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Face à une rupture dévastatrice, Adrien se trouve à un carrefour crucial : sombrer dans la mélancolie ou suivre les indices mystérieux laissés par une admiratrice inconnue à travers des lettres manuscrites empreintes d’amour et de promesses d’avenir. Poussé par la curiosité, il s’engage dans une quête pour percer l’identité de cette femme insaisissable. Entre doutes, peurs et espoirs, il explore chaque piste, cherchant à rallumer la flamme qui l’anime. Répondra-t-il à cet appel ou choisira-t-il de renouer avec la banalité de son quotidien ?
À PROPOS DE L'AUTRICE
Nathalie Antao, avec une plume lumineuse et inspirante, guide ses lecteurs vers une introspection profonde. À travers ses écrits, elle partage ses expériences et son énergie, offrant à chacun des clés pour révéler ses ressources intérieures. Après Écoute ton cœur… le chemin vers soi et Fais-moi un signe, elle propose "Suis ton étoile", une œuvre porteuse d’espoir et de transformation.
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Seitenzahl: 202
Veröffentlichungsjahr: 2024
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Nathalie Antao
Suis ton étoile
Roman
© Lys Bleu Éditions – Nathalie Antao
ISBN : 979-10-422-4944-1
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Une légende raconte que le soleil et la lune ont toujours été amoureux, mais qu’ils ne pourraient jamais être ensemble, car la lune se lève au coucher du soleil et le soleil juste à l’aube.
Ainsi, dans son infinie bonté, Dieu créa l’éclipse comme preuve qu’il n’y a pas d’amour impossible.
L’éclipse
Adrien,
Tu as voulu m’humilier, m’ignorer, me rabaisser…
Ma vengeance sera d’autant plus redoutable.
Si tu crois que tu vas te débarrasser de moi, c’est mal me connaître !
Profite bien de ton calme, car ta vie va devenir un véritable enfer…
XXXXX
C’est assis derrière mon bureau, en train de trier mon courrier reçu ce matin que je découvre cette lettre. Elle était glissée dans une grande enveloppe en papier kraft. Juste mon nom et mon prénom étaient écrits dessus, ainsi que l’adresse de mon bureau.
Un timbre-poste basique.
Aucune autre information.
À sa lecture, j’en ai des sueurs froides.
C’est une personne qui m’en veut de toute évidence…
Elle me tutoie et s’adresse à moi avec colère et menaces.
Ça fait deux mois que je me suis séparé de Charlène, mais jamais je n’aurais pu envisager qu’elle me souhaite autant de mal.
En même temps, je sais qu’elle est furieuse. Lors de la soirée chez Sophie, elle m’a avoué s’être sentie mise à l’écart. Mais Sophie est une amie de longue date. Charlène m’a tout de même reproché de l’avoir laissée de côté et de n’avoir pas fait le nécessaire pour l’intégrer à ce groupe lors de cette soirée-là.
Mais tout de même. Jamais je ne l’ai rabaissée, bien au contraire ! Je l’ai toujours mise en avant, félicitée, et j’étais même fier de ses projets et réussites.
Comment pourrait-elle aujourd’hui me faire des menaces de la sorte ?
M’en vouloir au point de me dire que ma vie va devenir un enfer ?
Je relis chaque mot avec attention et ressens comme un électrochoc me traverser soudainement. Comme si une flèche traversait mon cœur.
Et puis, ce n’est arrivé qu’une seule fois, où elle s’est sentie mise à l’écart. Ce n’était pas intentionnel. Elle était venue m’accompagner à ce gala, mais elle était grippée. Je l’ai donc laissée dans le salon au calme, pensant qu’elle en avait besoin. Je ne voulais en aucun cas la rabaisser !
Et puis, pourquoi m’écrirait-elle ? Il serait plus simple d’en discuter de vive voix.
Quoique ça aussi on ne sait pas faire. Notre relation est bloquée. Depuis son départ, il n’y a eu aucun échange entre nous.
