N'oublie pas que tu m'aimes - Elisa Avrain - E-Book

N'oublie pas que tu m'aimes E-Book

Elisa Avrain

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Beschreibung

2011 - Sheffield, Yorkshire. Aly Redwood et Dylan Andrews, deux jeunes gens que tout oppose, étaient faits pour se rencontrer. Elle est timide et sensible. Il est charismatique et solaire. Tous les deux vont pourtant tomber amoureux l'un de l'autre... Deux univers, deux destins réunis par leur complémentarité... mais leur histoire ne sera pas aussi simple... Mélange de roman d'amour et de récit d'amitié, découvrez le premier tome de N'oublie pas que tu m'aimes, une saga de romance young-adult qui parle d'émotions, de rencontres et de sentiments.

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Veröffentlichungsjahr: 2023

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À mes proches, famille et amis.

Sommaire

PROLOGUE

Chapitre 1

Chapitre 2

Chapitre 3

Chapitre 4

Chapitre 5

Chapitre 6

Chapitre 7

Chapitre 8

Chapitre 9

Chapitre 10

Chapitre 11

Chapitre 12

Chapitre 13

PROLOGUE

Elle ne pensait pas le rencontrer un jour. Elle ne pensait pas que les rêves pouvaient se réaliser. Que son rêve pouvait être synonyme de prémonition. Elle avait souvent prié sa bonne étoile pour que ce rêve se produise, mais elle se disait que cela ne servait pas à grand-chose. Elle s’était dit que l’espoir qu’elle avait été vain, qu’il n’y avait aucune chance pour qu’elle le rencontre.

Puis, le garçon de ses rêves est apparu face à elle, comme si elle était en plein rêve. Mais elle ne rêvait pas, elle était dans la réalité. Il était comme elle l’avait désiré. Comme elle l’avait espéré. Son coeur battait si fort quand elle le vit… Elle n’y croyait pas, et pourtant, le destin en avait décidé autrement. Le destin avait décidé de les unir. Son existence fut alors bouleversée à jamais.

La vie est parfois un mystère, que l’on a envie de découvrir. La vie peut parfois nous offrir des surprises inattendues, qui bouleversent notre quotidien à jamais. Souvent, ces surprises peuvent être amères et cruelles, mais quelquefois, elles peuvent être magiques et extraordinaires. On ne sait jamais ce qui nous attend. Seul le destin le sait. Seul le destin peut être le synonyme du mot Amour.

Chapitre 1

« Je rêvais des endroits où je suis allée avec toi,

Comme quand nous étions assis près du ruisseau qui s’écoulait,

Et ensuite quand je t’ai embrassée et serrée tout contre moi,

Dis-moi pourquoi, dis-moi pourquoi tu fus si timide ? »

Wallace Collection

Alison Redwood rentra chez elle, après une longue journée au lycée. Son cerveau était en ébullition. La jeune fille posa son sac de cours sur son lit, puis s’allongea un instant. Ses doux yeux clairs fixaient le plafond d’un air épuisé. Ses cheveux d’un brun sombre entouraient son visage calme et gracieux. Alison était fatiguée. Elle soupira puis se releva.

Quand elle descendit les escaliers, son frère Oliver rentrait à son tour dans la maison. Il sourit à sa soeur.

– Salut Aly !

– Salut, ça va ?

– Oui, répondit-il. Tu m’attends ? Je vais poser mes affaires et j’arrive.

– Bien sûr.

Oliver monta au premier pour déposer à son tour son sac et sa veste. Un an seulement séparaitle frère et la soeur. C’était un garçon tranquille, fan de jeux vidéos et de mangas, comme la plupart des garçons de son âge. Il avait les mêmes cheveux bruns que sa soeur, et des yeux marron qu’il tenait de sa mère, Anne.

Lorsque celui-ci redescendit et entra dans la cuisine, Aly l’attendait déjà, un verre de jus de fruits à la main. Sur la petite table, il y avait un paquet de cookies ouvert, et un verre de soda qui l’attendaient. Les deux adolescents échangèrent un sourire. Oliver prit la parole en premier, avec une pointe de curiosité dans la voix:

– Alors, tu as fait quoi de ta journée, soeurette ?

