Risette ou Les Millions de la mansarde - Edmond About - E-Book

Risette ou Les Millions de la mansarde E-Book

Edmond About

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Beschreibung

Extrait : "Ici-bas, au cinquième étage ! Une seule chambre pour nous deux et pas un sou pour payer le terme ! Si Éveline ne rapporte pas d'argent, je ne sais pas de quoi nous déjeunerons. Quelle heure est-il à ma pendule ? (Elle ouvre la fenêtre.) Neuf heures et demie ! Elle devrait être entrée. (Elle ferme la fenêtre.) Il fait froid aujourd'hui ; il faut que le poêle se soit éteint. (Elle va voir.) Rallumons-le : vite un peu de bois."

À PROPOS DES ÉDITIONS LIGARAN :

Les éditions LIGARAN proposent des versions numériques de grands classiques de la littérature ainsi que des livres rares, dans les domaines suivants :

• Fiction : roman, poésie, théâtre, jeunesse, policier, libertin.
• Non fiction : histoire, essais, biographies, pratiques.

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Personnages

ANTONIN : M. LANDROL.

RISETTE : Mme ROSA DIDIER.

ÉVELINA : Mme CHÉRI-LESUEUR.

S’adresser, pour la mise en scène exacte et détaillée, à M. HÉROLD, régisseur de la scène, et pour la musique à M. JUBIN, bibliothécaire copiste au Gymnase.

Chambre très modeste au fond, alcôve et lit ; à droite, au fond, placard ; à gauche, poêle ; 1er plan à droite, table et miroir, 2e plan à gauche, fenêtre et table de travail.

Scène première
RISETTE, seule.

Elle est assise et travaille à un chapeau ; elle chante.

Tradéri, déri ; tradéri, déra,
Encore ce ruban rose,
Et le chapeau, et le chapeau,
Encore ce ruban rose
Et le chapeau sera fini.
Tradéri, déra, tradéri, déri, déri, déri.

Elle se lève ; l’examinant. Très coquet, très coquet. Voyons comme il va. Elle le met sur sa tête, se place devant un petit miroir avec révérence. « Bonjour, ma toute belle. Bonjour, chère ! » Si l’on voulait, pourtant !… Mais, bah ! j’aime mieux mon petit bonnet de linge ! Chantant.

Oui, je suis grisette,
On voit ici-bas…

S’interrompant.

Ici-bas, au cinquième étage ! une seule chambre pour nous deux et pas un sou pour payer le terme ! Si Éveline ne rapporte pas d’argent, je ne sais pas de quoi nous déjeunerons. Quelle heure est-il à ma pendule ? Elle ouvre la fenêtre. Neuf heures et demie ! elle devrait être rentrée. Elle ferme la fenêtre. Il fait froid aujourd’hui ; il faut que le poêle se soit éteint. Elle va voir. Rallumons-le : vite un peu de bois. Elle ouvre le placard. Absent pour cause de congé définitif ! Qu’est-ce qu’on pourrait bien brûler ici ? Tiens, il y a encore de la chaise ! Elle met une chaise en morceaux et s’accroupit devant le poêle : elle reprend l’air du commencement en allumant le feu.

Tradéri, déra, tradéri, déra,
Cette chaise est bien vieille,
Mais les morceaux, mais les morceaux,
Cette chaise est bien vieille…
Mais les morceaux en sont bien bons.
Tradéri, déra, tradéri, déri, déri.
Scène II

RISETTE, ÉVELINA. Elle entre vivement.

ÉVELINA

Je te conseille de chanter, la patronne du magasin n’a pas voulu m’avancer un sou ! je rapporte quatre francs. Elle les jette.

RISETTE, les ramassant.

C’est toujours ça.

ÉVELINA

Et nous devons deux termes ! c’est aujourd’hui le huit ; il faut qu’à midi le déménagement soit fait.

RISETTE

Tu vois, je commence ; voilà une chaise à moitié déménagée.

ÉVELINA

Tu ris de tout !

RISETTE

Ce n’est pas pour rien qu’on m’appelle Risette. Les pleurs ne servent qu’à rendre les yeux rouges, et j’ai la faiblesse de tenir aux miens.

ÉVELINA, s’asseyant entre la table et la fenêtre, travaillant.

Pour ce que tu en fais !

RISETTE, sérieuse.

Qu’entendez-vous par là, ma chère Évelina ?

ÉVELINA

Rien.

RISETTE

Soit, mettons que c’était une bêtise.

ÉVELINA

Je veux dire que si tu étais moins sauvage…

RISETTE

Moi ! je ris avec les gens tant qu’ils veulent.

ÉVELINA

C’est-à-dire que nous n’en serions pas où nous en sommes si tu avais écouté M. Gustave !

RISETTE, sérieusement.

Il était trop beau.

ÉVELINA

Il t’aurait épousée.

RISETTE

Il était trop riche… Au choix j’aimerais encore mieux ton Jean Gigonet, bien qu’il soit un peu laid, un peu bête, et sergent au 135e de ligne.

ÉVELINA

Oui, voilà des amoureux qui rapportent gros !… ça n’a pas le sou, et il faut des dots pour les épouser.

RISETTE

Voilà quatre francs à compte sur la dot de M. Jean Gigonet.

ÉVELINA

Quatre francs ! cela nous fait la jambe belle !

RISETTE, regardant sa jambe.

Dis donc !… parle pour toi.

ÉVELINA

Nous en devons trente au propriétaire. Il va falloir faire notre paquet.

RISETTE

Heureusement ce ne sera pas long.

ÉVELINA

Et où irons-nous ?

RISETTE. Elle chante.

À la grâce de Dieu, à la grâce de Dieu ! Tu vois toujours tout en noir.

ÉVELINA. Elle s’assied et travaille.

C’est que la situation n’est pas rose. À midi nous serons à la porte.

RISETTE

Il n’est encore que dix heures ; nous avons deux heures devant nous.

ÉVELINA

Crois-tu qu’il va pleuvoir des pièces de cent sous ?

RISETTE