Noah et le trésor de l'arc-en-ciel - Valérie Hitoto - E-Book

Noah et le trésor de l'arc-en-ciel E-Book

Valérie Hitoto

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Beschreibung

Noah est un garçon rêveur en quête du sens de la vie. Il se pose de nombreuses questions sur le décalage entre ses rêves et la réalité. Sa rencontre avec un étonnant personnage l'entraîne dans un voyage extraordinaire qui lui révèle comment peindre en couleurs son quotidien. Pas à pas, Noah va découvrir rien de moins que le légendaire trésor de l'arc-en-ciel ! Un conte plein de sagesse destiné aux enfant ainsi qu'aux adultes ayant gardé leur âme d'enfant. Il enseigne avec légèreté des valeurs qui ont le pouvoir d'enrichir nos vies de plus de sens, de joie et d'espérance.

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Seitenzahl: 116

Veröffentlichungsjahr: 2018

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De la même auteure :

-Ma petite voix et moi, GERESO, 2020.

-INSPIRE, 2020.

-Le meilleur est à l’intérieur, YO ! Éditions, 2022.

À mon époux et mes enfantsVous êtes mon trésor

« Dieu dit : voici le signe de l’alliance que je mets entre moi, vous et tout être vivant avec vous, pour toutes les générations futures.

J’ai mis mon arc dans la nuée pour qu'il devienne un signe d’alliance entre moi et la terre. »

Genèse 9, 12-13*

*Traduction OEcuménique de la Bible (2010)

TABLE

Prologue

Chapitre 1. Le violet

Chapitre 2. L’indigo

Chapitre 3. Le bleu

Chapitre 4. Le vert

Chapitre 5. Le jaune

Chapitre 6. L’orange

Chapitre 7. Le rouge

Chapitre 8. Le blanc

Épilogue

Remerciements

PROLOGUE

Noah traînait les pieds. Lui, de nature si joyeuse, semblait aujourd’hui accablé par un poids infiniment plus lourd que celui de son cartable. Ses grands yeux noisette laissaient transparaître sa tristesse et n’étaient plus le reflet pétillant de ses rêves. Au lieu de voguer de nuage en nuage, ils fixaient le sol poussiéreux. Même le morceau de pain sec qu’il prenait chaque jour pour nourrir l’âne du pré voisin resta dans sa poche.

Il ouvrit la barrière bleue qui donnait sur un jardin généreusement fleuri par sa maman et fut accueilli par les aboiements de Didon, son labrador, qui déboula en remuant la queue à l’idée de la course qu’ils allaient faire ensemble. Le jeune garçon lui accorda distraitement quelques caresses et entra dans la maison, taciturne. Il ôta ses chaussures, mais pas son blouson, et alla s’installer dans le grand fauteuil près de la cheminée allumée. Bien que le printemps soit là, les journées étaient encore relativement froides et pluvieuses.

La mère de Noah, ayant entendu la porte claquer mais ne voyant pas son fils arriver, vint le trouver dans le salon. Apercevant sa mine déconfite, elle lui demanda :

— Quel cataclysme s’est abattu sur mon p’tit mousse pour qu’il tire cette tête et ne vienne même pas me faire un bisou en rentrant de l’école ?

— Le cours était nul… Elle a vraiment des idées bizarres, la maîtresse.

— Tu vas me raconter ça. En attendant, j’ai une surprise pour toi qui devrait rapidement te faire retrouver le sourire. Devine qui est là ?

Alors que le garçon ne répondait pas, une blonde élancée d’une trentaine d’années fit son apparition. Le regard abattu de Noah s’éclaira soudainement. Il se leva d’un bond et lui sauta dans les bras en criant « Hope ! ». De son charmant accent américain, la jeune femme lui dit combien elle trouvait qu’il avait grandi pendant ces quatre années où ils ne s’étaient pas vus.

— Hope, qu’est-ce que tu fais là, tu vas rester vivre avec nous, comme avant ?

Lorsque le petit Noah n’avait que six ans, l’Américaine, alors étudiante en photographie, avait passé une année complète en tant que jeune fille au pair dans la famille, à l’époque de la naissance de sa petite sœur Anna. Hope lui expliqua :

— J’ai décroché le contrat de mes rêves avec un grand magazine consacré à la nature ! Je vais voyager dans différents pays européens pour photographier l’eau dans tous ses états : la mer, évidemment, mais aussi les fleuves et les cascades, les lacs et même les glaciers. Mes reportages seront publiés sur plusieurs mois. Je ne reviens donc pas habiter votre maison à temps plein, mais ta maman m’a proposé d’en faire mon port d’attache. Nous nous verrons donc régulièrement, sweetheart.

Avec une nouvelle aussi belle qu’inattendue, Noah était aux anges. Après ces heureuses retrouvailles et l’évocation de quelques souvenirs communs, la maman de Noah lui demanda ce qu’il s’était passé à l’école pour rentrer si triste à la maison. Le garçon lui répondit par une question :

— Dis, maman, tu m’as bien dit que c’est Dieu qui met des arcs-en-ciel là-haut pour montrer aux hommes qu’Il pense à eux ?