– Comme d’habitude, encore et toujours les cours. Les profs qui nous donnent beaucoup de boulot alors qu’on a des examens dans les jours qui viennent... Ça m’use, tu ne peux pas imaginer !

– Oh ! Oui, je comprends. Je compatis à ta douleur, ma pauvre !

Aly le remercia en riant puis piocha dans le paquet de cookies. Elle interrogea à son tour son cadet :

– Et toi, au fait? Ton interro de maths ? Comment ça s’est passé ?

– Euh… Je crois que je l’ai ratée, murmura-t-il, honteux.

Ils se toisèrent un instant, puis éclatèrent de rire. En effet, tous deux savaient qu’Oliver n’était pas friand de cette matière, malgré tous ses efforts pour s’en sortir. Soudain, le portable de la jeune femme sonna : c’était Candice Haldrin, une de ses plus chères amies, qu’elle connaissait depuis des années et avec qui elle entretenait une relation très complice. Elle la considérait comme une véritable soeur de coeur.

– Désolée, je dois répondre, dit Aly d’un air contrit.

– Pas de problème.

Oliver sourit, tandis que sa soeur décrochait.

– Allô Candice ?

– Coucou Aly ! Comment tu vas ? s’exclama la fameuse Candice.

– Bien, et toi ?

– Ça va aussi ! pépia son amie.

– Ça s’entend, rit la jeune fille à la chevelure brune. Je sens que tu as quelque chose à me raconter, toi !

Son amie avait l’air excitée à l’autre bout du fil. On aurait dit qu’elle avait quelque chose d’important à lui apprendre. Candice répondit alors :

– Oui ! J’ai une grande nouvelle à t’annoncer !

– Je t’écoute !

– J’ai enfin déniché des places pour le festival de Leeds… et devine qui y sera ?

Aly percuta illico :

– Ne me dis pas que tu parles de...

– DON BROCOOOO ! crièrent-elles à l’unisson.

Aly éclata de joie. Don Broco, jeune groupe de rock britannique, commençait à se faire connaître dans le pays et était vite devenu l’un des favoris des deux amies, qui mourraient d’envie de les voir sur scène. Candice ajouta à l’autre bout du fil :

– En fait, j’ai réservé trois places : une pour moi, bien sûr, et les deux autres pour Jack et toi.

– C’est pas vrai… T’es sérieuse, là ?!

– Comme je ne l’ai jamais été !

Aly n’en revenait pas. Elle eut peine à réaliser qu’elle allait voir l’un de ses groupes préférés ! Avec deux de ses proches, qui plus est ! Une chose était sûre : Candice était une fille incroyablement généreuse, car elle avait le don de faire plaisir aux personnes qu’elle aimait. Aly lui répondit alors :

– Merci beaucoup, Candy ! Tu n’étais pas obligée.

– Je l’ai fait pour qu’on puisse être tous ensemble et s’amuser, justifia gaiement Candice.

– Oui, merci encore ! Ouah ! Je sens que l’on va s’éclater !

Les deux jeunes filles discutèrent ensuite de choses et d’autres puis raccrochèrent. Cela faisait environ dix minutes qu’elles papotaient, si bien qu’Aly dut vite courir pour mettre en charge son téléphone. Elle lâcha un plus grand soupir en constatant que son frère était monté à l’étage pendant sa conversation téléphonique. Aly s’y rendit alors, pour mettre un meilleur terme à leur discussion. Et puis, de toute manière, elle avait des choses à faire là-haut elle aussi.

Oliver était dans sa chambre, en train de faire ses devoirs avec beaucoup de concentration, la musique dans ses oreilles. Il passa une main furtive dans sa chevelure brune, et malgré la voix d’Eminem qui emplissait ses oreilles, il perçut le bruit si familier de la porte d’entrée qui s’ouvrit au rez-de-chaussée.

