Rêve ou réalité ? - Andréa Waguener - E-Book

Rêve ou réalité ? E-Book

Andréa Waguener

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Beschreibung

Devant une situation surprenante, qui ne s’est pas dit un jour : « non, mais je rêve ! » ?


De la fiction à la réalité, il n’y a souvent qu’une pensée, une crainte, une croyance, une conviction. 


Ici, le lecteur voyage entre le virtuel et le réel au cours de récits abordant des sujets comme la télépathie, l’illusion, la confusion mentale, la prémonition. Au fil des histoires, sur un fond de tabous, de surconsommation, d’homosexualité ou encore de sexisme, rêve et réalité sont étroitement liés.


C’est derrière la façade que se cache la maison. Alors, poussez la porte de ce livre et tournez-en toutes les pages pour être sûrs de ne pas rêver.


À PROPOS DE L'AUTEURE


Éclectique dans ses écrits, entre romans policiers pour la jeunesse et recueils de nouvelles, Andréa Waguener présente Rêve ou réalité ? son troisième ouvrage publié par Le Lys Bleu Éditions. 



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Andréa Waguener

Rêve ou réalité

Nouvelles

© Lys Bleu Éditions – Andréa Waguener

ISBN : 979-10-377-3771-7

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Avant-propos

Des certitudes, chacun de nous en a. Elles proviennent de notre éducation, de nos relations, de notre vécu. Elles étayent nos valeurs et servent de base à notre réflexion.

Mais, n’oublions jamais que la vérité pour les uns n’est que mensonge ou divagation pour les autres. Ouvrir son esprit et se remettre en question n’est pas chose aisée.

Il arrive toutefois que certaines situations nous interpellent et parviennent à ébranler le socle de nos convictions.

Parmi les douze récits qui suivent, peut-être en trouverez-vous un qui vous fera changer d’avis. Qui sait ?

Andréa Waguener

Jamais sans Jasper

Jamais sans Jasper

Prologue

Les parents cherchent à épargner leurs enfants en évitant les sujets susceptibles de les choquer.

Alors, la réalité est déformée, embellie afin de la rendre acceptable.

Dans la culture occidentale, la mort fait partie de ces thèmes tabous.

Pourtant, les psychologues s’entendent pour dire qu’il faut répondre aux questions avec franchise tout en écartant les expressions telles que « il s’est endormi pour toujours, il est parti, il est monté au ciel », car elles peuvent induire des craintes irraisonnées ou des attentes vaines.

La vérité reste préférable pourvu que les mots employés soient simples et adaptés au langage du bambin.

Mentir a souvent des conséquences.

Jamais sans Jasper

Il avait commencé par Jasper.

Jasper était un adorable Jack Russell Terrier, aussi intrépide que câlin. Sa petite taille et sa robe blanche parsemée de taches fauves lui assuraient un minois coquin, d’autant qu’une auréole charbon cernait les yeux pétillants d’intelligence. Ses tours faisaient s’esclaffer la famille. Enfin, ce qu’il en restait. Augustin, son jeune maître, le chérissait plus que tout. Il passait des heures à lancer la balle que le chien ramenait à coup sûr dix, vingt, trente fois de suite sans jamais se lasser. Les rires du petit se mêlaient aux aboiements, créant un joyeux tintamarre.

Sophie ne s’offusquait nullement de ce remue-ménage. Bien au contraire. La vitalité du duo la réconfortait.

Depuis qu’elle et son mari avaient en charge l’éducation de l’enfant, ces instants de bonheur soulageaient la peine qu’elle ressentait lorsque son regard croisait celui de son neveu.

Elle décochait alors un large sourire, espérant apporter un peu de chaleur à cet innocent tourmenté.

Jusqu’alors, le bambin n’avait pas eu de chance. Très vite, il avait été confronté aux dures réalités de l’existence. Son grand-père était parti trop tôt, laissant au rejeton de merveilleux souvenirs d’après-midi à jouer à cache-cache ou encore à jardiner à ses côtés. Il l’autorisait à manier le râteau ou la binette en lui faisant écouter le chant de la mésange charbonnière. Du haut de ses cinq ans, le môme appréciait cette connivence.

— Reconnais-tu le « tsi-tsi-tu » ?

