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Edimbourg, Ecosse - 2017 3 ans après le drame qui les a touchés, la vie reprend son cours pour Aly, Dylan et les autres. Leurs destins, toujours étroitement liés, seront ponctués par des hauts et des bas, mais la vie pourrait bien leur réserver quelques belles surprises... Ainsi s'achève la saga N'oublie pas que tu m'aimes avec un dernier tome rempli d'amour, d'espoir et d'émotions fortes.
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Seitenzahl: 202
Veröffentlichungsjahr: 2024
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À ma famille de sang et ma famille de cœur. À ces personnes qui ont changé ma vie et m’ont inspirée.
PROLOGUE
Chapitre 1
Aly
Candice
Diego
Oliver
Chapitre 2
Dylan
Lily
Candice
Aly
Chapitre 3
Oliver
Dylan
Jasmin
Chapitre 4
Aly
Oliver
Candice
Lily
Chapitre 5
Dylan
Oliver
Aly
Jasmin
Aly
Chapitre 6
Oliver
Dylan
Candice
Aly
Lily
Chapitre 7
Aly
Oliver
Dylan
Chapitre 8
Oliver
Diego
Candice
Aly
Chapitre 9
Lily
Oliver
Dylan
Chapitre 10
Candice
Jasmin
Dylan
Aly
Candice
Chapitre 11
Diego & Jasmin
Lily & Nœmy
Candice & Jack
Aly & Dylan Oliver & Callum
Retrouvez Aly, Dylan et leurs ami(e)s dans la saga N’oublie pas que tu m’aimes
De la même auteure
Playlist offifficielle du tome 4
À propos de l’auteure…
Pour la suivre
On dit toujours que le temps arrange tout. Qu’il permet d’oublier les peines et de calmer le chagrin. La vie n’est pas toujours facile, elle est semée d’embûches et d’épreuves plus ou moins dures à franchir. La plus dure est celle de la perte d’un être cher, que l’on a aimé et que l’on aimera toute notre vie.
On n’arrive jamais à oublier que ce soit la douleur, les souvenirs, la présence de cette personne… C’est à la limite du surmontable, c’est indélébile. L’absence crée ce vide, cette solitude qui hante le quotidien à jamais.
Il n’y a rien de pire que de perdre sa mère. Celle qui nous a mis au monde, qui nous a élevés – dans la majorité des cas. Celle qui a été le pilier de notre enfance, de notre adolescence, de notre vie. Vivre sans mère, c’est être orphelin, abandonné, égaré…
Heureusement, la vie est faite de petits bonheurs, d’élans d’espoir, de rêves insoupçonnés, qu’il ne faut jamais perdre de vue. La vie continue, et vivre est la meilleure des façons de surmonter la mort et la peine.
« Pleure : les larmes sont les pétales du cœur. »Paul Eluard
3 ans plus tard
22 mai 2017, Sheffield.
Aly Redwood regardait fixement la pierre tombale où reposait depuis déjà 3 ans sa mère, Anne. Le temps passait trop vite, mais il lui restait toujours cette impression de l’avoir vécu la veille. Le manque était encore bien palpable, mais la peine avait toutefois laissé la place à la mélancolie.
Aly déposa le bouquet de roses blanches qu’elle avait apporté pour honorer sa mémoire. Elle sentit la main chaude et rassurante de Dylan posée sur sa hanche. Elle n’aurait jamais pu tenir sans lui dans cette épreuve du deuil, son soutien l’avait beaucoup aidé et l’aidait encore aujourd’hui à tout surmonter.
La petite larme qui perlait au coin de l’œil de la jeune femme disparut d’un revers de main. Maintenant âgée de 23 ans, Aly se posta fébrilement à côté de Dylan, qui la tenait toujours et qui lui serra fermement la main pour lui montrer sa présence. Il ne disait peut-être pas grand-chose, mais il était là et c’était tout ce qui comptait pour elle.
Le couple se recueillit quelques minutes encore devant la tombe d’Anne Redwood, puis quitta tranquillement et silencieusement le cimetière. Aly se blottit contre Dylan, qui lui chuchota de douces paroles pour la rasséréner :
— Je suis là, Aly… Tout ira bien.
La jeune femme plongea son regard bleu dans les yeux noisette de son amoureux et le remercia avec chaleur.
