Peter le Noir - Arthur Conan Doyle - E-Book

Peter le Noir E-Book

Arthur Conan Doyle

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Beschreibung

Le capitaine Peter Carey, « Peter le Noir » en raison de son teint basané, de son imposante barbe, et surtout de son caractère particulièrement violent, est retrouvé mort dans une cabane en bois qu'il avait construite sur le terrain de sa propriété. Son corps a été harponné à un mur avec férocité.

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Seitenzahl: 40

Veröffentlichungsjahr: 2020

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Peter le Noir

Peter le NoirL'ŒuvrePage de copyright

Peter le Noir

 Arthur Conan Doyle

L'Œuvre

Je n’ai jamais connu mon ami en meilleure forme, tant mentale que physique, qu’au cours de l’année 1895. Sa réputation grandissante lui avait amené une clientèle immense et je me rendrais coupable d’indiscrétion si je me bornais même à suggérer l’identité de certains des illustres clients qui franchirent notre humble seuil de Baker Street. Holmes, néanmoins, comme tous les grands artistes, vivait pour son art et, sauf dans le cas du duc d’Holdernesse, je ne l’ai que rarement vu réclamer une rétribution considérable pour ses inestimables services. Il était si détaché des biens de ce monde – ou si capricieux – qu’il a fréquemment refusé son aide à des personnes riches et puissantes quand le problème ne lui disait rien, tandis qu’il lui arrivait de consacrer des semaines d’intense concentration aux affaires de quelque humble client dont le cas présentait ces conditions d’étrangeté et cette atmosphère dramatique qui stimulaient son imagination et mettaient à l’épreuve sa perspicacité.

En cette mémorable année 1895, une curieuse et disparate succession d’affaires avait retenu son attention. Elle allait de sa fameuse enquête sur la mort subite du cardinal Tosca – investigations menées sur le désir exprès de notre Saint-Père le pape – à l’arrestation de Wilson, le célèbre dresseur de serins, qui délivra les bas quartiers de Londres d’une abominable plaie. Presque immédiatement après ces deux affaires sensationnelles survint la tragédie de Woodman’s Lee et les ténébreuses circonstances qui entourèrent la mort du capitaine Peter Carrey. Un exposé des exploits de M. Sherlock Holmes ne serait pas complet sans un récit de cette affaire tout à fait exceptionnelle.

Pendant la première semaine de juillet, mon ami avait été si souvent et si longtemps absent de notre appartement que je savais qu’il avait quelque chose en train. Le fait que plusieurs gaillards de mauvaise mine étaient venus, au cours de cette période, demander le capitaine Basil, m’avait donné à entendre que Holmes travaillait quelque part sous l’un des nombreux noms et déguisements qui lui servaient à dissimuler sa formidable personnalité. Il possédait dans différents points de Londres cinq petits refuges au moins dans lesquels il était à même de changer d’identité. Il ne m’avait rien dit de l’affaire en question et il n’était pas dans mes habitudes de le contraindre à des confidences. Le premier signe positif qu’il me donna de la direction dans laquelle s’orientaient ses investigations fut vraiment extraordinaire. Il était parti avant le petit déjeuner et je m’étais assis à table pour ce repas matinal quand il entra à grands pas dans la pièce, le chapeau sur la tête et en tenant sous son bras, comme un parapluie, une lance énorme et à la pointe hérissée de barbes.

– Grand Dieu, Holmes ! m’écriai-je, est-ce à dire que vous vous êtes promené dans Londres avec ça ?

– Jusque chez le boucher et retour, oui.

– Chez le boucher ?

– Et j’en reviens avec un excellent appétit. On ne saurait mettre en doute, Watson, la valeur d’un peu d’exercice avant le petit déjeuner. Mais je suis prêt à parier que vous ne devinerez jamais de quelle nature fut l’exercice que j’ai pris.

– Je n’essaierai même pas.

Il se mit à rire tout en se versant du café.

– Si vous aviez pu regarder dans l’arrière-boutique d’Allardyce, vous auriez pu voir un cochon mort pendu à un croc au plafond, et un monsieur en manches de chemise en train de le perforer furieusement avec l’arme en question. Cette personne énergique, c’était moi, et j’ai acquis la conviction qu’il n’y a pas de déploiement de force qui tienne pour traverser un cochon de part en part d’un seul coup. Ça vous dirait peut-être quelque chose de vous y essayer ?

– Pas pour un empire. Et pourquoi ces essais ?

– Parce que j’avais l’impression que cela aurait une répercussion indirecte sur le mystère de Woodman’s Lee. Ah ! Hopkins, j’ai reçu votre télégramme hier soir et je vous attendais. Prenez donc quelque chose avec nous.

Le visiteur à qui s’adressaient ces paroles était un homme extrêmement alerte, d’une trentaine d’années et vêtu d’un complet de drap d’Écosse fort discret ; il conservait toutefois le port et la raideur des gens qui revêtent d’ordinaire un uniforme. Je le reconnus aussitôt comme étant Stanley Hopkins, un jeune inspecteur de police sur l’avenir duquel Holmes entretenait de grandes espérances et qui, en retour, professait l’admiration et le respect d’un disciple pour les méthodes scientifiques du célèbre détective amateur. Le front d’Hopkins était sombre et il s’assit d’un air profondément dégoûté.

– Non merci, monsieur. J’ai déjeuné avant de venir. J’ai passé la nuit à Londres, car je suis venu hier faire mon rapport.

– Et qu’aviez-vous à rapporter ?

– Un échec, monsieur. Un échec total.

– Vous n’avez pas progressé ?

– Pas du tout.

– Aïe, aïe, aïe ! Il va falloir que je voie ça !

– Je le voudrais bien, monsieur Holmes. C’est la première belle occasion qu’on me donne et me voici à bout de ressources. Je serais joliment heureux si vous veniez me donner un coup de main.