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L’amour est beau et imprévisible. Il naît auprès de ceux qui baissent leur garde, qui ouvrent leur esprit et se laissent guider par leurs désirs. Ne cherchez pas l’amour : c’est l’amour qui trouvera le chemin de votre cœur lorsque celui-ci acceptera de le laisser entrer en douceur. Notre vie est semée de sentiments, d’émotions, de liens forts, de ressentis. Parfois, on pense avoir trouvé l’amour de sa vie, mais une puissance plus forte s’engouffre dans votre cœur et vous emporte vers l’inattendu. Nous sommes tous liés à quelqu’un, et ce, de manière différente. Ces liens peuvent s’effilocher, se casser ou se fortifier avec le temps. À travers ces cinq chemins de vie racontés par l’auteure, vous comprendrez que rien n’est figé et que le lien qui vous unit à l’autre se transforme et évolue. Écoutez votre cœur et ses vibrations pour trouver votre propre bonheur.
À PROPOS DE L'AUTRICE
Nathalie Antao, à travers ses romans et sa plume fluide et touchante, donne à ses écrits une authenticité qui permet de garder espoir, mais surtout d’oser réaliser la vie de ses rêves. Elle est l’auteure de plusieurs ouvrages, dont "Fais-moi un signe" et "Suis ton étoile".
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Seitenzahl: 196
Veröffentlichungsjahr: 2025
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Nathalie Antao
Ce lien qui nous unit
Roman
© Lys Bleu Éditions – Nathalie Antao
ISBN : 979-10-422-6779-7
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
À travers ces cinq histoires de vie, vous allez découvrir un certain nombre de liens qui peuvent connecter les êtres entre eux.
Que ce soient des liens familiaux, amicaux, transgénérationnels, ou au contraire des liens plus subtils, invisibles, inexplicables, ces liens créent de véritables connexions entre les êtres et, bien que cela dépasse la raison, le cœur les ressent toujours en premier.
Ces liens sont indestructibles, mais surtout ce sont eux qui nous lient pour former une seule et même famille d’âme en quête de bonheur dans notre petite existence.
Car sans ces liens nous ne pourrions pas nous nourrir spirituellement et l’homme serait voué à se perdre lui-même…
Ces liens sont la base de toute vie, mais surtout, ce sont eux qu’il faut chérir et dont il faut prendre soin.
Car même si l’homme peut parvenir à se suffire à lui-même, la seule chose qui va lui permettre d’évoluer c’est d’être confronté au monde extérieur et tisser des liens avec son entourage.
Ces précieux liens vont être cités, vécus, et ils vont vous faire vibrer à travers ces personnages qui vont vous donner l’envie de poursuivre votre lecture pour tenter à votre tour de percer le mystère de ces liens qui sont pour le moins qu’on puisse dire… inexplicables.
Ce n’est pas une question d’âge, de lieu, de moment ou encore de culture…
Non tout cela importe peu…
Le lien qui se crée avec un simple regard, un seul mot, un seul geste est bien plus important que tout l’environnement qui se joue autour à ce moment-là…
Ce lien-là vous transporte, vous inonde de sensations parfois inconnues, ou vous déstabilise au point d’en perdre la raison et l’explication.
Je vous parle là de ces liens qui sont si forts qu’aucun mot ne suffirait à les qualifier.
Seul le cœur en connaît l’explication, tant les ressentis sont à la fois un mélange d’évidence et de chaleur intérieure.
De la rencontre à la connexion, c’est tout un système qui se met en marche à la vitesse du vent pour vous transporter dans un instant de magie dont vous seul en connaissez les ressentis.
Lâchez et surtout profitez, car ces moments-là sont d’une telle intensité qu’il en vaut la peine pour une fois de fermer les yeux et de se laisser transporter…
C’est du moins ce que Paul et Anna, Lilou et Valentin, Patricia et Léo, Olivier et Lia, et, pour terminer, Pierre-Louis et Rose vont tenter de vous faire ressentir…
Des couples ordinaires, mais qui pourtant sont en train de vivre une expérience extraordinaire…
J’ai seulement envie de vous donner un dernier petit conseil avant de poursuivre votre lecture… soyez attentif pour qu’à la fin, en toute honnêteté, vous puissiez vous répondre à vous-même. Laquelle de ces histoires vous aura fait vibrer à tel point que vous rêveriez à votre tour d’être à leur place.
