Sur la route - Domino - E-Book

Sur la route E-Book

Domino

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Beschreibung

Rencontre à grande vitesse

Dans un train, un jeune homme n’ose pas se jeter à l’eau et aborder son voisin diablement sexy.

Quarante kilomètres d’amour

Pour faire des économies, Cécile covoiture avec Jeanne, mais ces trajets vont les conduire plus loin qu’elles ne l’imaginaient.

L’inconnu du train-couchette.

Au wagon-bar d’un train, un échange sensuel de regards électrise deux inconnus que tout semble opposer.

Oser se lancer ? Se livrer corps et âme ? Ils et elles n’ont que le temps d’un voyage pour se décider…


[Pour public averti]



À PROPOS DE L'AUTEUR


Dyslexique, Domino s’est battue pour apprendre l’écriture. Persuadée de ne pas en être capable, elle s’est mise à dessiner pour coucher sur le papier son imagination débordante. Elle a décidé de retourner vers le monde des histoires après avoir consacré une grande partie de son temps à l’apprentissage de notre belle langue. Aujourd’hui, elle dessine énormément et écrit presque autant. C’est sa revanche sur la vie !


À PROPOS DE L'ILLUSTRATRICE


Nephyla a toujours eu une araignée au plafond ! Amatrice d’épopée fantasy et fan de Xéna, elle se lance sauvagement dans le fanzinat en codéveloppant l’univers de Raxxon. Après quelques égarements dans les contrées Gobelines pour un diplôme de spadassin du dessin animé, elle s’illustre en tant qu’autrice BD et coloriste chez de nombreux éditeurs. Cependant, c’est dans son label indé MdM Production qu’elle exprime le mieux sa créativité, son amour des rondeurs, du cul et de la badasserie.



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Je dédie ce recueil à Kitty, Alix et Cécile.

Sans notre « rencontre », il n’existerait pas.

Avertissement relatif au contenu

Cette œuvre comporte des contenus ou passages pouvant heurter la sensibilité du public.

– Principaux : misanthropie, vulgarité.

– Ponctuels : âgisme, grossophobie, psycho­phobie, racisme, sexisme.

– Mentions : sexe.

Je déteste les voyages en train, à plus forte raison lorsque je suis seul. Je­­­­ n’aime pas les gens ! Enfin… la populace, le commun, les ­inconnus… Bref, vous m’avez compris ? D’ailleurs, on m’accuse bien souvent d’être asocial. Je ne m’en défends pas, c’est sans doute vrai. Mais ai-je tort ? À Paris, ce matin, pour fendre l’air en plein milieu de la gare de Lyon avec sa valise, il faut être magicien !

La foule m’horripile, et pas seulement à cause des têtes de cons ou d’enter­rement de l’assistance. Je sais, je fais probablement la même, et alors ? J’ai jamais dit que je me supportais, de toute façon ! Mais c’est aussi cette invariable attitude qui les pousse tous à s’agglutiner pour former d’inutiles mais très gênants groupuscules, prêts à intervenir pour bloquer votre passage, qui m’exaspère.

Il n’est que 8 h 20 quand j’emprunte l’escalator. Pourtant, pas besoin d’attendre deux minutes pour frôler un type qui vous envoie ses relents de vinasse, ou une nana qui pue la transpiration et qui se colle à vous telle une mouche. Et vas-y que les mômes débarquent et vont jusqu’à squatter ma valise ou me tourner autour dès que je m’arrête devant le panneau d’affichage !

Je suis en retard sur mon planning. Pas de grand-chose, mais suffisamment pour que, lorsque j’arrive enfin dans mon compartiment, une bonne femme soit déjà installée sur ma rangée. Je sais, on va me dire que si je n’aime pas enjamber les gens – ou simplement devoir leur demander de bouger bien gentiment leur gros cul afin que je puisse m’asseoir à ma place –, je ferais mieux d’en choisir une côté couloir. Soit. Seulement, cette solution reviendrait à ce que ce soit à moi de me lever si madame a besoin d’aller au petit coin. Et moi, j’aime être à côté de la fenêtre. Parce qu’en plus, j’ai le mal de train : je ne peux pas lire, du coup, autant admirer le paysage. Non pas que les têtes des voyageurs soient inintéressantes, mais… si, en fait, elles le sont.

