à la bibliothèque, et la surprise est totale lorsque je me rends compte que dans ma liste de courrier reçus figure un mail avec pour destinataire quelqu’un du nom de « Franck McKay ».

 

 Ce n’est pas possible. J’ai l’impression d’avoir avalé ma tartine de travers. Je regarde deux fois de suite, pour être sûre mais il ne semble pas y avoir d’erreur. Que peut bien me vouloir ce type ? Et comment a-t-il eu mon adresse mail privée ? Seule dans la bibliothèque, je n’ai pas le choix, j’ouvre le mail.

 

« Chère Zoé.

 

Je ne sais pas si tu te souviens de moi. C’est Franck. Celui que tes parents détestaient et qui adore toujours la glace à la vanille. Je t’écris parce que j’ai besoin de toi.

 

Je suis certain que tu trouves déjà ce mail absurde. Mais je t’en prie, lis-le au moins jusqu’au bout. Je préférerais t’expliquer cela de vive voix, mais j’avais peur que tu ne raccroche en entendant ma voix au téléphone. Comme tu le sais, j’ai mauvaise réputation. C’est toujours le cas.

 

Pour faire très simple. J’ai besoin d’une couverture. J’ai besoin de devenir un homme marié. Je voudrais que tu m’épouses. Je suis très sérieux, mais surtout, je suis riche. Très riche. Si tu ne me crois pas, je t’invite à taper mon nom dans la barre de recherche de Google. Tu verras par toi-même. Personne ne peut mentir à Google.

 

Malgré ma richesse, je ne suis pas bête, je me doute que je ne peux pas tout obtenir en claquant des doigts. Tu dois avoir ta vie, tes priorités. Je ne sais même pas exactement où tu es. Peu importe. Aussi, je te propose un million de dollars si tu acceptes.

Réfléchis-y. Tu trouveras mon numéro de téléphone ci-joint.

 

Laisse-moi te convaincre.

Viens à New-York. Laisse-moi t’inviter à dîner.

En souvenir du bon vieux temps. Je n’ai rien oublié.

 

Tendrement,

Franck »

 

Ce mauvais garçon a besoin d'une bonne épouse pour conclure une affaire. Il me connait bien, je doute de ses propos et m’empresse de taper son nom sur internet. Il est à la tête de l’un des plus gros empires pétrolier des Etats-Unis.

 

On le dit multi milliardaire. Je trouve même des articles de revues féminines qui disent que c’est l’homme à marier à tout prix, un célibataire très en vue dans la capitale. Sur la photo, c’est toujours le même homme.

 

Des petites rides au coin de son sourire, des cheveux bruns mi longs et en bataille. Un regard enjôleur, des joues pleines et la mâchoire carrée. Je ne comprends pas tout de son affaire, ma curiosité est piquée à vif. J’attends le soir, pour avoir les idées plus claires.

 

La journée me paraît plus longue que d’habitude. Je lui envoie un message, j’accepte sa proposition de se rencontrer tout en précisant que je ne promets rien du tout. C’était une évidence, je cédais déjà. Mes rêves cette nuit-là, furent des plus torrides. A la hauteur de mes souvenirs….

 

A partir de là, les choses sont allées très vite. Il me donne rendez-vous deux jours plus tard, dans un restaurant gastronomique. Lorsque je lui dis que j’ai pris mon billet de train, il m’envoie par mail la réservation qu’il a faite à mon nom pour un hôtel en plein centre-ville. Réservation faite pour deux nuits, « juste au cas où » m’a-t-il dit au téléphone.

 

Je ne sais pas ce que je dois faire. Cet argent, je ne peux pas nier en avoir fondamentalement besoin. Mais qu’est-ce que c’est que ce plan ? C’est de la pure folie.

 

Mon excitation est totale lorsque je prépare mon sac. Pour notre rencontre, je porte une robe rouge, très courte. Dans le dos, le décolleté est très profond et descend jusqu’au bas de mon dos.

 

C’est ma robe préférée, je sais l’effet qu’elle a sur les hommes. Je me suis maquillée légèrement, un peu de noir sur les yeux, les cheveux relevés pour dénuder mon dos et la courbure de mes hanches. Des petites bottines à talons noires qui affinent et allongent mes jambes nues à l’infini. Je souris à mon reflet dans le miroir de la salle de bain. La chambre qu’il a réservée pour moi est spectaculaire.

 

Les tissus d’ameublement sont raffinés et élégants. Les personnes qui m’ont accueilli à la réception m’ont même expliqué que pouvais me rendre au hammam de l’hôtel quand je le voulais. Le lit est immense.

 

On y tiendrait à quatre dedans. C’est un appel au sexe. J’ai très envie de faire l’amour ce soir, je dois le reconnaître. En enfilant mes sous-vêtements en sortant de la douche, je sens ma vulve légèrement humide sous mes doigts. Je me retiens de me masturber, j’aime attendre que l’attente ne soit plus supportable.

 

J’enfile un string noir en dentelle, on ne peut plus léger, et un soutien-gorge sans bretelles de couleur gris anthracite. Je sors des boucles d’oreilles fines de mon sac à main. J’ai envie de jouer le jeu de la séduction. Quitte à m’en brûler les ailes. Je tremble un peu en montant dans le taxi. Taxi que bien entendu, il m’a envoyé pour me chercher. L’adrénaline. Comme au premier jour.

