Trois merveilleux contes de Noël - Monique Squarciafico - E-Book

Trois merveilleux contes de Noël E-Book

Monique Squarciafico

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Beschreibung

Découvrez trois récits enchanteurs et enchantés à lire à tout âge !

On commence par écrire une histoire parce qu’on a ça dans la peau. Mon père, ce grand conteur, me disait : « Grandis, mais ne cesse pas d’être une enfant, parce que c’est notre esprit qui fait la vie laide ou belle ». Au fil du temps, c’est devenu une passion. J’aime m’éclipser dans « Mon Monde à Moi ». C’est là que je trouve « la vie belle » et plus encore, lorsque je rentre timidement dans une aventure qui va me transporter dans une sphère unique que seul un écrivain peut comprendre. C’est merveilleux de pénétrer dans l’imaginaire. Je me suis posée dans l’écriture, pour inventer du rêve. C’est une récréation, un délassement et un bon passe-temps. Sans doute pour moi, mais aussi pour eux, les enfants. La lecture est la respiration de l’esprit. Mes petits lecteurs trouveront dans mes aventures un souffle de bonheur.

Plongez-vous dans ces trois contes de Noël pleins de fantaisie et de surprises !

EXTRAIT

Le ventre plein, bercé par le roulement de la poussette, il commença à somnoler, puis il s’endormit profondément.
Son réveil fut brutal lorsqu’il entendit une forte exclamation. Deux yeux le dévisageaient avec surprise.
— Mais que fait-il là cet ours ? Jessie ! Viens voir !
— J’arrive maman !
— Que fait cette peluche ici ? L’aurais-tu prise au magasin ?
— Mais non voyons ! Tu plaisantes j’espère ! Jamais je n’aurais fait ça ! Tu le sais bien maman. Mais qu’est-ce qu’il est mignon !
Elle le prit tendrement dans ses bras.
— Je ne t’ai pas acheté cet ours pourtant ! Alors qu’est-ce qu’il fait là ?
— Moi, je ne me pose pas tant de questions. Il est là et maintenant il est à moi. Oh ! regarde ! Il a posé son petit sac à côté de lui.
Très curieuse, elle l’ouvrit aussitôt.
— Tiens c’est bizarre, il y a une fronde et des pierres à l’intérieur. Que peut-il bien faire avec ça ? Bon ! Ce n’est pas important. Maman, je monte dans ma chambre, tu m’appelles quand le déjeuner est prêt.
— Profites-en pour faire tes devoirs, ma chérie.
— Je vais lui chercher un nom à ce petit. J’ai envie de l’appeler Bébé, qu’en penses-tu ?
— J’en sais rien ! Franchement, je n’ai aucune idée, il faut que je réfléchisse.
— J’adore les bébés et comme il est petit et trop mignon, je trouve que ça lui va bien.
— Tu as raison ! Fais comme tu veux.
— À tout à l’heure, maman !
Elle monta vivement les escaliers avec Bébé dans ses bras et son petit sac à dos.
Il trouva une place de choix entre les coussins posés sur le lit. Mais cela l’inquiéta. Il était coincé à présent dans cette maison. Même si l’endroit lui plaisait, il ne devait pas rester là. Qu’est-ce qu’il avait été stupide de s’endormir.

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Monique Squarciafico

3 merveilleux contes de Noël

Roman

© Lys Bleu Éditions – Monique Squarciafico

ISBN : 978-2-85113-926-9

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants causes, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Rêve de Noël

1

Une famille heureuse

Mélicia était une petite fille rayonnante de bonheur et sans soucis. Elle habitait dans une petite maison, aux abords de la mine où ses parents y travaillaient. Ils étaient très pauvres. La plupart du temps, ils se nourrissaient de pain, de pommes de terre et de légumes. Parfois le dimanche, ils mangeaient du poulet ou des œufs. Avec son père, Mélicia partait quelquefois à la pêche, cela annonçait un bon repas pour le soir, lorsque le poisson mordait.