C’était Stephen Redwood, le père des deux adolescents. C’était un homme de taille élancée au regard sérieux, mais qui avait un grand coeur. Il revenait de son travail, plus précisément d’un garage qu’il tenait avec son beau-frère Jonathan Hardway.

Aly et Oliver descendirent alors et saluèrent leur père, contents de le voir.

– Tu as l’air fatigué, Papa, fit remarquer la jeune fille.

– Oui, j’ai eu un emploi du temps chargé. Comme d’habitude !

– Moi aussi, répliqua Oliver en faisant la moue.

– Ah ! Je parie que ton interro de maths ne s’est pas bien passée.

– C’est ça…

– C’est dommage, Oliver. Je sais que tu bosses dur, mais il va falloir que tu fasses encore plus d’efforts. Tu en es capable, en plus !

Oliver acquiesça, embarrassé. Il répondit toutefois d’un air exaspéré :

– Je sais, mais plus ça va, plus je trouve ça compliqué, et plus j’y comprends rien ! Et ça, ça m’énerve !

– Je te comprends, concéda Alison en le prenant par les épaules. Moi non plus, je ne suis pas une pro en maths !

– Vous serez comme votre mère, des adeptes de littérature ! rit Stephen.

– C’est ça. Désolé, Papa, on ne te fait pas honneur !

Tous les trois éclatèrent de rire en acquiesçant. Après cette brève et joyeuse conversation, les deux adolescents remontèrent dans leur chambre respective.

Aly se sentait usée, elle travaillait depuis presque deux heures. De plus, elle n’avait pas très faim, alors que sa mère Anne venait tout juste de rentrer et que Stephen finissait de préparer le repas. Elle posa sa tête sur son bureau et ferma les yeux un instant. Mais sa mère l’appela au même moment.

– Aly, Oliver ! À table !

Aly lâcha un soupir et sortit de sa chambre. Elle retrouva ses parents et son frère dans la cuisine. Anne Redwood, qui était assise, sourit à la venue de ses enfants.

– Bonsoir, comment allez-vous ? demanda-t-elle.

– Fatiguée, répondit la jeune fille. Et toi ?

– Pareil.

Aly s’approcha de sa mère, qui lui ressemblait beaucoup à cause de ses cheveux bruns et son doux visage. Oliver sourit et répondit à sa mère :

– Moi ça va. Je suis d’attaque pour manger, ajouta-t-il avec engouement.

Stephen enleva la casserole de pâtes du feu, et posa le récipient chaud sur la table de cuisine. Aly murmura en observant son père :

– Je n’ai pas très faim. Je vais prendre un yaourt et je vais me coucher.

– Ah bon ? Pour une fois que c’est moi qui fais la cuisine, plaisanta Stephen. Tu aurais pu faire honneur à ton vieux père !

Oliver pouffa de rire et s’installa, prêt à manger. Il avait une faim de loup contrairement à Alison qui sortit un pot de yaourt du frigo et prit une cuillère dans le lave-vaisselle. Elle mangea rapidement et laissa ses parents et son cadet seuls, se sentant très fatiguée.

Dans son lit, la jeune fille se sentait mieux. Malgré la fatigue. Elle avait besoin de dormir. De dormir…

Aly entra dans une salle de classe, où les tables étaient séparées et individuelles. Elle se plaça derrière un garçon blond à lunettes, au fond de la pièce. Elle baissa la tête, les propos du professeur l’ennuyaient terriblement. À côté d’elle, un jeune homme aux yeux noisette pétillants et aux cheveux châtains, l’observait avec insistance. Aly sentit son regard perçant et tourna la tête vers lui. Le jeune homme sourit et lui chuchota :

– Tu n’es pas très bavarde… Il ne faut pas être timide, tu sais.

Ces paroles firent rire Aly. Elle savait bien qu’elle était de nature timide, mais elle ne fut pas surprise qu’il remarquât ce petit défaut. Le garçon la regardait droit dans les yeux, le sourire aux lèvres. Ce sourire était chaleureux et rassurant. Son regard était insistant, mais tellement séduisant… Ce qui fit littéralement chavirer le coeur de la jeune fille qui se mit à rougir.