Au début, je pensais qu’elle voulait prendre du recul et qu’une fois apaisée elle reviendrait et nous reprendrions notre quotidien. Or, ce jour-là n’est jamais arrivé. Non, depuis presque deux mois, je n’ai plus aucune nouvelle. Un seul message :
« J’ai besoin de réfléchir. »
J’ai bien évidemment tenté à plusieurs reprises de la contacter, mais je tombe toujours sur la messagerie. Elle a même dit à Jeremy, mon copain d’enfance, qu’elle voulait que je la laisse tranquille. Qu’elle reviendrait s’expliquer quand elle en serait capable. Alors, bêtement, j’ai obtempéré, espérant que ce passage à vide ne soit que transitoire…
Mais on dirait bien aujourd’hui que les semaines se prolongent et que Charlène a pris son indépendance loin de moi…
Alors, j’ai du mal à penser que cette lettre soit de sa propre initiative…
Je la relis encore une fois pour parvenir à décrypter un message subtil… Rien ne me paraît évident.
Mais de telles menaces ne me laissent pas indifférent.
C’est peut-être un canular, une manigance. Un client ou un concurrent qui veut me faire du chantage.
Dans mon domaine, c’est peu courant, mais on ne sait jamais.
Il se pourrait aussi que ce soient des relations ou des amis qui aient des intentions pas si saines à mon égard.
Je pense bien aussi à Morgane, une amie de Charlène qui a toujours eu un penchant pour moi. Elle ne s’en est jamais cachée, même si elle est liée à Charlène depuis leur enfance.
J’ai toujours été très clair avec elle concernant mes intentions. Cela ne l’a pas empêchée de réitérer à plusieurs reprises des approches toujours plus malsaines, mais je suis toujours resté de marbre.
Alors, à moins qu’elle ait mal interprété un message ou des paroles, je ne vois pas en quoi je l’aurais humiliée…
Non, là, je suis un peu perdu. Et ça me fait peur.
En fonction de l’auteur de ces menaces, je risque gros.
Je tiens à conserver ma réputation dans mon métier. La confiance et le sérieux que je tente de donner sont le fruit d’un travail de plus de dix ans. Je ne peux pas laisser ruiner tant d’efforts en si peu de temps.
Je dois impérativement trouver qui est l’auteur de cette lettre.
Je la replie et la range dans le tiroir à ma droite sous une pile de documents. Personne ne doit la découvrir. Je dois percer ce mystère seul.
Est-ce une mauvaise plaisanterie ou de véritables menaces ?
Les doutes commencent à m’assaillir et à me déstabiliser.
Aujourd’hui, je dois retrouver mon ami Léo, car nous devons passer la journée ensemble.
C’est compliqué de se voir. Il est policier à Marseille, et son emploi du temps change en permanence.
Alors, nous avons décidé d’aller faire du jet ski vers les îles de Porquerolles.
Une journée pour décompresser et profiter un peu des plaisirs de notre région.
Même si c’est la haute saison et que les touristes affluent en masse, en jet ski, on va pouvoir profiter des criques isolées accessibles uniquement par la mer.
La journée est agréable et Leo se laisse aller à quelques confidences. Il a divorcé l’an passé et vient de rencontrer Sasha, une collègue avec qui il travaille sur les grosses interventions. Cette relation naissante lui fait se sentir vivant. Je suis heureux pour lui, il le mérite, après l’enfer que lui a fait vivre Eden pendant des années.
Je m’autorise alors à lui parler de cette lettre anonyme reçue quelques jours plus tôt. Il est bien placé pour me conseiller et surtout me donner ses ressentis et son avis.
Et ce que je peux dire, c’est que cette lettre n’a pas fait rire Leo. Il la prend au sérieux, et ces menaces sont malsaines selon lui.
Quelqu’un m’en veut, c’est indéniable.
Il me met en garde face à de telles accusations.
Même si je suis interpellé par ces menaces, j’avoue que je ne me sens pas à ce point en danger…
C’est vendredi soir. La semaine est enfin terminée et je vais profiter du week-end pour décompresser. Rien au programme. Juste du repos.
À peine entré dans le salon, je dépose mes affaires sur la table de la cuisine et en me dirigeant vers le canapé, je suis interpellé par une lumière clignotante sur l’interphone.
Je m’approche et fais défiler l’écran digital qui a enregistré les moindres faits et gestes durant la journée.