Son papa était mineur. C’était un métier très pénible et dangereux. Elle aimait qu’il lui raconte ses conditions de travail dans les profondeurs de la terre.

— Tu sais ma chérie ! Pour rejoindre les galeries sous terre, on rentre à plusieurs dans une sorte de cage qui descend dans une espèce de trou noir, jusqu’au fond. La chaleur étouffante nous fait transpirer à grosses gouttes. Sans cesse, il faut détacher des morceaux de charbon avec nos pics. Taper, taper, inlassablement, sur la roche solide, toute la journée.

— Ça doit-être très dur, hein papa ?

— Bien sûr ! Mais nous sommes une famille de houilleurs, on a ça dans le sang. Cela nous permet de vivre tous les trois, modestement, mais on ne manque de rien. On nous appelle « Les Travailleurs de l’Ombre ». Quand tu sais qu’en dessous il fait si noir et que seulement quelques lumières nous éclairent, tu comprends vite pourquoi.

— Je sais papa, tu as une petite lampe sur ton front, mais elle est si petite !

— Tu as raison ! On se contente de ce qu’on a.

Lauren, la maman de Mélicia qui travaillait aussi à la mine, à mi-temps, l’après-midi, s’accommodait à sa vie de labeur récompensée par un salaire de misère. Elle poussait les wagons chargés de charbon. Le matin, elle se levait à 4 h pour préparer à son mari, son café et son casse-croûte qu’il appelait « le briquet ». Ensuite, elle s’occupait du jardin potager qui leur permettait de manger de bons légumes, quand ils n’étaient pas dévorés par les bêtes affamées. Il fallait aussi nourrir quelques poules qui pondaient tous les jours des œufs. Mélicia se chargeait de ramasser les fruits mûrs du verger et d’arracher l’herbe envahissante autour des cultures. Elle aidait aussi sa maman à la maison. Elle aimait bien ça.

— Jeudi, c’est la Sainte Barbe, jour de fête des mineurs, personne ne travaille ! Alors nous irons à la pêche, annonça Jansen le papa, heureux de passer une journée en famille.

— Wouah ! s’écria Mélicia en tapant dans ses mains.

Les yeux pétillants de joie, elle lui sauta au cou.

— Vous irez sans moi, cette fois, s’exclama la maman, j’ai tellement à faire au jardin et puis la lessive m’attend. Mais vous avez intérêt à ramener du poisson !

2

L’accident

Mélicia attendit ce moment avec impatience, mais les jours n’en finissaient pas.

Elle n’avait que huit ans, pourtant elle comprenait que la vie était difficile et qu’il fallait se contenter de ce que l’on avait.

Elle chérissait tout particulièrement sa poupée de chiffon que sa maman lui avait confectionnée. Elle la trouvait mignonne sa Roseline avec ses grands yeux bleus et sa robe fleurie, malgré sa tête de chiffon et ses cheveux de laine. C’était son seul jouet. Elle ne pouvait pas s’empêcher de la câliner, de l’embrasser, de lui parler, parce qu’elle l’aimait.

Hélas ! Avant même que le jour de pêche n’arrive, un éboulement se produisit dans la mine.

Au son de la sirène lugubre, toutes les familles se retrouvèrent devant l’entrée, inquiètes du sort de leurs maris, de leurs femmes ou même de leurs enfants. À 12 ans, les petits étaient engagés pour y travailler.

Une grande tristesse se lisait sur les visages. Cela arrivait souvent. Parfois, c’était des coups de grisou ou des inondations qui tuaient les mineurs. Ce travail dans la fosse était meurtrier.

Lauren était livide, elle s’accrochait à sa fille. Tous attendaient qu’on annonce les noms des blessés, des morts. Invariablement, ça se passait toujours comme ça. L’attente fut longue. À la nuit tombée, le chef de fond que tous appelaient « Gueule Noire » prit la parole.

— Nous déplorons aujourd’hui trois décès. Nous avons tout essayé pour sauver nos hommes, mais c’était trop tard, je suis désolé. Albien, Jansen et Liam nous ont quittés. Je ressens la même douleur que vous tous et je compatis à celle des familles.