Le cours se termina, le jeune homme la regardait toujours, allègre. Aly se sentait à la fois gênée et flattée. Soudain, elle ressentit une drôle de sensation lui envahir le corps, tel un raz-de-marée s’écrasant sur un pays entier : cette sensation, ce sentiment, c’était celui de l’amour.

L’instant d’après, Aly se retrouva dans une forêt sombre et sauvage, où le brouillard cachait une bonne partie de la visibilité. Ce qui rendait l’ambiance beaucoup plus glauque et sinistre. Aly courait. Courait, encore et encore. Elle fuyait quelque chose. Ou quelqu’un. Elle ne savait pas trop, d’ailleurs. Elle ne savait même pas où aller. Où se cacher. Elle ne pouvait que fuir. La peur la cramponnait au ventre et l’essoufflait. Soudain, son pied se prit dans une racine qui dépassait et s’écroula de tout son long. Ses mains étaient pleines de terre et sa tenue mouillée et déchirée. Elle voulut se relever, mais elle savait qu’il était trop tard. Elle se sentit prise au piège, car une présence derrière son dos lui indiquait qu’elle n’était plus seule. Elle se retourna et voulut hurler de peur. Or, au lieu d’une quelconque bête, elle vit le jeune homme aux yeux noisette. Il était là… Il la dévisageait fixement, le regard plutôt inquiet. Il ressemblait presque à James Dean dans son allure, avec les cheveux ébouriffés et ce regard intrigant, mais envoûtant. Le jeune homme murmura alors:

– Je suis désolé. Je ne voulais pas.

Il s’accroupit à côté d’elle. Aly était essoufflée, à la fois apeurée et surprise de le voir ici. Soudain, le beau jeune homme se pencha au-dessus d’elle et lui embrassa les lèvres. Celles du jeune homme étaient douces et chaudes. Aly se sentit renaître, une douce sensation de plaisir l’envahit, mais, quand il recula, le visage grave, elle comprit quelque chose : il lui ferait du mal. Il lui briserait le coeur. Pourtant, une chose était évidente : ils s’aimaient.

Le réveil d’Aly sonna à sept heures. La jeune fille ouvrit les yeux, et ses pensées se tournèrent immédiatement vers une seule personne : le garçon de son rêve. Beau comme un ange tombé du ciel, pensa la jeune fille. Dans le noir, ses yeux brillaient, mais un soupir s’échappa de sa bouche : oui, ce n’était qu’un rêve. Un pauvre rêve parmi tant d’autres. Une illusion, une utopie. Pourtant, une drôle de pensée lui traversa l’esprit : cela lui avait paru si réel qu’elle se demanda si elle ne l’avait pas vraiment vécu. Mais la réponse fut brutale et fondée : c’était impossible puisqu’elle dormait profondément dans son lit, chez elle. Tout cela n’existait pas. Seulement dans ses songes et dans son imagination. Tout venait de son imagination. Un rêve n’est pas la réalité. Cela n’était pas la réalité. Et Aly le savait pertinemment.

Toujours pensive, elle arriva au lycée et retrouva dans le hall Candice, sa meilleure amie. C’était une jeune fille à la chevelure dorée et au sourire pétillant, drôle et ouverte, mais parfois sensible et têtue. Ses tenues étaient toujours parfaites : elle portait ce jour-là une chemise à carreaux rouges et noir, un slim noir et des bottes en cuir de couleur sombre – le vendredi était le seul jour de la semaine où les élèves étaient autorisés à porter une tenue autre que l’uniforme du lycée. La jeune Candice s’était maquillée de khôl et de fond de teint discret, ce qui soulignait bien ses beaux yeux bleus.

Quand elle vit son amie approcher, elle s’exclama :

– Hello, miss ! Ça va ?

– Oui, répondit simplement Aly.