Je vois apparaître, la factrice, vers 12 h 45, suivie de peu par le monsieur qui distribue les publicités. Et vers 15 h, une personne s’approche de mon portail. Je la vois observer de tous côtés comme pour s’assurer que personne ne l’observe. C’est une personne plutôt de taille moyenne, vêtue d’un pantalon et d’un tee-shirt blanc. Tenue classique. Une paire de baskets et une casquette cachant son visage. Je tente de zoomer sur l’écran, mais je ne remarque rien de plus. Aucune voix n’a été enregistrée.
La personne repart quelques instants plus tard à pied. Est-ce un marcheur ? un touriste ? ou quelqu’un qui voulait me parler ? Elle n’a pas pris soin de sonner à l’interphone. D’où elle était, elle a pu observer tout au plus un coin de ma cour. La végétation est tellement dense autour de l’allée de la villa que même la présence de véhicules à l’intérieur ne peut être visualisée. C’est étrange…
J’ai bien fait de faire installer cette caméra quelques mois plus tôt, c’est plutôt rassurant. Même si cette fois le mystère reste entier quant à cette venue…
Je ne peux m’empêcher de repenser en une fraction de seconde à la lettre de menaces reçue il y a maintenant deux mois.
Alors que je commençais à oublier, voilà que cette vision sur l’écran de l’interphone m’y replonge…
Comme m’a conseillé Léo, je ne dois pas faire de fixation dessus. Rester vigilant, mais ne pas devenir parano à la moindre suspicion…
Alors que je rentre à la villa après une longue et interminable journée de travail vers 22 h, l’alarme du bureau sonne sur mon portable.
Je l’ai fait installer la semaine dernière et je ne maîtrise pas totalement son fonctionnement. Ça doit être une mauvaise manipulation de ma part.
Je réfléchis pour être certain d’avoir tout fermé avant de partir.
Ça ne peut pas être la femme de ménage, car je l’ai vue partir à 20 h.
C’est certainement un bug au niveau de la caméra de surveillance.
Je vais téléphoner au central de surveillance pour être certain qu’il n’y a pas de souci.
Je ne parviens pas à les joindre.
Je vais demander à Julie, ma secrétaire qui habite à deux pas du bureau d’aller vérifier avec son mari.
Ma villa est à l’autre bout de la ville, et le temps que je m’y rende, il y en a au moins pour 30 minutes.
Lorsque Julie me rappelle quelques minutes plus tard, elle me rassure. Elle n’a rien vu d’anormal. Les portes étaient fermées, les lumières éteintes. A priori, une coupure de courant qui aurait pu faire déclencher l’alarme.
Je ne rejoins le bureau qu’en milieu d’après-midi.
Ce matin, j’avais rendez-vous avec la société RGB, constructeur de chalets nordiques, afin de valider un projet de chalet témoin en Scandinavie, sur le lieu même d’où leurs essences de bois proviennent.
Nous avons bouclé le dossier et j’ai pu leur fournir les plans officiels qui serviront aux constructeurs sur place. Un projet que j’affectionne particulièrement, tant le lieu est plutôt magique.
Chalet en rondin au milieu d’une forêt en Finlande, le pays des nuits polaires et des aurores boréales, pour faire rêver des milliers de touristes en quête d’évasion au pays du grand nord.
J’ai validé les différents contrats avec le PDG, mais aussi Rosa, la cheffe de projet scandinave, et Maxime, le responsable qualité du site finlandais.
La journée a commencé sur une note positive et je compte bien poursuivre avec cet élan. J’ai déjeuné avec mes collègues au nouveau restaurant chinois en bas de notre immeuble et ce soir, je dois rejoindre Léo au cinéma de Cannes pour la première du dernier film de glisse.
Ces plans auraient été parfaits si en rentrant dans mon bureau je n’avais pas posé mes yeux sur cette boucle d’oreille.
Une boucle couleur or, aux formes ondulées, rehaussée d’énormes strass fuchsia. Le modèle est pendant et mesure presque 5 cm. Ces boucles se remarquent facilement…
Elle est posée à même le sol juste au pied de mon fauteuil. Elle aurait pu passer inaperçue si je ne m’étais pas baissé pour jeter ma bouteille d’eau vide dans ma corbeille.