À l’annonce du nom de son mari, Lauren tomba à terre, inanimée. Mélicia se pencha sur sa mère en sanglotant. Son papa chéri ne serait plus là pour l’embrasser. C’était une catastrophe.

On engagea sa maman à temps complet, à la mine. Le soir, lorsqu’elle rentrait à la maison, elle n’avait plus la force de cuisiner ni de parler. Elle n’avait plus aucune énergie et se laissait aller. Mélicia comprit qu’elle devait réagir, l’aider encore plus. Elle faisait de son mieux en préparant les repas, en faisant le ménage, en s’occupant du jardin potager et des animaux de la basse-cour. Il y avait maintenant une douzaine de poussins. Elle n’avait que ça à faire, puisqu’elle restait à la maison.

La vie continua ainsi. Avec lassitude, Lauren retourna chaque jour à la mine et Mélicia se rapprocha un peu plus de sa poupée. Elle se sentait si seule. Grâce à Roseline, elle surmonta petit à petit son chagrin.

3

Le vieux monsieur

Un jour que Mélicia se promenait le long de la rivière, avec Roseline dans ses bras, elle aperçut un vieillard qui se débattait pour dégager sa longue barbe blanche qui s’était coincée dans les branches épineuses d’un arganier.

— Attendez monsieur ! Je vais vous aider.

Elle posa sa poupée sur l’herbe et délicatement, elle libéra chaque touffe de poils, jusqu’à ce que le pauvre homme fût délivré de sa prison d’épines.

— Saperlipopette ! Comment ai-je pu me prendre à ce piège ? dit-il très en colère envers lui-même.

— Heureusement que je passais par-là, jamais vous n’auriez pu vous en sortir tout seul.

— Je te remercie beaucoup ! Mais que fais-tu par ici, mon enfant ? Tu devrais être chez toi à cette heure ou à l’école !

— Je sais ! Mais personne n’est à la maison. Maman travaille à la mine et je ne peux pas aller à l’école, nous n’avons pas assez d’argent. Alors je me promène dans la nature que je trouve si belle. Je venais souvent pêcher avec mon père dans cette rivière.

— Ton papa travaille aussi à la mine ?

— Il y travaillait, mais un jour un éboulement l’a enseveli et il est parti au ciel. Ma mère a du mal à s’en remettre. Elle travaille beaucoup. Quand j’ai un moment, je viens par ici, ça me fait du bien.

— Je suis désolé, je t’ai fait de la peine.

— Ça va mieux maintenant. Roseline est ma seule consolation.

— Qui est Roseline ?

— C’est elle !

Elle brandit sa poupée.

— Elle est marrante ! dit le vieux monsieur.

— J’ai choisi ce nom parce que j’aime les roses, c’est maman qui l’a faite.

— Tu es gâtée ! Bientôt, c’est Noël, que voudrais-tu que Père Noël t’apporte ?

— J’aimerais tellement que maman retrouve le sourire et la joie de vivre, c’est mon vœu le plus cher. Rien d’autre ne m’intéresse. Comment vous appelez-vous ? Je ne vous ai jamais vu par ici.

— Nicolas ! Et toi comment t’appelles-tu ?

— Je m’appelle Mélicia. Vous habitez dans le coin ?

— Oh non ! Je vis loin, très loin dans un monde fantastique. Je me demande comment j’ai pu atterrir dans cet arbre ? J’ai dû tomber en dormant, j’ai un sommeil si profond !

— Ah bon ! Où se trouve ce monde fantastique ? Ici, ce n’est que souffrance et désespoir, tristesse et chagrin. Voulez-vous m’y emmener ?

— Crois-tu que ta mère qui n’arrive pas à faire son deuil serait heureuse de ne plus te voir ? Même si elle ne te montre pas ses sentiments, parce que son amertume est trop forte, lorsqu’elle rentre le soir, fourbue, par un travail harassant, elle est sûrement rassurée de te savoir près d’elle. Même si elle ne te le dit pas. N’oublie pas que tu es sa seule consolation maintenant. Un jour, j’en suis sûr, tout ira mieux pour vous, car le pire vous est déjà arrivé.