— Oui, mon chéri.

— Et mamie m’a dit aussi qu’il y avait un chaudron rempli de pièces d’or au pied de l’arc-enciel. Mais il y a un problème : la maîtresse nous a affirmé cet après-midi que tout ça, c’est que des histoires ! Elle nous a expliqué quelque chose de compliqué, très différent de ce que tu m’as dit, avec des rayons et des miroirs.

La maman réfléchit un instant et lui répondit affectueusement :

— Je ne pense pas que cela soit contradictoire. Hope devrait pouvoir t’expliquer cela mieux que moi. L’optique, c’est son métier après tout.

La jeune photographe chercha un instant ses mots, regarda Noah droit dans les yeux pour s’assurer qu’il comprenait et commença :

— Quand il pleut, les rayons du soleil rencontrent les gouttes d’eau qui se comportent comme des petits miroirs en forme de bulles. Ces miroirs renvoient chacune des couleurs qui composent la lumière. Car la lumière, qui semble blanche, est en fait la fusion de toutes les couleurs. Et chacune de ces couleurs est réfléchie selon un angle différent, ce qui fait qu’elles sont toujours rangées dans le même ordre dans l’arc. Tu comprends, sweety ?

Alors que le garçon, apaisé par la réponse (même s’il ne comprenait pas tout), hochait la tête d’un air méditatif, sa maman l’interrompit :

— Il est temps de goûter puis de monter faire tes devoirs, p’tit mousse. Les fameux cookies de Hope t’attendent dans la cuisine... mais ne dévore pas tout !

Quelques temps plus tard, alors que Noah avait terminé ses devoirs, Hope entra dans sa chambre et le trouva allongé sur son lit. Il fixait le plafond parsemé d’étoiles phosphorescentes qui brillaient dans la nuit tombante.

— Je vois que tu es toujours aussi rêveur. Déjà quand tu avais six ans, tu passais des heures à contempler le ciel alors que tes copains consacraient leur temps à jouer au foot ou à des jeux vidéo.

— J’aime quand même bien jouer au foot, nuança Noah, surtout avec Hugo et Pierre, et je fais quelques parties de console avec papa car avec lui je gagne toujours. Mais c’est vrai que j’aime bien être seul pour réfléchir... et pour rêver, il n’y a rien de mieux que les étoiles.

— Honey, je sais que tu adores le ciel mais saurais-tu me dire pourquoi tu te passionnes tant pour les arcs-en-ciel ?

— Ben, on est un peu pareils eux et moi... répondit l’enfant qui hésitait à en dire davantage.

Devant les yeux interrogatifs de la jolie Hope, Noah précisa finalement sa pensée :

— Parfois, dans mon cœur, il y a en même temps de la pluie et du soleil. J’aime les arcs-enciel parce qu’ils finissent toujours par chasser les nuages grâce à leurs rayons de toutes les couleurs. Un jour, un arc-en-ciel est arrivé pile quand il y avait de la grisaille dans ma tête et il l’a balayée d’un coup. Mais aujourd’hui, ajouta-t-il avec un sourire timide, c’est toi mon arc-en-ciel...

Hope était à la fois touchée par les paroles du garçon et légèrement inquiète :

— Sweety, comment se fait-il qu’il y ait ce mauvais temps dans ton cœur ? Je t’ai toujours connu plein de rêves et de joie de vivre, n’est-ce pas ?

Noah acquiesça. Puis, sur le point de livrer ses secrets les plus intimes, il prit une grande inspiration et demanda à mi-voix à la photographe :

— Est-ce que tu te souviens de ce que je voulais faire comme métier plus tard ?

— Oh oui ! Enfin non... tu me l’as dit mille fois mais, à chaque fois, c’étaient des métiers différents, alors je ne saurais plus te dire.

— C’est vrai, mais les adultes demandent tout le temps « qu’est-ce que tu veux faire quand tu seras grand ? », comme si je ne devais choisir qu’une seule chose. C’est impossible, j’aimerais tout faire : astronaute, marin, archéologue, aviateur, explorateur... Je veux voyager dans le ciel, les étoiles, sur les mers et en dessous, faire le tour du monde, rencontrer des gens de tous les pays.

Noah fit une pause et son ton emballé s’obscurcit :

— Mais bon, je n’aurai jamais le temps de faire tout ça. Le pire, c’est quand le grand frère de Pierre m’a appris que je ne pourrai jamais être pilote d’avion ni aller dans l’espace car je me suis cassé le bras l’année dernière. J’en suis encore tout triste. Si tout ce que je veux faire est impossible, pourquoi est-ce que je suis là ?

Hope était bouche bée. Elle avait toujours trouvé que Noah n’était pas un garçon comme les autres. Il était mûr pour son âge et, surtout, il vivait sur une autre planète. Mais là, sa question la laissa sans voix. Devant ce silence, Noah ajouta une deuxième question :

— Dis-moi, toi qui sais plein de choses, comment est-ce que tu fais pour savoir si quelque chose est possible ou ne l’est pas ?