— Tu ne peux pas savoir à quel point je te suis reconnaissante de tout…
— C’est normal. C’est une épreuve qu’on ne peut pas surmonter seul.
— Je sais, mais… Je n’ai pas toujours été facile ces derniers temps. Tu as fait preuve d’une véritable patience avec moi et j’en suis… désolée.
Dylan s’arrêta et la prit dans ses bras, la voyant à deux doigts de craquer. Il posa ses lèvres sur son front et lui susurra :
— Tu n’as pas à être désolée, ma chérie.
Aly se laissa aller dans les bras de Dylan, lâchant toutes les larmes qu’elle tentait de contenir jusqu’à maintenant. Elle s’était promis de ne pas pleurer, mais elle avait besoin d’évacuer sa tristesse une nouvelle fois. Elle arriva toutefois à calmer ses sanglots.
— Tu es parfait, lui souffla-t-elle en reniflant.
— Je t’aime, mi amor.
Après une longue et rassurante étreinte, le couple reprit sa marche et arriva à la voiture. Dylan prit le volant et les conduisit jusqu’à la maison desRedwood, pour y retrouver Stephen, Oliver et Callum. Ces derniers avaient énormément épaulé Stephen depuis la perte de sa femme et Oliver avait lui-même trouvé en Callum une épaule sur laquelle compter. Les deux jeunes hommes étaient d’ailleurs plus amoureux que jamais et c’était grâce à cet amour qu’Oliver avait réussi à surmonter le décès prématuré de sa mère.
Quant à Stephen, il avait été plus que terrassé par la disparition d’Anne. Le cancer avait si vite emporté sa femme… Stephen ne s’était jamais imaginé la perdre aussi rapidement, c’est-à-dire 5 mois après l’annonce de sa maladie. Heureusement, il avait pu compter sur le soutien de Jonathan, son beau-frère, de Lexi, la compagne de celui-ci, ainsi que de ses beaux-parents, Linda et Terence Hardway. Le père de famille, malgré son cœur en miettes, avait fait preuve de beaucoup de courage et d’une grande force, surtout devant son fils à qui il voulait donner exemple. Malgré les difficultés de la vie, il voulait surtout ne pas perdre pied et tenter d’avancer, quoi qu’il arrive. Or, il avait commencé à réfugier sa peine dans l’alcool…
— Bonjour, mes grands, salua Stephen en accueillant Aly et Dylan. Comment allez-vous ? Oli et Callum sont dans le salon.
— Ça va, mon petit papa, répondit Aly en lui faisant un câlin.
Tous les trois rejoignirent les garçons, qui les attendaient patiemment dans l’autre pièce. Les retrouvailles furent sincères et émouvantes, Oliver n’ayant pas revu sa sœur depuis plusieurs mois. Aly venait de plus en plus rarement sur Sheffield, le décès de leur mère lui rappelait tellement de souvenirs lorsqu’elle retournait dans sa ville natale. Heureusement, son frère ne lui en avait jamais tenu rigueur, comprenant sa peine qui était la même pour lui.
— Grande sœur, tu m’as manqué, lui souffla-t-il en la serrant dans ses bras.
— Toi aussi tu m’as manqué, Oli…
Aly l’observa un instant : Oliver avait changé, grandi. Son regard paraissait plus assuré, de la maturité s’y lisait. De plus, sa coupe de cheveux était différente : sa frange adolescente avait été coupée et remplacée par des cheveux relevés, lui dégageant ainsi le visage et lui donnant un air plus adulte, plus viril.
À côté de lui se tenait Callum, au style beaucoup plus excentrique, avec son débardeur vert fluo associé à une veste en cuir. Le jeune homme accueillit Aly et Dylan avec beaucoup de tendresse.
— Salut, Aly. Salut Dylan.
— Bonjour, Callum, répondit-elle.
Dylan serra la main au couple, puis Stephen proposa aux nouveaux venus de s’asseoir, tout en leur servant un café. Il leur demanda :
— Quand rentrez-vous à Édimbourg ?
— Nous partons dans trois jours, répondit Dylan.
— OK.
La main de Stephen trembla lorsqu’il remplit la dernière tasse avec la cafetière. Aly calma son tremblement en lui saisissant doucement la main et posa elle-même le récipient sur la table basse. Sans vouloir le brusquer, elle lui dit toutefois avec inquiétude :
— Tu devrais voir quelqu’un, Papa. Pour t’aider.