Je la ramasse et viens m’asseoir à mon bureau.
Je l’observe. Comment cette boucle d’oreille a-t-elle pu être posée là ? Est-elle tombée ?
C’est quelqu’un qui s’est introduit dans mon bureau et qui l’a oubliée…
Mais depuis hier soir, à 22 heures où j’ai quitté le bureau, qui est venu ici ?
Ce n’est pas la femme de ménage, elle est partie à 20 heures. De plus, elle ne porte jamais de bijoux durant son travail.
Est-ce Julie, ma secrétaire ? Bien qu’elle aurait pu venir chercher un dossier, au vu de l’heure tardive, il est très peu probable que ce soit elle.
Je descends à l’accueil, la boucle à la main pour lui demander.
Elle me répond par la négative.
Lorsque je reviens dans mon bureau, je ne cesse de m’interroger.
Qui a pu bien rentrer dans mon bureau et surtout pour faire quoi en mon absence ?
De toute évidence, c’est une femme. Une telle boucle ne passe pas inaperçue. C’est plutôt extravagant même.
Je me rapproche du petit meuble à ma droite pour me préparer un café quand j’aperçois dans la boîte à capsules ouverte un papier plié en deux.
Je le saisis et le déplie.
Est noté noir sur blanc sur une feuille imprimée :
« Dénonce-moi et je balance tout ! »
Voilà à nouveau des menaces. Mais que veut-elle balancer ?
Cette femme est perfide et dangereuse. Elle veut m’intimider, me faire basculer dans la démence à force de trop réfléchir…
Je repense tout à coup à l’alarme qui a sonné hier soir.
Quelqu’un est entré ici à mon insu.
Mais comment a-t-elle pu entrer alors que j’avais tout fermé à clé ?
Lorsque Julie est venue avec son mari vérifier, les portes étaient bien clavetées, les lumières étaient éteintes et les portes des bureaux closes.
Quelqu’un a réussi à pénétrer dans notre agence.
C’est une personne qui doit avoir la clé.
Mais à part moi, Julie et Rémy, le chef de projet, personne n’a de double… si ce n’est… Charlène !
Seule Charlène à la clé de notre cabinet. Elle ne me l’a pas rendue en quittant les locaux et je ne la lui ai pas demandée, pensant qu’elle reviendrait bien sûr !
Demander la clé serait comme mettre un terme à notre union et surtout notre collaboration professionnelle.
Mais elle n’a pas été informée qu’une alarme avait été installée, d’où ce manque de vigilance de sa part.
Mais pourquoi Charlène serait-elle venue dans mon bureau en mon absence ?
Et puis, cette boucle d’oreille ne lui ressemble pas. Jamais je ne l’ai vu porter de telles boucles !
Pour la clé, ça peut être elle, mais pas pour la boucle.
Qu’est-ce que cette manigance ?
J’observe autour de moi pour voir s’il y a des indices, des objets déplacés… Je relis les quelques mots sur ce bout de papier…
Je vérifie le téléphone fixe et la liste des appels passés depuis ce poste.
Il y en a un qui a été passé hier soir à 22 h 34. Je n’étais plus au bureau et l’alarme a sonné à 22 h 33.
C’est de toute évidence la personne qui est rentrée dans le bureau qui a passé l’appel…
Je note le numéro, mais je le reconnais immédiatement. C’est le portable de Charlène.
Je ressens tout à coup du soulagement.
Cette manigance est le fruit de Charlène. Du moins, elle en est l’auteure.
Mais pourquoi souhaiterait-elle se venger de moi ?
À moins que ce ne soit quelqu’un de son entourage. Qui aurait réussi à prendre la clé du cabinet pour s’infiltrer et récupérer des dossiers confidentiels ?
Je vérifie l’armoire où se trouvent mes dossiers, et effectivement il en manque un.
C’est un dossier d’architecture urbaine, dont Charlène était si fière d’avoir obtenu la signature du projet.
Il lui aurait suffi de me le demander et je le lui aurais immédiatement confié. En aucun cas, je ne souhaitais m’en accaparer !
Mais pourquoi a-t-elle fait venir quelqu’un pour le récupérer ?