— Vous avez raison Nicolas, il faut toujours regarder devant soi pour garder le moral au beau fixe.

— C’est bien, ma fille ! Tu es encore une enfant, mais les épreuves t’ont grandie. Je dois te quitter et toi tu dois rentrer chez toi. Ce soir, accueille ta maman avec le sourire, entoure tes petits bras autour de son cou. Je crois qu’elle n’attend que ça. Toutes les deux, vous vous êtes repliées sur vous-mêmes dans votre douloureuse affliction. Réagis la première, ça lui fera du bien, tu verras !

— Vous êtes gentil Nicolas ! Je vais appliquer vos conseils, dès ce soir, et si un jour on se rencontre à nouveau, je vous dirai si elle a guéri.

— J’en suis certain ma petite Mélicia. À bientôt, mon enfant !

— Au revoir, Nicolas ! Je vous aime bien.

— Moi aussi ! Ne perds jamais espoir.

Elle se retourna souvent pour lui faire des petits signes d’adieu. Soudain, il disparut.

Quelques larmes perlèrent dans ses yeux. Cet homme était si bon. Elle aurait tant voulu qu’il devienne son ami.

En rentrant à la maison, elle mit dans un vase, les fleurs des champs qu’elle avait cueillies. Puis elle commença à préparer une soupe avec les légumes du jardin et ramassa deux pommes bien mûres. Elle savait cuisiner, elle avait appris en voyant faire sa mère.

La fraîcheur du soir lui donna envie de préparer un bon feu de cheminée.

Elle mit le couvert et attendit sa maman qui ne tarda pas à arriver.

— Hum ! Ça sent bon ! dit-elle en pénétrant dans la maison.

— Maman ! Tu es là, enfin !

Mélicia se jeta sur elle, entoura ses petits bras autour de son cou et l’embrassa fougueusement.

— Mais que t’arrive-t-il, ma fille ?

— Tu sais maman, depuis que papa n’est plus là, la tristesse est entrée dans nos cœurs. Pourquoi rester éternellement avec cette souffrance ? J’aimerais te revoir sourire et même rire comme tu le faisais avant. Je ne veux plus te voir pleurer. J’ai besoin de toi maman !

— Tu as raison ! Je ne suis qu’une égoïste. À partir de maintenant, je serai toujours pour toi une maman attentionnée qui t’aime et qui est si heureuse d’avoir une petite fille aussi adorable, sensible et affectueuse. J’ai beaucoup de chance de t’avoir, rien que pour moi.

Elle se pencha sur elle, l’enlaça tendrement, puis déposa sur sa joue un baiser si sonore que cela les fit rire toutes les deux.

— Tiens ! Tout d’un coup, je ne ressens plus de fatigue, fit remarquer Lauren en s’approchant de la cheminée pour se réchauffer. Quelle bonne idée ce bon feu !

4

La veillée de Noël

Le soir de Noël arriva enfin.

Lauren voulut que cette soirée soit la plus belle pour sa fille.

Ensemble, elles décorèrent le sapin qu’elles avaient coupé la veille dans la forêt. Lauren suspendit les guirlandes et dressa l’étoile au sommet, puis elles accrochèrent les boules multicolores. Vint ensuite l’installation de la crèche qu’elles disposèrent sur la montagne en papier froissé, à côté des petites maisons en bois qu’elles eurent plaisir, un jour, à fabriquer. Elles fixèrent à divers endroits des petites branches de sapin qui ressemblaient à des arbres. Puis elles rangèrent par-ci, par-là, quelques pignes de pin et des cailloux pour décorer l’ensemble. Les santons en argile suscitèrent une certaine animation tonique.

Quand elles eurent terminé, elles admirèrent leur œuvre en s’attrapant par la taille.