— Ne t’en fais pas, ma chérie, commença-t-il fébrilement. Je fais attention, ce n’est qu’une passade.
— On est là, Papa. Tu le sais.
— Merci… mais tout va bien.
Le manque d’enthousiasme dans sa voix ne laissa place à aucun autre commentaire. Ils étaient tous là pour se retrouver en famille, et non pas pour entrer en conflit. Il fallait rester unis, quoi qu’il arrive.
Candice se réveilla paresseusement dans les bras de l’homme de son cœur. Depuis trois ans, elle vivait plus sereinement et ne regrettait en aucun cas son choix. Elle avait décidé en son âme et conscience, son cœur avait balancé un nombre infini de fois, mais elle avait choisi ce qui lui semblait être le meilleur pour elle. Candice avait aussi pris en compte sa petite fille, Ellen, aujourd’hui âgée de presque 3 ans, à qui elle vouait une bonne part de son temps et de son amour. La laisser vivre avec ses deux parents était la solution la plus logique à première vue.
Mais elle avait choisi Jack.
Alors qu’elle se blottissait contre son torse nu, Jack finit par se réveiller et enlaça Candice avec tendresse et passion. Tous les matins, il se réveillait collé à elle, après une nuit d’étreintes et de câlins qui était devenue leur quotidien. Que de bonheur pour lui, comme pour elle. Jack avait attendu ces moments intimes depuis longtemps, et maintenant il savourait chacun d’entre eux.
Il lui déposa un baiser sur le front et lui susurra :
— Bonjour, mon bébé.
— Mon amour…
S’en suivit un long baiser, qui les rapprocha encore plus l’un de l’autre.
— Quelle heure est-il ? demanda Jack, qui devait aller au travail en fin de matinée.
— Neuf heures dix, répondit Candice en jetant un œil à son téléphone.
— Il faut que je me lève bientôt, soupira-t-il en fourrant son visage au creux de son épaule.
Candice l’étreignit encore plus contre elle, le bécotant avec sensualité.
— Reste encore un peu…
Puis elle lui murmura :
— Fais-moi l’amour…
Jack ne répondit pas, mais se laissa aller sous la vague de baisers que lui déposait Candice sur tout le corps. La chaleur les envahit si fort, s’unissant alors à nouveau.
Quand chose fut faite, Jack ne tarda pas à se lever et à s’enfermer dans la salle de bain pour prendre une douche revigorante. Candice, quant à elle, en profita pour paresser un peu au lit. Elle finit même par se rendormir, à tel point qu’elle n’entendit pas Jack s’en aller.
Ce fut le vibreur de son téléphone qui la sortit de sa torpeur.
Un SMS de Vladimir. Candice lâcha un soupir d’agacement.
— Qu’est-ce que ça va être, cette fois ? maugréa-telle.
Depuis leur séparation, l’entente entre Candice et Vladimir n’était pas au beau fixe. Elle trouvait ce dernier beaucoup trop exigent et plus critique qu’auparavant. Elle avait la désagréable impression de tout faire de travers en ce qui concernait Ellen, et même lui le lui faisait remarquer. Si bien que la jeune femme en avait ras le bol qu’il lui fasse constamment la morale et qu’il lui fasse payer leur séparation.
Elle lut le message malgré tout :
« Je te ramène Ellen demain vers 15 h 30. Je ne peux pas avant, désolé. »
Candice soupira derechef, mais cette fois de soulagement en ne lisant pas de mots de reproches venant de sa part.
« Ok », répondit-elle simplement.
Candice se redressa sur le lit, reprenant ses esprits après cette nuit entrecoupée, puis se leva.
Son soulagement fut de courte durée.
« Cache ta joie. On ne dirait pas que ta fille te manque », venait de lui écrire Vladimir.
La jeune femme lâcha un juron. Trop, c’était trop.
— Il cherche la merde, ou bien ? Se dit-elle en regardant son téléphone, agacée. Le jour où il va s’en manger une, il ne comprendra pas qui c’est qui a éteint la lumière…
Elle en avait littéralement marre de Vladimir, comme s’il le faisait exprès. Comme s’il lui faisait regretter amèrement de l’avoir quitté pour Jack et d’avoir brisé leur famille. Ce n’était plus possible, il fallait qu’elle mette les pieds dans le plat avec lui un de ces quatre. Elle ne supportait plus qu’il la fasse culpabiliser de cette manière.