Bien souvent lorsqu’on parle de liens, un peu tout s’emmêle. Entre les liens du sang, les liens du cœur, l’amitié, l’attirance et notre tête qui nous dicte ce que l’on ne voudrait pas s’avouer, il y a de quoi nourrir de longues conversations ou encore réfléchir.
Et si seulement accepter ces liens nous permettait de vivre plus en équilibre avec ce que la vie a peut-être prévu pour chacun d’entre nous ?
Après tout, sans liens, nous ne sommes rien.
Même la personne la plus isolée au bout du monde va créer des liens dans son existence. Liens étroits ou plus larges, nous nourrissons tous des liens.
Notre vie fœtale commence aussi par un merveilleux lien. À travers le cordon ombilical, nous nous nourrissons, nous pouvons évoluer et nous créons un magnifique lien d’amour. Une connexion qui va bien au-delà du physique. À travers ce cordon, le lien entre le bébé et sa maman a un rôle certes nutritif, mais joue aussi la communication entre le placenta et l’enfant. Le jour de la naissance, ce cordon est coupé volontairement, ce qui évoque la séparation entre ces deux êtres. Le nouveau-né devient alors plus indépendant, mais restera lié à sa mère pendant toute sa vie. Mais leur lien spirituel ne sera jamais totalement coupé. Entre en ligne de compte à ce moment-là les liens transgénérationnels sans lesquels nous n’aurions pas nos racines. Ce cordon ombilical qui est tout un symbole puissant du lien entre la mère et l’enfant. Il n’est pas surprenant même d’entendre bien souvent des proches conseillers à l’âge adulte de devoir « couper le cordon ». Une manière d’emmener nos enfants vers plus d’autonomie, et d’épanouissement personnel.
Puis au fil de notre existence, tous ces liens évoluent. En fonction de l’âge, des expériences, au fil des rencontres, les liens peuvent se renforcer ou, au contraire, se briser. L’importance que nous allons consacrer à nourrir ces liens ou au contraire tenter de les couper va mettre en lumière notre manière à chacun d’évoluer vers la dépendance ou au contraire l’autonomie.
Ce roman qui va créer du lien entre vous, chers lecteurs, et les héros de mes histoires va certainement aboutir à de nombreuses similitudes et, de toute évidence, vous donner envie de vous identifier à eux… Quels que soient leurs âges, leur statut, le constat sera le même… ces liens qui nous lient sont ceux qui font battre notre cœur tout simplement !
Cinq histoires pour une multitude de liens…
Rien n’a changé…
Reviendras-tu ?
Un seul regard
Positive !
Une bouteille à la mer
À la naissance, on monte dans le train et on rencontre nos parents.
Et on croit qu’ils voyageront toujours avec nous.
Pourtant à une station, nos parents descendront du train, nous laissant seuls continuer le voyage.
Au fur et à mesure que le temps passe, d’autres personnes montent dans le train.
Et ils seront importants : notre fratrie, amis, enfants, même l’amour de notre vie.
Beaucoup démissionneront et laisseront un vide plus ou moins grand.
D’autres seront si discrets qu’on ne réalisera pas qu’ils ont quitté leurs sièges.
Ce voyage en train sera plein de joies, de peines, d’attentes, de bonjours, d’au revoir et d’adieux.
Le succès est d’avoir de bonnes relations avec tous les passagers pourvu qu’on donne le meilleur de nous-mêmes.
On ne sait pas à quelle station nous descendrons.
Donc vivons heureux, aimons et pardonnons !
Il est important de le faire, car lorsque nous descendrons du train, nous devrions ne laisser que de beaux souvenirs à ceux qui continuent leur voyage…
Soyons heureux avec ce que nous avons et remercions le ciel de ce voyage fantastique.
Aussi, merci d’être un des passagers de mon train.
Et si je dois descendre à la prochaine station, je suis content d’avoir fait un bout de chemin avec vous !
Je veux dire à chaque personne qui lira ce texte que je vous remercie d’être dans ma vie et de voyager dans mon train.
Jean d’Ormesson
Alors que nous étions tranquillement en train de faire une partie de belote, mon regard a été attiré vers Paul. Lorsque mes yeux se sont posés sur lui, j’ai senti quelque chose de différent, d’inexplicable.
Ça faisait pourtant quelque temps que chaque samedi soir nous nous retrouvions avec mon mari Charles, et notre couple d’amis, Paul et Ginette. À nous quatre, nous formions les meilleurs amis du monde. Nous avons même été faire quelques petits séjours sur la Côte d’Azur ensemble.