— Ah… Oui, c’est votre place, évidemment ! me lance-t-elle.

Oui, connasse, c’est ma place, et oui, tu vas devoir bouger tout ton sale barda, y compris ce que tu avais mis sur le siège d’à côté ! Tu croyais quoi ? Qu’en achetant ton billet, tu louais tout le wagon ? Et pourquoi je lui souris, moi ? Toujours à faire bonne figure. Ça m’énerve d’être comme ça ! Parfois, j’aimerais oser leur dire merde !

Bon, et maintenant, faut pas se tromper ! Bien tout ranger dans l’ordre afin de me rhabiller rapidement à la fin du trajet. Ouf ! j’ai pensé à passer aux toilettes avant. Me voilà parti pour trois heures à me faire chier et à attraper un torticolis à force de mater le panorama, pas besoin de me dandiner avec une envie de pisser en plus.

J’adore les voyages en train. Le roulis me berce, et je trouve ça tellement plus humain que l’avion, sur les courtes distances. On rencontre parfois des personnes surprenantes et, au moins, on a le temps de faire connaissance. Je suis un peu timide, je n’engage que rarement la conversation, mais je réponds toujours agréablement. Ce que j’aime, surtout, c’est regarder les gens, les imaginer dans leur vie quotidienne, ou bien m’interroger sur leurs pensées profondes. Des trucs de môme : me demander comment ils seront physiquement dans dix ou vingt ans, ou ­comment ils étaient enfants.

C’est peut-être parce que je suis dessinateur. Je croque leurs portraits dans ma tête, à défaut de pouvoir le faire avec un crayon. Bien que ça m’arrive également, mais je vous l’ai déjà dit, non ? Je suis timide, alors pas facile d’oser faire ça en public.

C’est vrai que je pourrais passer des heures à observer un quidam occupé à lire son journal, ou bien à détailler une vieille dame en train de tricoter. Il y a le personnel de service, aussi. Une fois, j’ai pu entrer dans la cabine de pilotage d’un TGV : très instructif !

Je suis curieux de nature, je parle à presque tout le monde… Si on m’adresse la parole, bien sûr. Seul, je n’ose pas. Je suis malgré tout assez bavard dès que la machine est en route.

Tenez, cette femme de ménage d’origine africaine avec qui je n’ai, a priori, rien en commun. Elle me reconnait, et je lui fais toujours un petit signe. Un jour, elle m’a raconté sa vie, et, croyez-moi, si j’avais été écrivain, j’aurais eu de quoi faire un roman-fleuve. La plupart des gens ont quelque chose à raconter.

J’apprécie l’ambiance des grandes gares comme celle-ci. Il y a une sorte d’excitation dans l’air, quasi palpable. Et puis, j’imagine ce qu’elles ont pu être à leur construction. Tenez, par exemple, la gare de Lyon : à quoi ressemblaient les premiers trains ? les premiers voyageurs ? Cela me replonge un temps dans le souvenir de mes vieilles lectures, lorsque, adolescent, je dévorais Agatha Christie et son fameux Train bleu. Je vois presque les fantômes de ces grandes dames partant vers l’azur.

Parfois, comme ce matin, je joue à retrouver une fragrance. J’adore les senteurs qui laissent des souvenirs olfactifs ! Je ferme les yeux et j’essaie de ­reconnaitre tel ou tel parfum. Est-ce une femme qui passe à côté de moi, est-ce un homme ? Quel est son âge ?