– Alors, quoi de neuf depuis hier soir ?

– Il faut que je te parle de quelque chose…

Mais elle fut coupée dans son élan par l’arrivée de Jack Smith, le meilleur ami de Candice. Il sourit et prit la blonde dans ses bras.

– Hey, Jack !

– Ça va les filles ? demanda le garçon en fourrant sa tête dans la chevelure de sa meilleure amie.

– Oui et toi ? dit Aly en riant.

– Ouais…

– Ça se voit, répliqua Candice en riant elle aussi. Allez, Jack, pousse-toi !

Candice écarta doucement son complice et gloussa en remarquant son expression de chien battu. La jeune fille adorait le charrier. Aly rit à son tour. Puis, Candice prit Jack dans ses bras en disant :

– Mais je plaisante ! Tu sais que je t’aime !

– Bah moi aussi, s’exclama le garçon en lui rendant son étreinte.

Candice et Jack étaient très complices en effet, et l’on pouvait presque penser qu’ils étaient en couple. Mais ils étaient seulement très proches, comme frère et soeur.

Puis, Aly et ses deux amis rejoignirent leur salle lorsque la sonnerie retentit. En cours, Aly n’était pas très concentrée, car elle repensait à ce rêve. Cela la troublait beaucoup.

Au moment du repas, elle réussit à parler de ce songe à Candice, alors que Jack était parti chercher un pichet d’eau. Après son récit, Aly soupira :

– C’était tellement étrange. Ça semblait si réel, tu ne peux pas imaginer !

– Je te crois, dit Candice en haussant les épaules. Mais ne te fais pas trop d’illusions, hein ? Je sais bien que tu fais des rêves un peu troublants, mais il ne faut pas te faire du mouron avec ça, OK ? conseilla-t-elle en lui adressant un sourire bienveillant. Tout le monde fait des rêves comme ça !

– Oui, tu as raison, concéda Aly en riant. Ce n’est qu’un rêve, après tout !

Aly esquissa toutefois un sourire amer. Elle était consciente que ce n’était pas réel. Mais elle était véritablement troublée. Juste le fait de se remémorer ses prunelles noisette, et ce baiser que lui avait donné le jeune homme lui donnait des frissons… Un vague espoir de le rencontrer peut-être lui vint à l’esprit… Mais Aly secoua la tête : cela ne pouvait être possible. Elle décida alors d’écarter cette illusion de son esprit et de se concentrer sur la réalité.

Chapitre 2

« Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue/ Un trouble s’éleva dans

mon âme éperdue/ Mes yeux ne voyaient plus, je ne pouvais

parler/ Je sentis tout mon corps et transir et brûler. »

Jean Racine

Le jour de la rentrée scolaire était arrivé. Aly allait faire son entrée en deuxième année au lycée, tandis qu’Oliver allait découvrir l’école où étudiait son aînée. Les deux adolescents préparaient leurs affaires. Aly était enthousiaste à l’idée de retrouver ses amis : Lily, Candice, Jack…

– Dépêchez-vous ! s’écria Anne Redwood.

Aly sortit de sa chambre, vêtue de son uniforme bleu marine, tandis que son frère portait un simple jean et une chemise blanche froissée. En effet, ce dernier allait recevoir lors de cette première journée au lycée un bel uniforme neuf. Il sourit à sa grande soeur et lui demanda alors :

– Prête ?

– Oui, et toi ?

– Bien sûr !

Sacs de cours en main, ils descendirent rapidement et retrouvèrent leur mère, qui les attendait. Anne s’empara des clés de sa voiture et ouvrit la porte d’entrée. Elle s’écria, tandis que ses enfants se chaussaient :

– On y va ?

– Oui, répondirent en choeur les deux adolescents.

– Bien.

Tous trois sortirent de la maison et montèrent dans la petite Twingo grise d’Anne. Celle-ci démarra et les conduisit au lycée de la tranquille ville de Sheffield, dans le comté du Yorkshire du Sud.