Nous partageons notre quotidien, nos vies respectives et chacun de nous trouve dans l’autre couple tant de similitudes que l’on évolue malgré les épreuves de la vie. On se soutient, on se comprend, on s’entraîne. Voilà ce qu’en dit mon cher Charles. De ces parties de pêche avec Paul et moi mes randonnées avec Ginette. C’est simple, convivial et c’est peut-être notre pilier pour traverser les années qui filent à présent à toute vitesse. Charles n’est pas en forme en ce moment, ses soucis rénaux sont revenus et on fait beaucoup de passages aux urgences. Ginette, elle est si dévouée qu’à chaque fois elle me rend visite pour me parler et me permettre de vider mon sac… Car faut que je l’avoue, mon Charles n’est pas si commode. Il est très colérique et la vie à ses côtés n’a pas été toujours si facile. Mais je l’aime, alors je ne m’aventure pas dans un chemin qui serait certainement dévastateur. Lui tenir tête ne sert à rien et au pire ça le met dans une colère folle et il ne parle plus. Alors, passer ma vie à côté d’un zombi non merci. Alors oui, ma Ginette me soulage, m’aide et avec elle je me sens en joie.
Alors nos soirées belotes sont une bouffée d’oxygène ces derniers temps. On rit beaucoup et avec eux Charles est quelque peu différent. Il laisse de côté ces soucis et profite de passer un peu de bon temps.
Alors ces rendez-vous, on les prépare chaque semaine avec grande attention.
Je prépare des crêpes, des cakes, je m’autorise même à mettre un peu de vernis sur mes ongles pour l’évènement.
Ces petites fantaisies sont si bienfaisantes !
J’ai remarqué aussi que Ginette mettait un point d’honneur à se peigner correctement. Je me demande même si elle ne va pas chez son coiffeur exprès le samedi après-midi pour être mieux apprêtée…
C’est rigolo, on ressent tant de joie à se retrouver, comme un rendez-vous à ne surtout pas manquer !
Pour Paul et Charles, je me suis aperçue aussi que ce moment était presque attendu comme un rituel chaque fin de semaine.
Mais ce soir, alors que l’on est tranquillement en train de jouer, je sens au plus profond de moi qu’il se passe quelque chose de différent des semaines passées.
Lorsque mon regard va en direction de Paul, je m’aperçois qu’il m’observe. Ses yeux sont posés sur mes mains qui tiennent les cartes face à mon visage. Ses yeux se dirigent tour à tour de mon visage à mes mains. Une lueur apparaît dans ses iris que je ne connais pas. Cela me trouble instantanément.
Je préfère baisser les yeux et observer à nouveau mon jeu de cartes.
C’est si inattendu que je suis complètement décontenancée… Que signifie ce changement d’attitude ? J’ai l’impression que Paul lui aussi est mal à l’aise.
La soirée ne va pas s’éterniser. Charles se plaint de douleurs au ventre. Il doit à nouveau faire une crise d’urée. Nous préférons rentrer pour qu’il se repose, et puis il est déjà tard. Lorsque nous sommes avec nos amis, nous ne voyons jamais l’heure tourner.
Ce n’est que vers deux heures du matin que je parviens à trouver le sommeil.
Je vois repasser en boucle le regard de Paul en ma direction. Un regard rempli de séduction. Mais que se passe-t-il ? Là, comme ça, après tant d’années à se côtoyer régulièrement.
Et moi, tout cela me chamboule. Je ne veux même pas songer à quoi que ce soit de plus envers Paul, c’est totalement déplacé et s’il le faut je me suis fait des idées. Après tout, un regard ce n’est rien comparé aux milliers d’heures que nous avons déjà passés ensemble. Mais il n’empêche que ce regard était un mélange de séduction et de flatterie à mon égard.
Espérons seulement que personne n’aura remarqué ce furtif échange plus personnel.
Charles s’est endormi paisiblement après avoir pris son traitement.
La vie poursuit son cours paisiblement dans notre jolie villa sur les bords de la Seine. Nous y accueillons nos petits-enfants très régulièrement et Charles se fait une joie de leur transmettre sa passion pour la pêche.
J’ai intégré de nouvelles associations caritatives, ce qui me permet de me rendre utile. La retraite c’est bien, mais que de temps libre… Je suis obligée d’occuper mon esprit pour ne pas angoisser quant à l’état de santé de Charles qui se dégrade de jour en jour.