 

J’essaie de me convaincre que ce n’est qu’un rendez-vous anodin mais je sais bien que ce n’est pas le cas. C’est une évidence. Il m’attend déjà au restaurant, il n’y a que trois tables. Les baies vitrées donnent vue sur la ville entière. Le plafond est éclairé de minuscules lumières qui font comme une grande voix lactée.

 

Cet éclairage aurait pu être d’un mauvais goût prononcé mais ce n’est pas le coin, c’est très fin, très doux. Les mauvais garçons, j’ai arrêté totalement depuis notre histoire étant jeune, il suffit d’un regard sur lui pour me rendre compte que j’ai toujours envie d’aller plus loin. Surtout avec lui. Il porte un polo bleu clair, il a plus de barbe qu’à l’époque. Sur la table, près de lui, une boîte de cigare. Un serveur m’accompagne jusqu’à la table. Il se lève, me tient la chaise, me sert du vin, comme si c’était chez lui qu’on dînait.

 

Je suis ravi de te voir Zoé.

Je ne suis pas sûre de pouvoir en dire autant, lui réponds-je, mais je souraiis déjà trop.

Allons, voyons. Est-ce que c’est le moment où je dois te présenter des excuses ?

Tu n’en penses pas un mot, ce n’est donc pas la peine. Je déteste les mensonges.

Trinquons.

A quoi ?

A nos retrouvailles. Tu verras.

 

Il engage la conversation comme si de rien n’était. Je me laisse porter, comme si c’était normal. Je ne remarque pas le temps qui passe.

 

Il me parle de ce qu’il a fait après son école de commerce. Il est allé au Japon, quelques années. Nous sirotons deux bouteilles d’un vin rouge français délicieux pendant le repas.

 

Il pose sa main sur la mienne et les battements de mon cœur s’accélèrent. Je me demande s’il se rend compte du pouvoir qu’il a sur moi. Je le trouve tellement impressionnant. Ç’en est ridicule.

 

On est censés juste faire semblant, alors pourquoi, avant même d’avoir accepté, je sais que je veux qu'on aille jusqu'au bout ? Petit à petit, on vient à parler de son offre. Il m’explique qu’il a besoin de conclure une affaire avec un homme, marié. Cet homme s’appelle Mehmet et vit en Arabie Saoudite.

 

Mais que ce dernier ne lui fait pas confiance car il a des doutes concernant les liens entre Franck et sa femme.

 

Il trouve que Franck est un bon ami, un rien trop charmeur. En riant, Franck atteste qu’il connaît très bien et sous toutes les coutures Sara, la femme de cet ami. Il pensait utiliser ses charmes pour mettre toutes les cartes dans sa poche.

 

Ça a été sa première tentative d’approche. L’affaire se compte à plusieurs dizaines de millions de dollars. Alors à présent, pour finir de lui prouver à quel point il est fiable, il a besoin de se marier, de se montrer publiquement avec une femme, de l’épouser.

 

De participer à des dîners d’affaires avec cet homme et son épouse. Pour ce faire, il a besoin d’une femme complice, mais pas n’importe laquelle, en qui lui-même peut croire.

 

Une qui n’essaiera pas de le dépouiller à la moindre occasion. Pas une imbécile qui aurait des goûts de luxe, comme celles qu’il peut côtoyer dans son milieu actuel. C’est pourquoi il a pensé à moi. Je ne suis pas sûre de me sentir flattée.

 

Il veut me donner un million de dollars pour qu’on se marie, c’est de la folie ! Puis, pour couronner le tout, il ajoute qu’il pourrait même ajouter d’autres missions à cette première, si j’ai besoin d’argent supplémentaire. Je ne suis pas sûre qu’il soit très sérieux pour cette partie-là, car nous sommes déjà très ivres, et nous rions à gorge déployée devant l’absurdité de la situation. Je suis abasourdie, mais surtout alcoolisée.

 

Je sais bien que je t’ai fait du mal Zoé. Ce n’est plus la question, je t’assure. Je te présente mes excuses les plus sincères mais je sais aussi qu’elles ne valent rien aujourd’hui. Si je peux rattraper par l’argent le mal que je t’ai fait, j’en serais très heureux. Je t’en conjure, laisse-moi t’offrir ceci. De ce mariage, je ne t’en demande rien. Seulement du paraitre. Ce n’est ni ta fidélité ni ton cœur que je viens te demander. Simplement ta main.

 

C’est une évidence, je ne sais pas quoi répondre, j’hésite complètement. Il a toujours eu les bons mots pour me faire flancher, et encore, il recommence. Je ne sais plus quoi dire. Comme d’habitude, quand je m’interroge et que j’hésite, je me mordille la lèvre inférieure.

 

Que dois-je faire ? J’ai vraiment besoin de son argent en plus… Et si les sentiments revenaient ? J’ai peur de trop me prêter au jeu. Et puis, si je me marie, il faudrait bien que j’en informe mes parents. Que pourrais-je leur dire alors ? Ma mère serait folle de rage. Comment pourrais-je expliquer son retour dans ma vie ?