Hope réfléchit un instant et lui répondit avec assurance :

— I try ! J’essaie. Parfois les gens pensent que quelque chose est impossible simplement parce que cela leur semble trop difficile ! Il ne faut pas baisser les bras avant d’avoir essayé. La preuve, tout le monde croyait que c’était impossible de gagner sa vie en faisant des photos sur la nature et regarde où j’en suis : mon rêve est en train de se réaliser !

— C’est vrai, concéda l’enfant, mais tu as eu beaucoup de chance. Je ne connais pas beaucoup de grands qui réalisent leurs rêves. Moi, je veux y arriver, mais ils paraissent vraiment impossibles.

Il poursuivit dans un murmure : « comment est-ce qu’on fait pour passer des rêves à la réalité ? »

À ce moment, la maman de Noah les appela pour dîner. Hope s’avança vers la porte de la chambre et dit au petit rêveur qui était encore sur son lit :

— Je suis sûre que tu trouveras, sweetheart. Ouvre les yeux, il n’y a pas de hasard. Allez viens, des crêpes made in France nous attendent.

La nuit tombée, alors que toute la maison était silencieuse, Noah méditait. Il avait le sentiment d’être en train de construire un puzzle mais il lui manquait la pièce principale. La solution ne lui semblait pas très loin ; pourtant, il ne parvenait pas à l’atteindre. Il avait mal à la tête à force de réfléchir. Minuit était largement passé lorsque le jeune garçon finit par s’endormir.

Le lendemain matin, Noah se leva avant tout le monde. Dès l’aube, il scruta régulièrement le ciel, persuadé qu’il y trouverait ce qu’il cherchait. En milieu de matinée, alors que chacun vaquait à ses occupations, un éclatant rayon de soleil perça à travers les rideaux de sa chambre : le signal que l’heure était venue.

Il prit son petit sac à dos rouge dans lequel il avait préalablement rangé quelques cookies de Hope et sa gourde remplie de lait. Il enfila ses baskets, son ciré jaune, puis se faufila par la porte de derrière. Une fois la barrière franchie précautionneusement en s’assurant que personne ne l’avait vu, il marcha à travers champs d’un pas décidé, ignorant la pluie qui dégoulinait sur ses boucles châtain. Le nez en l’air, il avança dans la direction de l’arc-en-ciel qui se détachait nettement de l’horizon bleu clair.

Rarement il en avait vu un aussi beau ! Il pouvait discerner chacune de ses couleurs. L’arc était fermement ancré dans le sol et ne semblait pas bien loin de la maison. Il était juste derrière les champs du voisin, monsieur Campanule, au pied de la forêt. Quelle aubaine ! Depuis le temps que Noah admirait ces arches célestes et qu’il rêvait de partir à leur rencontre, aujourd’hui une occasion unique se présentait à lui, juste au moment où ses interrogations atteignaient leur paroxysme. Ce ne pouvait être un hasard. Assurément, l’arc-en-ciel lui faisait un clin d’œil en surgissant à ce moment précis et l’invitait à le rejoindre.

Après une heure de marche, arrivé à l’orée de la forêt, le jeune garçon s’adossa à un arbre, à l’abri des gouttes. Il sortit son goûter et réfléchit en croquant les biscuits au subtil parfum de cannelle.

— Il est finalement plus loin que je ne le pensais. On dirait que plus je m’approche, plus il recule. Sa base se trouve probablement quelque part entre les arbres, cachée par leur feuillage. Finalement c’est logique, si l’arc se posait au beau milieu d’un champ, ça serait trop facile. Alors que là, il est visible par chacun tout en restant dissimulé... voilà qui est futé ! C’est pour cela que les gens disent tous qu’il est impossible de trouver son pied. Moi je crois qu’ils ont tort, ils n’ont pas dû assez chercher...

Et après le dernier cookie avalé, en pleine méditation sur les tactiques de camouflage de l’arc-en-ciel et fatigué par sa courte nuit, l’enfant aux boucles ruisselantes s’assoupit dans la mousse.

Un rayon de soleil perça à travers les arbres et vint sécher son visage et ses vêtements. Les branches formaient un parapluie naturel qui le protégeait de la pluie. Debout à ses côtés, un ange, nimbé d’une lumière étincelante, l’observait depuis quelques temps d’un œil attendri.

Noah se frotta les yeux, ébloui par l’éclatante blancheur qui l’enveloppait.

— Bonjour, le salua l’ange d’une voix grave mais néanmoins douce. Comment t’appelles-tu ? Noah put à peine prononcer son prénom, tant il était surpris par l’apparition de cet être, tout de blanc vêtu.

— Ah, Noah... murmura le messager céleste, un instant méditatif. Pendant plusieurs secondes, on n'entendit plus que le bruissement de soie de sa robe.

Le garçon fasciné s’accommoda finalement assez vite de l’étrangeté de la situation (il aurait tout le temps de s’interroger plus tard) et lui demanda :

— Et vous, qui êtes-vous ?

— Disons que je suis un peu comme l’arc-enciel, un intermédiaire entre le ciel et la terre, reprit l'ange de sa voix chaleureuse. Dis-moi, que vienstu faire ici, mon petit ?