Bon, là, bien sûr, il est 8 h 30 et je stagne au niveau du vendeur de viennoiseries, donc en dehors de l’odeur des pains au chocolat, je ne capte plus grand-chose.

Je suis un peu en retard, mais ce n’est pas très grave : je connais l’endroit par cœur. Je fais ce trajet presque toutes les semaines. Mon sac sur le dos, je zigzague entre les gens. Tiens, j’évite de justesse à un gamin de tomber. Il est mignon, il me rappelle moi plus jeune. On se sourit et je repars.

Merde, ça siffle ! Je cours ! Je vais louper le départ, je suis con ! Voilà ce que c’est de rêvasser !

Ouf ! Me voici dans la bonne voiture. Heureusement que je ne suis pas placé en tête de train ! Merci, madame la chance. J’ai sauté pile quand il fallait, les portes se sont refermées juste derrière moi. J’ai eu chaud. Quelques secondes de plus, et c’était cuit !

Je vérifie deux fois le compartiment. Je suis tellement dans la lune qu’il n’est pas rare que je me trompe, mais cette fois, il n’y a pas d’erreur.

Ça ne lui suffisait pas de chlinguer la naphtaline, voilà qu’elle me sort un sandwich à la rosette made in kiosque de gare…

Ah ! je vous le dis, le voyage va être gratiné, je le sens ! Au sens propre comme au figuré ! Ne riez pas, ça n’a vraiment rien de drôle.

Derrière moi, un gamin file des coups de pied dans le siège de devant… En l’occurrence, c’est aussi le mien. En plus du torticolis, pourquoi pas un mal de dos, pendant qu’on y est ? Avec un peu de chance, je pourrais faire passer ça en accident du travail. On a à peine démarré que j’en ai déjà marre.

Ah, quoi, encore ? Super, un type réclame la place. Mais je ne me suis pas trompé, mon gars, regarde mon billet, c’est bien le même numéro.

Tu as beau être assez mignon, je… Ah ? Nan, c’est pas à moi qu’il en veut, c’est à elle. La conne s’est gourée de fauteuil. Pourquoi il me dévisage avec ses beaux yeux de merlan frit, alors ?

Vas-y, dégage, vieille peau. Pour une fois qu’un mec séduisant, propre sur lui et souriant s’installe à côté de moi ! On va lui pardonner son regard, finalement. Mais bon, surement un hétéro, avec ma chance…

— Oui, j’ai bien vu, madame. C’est effectivement votre numéro, mais je suis désolé, nous sommes voiture 12 et vous devriez être assise voiture 14.

Je suis un peu têtu et pas très urbain, ce matin, moi. Parce que oui, bien sûr, j’aurais pu aller m’asseoir à sa place à elle. Ça lui aurait évité le dérangement, mais le mec à côté est tellement beau que je suis resté planté là, en admiration. D’ailleurs, je l’ai tant dévisagé qu’il a cru que je m’adressais à lui. J’espère ne pas avoir rougi comme le grand imbécile que je suis… Et puis, elle insistait trop pour avoir raison, et moi, bah oui, j’ai mes défauts. Je n’aime pas avoir tort.

Je ne suis pas un gars bavard. D’ailleurs, je ne pense pas avoir beaucoup de conversation, et comme les gens ne m’intéressent pas, je n’ai, la plupart du temps, absolument rien à leur dire.

Ce matin, je le regrette : j’aurais bien aimé avoir un sujet de discussion tout prêt. Je devrais me faire des fiches, dans ces cas-là. Parce qu’il faut l’avouer, il est impressionnant, ce type. Sportif, visiblement, au moins une tête de plus que moi. Pourtant, je ne suis pas petit. Bon, OK, je vous l’accorde, je ne dépasse pas le mètre soixante-quinze. Mais y a pire, hein ?

Je mate ses fesses quand il se retourne pour aider l’autre chieuse à décoincer son cabas pris dans le siège. Alors qu’il tend les bras afin de pousser son sac à dos sur le porte-bagage, son sweatshirt se soulève, et je découvre son nombril orné d’une touffe de poils. J’observe sa nuque lorsqu’il se baisse pour sortir son ordi portable. Je me rince l’œil, quoi !