Augustin prêtait l’oreille, mais ne distinguait guère la modulation requise parmi les nombreuses sources sonores. Pourtant, il répondait d’un air entendu.

— Oui, papy, là-bas !

Et il pointait le doigt vers le premier oiseau aperçu, même s’il s’agissait d’un merle reconnaissable à son plumage noir.

Son aïeul lui avait également enseigné le respect du règne animal. Pour épargner les escargots, il lui demandait de les emporter loin des plantations de choux ou de salades. Le marmouset courait chercher son seau dans le bac à sable pour s’acquitter de la tâche confiée.

Pour tous ces presque riens, il adorait son pépé.

Afin d’alléger son chagrin, son père lui avait exposé les choses à sa manière.

— Grand-papa est monté au ciel.

Depuis, le jeunot observait attentivement le dôme céleste, comptant y découvrir un signe de la présence du disparu.

Mais, l’adage veut « qu’un malheur ne vient jamais seul ». Dans un couple vieillissant, le décès du premier est souvent suivi par un second drame.

Grand-maman mourut à son tour. Simplement, sans crier gare. Avec autant de discrétion qu’elle avait vécu.

Son fils l’avait découvert au petit jour, assise dans son fauteuil devant la télévision. Elle tenait encore dans la main un cadre contenant la photo de son couple. Le légiste le lui avait retiré en forçant les doigts crispés par la rigidité cadavérique.

Il avait fallu expliquer que grand-mère ne faisait plus partie de ce monde.

— Mamie a rejoint papy au ciel.

Augustin s’est trouvé privé des histoires racontées à la veillée pendant les vacances scolaires. Il n’a plus dégusté les gaufres croustillantes préparées pour la Chandeleur. Et la vieille femme qui sentait si bon la cannelle n’était plus là pour le câliner à chaque bobo.

— Un bisou magique, disait-elle, et le mal s’efface à jamais.

Et c’était vrai ! Comment faisait-elle ? Était-elle un peu sorcière ? Ou une gentille fée ?

À présent, le gamin était privé de la compagnie des deux personnes âgées qu’il aimait tant.

Conscients du vide ressenti, ses parents lui avaient offert Jasper.

Le garçonnet transférait ses besoins de tendresse et de complicité sur son animal en partageant ses journées et ses nuits. Évidemment, il ne l’emmenait pas à l’école, mais un rituel s’était installé. Le chien guettait son maître. Chaque soir, le ratier stationnait face à la porte, attendant qu’elle s’ouvre. Il donnait dès lors libre cours à son tempérament exubérant, bondissant si haut qu’il retombait avec une pirouette. Le duo reformé, la joie égayait la demeure.

Mais en certains cas, le sort s’acharne.

Le petit bonhomme avait fêté ses six ans depuis peu lorsqu’un jour, ses oncle et tante s’étaient présentés à l’école. Après avoir longuement discuté avec le directeur, ils avaient établi l’enfant chez eux.

— Pourquoi maman n’est-elle pas venue me chercher ?

Devant la mine fermée de l’un et les pleurs de l’autre, le petit avait deviné qu’un drame s’était déroulé. Le couple sans descendance n’avait trop su comment dévoiler l’horrible injustice. Le tonton s’était lancé dans une explication alambiquée.

— Ton papa et ta maman ont eu un accident de voiture. Un grave accident… Le camion n’a pas respecté le stop… Il les a percutés… Je suis désolé… Tu ne les verras plus, ils dorment pour toujours. Dans leur sommeil, ils veillent sur toi de là-haut.

Il avait désigné le ciel lui aussi paré d’habits de deuil.

Augustin avait intégré l’idée que les morts se transforment en étoiles.

— Alors, ils sont avec papy et mamie ?

La logique simpliste paraissait adaptée à la situation.

— C’est certain, ils se sont retrouvés.

Ce concept avait rassuré le petiot et atténuait sa souffrance.

Il n’avait pas compris la nécessité de marcher derrière un corbillard ni la raison pour laquelle on lui avait demandé de jeter une rose au fond d’un trou, puisque son papa et sa maman s’étaient envolés au milieu de l’univers. Les adultes ont parfois de drôles de manies.

