Mérovingiens - Encyclopaedia Universalis - E-Book

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Placée entre deux événements parfaitement datés – l'avènement de Clovis en 481 et celui de Pépin le Bref en 751 –, l'époque mérovingienne apparaît avant tout comme une période de transition qui devait préparer le Moyen Âge. En effet, l'invasion barbare a été le fait initial de ce Moyen Âge et ...

Un ouvrage spécialement conçu pour le numérique afin d’en savoir plus sur les Mérovingiens

À PROPOS DES GRANDS ARTICLES D’UNIVERSALIS

La collection des Grands Articles d’Universalis rassemble, dans tous les domaines du savoir, des articles écrits par des spécialistes reconnus mondialement et édités selon les critères professionnels les plus exigeants.
Une sélection thématique, effectuée parmi les nombreux articles qui composent l’Encyclopaedia Universalis, permet au lecteur curieux d'en savoir plus sur un sujet précis et d’en faire le tour grâce à des ouvrages conçus pour une lecture en numérique.

À PROPOS DE L’ENCYCLOPAEDIA UNIVERSALIS

Écrite par plus de 7 400 auteurs spécialistes de renommée internationale et riche de près de 30 000 médias (vidéos, photos, cartes, dessins…), Encyclopaedia Universalis offre des réponses d’une grande qualité dans toutes les disciplines et sur tous les grands domaines de la connaissance. Elle est la référence encyclopédique du monde francophone.

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Seitenzahl: 70

Veröffentlichungsjahr: 2017

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Universalis, une gamme complète de resssources numériques pour la recherche documentaire et l’enseignement.

ISBN : 9782341001229

© Encyclopædia Universalis France, 2017. Tous droits réservés.

Photo de couverture : © Manczurov/Shutterstock

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La collection des Grands Articles rassemble, dans tous les domaines du savoir, des articles :   ·  écrits par des spécialistes reconnus ;   ·  édités selon les critères professionnels les plus exigeants.

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Mérovingiens (Les Grands Articles d’Universalis)

Introduction

Placée entre deux événements parfaitement datés – l’avènement de Clovis en 481 et celui de Pépin le Bref en 751 –, l’époque mérovingienne apparaît avant tout comme une période de transition qui devait préparer le Moyen Âge. En effet, l’invasion barbare a été le fait initial de ce Moyen Âge et jamais depuis aucun fait de cette importance n’a eu lieu. La conséquence en a été la fusion de deux éléments séparés et même antagonistes : le civilisé et le barbare. Encore qu’il ne faille pas exagérer leur antinomie. Les historiens se sont trop souvent opposés sur ce point ; les uns – les romanistes – assurant la permanence de certains éléments de la civilisation romaine, d’autres y voyant un triomphe du monde barbare. Cette fusion a produit une civilisation profondément originale où il est vain de vouloir séparer chacun des éléments pour pouvoir les rattacher au monde barbare ou au monde romain. Cependant, on doit bien reconnaître que les « invasions » n’ont pas bouleversé la Gaule romaine au point d’en faire disparaître toute trace. Les Germains se sont insérés dans les cadres existants qui n’étaient déjà plus ceux du Haut-Empire. D’ailleurs à cette époque, barbares et civilisés n’étaient plus aussi étrangers l’un à l’autre : la décadence de l’Empire avait rapproché singulièrement les Gallo-Romains des Barbares, ce qui permet de rendre compte de la facilité avec laquelle s’est opérée la fusion ethnique. Cette décadence, qui touche tous les domaines, se prolongea sous les Mérovingiens et par un phénomène historique constant s’accéléra si bien qu’au milieu du VIIIe siècle le Regnum Francorum offre une image bien différente de celle qu’avait voulu en donner son fondateur. À cette époque, tant dans le domaine économique qu’intellectuel, le centre de gravité de la Gaule s’est déplacé vers le nord. Peut-être ce déplacement est-il le fait le plus important, car il explique l’Empire carolingien et tout le Moyen Âge occidental.

Alain ERLANDE-BRANDENBURG

On a longtemps admis comme une évidence qu’à chacun des peuples « barbares » qui se partagèrent l’Empire romain d’Occident, au lendemain des « Grandes Invasions » du Ve siècle, correspondait un art spécifique et en quelque sorte « national », au sens ethnique du terme. Les progrès décisifs des connaissances archéologiques, de même qu’une meilleure exploitation des sources écrites, ont permis de nuancer cette théorie et de parvenir à une vision moins simpliste de ce que furent des arts dits « barbares » au début du haut Moyen Âge (Ve-VIIIe s.).

On a ainsi rappelé, notamment en France et en Grande-Bretagne, que les conséquences des Grandes Invasions avaient été politiques, économiques et sociales plus qu’ethniques, les nouveaux venus germaniques, tout en disposant du pouvoir, étant demeurés des minorités. Celles-ci, d’abord juxtaposées au peuplement indigène majoritaire, s’y amalgamèrent peu à peu quand leur implantation fut durable. Les peuples barbares considérés possédaient-ils un art propre avant de se fixer dans l’Empire ? Dans l’affirmative, comment s’est-il acclimaté dans le pays d’accueil ? Dans la négative, quel a pu être le poids, dans le domaine des arts, de ces minorités politiquement dominantes ? La rencontre de courants artistiques indigènes et étrangers, si elle a eu lieu, s’est-elle traduite par l’éclosion d’un art nouveau ou a-t-elle au contraire renforcé les particularismes ?