Si seulement j’avais continué cette histoire de coach en séduction, ­j’aurais certainement acquis des techniques pour engager la conversation. Là, je me sens si nul que je ne me vois pas tenter de le draguer. Je sais que mon physique n’est pas si laid, mais « on » me juge souvent comme quelqu’un d’inaccessible, de hautain, et « on » n’a pas tort. Je n’ai pas « bon caractère », et ça se ressent lorsque j’essaie de communiquer. Je ne suis pas vraiment habile niveau rapports humains.

Pourtant, finalement, mon radar me dit que c’est bon. Nan, le « radar à gays » n’est pas un mythe – en tout cas, moi, je l’ai ! Même si, à l’heure actuelle, il ne me sert pas à grand-chose. Je ne suis pas doué, je n’y peux rien.

D’habitude, je suis plutôt volubile. Même si je n’entame que rarement la discussion, je pense être de bonne compagnie et j’ai toujours un avis sur tout, mais là, je bloque.

Ce gars me subjugue, un truc de malade. On dirait une gravure de mode. Le genre beauté froide un peu animale, mi-hautaine, mi-sauvage. J’adore, mais ça me fout légèrement les boules.

Je me sens tellement basique, à côté… J’aurais dû soigner ma tenue. Je savais qu’aujourd’hui serait un jour spécial : j’ai fait un rêve de mariage, et ça, ce n’est jamais anodin. Et ne me dites pas que je suis un illuminé. Moi, je crois au destin, c’est tout.

J’ai pourtant hésité. Pourquoi je n’ai pas choisi le costard que Maïa m’a offert ? Me voilà avec mon air ahuri, en jean-baskets, avec les cheveux en bataille et un pull trop court. Je ne suis même pas rasé ! Je ne ressemble à rien ! Je sens son regard sur moi. Ça me met un tantinet mal à l’aise.

C’est décidé, je vais m’occuper l’esprit. Un petit film sur l’ordi, et le tour sera joué. Peut-être qu’il s’y intéressera et posera des questions ? Sans quoi, j’ai bien peur que le voyage ne soit un peu long.

Il m’amuse. Je ne saurais pas dire pourquoi, mais j’ai envie de sourire. Il est là, il tourne en rond sur son siège. J’ignore ce qu’il cherche, mais il ressemble à un petit garçon perdu.

C’est vraiment tout à fait mon genre. Un mec simple avec des yeux clairs, pleins de sincérité, sans chichis. Sa barbe de trois jours lui donne un côté fortement viril. Il est appétissant, c’est le moins qu’on puisse dire.

Je n’ose pas lui demander, mais je crois que c’est son câble d’alimentation qui est tombé à terre.

Voilà autre chose : mes oreilles semblent devenir brulantes. Si ce mec ­n’arrête pas de me dévisager, je vais m’évanouir. Oui, carrément ! Je n’arrive plus à réfléchir, c’est la panique totale.

Mais où est donc mon cordon de batterie ? Ah, zut ! À ses pieds, évidemment ! Alors là, j’ai deux choix, et aussi mauvais l’un que l’autre : première option, je lui demande – mon Dieu, il faut que je lui parle ? J’ai la voix qui va chevroter et j’aurai l’air encore plus ridicule qu’à présent, impossible ! – ; ­deuxième option, je ne dis rien et je me penche. Et là, misère, je vais avoir la tête sur ses genoux.

Pourquoi fallait-il que je pense à ça ? Ma tête entre ses jambes… Maintenant, je bande.

Allez, j’ose !

— Excusez-moi, c’est à vous ?