Sheffield était une ville dynamique à la très riche infrastructure. Elle possédait de nombreux jardins et parcs, notamment ceux de Graves Park et Norfolk Park. On y trouvait également des centres commerciaux en centre-ville, où il y avait beaucoup de monde, comme dans toutes villes importantes. Des trams de couleur bleu, rouge et orange desservaient la ville régulièrement et la rendaient beaucoup plus vivante.

Quand ils arrivèrent devant le lycée, situé près du Norfolk Park, Anne gara la voiture dans le petit parking à côté de l’établissement. Elle regarda rapidement sa montre et s’exclama :

– Je vous laisse là. Ça va aller ?

– C’est parfait, Maman, assura Aly.

– Bon et bien, à ce soir !

Les deux adolescents embrassèrent leur mère et descendirent de la voiture. Anne redémarra et leur adressa un dernier mot :

– Bon courage !

– Merci, répondit Oliver en souriant.

Puis la voiture s’éloigna. Aly sourit à son frère et tous deux traversèrent le parking. Ils se rendirent jusqu’au portail blanc du lycée, qui était ouvert. Il y avait une foule incroyable. Aly chercha alors Candice du regard parmi les lycéens, tandis qu’Oliver retrouvait son meilleur ami de longue date, Alex Summers. C’était un grand blond au sourire plutôt charmeur et à l’allure athlétique.

– Salut Oliver ! s’exclama-t-il en lui faisant une grande accolade amicale.

– Salut Alex !

– Ça va ?

– Oui, je suis content de te revoir !

– Moi aussi, Oli. Alors ? Quoi de neuf ?

– Ben rien pour l’instant, répondit Oliver en

riant. Nous voilà au lycée, à présent !

Aly, elle, cherchait toujours son amie Candice du regard. Elle se rendit alors compte qu’elle avait perdu Oliver. Elle tourna la tête et l’aperçut avec son meilleur ami. Soudain, elle sentit deux mains lui saisir les épaules. Elle sursauta.

– Bouh, chuchota la voix de Candice.

Aly se retourna et prit son amie dans ses bras. Elles ne s’étaient pas beaucoup vues pendant les vacances, mais leur amitié était restée intacte.

– Tu m’as manqué, dit Aly en lâchant son amie.

– À moi aussi. Alors, ces vacances ?!

– Super, mais c’est passé trop vite ! Et toi ?

– J’ai vu Jack plusieurs fois. On a été au cinéma, j’ai dormi chez lui…

– Il ne s’est rien passé ? taquina Aly.

– On n’est pas en couple ! rétorqua son amie.

– Oh ! Je plaisante !

– Je sais…

Candice soupira puis il y eut un silence. Aly regardait autour d’elles les personnes qui exprimaient leur joie de se retrouver et arrivaient devant le bâtiment. Elle observait plus particulièrement les garçons, se demandant si elle allait trouver enfin l’amour cette année.

L’amour était un poison, un poison qui ravageait le corps tout entier. Aly n’avait pas ressenti ce sentiment depuis qu’elle avait rencontré Lou… Ce beau jeune homme, à la chevelure de miel doré et aux yeux pétillants de malice, qui avait fait chavirer son coeur pendant un temps... mais qui, à son grand désarroi, couchait avec toutes les filles qu’il voulait. Il avait même eu une courte relation avec une de leurs amies, Daisy Manson. Aly avait aimé ce garçon, tout en sachant que cet amour n’était en aucun cas réciproque. Et qu’il n’était pas bon pour elle.

À ces pensées, Aly lâcha un discret soupir, quand une voix féminine familière s’éleva.

– Hey !

– Lily ! s’écria Alison en la prenant dans ses bras.

Lysa Potter, que tout le monde surnommait Lily, était une adolescente brune, de petite taille, à la peau plutôt bronzée, teint qu’elle tenait de son père. C’était une personne plutôt sociable, avec quand même son petit caractère, car elle pouvait se montrer têtue et persévérante. Souriante, Lily s’exclama :

– Ça va les amis ?

– Oui, répondit Candice. Et toi ?