Est-ce que cela a un lien étroit avec la lettre de menaces que j’ai reçue deux mois plus tôt ?
Le doute m’envahit à nouveau…
Il se passe des choses louches autour de moi et je veux coûte que coûte percer ce mystère.
C’est indéniablement une personne qui a un lien étroit avec Charlène pour se permettre de lui téléphoner depuis mon bureau.
Je vais recontacter la société de télésurveillance pour tenter d’avoir plus d’informations concernant l’intrusion d’hier soir.
Il y a une seule caméra de surveillance et elle se situe en bas de l’escalier de l’agence.
Lorsque le responsable de la société de surveillance me rappelle, il me propose de venir me faire visionner la cassette.
Lorsque l’enregistrement démarre, on aperçoit une silhouette et une main se rapprocher de la porte pour insérer une clé dans la serrure de la porte vitrée d’entrée de l’agence. Elle n’allume pas la lumière et avance à la seule lueur d’une petite torche qui, face à nous, ne nous permet pas de l’identifier. On voit juste sa silhouette. Elle est plutôt forte et de petite taille. Une femme avec des cheveux assez longs, portant un long manteau et un bonnet. On ne voit que ses cheveux dépasser sur les épaules.
En zoomant, je parviens à savoir de qui il s’agit.
C’est Morgane… je ne suis pas si étonné.
Elle ressort de l’agence 5 minutes plus tard, et prend soin de bien refermer à clé.
Le responsable de la société de télésurveillance me propose à son tour de déposer une plainte pour irruption dans un lieu privé.
Je n’en vois pas la nécessité, j’ai percé le mystère, enfin !
Alors que Léo sonne à la porte de ma villa, je l’accueille avec une allure beaucoup plus décontractée que lorsque je lui ai confié la lettre anonyme.
J’ai enfin percé le mystère et je vais pouvoir vivre libre.
Celle qui me promettait de faire de ma vie un enfer n’est autre que Morgane, l’amie de Charlène.
Elle s’est imaginé un scénario nous concernant. Elle s’est imaginé tout un scénario et, face à mon ignorance, a voulu se venger.
C’est elle la seule capable de porter ce style de boucles d’oreilles. C’est une personne extravagante.
Elle a voulu m’impressionner avec ses menaces.
Elle est tout simplement pathétique.
Je pense qu’il me suffira de lui retourner la lettre en précisant que son jeu ne servirait à rien et qu’au pire, elle risquait de perdre sa meilleure amie, qui était sans doute bien loin de s’imaginer qu’elle puisse concevoir un tel scénario.
Voilà comment au bout de plusieurs semaines, je perce ce mystère de la lettre anonyme…
Alors que je m’apprête à sortir de la cour de ma villa, située dans la baie d’Antibes, pour rejoindre l’avenue principale de la ville, je sors de mes pensées au son du bip qui résonne d’un fourgon stationné juste devant la villa voisine à la mienne.
Ce matin, je suis un peu courbatu. J’ai passé tout mon week-end à combattre mes amis lors d’une compétition au sein de notre club de handball. Je suis motivé pour débuter cette nouvelle semaine, où les rendez-vous vont s’enchaîner, me laissant que très peu de temps libre.
C’est justement ce que je tente de fuir, le temps de pause, le temps de calme.
Parvenu à rejoindre l’autoroute, je ressens une atmosphère différente des autres jours. Sans vraiment pouvoir identifier les sensations que cela me provoque.
Une nouvelle animation se joue autour de moi.
Je n’y prête pas plus attention et fonce avec mon bolide à vive allure pour rejoindre le périphérique qui doit déjà être surchargé à cette heure matinale.
Mon premier rendez-vous est dans moins d’une heure et je dois passer au bureau récupérer un dossier.
On dirait ce matin que rien ne va en ma faveur. Ce n’est peut-être pas mon jour, quoique je tente de rester positif.
Une fois arrivé à la hauteur du parking réservé aux employés de ce quartier administratif, je ne parviens pas à trouver une place de stationnement. Ici aussi, je ressens la même agitation que celle ressentie ce matin en quittant mon appartement quand tout à coup, me voilà ramené à la réalité. C’est l’évidence.