Oh ! Ses doigts ont à peine frôlé les miens, mais ça m’a carrément saisi, un véritable coup de jus ! C’est surement à cause du train, ou bien du froid. Le gel, ça provoque toujours de l’électricité statique. Ça m’a surpris, alors j’ai vite retiré ma main. J’espère qu’il ne s’est pas fait d’idée sur ma réaction.

Bon, je vais regarder dehors. Ça vaut mieux, on ne sait jamais. Vu comment je le reluque depuis tout à l’heure, il pourrait bien se mettre à imaginer des trucs. Je n’ai pas trop envie qu’il se rende compte de l’effet qu’il me fait. J’aurais l’air de quoi ?

Waouh, c’était quoi, ça ? Un coup de foudre ? Je sais, je suis une andouille de romantique à deux balles. Qu’est-ce que vous voulez, on ne se refait pas ! Franchement, on pourrait y croire. Bon, c’est sûr, son mouvement de dégout était moins sympathique. Il s’est peut-être figuré que j’avais fait exprès de le toucher, voire d’avoir fait tomber ce truc par terre.

Il a l’air vexé : ça fait cinq minutes qu’il n’a plus tourné la tête. Moi qui espérais quelques questions de sa part…

Mon film a commencé, mais je n’arrive pas à suivre. Pour être totalement honnête, je ne saisis rien du tout. Vous n’avez jamais vécu ça, tenter de parcourir tranquillement un bouquin et ne pas réussir à passer la première page ? Mais si, vous savez, quand on lit et relit la même phrase et qu’arrivé au bout de celle-ci, on ne se souvient plus du début ? Eh bien, là, pareil !

Lui, il a fermé les yeux. S’est-il endormi ? Son profil est plus doux, ainsi, mais pas moins beau. Il a des pommettes saillantes, une peau lumineuse, des lèvres fines mais bien ourlées et un visage présentant un faux air de contrariété. Il ressemble à ce gars, celui qui a fait la pub pour le parfum The Beat de chez Burberry. Sebastian Brice, je crois. En un peu plus petit et plus boudeur.

J’ai envie de le dessiner. OK, je n’ai pas envie que de ça. Ça va, je suis célibataire depuis longtemps, et il est quand même assez rare de tomber sur une telle gravure de mode.

J’ai le droit de rêver, quoi !

Le tunnel était trop long pour continuer à faire semblant d’être intéressé par le paysage. Puisqu’il n’y avait plus de verdure, dans ce noir, je n’avais pas vraiment le choix. C’était prétendre dormir ou me barrer aux toilettes, le faire se lever, lui parler… Et ça, nan, inconcevable. Oser lui poser une question, c’est une chose ; bafouiller trois phrases, c’en est une autre. Mais je suis bien, là, les yeux fermés. Je me calme doucement, ça me donne le temps de réfléchir.

J’écoute ses mouvements d’une oreille distraite. Il a mis ses oreillettes, il regarde un film. Quel âge peut-il bien avoir, vingt-cinq ans ? Moins de trente, en tout cas, j’en suis certain. Peut-être vingt-huit, comme moi.

Oh, non ! Pourquoi a-t-il rouvert les yeux pile au moment où je le dévorais des miens ? J’ai une horrible montée de sueur, là. Il faut que je me lève. Allez, je fais une pause et je file me calmer aux toilettes. Zut, mais qu’est-ce que je suis bête, voilà que je me mets debout sans enlever mes écouteurs. Je crois qu’il y en a un qui lui a rebondi sur la tête ! Je suis vraiment un idiot qui s’affole pour un rien…

Il me matait, là, non ? J’ai pas rêvé ? Qu’est-ce qui lui prend ? Il a vu le diable ou quoi ? C’est bon, je sais que je n’ai pas l’air très aimable, mais ce n’est pas une raison pour filer aussi vite. En plus, il m’a à moitié éborgné, ce con, avec ses oreillettes.

C’est quoi, le truc qu’il regarde ? Oh, sympa. Il est cultivé, le garçon.

Il en met, du temps… Qu’est-ce qu’il fout ?