– Ouais tranquille ! Je suis contente de vous revoir !

Candice acquiesça en lui frottant le dos amicalement, tandis que la nouvelle venue interrogeait aussitôt :

– Jack n’est pas encore arrivé ?

– Non, répondit Candice en secouant la tête.

– Si ! s’exclama Aly en l’apercevant. Il arrive !

Jack s’approcha et salua la troupe. Il serra sa meilleure amie dans ses bras, heureux de la revoir enfin – même s’ils s’étaient vu pas mal de fois pendant les vacances d’été.

Aly suivit Jack, Lily et Candice dans les couloirs du lycée, se dirigeant vers la salle de cours où ils devaient aller. Les quatre amis entrèrent dans leur salle, où Anastacia Bradley, leur professeur référent, attendait ses élèves. C’était une femme élégante, d’environ quarante ans, aux cheveux dorés noués en queue de cheval. Il s’agissait de plus de la tante maternelle de Candice, avec qui elle s’entendait plutôt bien.

Aly s’assit à côté de celle-ci, tandis que Jack allait se poser près de Lily. Aly observa sa classe, et reconnut certaines personnes qu’elle connaissait de près ou de loin : Daisy Manson, une de ses plus vieilles amies à la fois rebelle et loquace ; Lolita Goldman, une jeune fille souriante et à la chevelure bouclée auburn ; Jasmin Linstok, une timide brunette aux grandes prunelles; et Diego Maloro, un petit brun à l’air sympathique et discret. Ce dernier était assis à côté d’un jeune homme aux cheveux châtains un peu ébouriffés et à l’allure svelte. Aly ne pouvait voir son visage, car le jeune homme lui tournait le dos. Elle fronça les sourcils, car cette silhouette lui paraissait familière. Mais elle secoua la tête, se disant qu’elle devait confondre avec une autre personne.

Quand tous les élèves furent rentrés, leur enseignante se présenta :

– Bonjour à tous ! Je vous souhaite tout d’abord la bienvenue en seconde année au lycée. Mon nom est Anastacia Bradley, je serai dès aujourd’hui votre professeur d’anglais et aussi votre professeur référent. C’est donc à moi qu’il faudra s’adresser en cas de soucis scolaires, si soucis il y a. Je vais maintenant faire l’appel…

La professeur sourit et chercha la liste des élèves. Il y eut un petit silence, puis un léger bourdonnement s’éleva. Aly observait toujours Diego et son ami, assez intriguée par ce dernier. Candice lui toucha l’épaule.

– Ça va ? l’interrogea la jolie blonde, qui avait remarqué son air distrait.

– Oui, oui…

À ce moment-là, l’étrange adolescent se retourna : Aly sursauta et fut parcourue d’une décharge électrique qui lui glaça le sang. Tout lui revint en mémoire : ce même visage, à la fois doux et souriant, ce même sourire, frais et rassurant, ce même regard, perçant et envoûtant… Il ressemblait étrangement à l’homme de son rêve…

Le coeur d’Aly battait à cent à l’heure, et elle sentit les yeux du jeune homme transpercer les siens. Elle fut prise d’un léger vertige. Puis, le garçon se retourna vers Diego. Candice observait son amie et elle lui demanda, inquiète :

– Aly, ça va ?

Aly se tourna vers la jolie blonde, le regard vide. Candice secoua la tête, ne comprenant pas son amie. Cette dernière murmura, le visage pâle :

– Rien… C’est juste que…

– Quoi ? Qu’est-ce qui se passe ?!

Aly avala sa salive et, en guise de réponse, elle tourna la tête vers le jeune homme et Candice suivit son regard. Elle ne comprenait toujours pas. Aly chuchota, la voix tremblante :

– Ce garçon…

– Oui, et ben ?

– Non, rien. Tu vas me prendre pour une folle…

– Mais dis-moi ! insista Candice.