Maman posa un gros bisou sur la tête de sa fille en signe de satisfaction. Mélicia la regarda avec tendresse.

Le souper se passa dans l’allégresse. Lauren s’était surpassée. Le poulet rôti aux herbes et les pommes de terre dorées qui l’accompagnaient étaient succulents. Elles se régalèrent avec un bon gâteau recouvert de crème à la vanille qu’elles avaient préparé avec gourmandise.

Mélicia avait exprimé un vœu devant Nicolas. Ce vœu était enfin exaucé, sa maman était guérie. Une joie immense se lisait sur son visage épanoui. C’était pour elle le plus beau des cadeaux de Noël.

— Maman ! On va chanter ensemble mon beau sapin, tu veux bien ?

— Allez ! On y va ! Une… deux !

« Mon beau sapin, roi des forêts, que j’aime ta verdure.

Quand part l’hiver, bois et guérets sont dépouillés de leurs attraits.

Mon beau sapin, roi des forêts, tu gardes ta parure »

— Ouaiaiais ! s’exclama Mélicia en tapant des mains.

— Tu es super, mon enfant. Tu arrives à me faire oublier mon chagrin, je t’aime !

Elle posa un baiser, tendrement, sur sa joue.

— Allez, au lit maintenant ! reprit-elle, sinon Père Noël ne passera pas ce soir. Tu sais bien qu’il n’entre dans les maisons que si tout le monde dort.

— Tu crois qu’il va m’apporter un cadeau ?

— Bien sûr que oui voyons ! Tous les enfants seront gâtés.

5

Les cadeaux

Le lendemain, lorsqu’elle se réveilla, Mélicia mit un moment avant de réaliser que près de l’arbre se trouvaient des présents. Elle écarquilla ses yeux. Sa joie se manifesta vivement.

— Maman ! Viens vite ! Viens voir !

— Je suis là, ma fille !

Elle ne s’était pas aperçue qu’elle se trouvait près d’elle.

— Regarde maman ! C’est une vraie poupée !

— Elle est très jolie ! Père Noël t’as vraiment gâtée.

Mélicia la prit dans ses bras, délicatement. Elle était en extase devant elle. Elle avait peur de froisser sa ravissante robe bleue garnie d’un liseré de dentelle. Ses cheveux blonds étaient retenus par un gros nœud bleu clair. De jolis souliers noirs complétaient cette parure.

—Qu’elle est belle ! Je l’aime ! Je l’aime tellement !

Soudain, elle ne put s’empêcher de l’embrasser de partout.

— Ma chérie ! Il y a un autre cadeau, ouvre-le vite ! J’ai hâte de voir ce qu’il y a dedans.

Mélicia posa sa poupée sur une chaise, arrangea sa robe avec soin et commença à défaire le nœud qui entourait une jolie boîte parme.

Elle resta ébahie quelques secondes, en découvrant un petit coffre rose décoré de fleurs. Elle sursauta lorsqu’elle l’ouvrit. Une minuscule danseuse se mit à tournoyer au son d’une musique douce. À l’intérieur se trouvaient un collier, un bracelet et une bague assortis. Leurs éclats étincelants attirèrent aussitôt son attention.

— C’est trop beau ! Vite maman, accroche-moi mon collier.

Pendant ce temps, elle enfila rapidement le bracelet et la bague et courut se voir dans la glace. Son sourire émerveillé illuminait son visage et ses yeux pétillaient de bonheur. Elle était belle.

Lauren ne put s’empêcher d’écraser une larme. Son émotion fut si intense, qu’elle s’en alla dans la cuisine pour préparer le petit déjeuner.

— Dommage que tu ne sois pas là, Jansen, pour voir la joie de ta fille ! Tu me manques ! murmura-t-elle.

Mélicia prit à nouveau sa jolie poupée dans ses bras, puis s’avança vers Roseline qui se trouvait dans son lit.

— Regarde Roseline comme elle est resplendissante ! Je vais l’appeler Tina. Tu ne m’en voudras pas si je te délaisse un peu ?

