Terra 21 - Jaïga - E-Book

Terra 21 E-Book

Jaïga

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Beschreibung

La rencontre de Seidh, envoyé en reconnaissance sur la Terre, avec Kayden, va faire basculer son destin...

« Ici le centre de commande. Nous vous remercions d’avoir choisi la compagnie Terra Airways pour votre voyage. » Seidh, ranger de son état, exécute des missions de reconnaissance sur une Terre désormais sauvage, abandonnée par les hommes. Errant, solitaire, au cœur de la végétation ambiante, il rencontre un jeune homme qui ne lui est pas inconnu… Capturé par ce dernier, il découvre qu’il l’a oublié et se retrouve alors au pied du mur : son destin repose entre ses mains. Qu’adviendra-t-il de lui ?

Découvrez les aventures palpitantes des rangers dans un monde post-apocalyptique où la nature a repris ses droits. Des personnages attachants, une intrigue originale et une imagination débordante sont les ingrédients de Jaïga pour une lecture passionnante !  

[Pour public averti]

EXTRAIT

Il s’avança dans les entrailles de la forêt, qui avait autrefois été un centre-ville prospère. La nature avait depuis longtemps tout recouvert dans cet endroit-là, beaucoup plus que dans d’autres zones où il avait l’habitude d’aller. Au niveau du sol, on ne distinguait plus les anciennes structures et les vestiges de mobilier urbain, engloutis depuis des décennies par les fougères et les racines. Les gros blocs qui jonchaient le chemin pouvaient tout autant être de vrais rochers que des carcasses de voitures ou des morceaux d’immeubles effondrés. Ces derniers disparaissaient sous le lierre, la mousse, ou derrière les arbres qui les avaient éventrés en prenant des orientations bizarres. Des cours d’eau avaient envahi les anciennes rues et des couches de terre successives avaient recouvert le bitume, qui n’apparaissait plus que par plaques craquelées. L’air embaumait la forêt, les fleurs, l’humidité, loin de l’odeur métallique de la base. La Terre, dans toute sa splendeur.

À PROPOS DE L'AUTEURE

Jaïga sévit depuis plusieurs années sur des sites internet comme Fictionpress ou Manyfics. Publiée sous le nom de CJ Sterne chez MxM Bookmark, elle a également participé aux autres recueils de YbY Editions et continue de diffuser en ligne ses histoires originales. Elle aime écrire de la fantasy avec des dragons et des choses qui brillent, mais apprécie aussi de se risquer à différents thèmes et à essayer d’autres genres, en particulier ceux qui incluent des tentacules ou des robots géants.

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Jaïga

Illustrations de Myst-A

Un halo lumineux descendit des nuages, effrayant les oiseaux des environs qui s’envolèrent à tire-d’aile. Le rayon frappa le sommet d’une structure envahie par la végétation et brilla pendant de longues secondes, avant de s’éteindre brusquement.

La porte de la capsule s’ouvrit dans un sifflement gazeux et Seidh n’attendit pas plus longtemps pour se libérer de son harnais. La capsule quadriplace s’était posée à la verticale sur le toit de l’immeuble, et il dut d’abord s’extirper de la cabine pour enfiler le reste de son équipement. L’oreillette en premier, qu’il fixa solidement avant de l’activer, le temps de sortir le matériel nécessaire.

— Terra 21, atterrissage réussi sur la zone de mission. Confirmation de la réception radio.

Il déplia sa veste d’intervention en attendant que Loris lui réponde.

— Ici le centre de commande. Nous vous remercions d’avoir choisi la compagnie Terra Airways pour votre voyage. D’après les capteurs de la capsule, le ciel est dégagé, la température extérieure est de 27 °C et le taux d’humidité de l’air de 60 %. N’oubliez pas d’enfiler votre combinaison tempérée pour vous rafraîchir. La compagnie vous souhaite un agréable séjour sur Terre.

Quelques années plus tôt, encore jeune et à cheval sur les procédures, Seidh aurait traité Loris d’abruti et aurait coupé la communication. Mais il savait maintenant que, seul devant son obscur poste de contrôle, Loris n’avait pas grand-chose à faire pour occuper ses journées. Rien d’autre que les communications avec les effectifs terrestres et la contemplation, certes captivante mais un rien monotone, de la Terre qui défilait par la vitre du centre de commande.

Alors il se contenta de lever les yeux pour chercher le disque translucide de la base au milieu du ciel bleu. Elle gravitait dans l’ionosphère, comme un voilier qui se laissait porter par le vent.

