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RÉSUMÉ : Dans "Trois Discours sur la condition des Grands suivi de Prière pour demander à Dieu le bon usage des maladies", Blaise Pascal aborde des thématiques profondes et intemporelles qui résonnent encore aujourd'hui. Le texte se divise en deux parties distinctes mais complémentaires. La première, "Trois Discours sur la condition des Grands", est une réflexion philosophique et politique sur la nature du pouvoir et la responsabilité des élites. Pascal y examine la façon dont les dirigeants doivent considérer leur position et les implications morales de leurs actions. Il critique les abus de pouvoir et souligne l'importance de la justice et de l'humilité pour ceux qui gouvernent. La seconde partie, "Prière pour demander à Dieu le bon usage des maladies", est un texte plus personnel et spirituel. Pascal y exprime une méditation sur la souffrance et la maladie, qu'il perçoit comme des occasions de croissance spirituelle et de rapprochement avec Dieu. Cette prière révèle la profondeur de sa foi et sa capacité à trouver du sens dans l'adversité. L'oeuvre dans son ensemble illustre la capacité unique de Pascal à fusionner pensée politique et réflexion religieuse, offrant ainsi un texte riche en enseignements pour les lecteurs contemporains. L'AUTEUR : Blaise Pascal, né le 19 juin 1623 à Clermont-Ferrand et mort le 19 août 1662 à Paris, est une figure emblématique de la littérature et de la philosophie françaises. Enfant prodige, il montre très tôt des talents exceptionnels pour les mathématiques et les sciences. À seulement 16 ans, il rédige un traité sur les sections coniques qui attire l'attention des savants de son époque. Pascal contribue de manière significative à des domaines variés tels que la géométrie, la physique et la philosophie. Il est notamment connu pour ses travaux sur la pression atmosphérique et l'invention de la première machine à calculer, la Pascaline. En 1654, une expérience mystique transforme sa vie et l'oriente vers la théologie et la philosophie. Il rejoint le mouvement janséniste et rédige "Les Provinciales", une série de lettres qui critiquent les jésuites et défendent la doctrine janséniste. Son oeuvre majeure, "Les Pensées", est une apologie de la foi chrétienne qui reste inachevée à sa mort. Pascal laisse un héritage intellectuel impressionnant, mariant rigueur scientifique et profondeur spirituelle, et continue d'influencer des penseurs et écrivains jusqu'à nos jours.
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Seitenzahl: 28
Veröffentlichungsjahr: 2018
TROIS DISCOURS SUR LA CONDITION DES GRANDS
PREMIER DISCOURS
SECOND DISCOURS
TROISIÈME DISCOURS
Prière pour demander à Dieu le bon usage des maladies
PRIÈRE POUR DEMANDER À DIEU LE BON USAGE DES MALADIES
Pour entrer dans la véritable connaissance de votre condition, considérez-la dans cette image.
Un homme est jeté par la tempête dans une île inconnue, dont les habitants étaient en peine de trouver leur roi, qui s’était perdu ; et, ayant beaucoup de ressemblance de corps et de visage avec ce roi, il est pris pour lui, et reconnu en cette qualité par tout ce peuple. D’abord il ne savait quel parti prendre ; mais il se résolut enfin de se prêter à sa bonne fortune. Il reçut tous les respects qu’on lui voulut rendre, et il se laissa traiter de roi.
Mais, comme il ne pouvait oublier sa condition naturelIe, il songeait, en même temps qu’il recevait ces respects, qu’il n’était pas ce roi que ce peuple cherchait, et que ce royaume ne lui appartenait pas. Ainsi il avait une double pensée : l’une par laquelle il agissait en roi, l’autre par laquelle il reconnaissait son état véritable, et que ce n’était que le hasard qui l’avait mis en place où il était. Il cachait cette dernière pensée, et il découvrait l’autre. C’était par la première qu’il traitait avec le peuple, et par la dernière qu’il traitait avec soi-même.
Ne vous imaginez pas que ce soit par un moindre hasard que vous possédez les richesses dont vous vous trouvez maître, que celui par lequel cet homme se trouvait roi. Vous n’y avez aucun droit de vous-même et par votre nature, non plus que lui : et non seulement vous ne vous trouvez fils d’un duc, mais vous ne vous trouvez au monde, que par une infinité de hasards. Votre naissance dépend d’un mariage, ou plutôt de tous les mariages de ceux dont vous descendez. Mais d’où ces mariages dépendent-ils ? D’une visite faite par rencontre, d’un discours en l’air, de mille occasions imprévues.
Vous tenez, dites-vous, vos richesses de vos ancêtres ; mais n’est-ce pas par mille hasards que vos ancêtres les ont acquises et qu’ils les ont conservées ? Vous imaginez-vous aussi que ce soit par quelque loi naturelle que ces biens ont passé de vos ancêtres à vous ? Cela n’est pas véritable. Cet ordre n’est fondé que sur la seule volonté des législateurs qui ont pu avoir de bonnes raisons, mais dont aucune n’est prise d’un droit naturel que vous ayez sur ces choses. S’il leur avait plu d’ordonner que ces biens, après avoir été possédés par les pères durant leur vie, retourneraient à la république après leur mort, vous n’auriez aucun sujet de vous en plaindre.
Ainsi tout le titre par lequel vous possédez votre bien n’est pas un titre de nature, mais d’un établissement humain. Un autre tour d’imagination dans ceux qui ont fait les lois vous aurait rendu pauvre ; et ce n’est que cette rencontre du hasard qui vous a fait naître, avec la fantaisie des lois favorables à votre égard, qui vous met en possession de tous ces biens.