Plusieurs mois s’étaient écoulés. L’orphelin semblait avoir trouvé sa place, aidé par l’influence du chien qui le reliait à son nouvel environnement.

Il était temps de lui apprendre la bonne nouvelle.

— Augustin, nous avons quelque chose à te dire.

— Je t’écoute, Tatie.

— Tu auras bientôt un cousin ou une cousine pour jouer avec toi. J’attends un bébé.

Le gosse sentit qu’un autre chamboulement allait intervenir dans sa vie. Par réaction, il pressa son compagnon sur sa poitrine, comme si le canidé pouvait le protéger d’un nouveau coup du sort.

Son oncle tenta de l’apaiser.

— Ça ne changera rien pour toi. On te garde dans notre famille.

Les mots résonnèrent dans la tête du mioche.

« Dans notre famille »… Et la sienne, à lui, où se cachait-elle ?

Il tourna son visage vers le ciel éteint. De lourds nuages couvraient l’horizon. Un orage s’annonçait.

Les mauvaises conditions atmosphériques s’imposèrent plusieurs jours.

Finalement, le soleil réapparut et le vent du sud poussa loin les derniers moutons aériens. L’espace d’un bleu azur promettait une nuit claire.

— Tonton, j’aimerais contempler les astres ce soir !

L’obscurité venue, installés sur des transats, ils scrutèrent tous deux la voûte tapissée d’une multitude de points scintillants.

Quelques traits brillants traversèrent leur champ de vue.

L’adulte jugea bon de fournir une explication rationnelle.

— Ce sont des étoiles filantes. Ce phénomène lumineux accompagne l’entrée dans l’atmosphère d’un corps céleste.

— Moi, je crois que papa, maman, papy et mamie m’envoient des poussières d’étoiles pour me dire qu’ils sont là-haut et qu’ils me regardent aussi.

Tant de candeur ne put qu’émouvoir.

— C’est sûr, mon p’tit gars. Ils te voient et ils pensent à toi. Tu leur manques au moins autant qu’ils te manquent. Un jour, dans longtemps, longtemps, longtemps, lorsque tu seras vieux, vieux, vieux et que tu t’endormiras pour toujours, tu iras les rejoindre et vous serez de nouveau réunis.

Le lendemain matin, le petit garçon ne descendit pas pour déjeuner. Rien d’étonnant ; il s’était couché tard. Sophie que sa grossesse commençait à alourdir monta le réveiller.

Elle s’arrêta sur le pas de la porte.

Son cri déchirant figea l’air ambiant.

Augustin pendait là, accroché à une solive. Sur la chaise qui l’avait soutenu gisait une boule de poils durs, le regard vitreux, la langue tombante.

Sur une feuille d’écolier, le gamin avait griffonné quelques lignes.

— Je pars retrouver ma famille. J’emmène Jasper avec moi. Il ne voulait pas dormir. J’ai dû serrer très fort.

Ne racontez pas n’importe quoi à vos enfants. Ils pourraient vous croire.

Un mythe démystifié

Prologue

Les croyances ont la vie dure et la peur du loup reste ancrée dans la mémoire collective.

Craint pour ses aptitudes à la chasse, l’animal a longtemps terrorisé nos ancêtres. Plus encore, l’homme-loup baptisé loup-garou effrayait petits et grands. Des légendes concernant des êtres qui se transforment les nuits de pleine lune sont connues depuis l’Antiquité. Les gens soupçonnés étaient condamnés à mort.

« Méfiez-vous des sourcils barrant le front. À ce signe, vous reconnaîtrez un garou ! »

Selon la mythologie, le premier de la lignée serait Lycaon, souverain d’Arcadie, transformé par Zeus pour avoir servi de la chair humaine lors d’un banquet.

Alors, au début du XXIe siècle, lorsque la presse annonce qu’un loup-garou rôdedans le Loir-et-Cher, les frayeurs ancestrales ressurgissent.

Où se cache la réalité les soirs de pleine lune ?

Un mythe démystifié

Brrrr, brrrrrrrrrr…

— Centre d’appels d’urgence de Blois, que puis-je pour vous ?

— Vous allez me prendre pour un taré, mais je vous assure, ce n’est pas une blague…