Quand la Terre hurla - Arthur Conan Doyle - E-Book

Quand la Terre hurla E-Book

Arthur Conan Doyle

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Beschreibung

Suite a un legs de plusieurs millions de livres, le Pr Challenger a acquis un immense terrain dans le Sussex et fait tout pour le protéger des curieux et surtout des journalistes, profession qu'il déteste entre toutes. Que cherche-t-il a démontrer? Pourquoi ces forages? A nouveau, le Pr Challenger est pret a tout pour démontrer envers et contre tous la justesse de sa théorie sur la nature réelle de notre planete Terre.

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Quand la Terre hurla

Arthur Conan Doyle

Booklassic 2015 ISBN 978-963-525-484-2

Je me rappelais vaguement avoir entendu mon ami Edward Malone, de la Gazette, parler du Pr Challenger, en compagnie duquel il avait vécu quelques aventures assez remarquables. Mais je suis tellement accaparé par mon métier, et ma firme est si submergée de commandes qu’en dehors de ce qui touche à mes intérêts personnels je sais mal ce qui se passe dans le monde. En gros, j’avais gardé de Challenger l’image caricaturale d’un génie sauvage, violent et sectaire. Je fus grandement surpris de recevoir de lui une lettre d’affaires, rédigée dans les termes suivants :

 

14 bis, Enmore Gardens,

Kensington.

Monsieur,

J’ai l’occasion de louer les services d’un expert en forages artésiens. Je ne vous dissimulerai pas que mon opinion sur les experts n’est pas très haute : j’ai maintes fois constaté qu’un homme qui, comme moi-même, est doté d’un cerveau bien agencé, dispose d’une largeur de vues plus grande et plus saine qu’un soi-disant spécialiste, lequel se cantonne dans l’exercice d’un savoir particulier. Néanmoins, je suis résolu à vous mettre à l’épreuve. En regardant la liste des autorités en puits artésiens, une certaine bizarrerie – absurdité, allais-je écrire – dans votre nom a retenu mon attention ; j’ai pris des renseignements, et il s’est trouvé que mon jeune ami, M. Edward Malone, vous connaissait. Je vous écris donc pour vous dire que je serais heureux d’avoir un entretien avec vous ; si vous répondez aux conditions requises – et celles que je requiers ne sont pas minces ! – il est possible que je vous confie une affaire extrêmement importante. Je ne puis vous donner plus de précisions sur l’affaire en question, sinon qu’elle est des plus secrètes ; nous en débattrons verbalement. En conséquence, je vous prie de surseoir à tout nouvel engagement, et je compte que vous viendrez me voir à l’adresse ci-dessus vendredi prochain à dix heures et demie. Il y a un décrottoir et un paillasson à la porte ; Mme Challenger est très pointilleuse à ce sujet.

Je demeure, Monsieur, tel que j’étais au début de cette épître.

George Edward Challenger.

 

Je tendis cette lettre à mon secrétaire, et il informa le professeur que M. Parfait Jones serait heureux de se trouver au rendez-vous. C’était une lettre d’affaires parfaitement civile, mais elle commençait par la phrase : « Nous avons bien reçu votre lettre, non datée… » Ce qui provoqua une deuxième missive du professeur ; son écriture ressemblait à un réseau de fils de fer barbelés.

 

Monsieur,

Je remarque que vous soulignez à des fins critiques que ma lettre n’était pas datée. Pourrais-je attirer votre attention sur le fait que, par une sorte de compensation d’un impôt monstrueux, notre gouvernement a l’habitude d’apposer une petite indication circulaire ou timbre sur l’extérieur de l’enveloppe, ce qui notifie la date de la mise à la poste ? Si cette indication fait défaut ou si elle est illisible, adressez-vous aux autorités postales compétentes. En tout état de cause, je vous prierais de borner vos observations aux problèmes inhérents à l’affaire sur laquelle je vous consulte, et de mettre un terme à vos commentaires touchant la forme éventuelle de ma correspondance.

Il me parut évident que le professeur était fou. Avant de m’engager plus avant, je me rendis donc chez mon ami Malone, que je connaissais depuis le bon vieux temps où nous jouions ensemble au rugby dans l’équipe de Richmond. Il était aussi Irlandais et aussi gai que jamais ; il s’amusa fort de ma première échauffourée avec Challenger.

– Ce n’est rien du tout, mon vieux ! me dit-il. Quand tu auras été avec lui pendant cinq minutes, tu te sentiras quasi écorché vif. Pour ce qui est de se montrer désagréable, c’est le champion du monde !

– Et pourquoi le monde devrait-il l’endurer ?

– Mais il ne l’endure pas ! Si tu faisais le total des procès en diffamation, des bagarres, et des citations devant le tribunal de simple police…

– Citations pourquoi ?

– Pour coups et blessures. Dieu me pardonne, mais il irait volontiers jusqu’à te jeter du haut de l’escalier si tu manifestais un désaccord avec lui ! C’est l’homme des cavernes en veston. Je le vois très bien avec un gourdin dans une main et dans l’autre un morceau de silex très tranchant… Il y a des gens qui ne sont pas de leur siècle ; lui n’est pas de son millénaire. Il appartient à la période néolithique, ou par là…

– Et il est professeur !

– Voilà le merveilleux ! C’est le plus grand cerveau d’Europe, et au service de ce cerveau il emploie une force motrice capable de transformer tous ses rêves en réalités. Ses collègues le haïssent comme du poison, ils essaient de le freiner ou de lui mettre des bâtons dans les roues. Lui les ignore ; il fonce sur sa voie à toute vapeur.

Je réfléchis.

– Bien. Une chose au moins est claire : je ne veux rien avoir affaire avec lui. J’annule mon rendez-vous.

– Jamais de la vie. Tu le maintiens, au contraire ; et tu arriveras à l’heure… Que dis-je, à l’heure : à la minute ! Sinon, tu en entendras parler.

– Et pourquoi, s’il te plaît ?

– Écoute-moi. D’abord, ne prends pas trop au pied de la lettre ce que j’ai dit de mon vieux Challenger. Tous ceux qui l’approchent apprennent à l’aimer. C’est un vieil ours qui n’est pas méchant, crois-moi ! Je me rappelle comment il a porté sur son dos un bébé indien qui avait la variole pour le ramener au fleuve après avoir marché dans la brousse pendant cent cinquante kilomètres. Il est formidable en tout, de toutes les manières, comprends-tu ? Si tu es régulier avec lui, il ne te fera aucun mal.

– Je ne courrai pas ce risque.

– Ce serait stupide ! As-tu déjà entendu parler du mystère de Hengist Down… le forage d’un puits sur la côte sud ?

– Il s’agit d’une exploration secrète pour une exploitation de houille, si j’ai bien compris ?

Malone cligna de l’œil.

– Si tu veux ! Vois-tu, je suis dans les confidences du bonhomme ; je ne peux rien dire tant qu’il ne m’en donne pas l’autorisation. Mais je te dirai quand même ceci, qui a paru dans la presse. Un type, Betterton, qui a fait fortune dans le caoutchouc, a légué ses biens à Challenger il y a quelques années, sous la réserve que cet argent serait utilisé dans l’intérêt de la science. La somme est coquette : plusieurs millions de livres. Challenger a alors acheté un domaine dans le Sussex, à Hengist Down. C’était une terre sans valeur, à la lisière nord du pays de la craie ; il en a obtenu une grande étendue, qu’il a entourée de fils de fer et de grillages. Au milieu, il y avait un profond ravin, qu’il commença à faire creuser. Il annonça…

Malone cligna de l’œil encore une fois.