— Alors… Il doit te rester quarante-cinq minutes de réception avant que ça coupe. Rétablissement demain à… 11 h 40 UTC. Extraction possible pendant douze minutes à partir de midi pile.

— Ça roule, acquiesça sobrement Seidh en sanglant son blouson. Check-up équipement ?

Il dégagea de la capuche de sa veste d’intervention les deux longues mèches blondes qu’il laissait pousser derrière ses oreilles. « Pour le style », comme ils disaient à la base, pour se foutre de lui. Mais ils faisaient tous pareil. S’ils choisissaient ce boulot, c’était principalement à cause de l’air cool que leur donnait la tenue d’intervention. Gris, noir et orange vif, pour qu’on les voie de loin au milieu de la marée verte qui recouvrait la Terre.

— Tu as des rations de survie pour deux semaines dans la capsule, huit kits médicaux et le bazar de rechange standard. Fusil X-301 avec munitions habituelles. Par contre, fais gaffe, ta combinaison a pas d’option camouflage.

Seidh examina le fusil d’assaut tandis que, suivant la procédure, Loris énumérait une dernière fois l’équipement dont il disposait. L’arme était neuve, la peinture blanche et noire rutilante. Il allait devoir y faire attention.

— OK. Matériel intact. C’est parti…

Il referma la porte de la navette qui se verrouilla solidement. Il avait quatre barres nutritives dans les poches de son uniforme et un fusil d’assaut chargé. C’était plus qu’il ne lui en fallait.

À travers l’oreillette, il entendit Loris s’agiter devant son poste de contrôle.

— Je retourne sur le canal général. À demain mon canard, bonne chance.

— Ouais, à demain.

Le silence revint dans son écouteur et Seidh inspira. Il s’éloigna de la capsule pour s’approcher du rebord du toit, calant le X-301 contre son bras. Le vent soufflait fort à cette hauteur et il dut plaquer la main sur ses longues mèches, qui avaient une fâcheuse tendance à aller dans tous les sens et à lui revenir dans les yeux.

De la verdure, à perte de vue. La corniche surplombait un océan de végétation, d’où émergeaient parfois des ruines d’acier et de métal. Des arbres surgissaient à travers les toits et les fenêtres des derniers immeubles debout. Les autres bâtiments, complètement ou partiellement effondrés, avaient été engloutis par les mousses et les racines.

Certains appelaient ça l’enfer vert. Vu d’en haut, le paysage était pourtant paisible, comme s’il n’y avait plus rien d’autre de vivant en dessous de cet épais tapis de verdure.

Seidh venait régulièrement sur la zone et connaissait bien l’endroit. Le point d’atterrissage était l’un des rares encore assez stable pour soutenir le poids des capsules sans menacer de s’écrouler.

Loris le connecta au canal général alors que Seidh s’éloignait de la corniche pour chercher un endroit où descendre. Il n’y avait plus de cage d’escalier depuis longtemps, mais il restait toujours le treuil de sécurité qui plongeait dans les entrailles de l’immeuble. Il le prendrait sûrement pour remonter.

Loris, d’une voix de DJ enthousia­ste, remotiva les troupes terriennes en mesure de le capter sur les ondes.

— Alors mes poulets, j’espère que vous aimez le R’n’B ! Profitez bien pendant que j’extrais vos petites copines…

Seidh pouvait presque entendre les autres rangers insulter Loris à travers le micro de leurs oreillettes. Sur le canal général, Loris pouvait écouter tout ce qu’ils disaient mais ne pouvait plus s’adresser individuellement aux unités au sol. Il était habitué à surprendre tout un tas de conversations, des insultes bien senties jusqu’aux monologues de patrouilleurs solitaires.

Seidh se rapprocha de la façade nord de son point de chute. Le building voisin était tout proche, le sommet encore intact avec sa flèche élancée, mais éventré par un autre bâtiment à moitié effondré sur lui. Le ranger recula de quelques pas, prit son élan et bondit au-dessus du vide. Les semelles renforcées de ses bottes lui donnèrent l’impulsion nécessaire pour s’envoler d’un toit à l’autre et atterrir souplement sur la corniche en contrebas dans un nuage de poussière. Sitôt redressé, il traversa prudemment la surface et accrocha le grappin de sa ceinture à une poutrelle métallique, pour descendre en rappel jusqu’au bâtiment affaissé. Avec agilité, il posa les pieds sur le sol dur et rangea le câble pour se décrocher.