Nos amis Paul et Ginette ont dû quitter la région. Leurs enfants ont déménagé dans le sud de la France et l’éloignement devenait compliqué à vivre pour Ginette. Les moments passés en leur compagnie me manquent. Nous avons fait d’autres connaissances, mais ce n’est pas pareil qu’avec eux.
La vie éloigne parfois les personnes auxquelles l’on tient beaucoup, mais nos retrouvailles sont très chaleureuses.
Je n’ai pas remarqué d’actes déplacés de la part de Paul, et c’est tant mieux. J’aurais été bien trop mal à l’aise par rapport à ma loyauté envers Ginette et ma fidélité pour Charles.
Je suis devenue une grand-mère comblée. La vie est bien moins palpitante qu’avant, mais plus douce. J’apprécie cette sagesse qui caractérise les personnes de mon âge, j’ai toujours trouvé cela apaisant. L’expérience de la vie donne un côté bienveillant pour nos proches que j’use à volonté. Nous sommes désormais des repères pour nos enfants. Nous devons être exemplaires afin de leur assurer un avenir à la hauteur de l’éducation que nous avons tenté de leur inculquer.
Depuis plusieurs mois je n’ai pas parlé à Ginette. La maladie de Charles s’est dégradée et j’ai passé tout mon temps à le soutenir au mieux. Ce que je m’apprête à lui annoncer ce matin me glace : une unique phrase qui me ramène à la réalité en une fraction de seconde.
Sentir le soutien de mon amie me réconforte. Même si elle habite loin désormais, je sais qu’elle sera présente à chaque instant. C’est ça les véritables amis. Même éloignés, les liens ne se coupent pas, bien au contraire lorsque l’on se revoit c’est comme si on ne s’était pas quittés.
Paul l’a accompagné aux funérailles, il a été doux et attentionné envers moi, ça m’a touché. Mais pour tout dire, je l’ai trouvé très aux petits soins avec Ginette. Son attitude à son égard a changé. Il est plus patient, plus calme, il lui a apporté son sac, l’a aidé à monter dans la voiture. Ça ne lui ressemble pas, mais au vu des circonstances il a peut-être pris conscience de la fragilité de la vie et souhaite profiter de son épouse tant que la vie est bien présente.
Les voir comme ça, si proches, me fend le cœur… Je suis heureuse pour eux, mais cela me rappelle que maintenant je suis veuve, seule, et que j’ai perdu ma moitié.
Cet été, j’ai prévu de me rendre chez nos amis, afin de passer une semaine loin de mes préoccupations dues à la succession de Charles. Toutes ces formalités sont si lourdes à gérer. Heureusement que les enfants s’en occupent pour la plupart, car je suis perdue ; ça m’a dépassée. Pour moi, tout ce qui était à Charles est à moi et aux enfants, pourquoi tant de formalités… C’est épuisant.
Lorsque je suis arrivée à la gare d’Aix-en-Provence, Paul m’attendait sur le quai. Nos retrouvailles ont été chaleureuses. Il n’a pas hésité à me prendre dans ses bras pour m’accueillir. Qu’il est bon de retrouver de tels liens amicaux !
Les amis, c’est la famille que l’on n’a pas eue, c’est la famille que l’on choisit.
Dès que nous sommes entrés dans la voiture, il a marqué un silence. C’était pesant, et face à ma gêne, il a collé son dos contre le siège conducteur et a fermé les yeux avant d’entrouvrir sa bouche pour me parler :
Sur ces derniers mots, Paul dépose sa main chaude sur la mienne qui tremble d’effroi. Sa seule présence suffit à m’apaiser un peu. J’appréhende mes retrouvailles avec Ginette, comment réagir face à une telle annonce ?
La semaine est sous haute tension. Savoir que mon amie est malade et que ses jours sont comptés est trop douloureux pour moi. Je suis en plein deuil de mon Charles et voilà que mon amie souffre et lutte pour prolonger sa vie de quelques jours supplémentaires. Paul, à ses côtés, est si bienveillant. Je vois bien qu’il est désemparé.
Ma présence apporte certes un peu de joie, mais c’est de courte durée à chaque fois.
Je dois avouer que lorsque la fin de semaine se profile, je suis presque soulagée de retourner retrouver mes enfants en région parisienne. Ils sont ma bouée de sauvetage et mes petits-enfants, ma source de joie.