Après une longue journée en formation pour son nouveau travail, Diego rentra chez lui pour s’accorder un peu de répit. Rien de tel que de passer un peu de temps sur le canapé de leur petit salon tout en jouant à une partie du jeu vidéo Overwatch1 qu’il avait commencé depuis peu. Il avait trouvé un emploi plutôt rapidement après de courtes études en sciences, puis une spécialisation qui l’avait mené au métier d’électricien. Il s’y plaisait et c’était le principal.
Diego était ravi de se retrouver dans sa petite maison. Enfin il se sentait vraiment chez lui. Et c’était peu de le dire : cela faisait exactement sept mois qu’il avait emménagé avec Jasmin, sa petiteamie de longue date maintenant, bien que leur couple ait connu des hauts et des bas. Malgré la crise qu’ils avaient connue et qui les avait séparés pendant un temps, leur amour était bien plus fort et ce fut à ce moment-là qu’ils avaient décidé de sauter le pas. Tous deux avaient investi dans une tiny house, une toute petite maison en bois qu’il est possible de déplacer et qui ne contient que le strict nécessaire, tout en étant écologique. Leur habitation, installée sur le terrain à côté de chez le père de Jasmin, leur correspondait en tous points, surtout pour elle qui était très minimaliste et proche de la nature et de l’écologie.
D’ailleurs, la jeune femme, qui était rentrée avant Diego de son travail dans un institut de beauté au nord du quartier de Broomhall, à Sheffield, s’affairait tranquillement en cuisine, préparant de délicieux pancakes végans.
— Bonjour quand même ! s’exclama-t-elle en le voyant se vautrer dans le canapé.
— Ah oui ! Salut, ma chérie !
Diego se releva aussitôt pour embrasser sa chère et tendre, puis jeta un œil avide à ce qu’elle préparait.
— Hummmm ! J’en ai l’eau à la bouche !
— Oui. Et bien, éloigne-toi un peu avant que ta bave finisse dans mes pancakes, lui dit-elle d’un air taquin.
— J’ai le droit de regarder ce que tes doigts de fée vont me cuisiner, tout de même ! se défendit-il en retournant dans le salon.
— Évidemment… tu les aimes bien mes doigts de fée, hein ? rétorqua Jasmin, amusée.
Diego gloussa et démarra son jeu vidéo. Comme il s’agissait d’un jeu en ligne, il réussit même à faire une partie avec son ami d’enfance Dylan.
« dieghost : yo ! une partie ? »
« dyylan-andrws : yep, je suis partant. »
« dieghost : c’est parti ! »
« dyylan-andrws : bonne chance, bro2. »
Leur partie commença. Diego était tellement concentré sur son jeu qu’il parlait et poussait des jurons sans même s’en rendre compte. Au point que Jasmin lui rappela sa présence :
— Eh, oh ! Calme-toi un peu !
— Pardon, ma chérie ! s’excusa-t-il.
— Tu ne joues pas ta vie, hein…
— Heu, attends, laisse-moi réfléchir, s’amusa-t-il. Jasmin le menaça gentiment :
— Fais gaffe à ce que tu dis, sinon tu n’auras pas de pancakes.
Diego se défendit d’une voix innocente :
— Promis, j’arrête !
L’odeur des pancakes embaumait la tiny house, comme les narines du jeune homme.
Il termina vite sa partie, qu’il gagna haut la main avec Dylan, et eut enfin droit à déguster les pancakes de Jasmin, avec une bonne cuillère de pâte à tartiner maison et de beurre de cacahuète sur chacun d’entre eux. En plus de nourrir son amoureux, Jasmin en profita pour remplir la gamelle de Peanut, leur petit lapin bélier qu’ils avaient adopté depuis l’an dernier. Elle lui donna une carotte en guise de dîner – quoi de plus original comme repas pour un lapin – et rajouta de l’eau dans son réservoir à eau.
— T’es vraiment trop mignon, dit-elle au lapin, qui grignotait son légume.
— En civet, c’est bon aussi, se moqua Diego, bon carnivore qu’il était au grand dam de Jasmin.
Celle-ci le fusilla du regard et se précipita sur lui en le frappant avec un coussin. Diego riait aux éclats, adorant la taquiner sur son végétarisme.
— T’es méchant !
— Bah, quoi ? C’est vrai ! se défendit-il, amusé.