Le fait même de poser ces questions fondamentales apparaît déjà comme une étape importante de la recherche, car il conduit à ce constat que les qualificatifs ethniques traditionnellement utilisés pour définir les divers arts barbares dissimulent des réalités bien plus complexes. Leur usage, s’il est maintenu par commodité, doit donc être envisagé dans un sens géopolitique et non ethnique : traiter de l’art « burgonde », « lombard » ou « wisigothique » revient ainsi à étudier les formes d’art des royaumes fondés par ces « nations barbares ». La chose n’est cependant pas toujours aussi simple qu’il pourrait paraître, dans la mesure où ces États barbares ont connu des destinées variées dont il importera d’apprécier les répercussions possibles dans le domaine de l’art : certains d’entre eux furent fugitifs (Burgondes, Ostrogoths), d’autres connurent des transferts géographiques (Lombards, Wisigoths), d’autres encore réalisèrent leur expansion au détriment de nations barbares voisines (Francs).

Patrick PÉRIN

1. Histoire

Le fait initial est le franchissement par les peuples barbares du limes et leur implantation d’une façon massive sur le sol de la Gaule. Poussés eux-mêmes vers l’ouest par d’autres peuples, les Barbares ont été attirés par une sorte d’appel d’air : la Gaule, très riche, pouvait nourrir une population supérieure à celle qui l’occupait alors. Néanmoins, le nombre des Barbares qui franchirent le limes au cours du Ve siècle n’est pas aussi grand qu’on l’a souvent cru, chacun de ces différents peuples ne représente que quelques milliers d’hommes. Il n’y a pas eu à proprement parler de bouleversement ethnique. À cela il faut ajouter qu’avant même cette invasion brutale il en avait existé une « légale » sous la forme de l’hospitalitas qui avait permis à de nombreux Germains de s’installer sur le territoire de la Gaule. Stilicon, obligé de dégarnir la frontière du Rhin au début du Ve siècle, en avait confié la défense aux Francs « ripuaires », ennemis de la veille devenus alliés au titre de fédérés.

À la suite de ces invasions, la Gaule va se trouver partagée entre quatre peuples germaniques. Les Wisigoths, installés depuis 416 en Aquitaine, étendent leur domination vers le nord jusqu’à la Loire et vers l’est jusqu’à la Provence incluse. Les Burgondes, installés en 443 entre Alpes et Jura, avaient ensuite pris peu à peu possession des vallées de la Saône et du Rhône jusqu’à la Durance, sans aller au-delà de la Loire. Ces deux peuples, qui avaient su créer deux royaumes très puissants, s’étaient dilués dans des régions où le peuplement gallo-romain restait prédominant. La partie septentrionale de la Gaule était en revanche aux mains des Francs et des Alamans. Les Francs « saliens » occupaient un territoire exigu situé entre l’embouchure du Rhin et celle de la Somme : ils y formaient un groupe cohérent dans une région pratiquement dépeuplée. Les Francs ripuaires avaient réussi à occuper, en cette fin du Ve siècle, la rive gauche du Rhin, à l’est de la Meuse, et la vallée inférieure de la Moselle. Enfin, les Alamans avaient pu s’infiltrer entre les Francs ripuaires et les Burgondes. Au milieu de ces quatre peuples subsistait entre la Somme, la Meuse et la Loire un reliquat de la Gaule impériale, l’État de Syagrius. L’unification de ce conglomérat de peuples fut l’œuvre de Clovis (481-511) et de ses fils qui réussirent à imposer leur hégémonie. La victoire de Soissons en 486 livra le royaume de Syagrius, celle de 496 rejeta les Alamans au-delà du Rhin, celle de Vouillé apporta le royaume des Wisigoths. En revanche, la lutte contre les Burgondes fut plus ardue, et ce n’est qu’à partir de 534 qu’ils furent entièrement soumis aux Mérovingiens.

Mérovingiens, la Gaule à l'avènement de Clovis. La formation de la Gaule mérovingienne: la conquête des royaumes gallo-romain, des Wisigoths et des Burgondes par Clovis (481-511).

Cette conquête avait été facilitée par la conversion au catholicisme de Clovis. Cet acte accompli dans une optique politique lui attachait les Gallo-Romains redoutant l’hétérodoxie des Wisigoths et des Burgondes qui avaient adopté la théorie d’Arius, condamnée en 325 au Concile de Nicée. Les Francs passèrent pour des libérateurs aux yeux des Gallo-Romains qui étaient dans tout le sud de la Gaule en très nette majorité. L’importance accordée au problème religieux à cette époque était telle qu’elle faisait passer au second plan les conflits raciaux.

Au VIe siècle, les conquêtes franques firent du Regnum Francorum la principale puissance territoriale de l’Occident avec laquelle Byzance se devait de compter : il s’étendait alors pratiquement à l’ensemble de la Gaule et en dépassait même les limites avec son glacis germanique et les conquêtes provisoires en Italie du Nord.