Aly ouvrit le cahier qui était posé devant elle sur sa table et écrivit ces mots : « Le garçon à côté de Diego me rappelle le mec qui est apparu dans un de mes rêves, c’est tout… » Candice lut le message, réfléchit un instant et comprit alors de qui parlait son amie. Puis elle écarquilla les yeux à son tour, jetant un coup d’oeil au garçon qui avait attiré l’attention d’Aly, et demanda à voix basse:

– Ah ouais ? Bizarre…

Aly acquiesça. Candice semblait assez surprise elle aussi. Elle voulut lui glisser quelques mots à l’oreille, mais au même moment, Mrs Bradley commença à faire l’appel.

– Leighton Alexander ?

– Présente.

– Suzy Anderson ?

– Présente !

– Dylan Andrews ?

– Présent, s’exclama alors le jeune homme qu’Aly venait de remarquer.

Le coeur d’Aly fit un bond dans sa poitrine. Dylan Andrews… C’était ainsi qu’il s’appelait… Aly lui jeta un coup d’oeil, et vit qu’il lançait un grand sourire à Diego. Ce sourire… Chaleureux et éclatant… Faisant pétiller ses yeux caramel… Tout en lui, lui rappelait l’homme mystérieux de son rêve. À l’appel du nom d’Aly, celui-ci se retourna pour l’observer de nouveau, ce qui rendit Aly mal à l’aise. Son regard l’avait transpercée et presque envoûtée. Aly n’avait pas l’habitude d’être dévisagée ainsi, surtout par un garçon aussi séduisant et mystérieux que ce Dylan Andrews.

Quelques instants après, Mrs Bradley emmena ses élèves dans une grande salle où le proviseur du lycée, M. Brightford, leur présenta son discours annuel. Quand tout le monde entra dans cet immense amphithéâtre, il y avait déjà d’autres classes de seconde année d’installées. Aly s’assit auprès de Candice et de Lily. Juste devant elles, il y avait Diego et Dylan.

Lily, heureuse de retrouver ses amis, s’exclama :

– Alors vous avez passé de bonnes vacances ?

– Pour moi, elles étaient parfaites ! répondit Candice en lançant un large sourire vers Jack qui se trouvait à côté d’elle.

– Ça, on s’en doute ! taquina Aly en leur adressant un clin d’oeil moqueur.

– Oh, ça suffit !

Aly gloussa en voyant son amie faire la moue. Jack, lui, était amusé par les plaisanteries de la jeune fille. Il semblait ne pas désapprouver ces remarques, d’ailleurs. Soudain, le proviseur parla dans le micro pour se faire entendre et coupa court aux discussions qui fusaient dans la pièce, se raclant tout d’abord la gorge.

– Hum ! Hum ! Bonjour à tous ! Pour ceux qui ne me connaissent pas, je suis M. Brightford, le proviseur du lycée. Je vous souhaite à tous la bienvenue en seconde année !

Tout le monde l’écouta attentivement, même si, parfois, Aly remarqua que Dylan chuchotait quelques mots à Diego, comme pour commenter les propos du proviseur.

À l’heure du repas, Aly et ses amis se retrouvèrent à la cafétéria. Au menu : carottes râpées ou salade composée en entrée, rosbif et frites en plat principal et pomme ou cheese-cake en dessert. Il y avait du monde, et ce n’était pas facile pour eux de trouver une place. Mais heureusement, Jack dénicha une grande table libre au fond de l’immense salle qui se remplissait petit à petit.

– Et voilà ! s’exclama-t-il en s’installant ainsi que ses amis. Alors, c’est qui le meilleur ?

Au même instant, une de leurs camarades de classe, Lolita Goldman s’approcha d’eux, accompagnée de deux autres personnes, qu’elle semblait bien connaître: il s’agissait de Diego et de Dylan…

– Coucou les gens, s’enquit Lolita. On peut venir avec vous ? Il n’y a plus beaucoup de place ici, alors…

– Bien sûr, répondit Candice en souriant. Allez-y !

– Merci. On ne vous dérange pas ?

– Mais non, pas du tout ! Allez-y, asseyez-vous !