— Tu as de la chance que je sois ta copine et que je ne le prenne pas mal.
— Depuis le temps, tu devrais avoir l’habitude, ma chérie.
Il lui lança un grand sourire et lui déposa un bisou sur la joue. Jasmin s’assit sur ses genoux, secouant la tête, puis lui rendit son baiser mais sur les lèvres.
Leur relation était à la fois fusionnelle et enfantine, innocente. Ils se considéraient comme meilleurs amis, mais aussi et surtout comme des âmes sœurs. Malgré leur désaccord passé, ils avaient réussi à se créer un équilibre pour faire en sorte que leur couple fonctionne. Et pour le moment, c’était bien parti pour durer.
Oliver passa la journée dans la salle où Callum s’entraînait pour son prochain spectacle de danse celtique. Entre les compétitions, plus ou moins concluantes, et la préparation du spectacle, Callum n’avait pas de quoi s’ennuyer. Surtout que, depuis plusieurs mois, le jeune homme avait du mal à concilier vie professionnelle, sportive et privée. Il enchaînait les petits boulots, entre deux séances de danse, mais n’en délaissait pas moins l’amour de sa vie, avec qui il était plus qu’épanoui à tous les niveaux. Jamais il n’avait connu de relations sérieuses et aussi longues avec quelqu’un. Ses premières aventures amoureuses avec les filles avaient été un échec, puis sa rencontre avec Oliver avait tout changé. Il ne s’était pas rendu compte au départ de ses sentiments, mais à force de le côtoyer, jusqu’au fameux soir où les deux garçons s’étaient « accidentellement » unis, Callum s’était découvert sous un autre angle. Et ce n’était pas seulement les hommes qu’il aimait, c’était Oliver.
Ce dernier se sentait lui-même depuis qu’il était en couple avec Callum. Il aurait adoré que sa mère soit là pour le voir aussi épanoui et heureux. Il n’y avait pas d’autres mots : heureux. Évidemment, comme dans tous les couples, il pouvait y avoir des disputes, mais Callum était la personne qui lui correspondait et c’était tout ce qui comptait. Peu importait que ce soit un homme ou non.
Oliver était chanceux d’avoir le soutien de sa famille et de ses amis. Même si, à présent, son meilleur ami Alex habitait à Nottingham, les deux garçons ne s’oubliaient pas, bien que les nouvelles se faisaient rares…
Alors que Callum enchaînait les claquettes sans difficulté, Oliver ne pouvait s’empêcher de le filmer. Pour immortaliser ces moments. De la musique celtique irlandaise emplissait toute la pièce, donnant une ambiance très chaleureuse et conviviale. Oliver avait presque envie de se joindre à eux pour danser en leur compagnie – alors qu’il ne connaissait aucun pas de cette danse si particulière et très rapide. Callum lui lançait quelques fois des sourires satisfaits et enjôleurs, sans pour autant se déconcentrer de son entraînement.
À la fin de la séance, le couple se retrouva et tous deux se rendirent dans un restaurant du centre-ville, situé pas très loin de l’appartement du jeune Irlandais. Un petit moment romantique en tête à tête soulagea celui-ci, fatigué par sa séance intensive.
— Enfin un peu de répit ! soupira-t-il en s’asseyant en face de son amoureux, à qui il prit la main. Tu m’as manqué aujourd’hui, mon cœur.
Oliver rougit et sourit en resserrant son étreinte.
— Toi aussi. En tout cas, je vous ai tous trouvé super ! J’ai hâte de voir votre spectacle !
— Et moi donc.
— Dommage que je sois un piètre danseur, car j’aurais presque été vous rejoindre, s’amusa Oliver en regardant à présent le menu.
Callum avait pourtant essayé de lui apprendre quelques pas, il y avait de ça quelques temps, mais l’exercice avait été un échec total. Tous les deux s’en souvenaient très bien et en rirent presque rien qu’en s’en souvenant.
Après que le serveur les eut servis, Callum se racla la gorge et prit la parole d’un ton assez solennel :
— Au fait, Oli… Je voudrais te demander quelque chose.
Oliver, interpelé, lui répondit d’un air intrigué :
— Je t’écoute ?
— Est-ce que… tu voudrais emménager avec moi ?