Je laisse ma Ginette le cœur bien lourd, car je sais pertinemment que ce sont nos derniers adieux. Comment parvenir à dire au revoir à une personne qui est si chère pour nous ? C’est impossible, c’est injuste et surtout si rapide…
Lorsque Paul me raccompagne à la gare, c’est le silence le plus total qui s’est installé à bord du véhicule. Ni lui ni moi ne savons quoi dire, aucun mot ne pourrait venir apaiser les tensions ni apporter un brin de réconfort. Je n’ai rien à ajouter, je sais qu’il sait et c’est l’essentiel.
La vie fera son œuvre avec le temps, voilà tout.
Quelques mois plus tard
Ma vie reprend quelques bribes de joie aux côtés de mes petits amours. Ils sont pleins de dynamisme et ne me laissent pas m’apitoyer sur mon sort. De toute façon, à bientôt. 75 ans, je n’ai plus le temps pour ça.
J’ai bien compris avec le départ de Ginette que la vie est courte et que je dois profiter à présent de chaque instant qui me sépare de mes retrouvailles avec mon Charles.
L’autre jour ma petite fille m’a demandé avec la plus grande simplicité « et toi mamie tu es amoureuse de qui maintenant ? »
Je dois avouer que cette question m’a tant surprise que je n’ai pas osé répondre. Je ne sais pas ce que j’aurais pu lui dire à la pauvre petite. Son innocence et sa spontanéité, je les envie. L’enfance c’est ces petits trésors d’instants volés dans la dure réalité de la vie d’adultes.
Comme s’il était presque obligatoire d’avoir un amoureux à ses yeux, l’évidence qu’on doit aimer une autre personne.
Cette petite est mon rayon de soleil, elle me confie tous ses petits secrets et déjà à 8 ans on peut dire qu’elle a déjà créé de sacrés liens avec ses amis. Elle a la même copine depuis la maternelle, elles sont inséparables, on les surnomme les jumelles tant elles sont connectées et proches.
La vie a filé à toute vitesse, et mes amies peu à peu nous quittent. Cette solitude est bien souvent devant la porte.
Elle me fait prendre conscience inexorablement du temps qu’il reste à profiter des petits bonheurs de la vie et repenser a tout ce que j’aurais dû faire au lieu d’avoir douté et remis mes rêves à plus tard…
Quand on dit qu’il vaut mieux vivre avec des remords qu’avec des regrets je suis bien d’accord. Aujourd’hui je suis remplie de regrets et il est trop tard pour les réaliser ces rêves-là.
Alors le message que je vais faire passer à mes amours c’est d’oser et d’avancer vers leurs rêves, la vie est si courte tout compte fait !
Alors quand je garde ma petite Anais, je ne cesse de lui répéter de saisir chaque opportunité pour se réaliser. Un jour elle m’a même répondu « oui mamie j’ai compris, je serais la plus grande danseuse étoile, car je le veux ! » Elle a au moins compris que la vie était faite de choix et surtout de volonté de se dépasser un peu plus chaque jour. Le message est passé !
« La raison pour laquelle il est si douloureux de se séparer, c’est parce que nos âmes sont connectées. »
Nicholas Sparks
Alors que je m’apprêtais à rejoindre le bus pour me rendre en ville m’acheter une tenue pour célébrer l’anniversaire d’Anais, dix ans déjà, je me devais de me faire belle ne serait-ce que pour elle… J’entends une voiture ralentir à mon niveau et stationner. Je n’en crois pas mes yeux, c’est Paul. Je le reconnais avec sa casquette et ses lunettes de soleil bleutées. Il sourit derrière le pare-soleil. Mais que fait-il ici ?
Il vient à ma rencontre alors que le bus approche.
Il m’explique en quelques mots qu’il a souhaité revenir retrouver ses vieux amis. Rattraper un peu le temps perdu loin d’eux. Son éloignement dans le sud a quelque peu coupé les derniers liens qui l’unissaient à la première partie de sa vie professionnelle.
Il se rend à un repas où sont conviés les anciens salariés de la société pour laquelle il travaillait à l’époque.
Le temps passe si vite à ses côtés que le trajet m’a paru durer à peine dix minutes.
Lorsqu’il me dépose devant les grands magasins, je sens qu’il veut me dire quelque chose, mais il n’ose pas… Alors je prends les devants :