Nous sommes à moins d’un mois de Noël, et le monde entier s’apprête à lancer les festivités : décorations en tous genres, musiques traditionnelles diffusées en boucle et concours des plus belles vitrines.
Voilà ce que je sentais depuis mon lever. Cette frénésie, et surtout cette magie qui tentait de se frayer un chemin dans le quotidien de milliers de citadins se préparant à débuter une nouvelle semaine de travail.
Ça y est, c’est lancé, la course folle et effrénée pour parvenir à s’immerger dans la magie de Noël pour des millions d’individus en quête de rêve et d’évasion.
Tenter de fuir la monotonie et surtout apporter un peu de joie dans leur vie.
Et je dois avouer que c’est aussi mon cas cette année. C’est pour cela que je pense avoir tenté d’occulter cette fête bien trop « obligée » à mon goût.
Voilà que la porte d’entrée de l’immeuble de mon bureau est barrée par une dizaine d’employés de la mairie, qui tentent d’accrocher à la façade une guirlande, qui doit faire des mètres et des mètres de long, et qui traîne au sol des dizaines de petites ampoules lumineuses.
Je manque de trébucher dessus quand un des employés me propose de me frayer un passage pour pouvoir entrer dans l’immeuble.
Me voilà à l’intérieur. Julie, la secrétaire, me salue. Elle est rayonnante. La seule évocation de Noël suffit à la ravir. Chez elle, toute sa petite famille doit préparer cette fête avec entrain dans les moindres détails. Elle a d’ailleurs décoré le guichet d’accueil d’un petit sapin factice. Elle n’aura pas perdu de temps. En principe, elle en profite au maximum et n’enlève les décorations que fin janvier. Ça m’a toujours plu, mais cette année, c’est différent. Ça me dérangerait presque. Je n’ose rien dire de peur de la frustrer, mais je n’en reste pas moins dubitatif.
Enfin, tout cela est encore là, pour me rappeler ma piètre situation.
Contre ma volonté, ça, je tiens à le préciser, cette année, en peu de temps tout a tourné contre moi ! Je me suis retrouvé célibataire, isolé et quelque peu paumé.
Mon ex-femme, Charlène, enfin mon ex-compagne, car nous n’avons jamais osé franchir le pas du mariage, m’a plaqué du jour au lendemain. Si je l’écoute, non, elle m’avait prévenu. Mais je n’ai rien vu venir.
Elle est partie comme ça, un beau matin.
Je suis rentré le soir et elle n’était plus là. Elle avait emporté toutes ses affaires. C’était vide. Tout était vide sans elle.
Au bureau non plus, elle n’est pas venue. Elle a choisi de déserter. Partir comme ça. Tout laisser et partir refaire sa vie, comme elle m’a dit dans la seule lettre qu’elle m’a laissée, posée sur la table de la cuisine.
Comme si on l’avait déjà fait, notre vie… On était au commencement de notre vie de couple, pleine de projets communs et professionnels, puisqu’on travaillait ensemble.
Pour elle, on était presque des colocataires, avec un projet commun : notre cabinet d’architectes.
Alors, elle a fait le choix de s’installer à son compte, de récupérer son portefeuille clientèle et de travailler depuis son nouveau logement.
Ce jour-là, je reprends une bombe sur ma route. Je n’ai rien compris, enfin je n’ai rien vu. Car ça devait faire un sacré bon bout de temps qu’elle préparait son départ…
Ce matin, c’est un sacré rappel à l’ordre dans la vie que je tentais de réapprivoiser pour retrouver un semblant d’équilibre, entre le bureau, les clients et mon club de handball.
Alors, depuis, les fêtes de fin d’année, je ne préfère même pas y penser. C’est une fête pour les enfants et il y a fort longtemps que je ne crois plus au père Noël !
Je monte à l’étage récupérer mon dossier avant de filer à mon rendez-vous.
Une société de propreté qui souhaite aménager de nouveaux locaux pour la pause déjeuner de ses employés. Un projet très intéressant puisqu’il doit être à la fois à la pointe de la technologie avec les nouvelles normes sanitaires, mais surtout ils souhaitent y intégrer une salle de sport. Je vais essayer de mettre dans ce projet de l’originalité, mais surtout une approche novatrice.