Oliver esquissa un large sourire, à la fois de satisfaction et de surprise. Il ne s’attendait pas du tout à cette demande, malgré qu’ils soient en couple depuis trois ans et qu’il souhaitait fortement s’installer avec lui à l’avenir. Callum le regardait avec des yeux pleins d’espoir.
— Tu veux dire… prendre un appartement tous les deux ?
— Bien sûr ! Je sais qu’il est difficile pour toi de laisser ton père en ce moment, après ce qui est arrivé à ta mère… mais comme nous arrivons à nos 3 ans de vie de couple, qu’il serait temps qu’on franchisse le pas. Tu ne crois pas ?
Oliver acquiesça, ayant presque oublié ce détail. Son paternel n’allait pas fort depuis le décès d’Anne, il avait commencé à toucher à l’alcool et ce n’était pas drôle tous les jours. Et pourtant, Oliver se sentait prêt à prendre son envol et son indépendance.
— Tu as raison, Callum. Il va être temps pour moi que je tourne une page pour en écrire une nouvelle. Mon père ne m’en voudra pas, même si le deuil de ma mère est toujours là et qu’il ne va pas fort de temps en temps… Lui comme moi aimerait que je sois heureux. Et je veux l’être. Pour ma maman. Pour mon père. Pour nous deux.
Callum saisit de nouveau la main de son compagnon, ravi de sa décision.
— Il faudra en parler à Stephen, dit-il.
— Je lui annonce dès ce soir. Mais il faudra y aller en douceur.
— Évidemment.
— Je ne veux pas qu’il se sente abandonné…, s’inquiéta Oliver, pensif.
— Mais tu ne l’abandonnes pas, lui assura Callum. Il comprendra, j’en suis sûr.
Le couple se sourit.
Ce n’était pas une décision facile pour Oliver, mais c’était le meilleur choix pour lui pour avancer et vivre sa vie comme il l’entendait. Peut-être que cela lui permettrait de réussir à faire le deuil de sa mère… Elle lui manquait terriblement.
1 Jeu vidéo en ligne qui mélange coordination et stratégie.
2 Bro : Diminutif de « brother » en anglais, se traduit par « frère » en français.
« La plus belle courbe d’une femme, c’est son sourire. »Bob Marley
De retour à Édimbourg, Aly et Dylan avaient retrouvé peu à peu leur quotidien. Ils avaient toujours leur sympathique appartement dans le Gracemount, toujours avec Dan King comme voisin… mais que ! Il ne vivait plus seul désormais : en effet, il était en couple avec Morag MacBean, la collègue de travail d’Aly. Celle-ci avait laissé son minuscule logement pour emménager avec lui, et ce depuis dix mois maintenant, alors qu’ils se fréquentaient depuis un an et demi avant son installation chez lui. Dan et Morag avaient mis pas mal de temps avant de conclure et de se dévoiler leurs sentiments, tous les deux ayant un caractère indépendant et plein de fierté – mais aussi parce qu’ils avaient connu par le passé des déceptions amoureuses.
Cet événement avait tout de même réussi à remettre un peu de baume au cœur d’Aly, qui était encore dans un état de déprime très fort à l’époque. Heureusement, la jeune femme avait reçu tout le soutien possible de ses deux amis, et de Dylan bien entendu. Ce dernier mettait d’ailleurs tout en œuvre pour que sa compagne se sente bien malgré tout, mais cela restait parfois difficile.
Alors, ce jour-là, Dylan avait bien réfléchi : il était sûr de lui et de ce qu’il s’apprêtait à demander à Aly. Or, pour rester dans les règles de l’art, quoi de mieux que de préparer une soirée en amoureux digne de ce nom.
— Bonsoir ma belle ! s’exclama-t-il, tandis qu’elle rentrait de la librairie où elle travaillait toujours.
— Salut ! Oh ! Qu’est-ce que c’est que tout ça ? demanda Aly, intriguée et curieuse.
Et il y avait de quoi se poser une telle question : l’appartement était plongé dans la pénombre, dans une ambiance tamisée et douce, seulement éclairée par des bougies dans tous les coins de la pièce principale. La table était joliment dressée, avec une vaisselle blanche et brillante ; des pétales de roses étaient disposés sur la nappe entre les couverts… et Dylan s’était revêtu d’un costume des plus élégants, mais sobre.
La définition pure du romantisme.
Aly, éblouie, reprit la parole, face au silence éloquent de son amoureux.
— Dylan… c’est tellement… sublime !