Aussitôt, elle se sauva dehors, sans s’apercevoir de la souffrance que pouvait ressentir sa Roseline.

6

L’extraordinaire nouvelle

Dans l’après-midi, Lauren décida d’aller avec sa fille près de la rivière, pour se changer les idées. Il y avait une éternité qu’elle n’y était plus allée. Cet endroit, si charmant, lui rappelait de beaux souvenirs, lorsqu’elle accompagnait son mari et sa fille qui voulait toujours pêcher avec son père. Tandis qu’elle se promenait dans les environs pour dénicher une belle branche, des pignes de pin pour décorer sa maison, ou quelques herbes aromatiques pour parfumer ses plats, Mélicia faisait découvrir à sa charmante poupée, ses endroits préférés.

Roseline n’eut pas cette chance.

Lorsqu’elles arrivèrent près de l’arganier, elle raconta à sa mère l’épisode du vieux monsieur.

— Il avait une longue barbe blanche et de grandes moustaches qui lui mangeaient le visage. Ses cheveux étaient aussi blancs que la neige. Il ressemblait au père Noël.

— Mais qu’est-ce que tu racontes ! Père Noël ne vient jamais par ici, sinon je l’aurais vu.

— Tu as raison ! Ce n’était qu’un vieux monsieur bien gentil.

— J’ai un cadeau pour toi… Ah ! Ah ! J’attendais le moment propice pour te le dire.

— C’est vrai ! Oh ! Qu’est-ce que c’est ?

— Figure-toi qu’à la mine, le patron m’a fait une proposition. Dans les bureaux, il manquait quelqu’un pour seconder la secrétaire trop débordée et il a pensé à moi. Bien sûr que j’ai vite sauté sur l’occasion. Tu t’imagines ! Ma paye sera plus importante et mes horaires seront plus souples, et puis je terminerai plus tôt le soir. Tu verras un peu plus ta maman et je serai moins fatiguée aussi. Tu es contente ?

— Oh, maman, je suis tellement heureuse pour toi ! s’exclama Mélicia en lui prenant les deux mains. Mais, c’est quoi mon cadeau ?

— Ah ! Ah ! Eh bien je vais t’inscrire à l’école à la rentrée des vacances.

— Quoi ? Je vais aller à l’école ? Je vais enfin savoir lire et écrire ?

— Oui ! Oui ! Oui ! s’exclama sa mère heureuse.

— Youpiiiiii !

Tout à coup, Mélicia se mit à sauter, à gesticuler, à crier sa joie avec Tina dans ses bras. Elle en avait tellement envie depuis si longtemps. Sa maman riait de la voir faire.

Le retour vers la maison fut plein d’entrain.

Elles ramassèrent en chemin du thym, du romarin et du serpolet. Des herbes parfumées que Lauren rajoutait dans ses plats pour leur donner une saveur agréable.

Le repas du soir fut vite avalé. Cette longue marche les avait épuisées.

Lorsque Mélicia entra dans son lit, Roseline s’y trouvait encore. Elle s’était cachée sous les draps et semblait triste, elle boudait sûrement. Sur-le-champ, la petite la prit vivement et la jeta par terre dans un coin sombre. À sa place, elle installa confortablement Tina, sa belle poupée.

7

Une surprise de taille

Mélicia dormait profondément, lorsqu’elle se réveilla, soudain, aux premières notes d’une musique classique. Intriguée, elle s’assit sur le bord de son lit qui se trouvait dans un recoin de la salle à manger. Il s’agissait de la cinquième symphonie de Beethoven qu’elle connaissait pour l’avoir déjà écoutée quelque part. Elle aperçut Roseline, perchée sur la table, qui lui souriait. Ses bras placés gracieusement à l’horizontale, elle se tenait prête à danser. Elle était magnifique dans son tutu rose et ses chaussons de danse de la même couleur. Ses cheveux de laine s’étiraient en chignon.

Mélicia, complètement abasourdie, se frotta les yeux. Ce n’était pas possible une chose pareille !