Un Estropié - Arthur Conan Doyle - E-Book

Un Estropié E-Book

Arthur Conan Doyle

0,0
4,99 €

-100%
Sammeln Sie Punkte in unserem Gutscheinprogramm und kaufen Sie E-Books und Hörbücher mit bis zu 100% Rabatt.
Mehr erfahren.
Beschreibung

Les époux Barclay se disputent. Plus tard dans la soirée, leurs domestiques entendent un cri et se précipitent dans le salon : le colonel Barclay git dans une mare de sang et sa femme est évanouie. Sherlock Holmes est appelé pour tenter de résoudre cette mort mystérieuse.

Das E-Book können Sie in Legimi-Apps oder einer beliebigen App lesen, die das folgende Format unterstützen:

EPUB
MOBI

Seitenzahl: 34

Veröffentlichungsjahr: 2020

Bewertungen
0,0
0
0
0
0
0
Mehr Informationen
Mehr Informationen
Legimi prüft nicht, ob Rezensionen von Nutzern stammen, die den betreffenden Titel tatsächlich gekauft oder gelesen/gehört haben. Wir entfernen aber gefälschte Rezensionen.



Un Estropié

Un EstropiéL'ŒuvrePage de copyright

Un Estropié

 Arthur Conan Doyle

L'Œuvre

Un soir d’été, quelques mois après mon mariage, j’étais assis auprès de l’âtre, et je fumais une dernière pipe en somnolant sur un roman, car ma journée de travail avait été épuisante. Ma femme était montée dans notre chambre et le bruit qu’on avait fait en fermant la porte quelque temps auparavant avait notifié que les domestiques, eux aussi, s’étaient retirés. Je m’étais levé de mon fauteuil et je secouais les cendres de ma pipe quand, soudain, j’entendis retentir la sonnette.

Je regardai l’horloge ; il était minuit moins le quart. A une heure aussi tardive, ça ne pouvait être une visite. Un malade, évidemment, et peut-être une séance de toute la nuit. Avec une grimace, j’allai dans le vestibule et j’ouvris la porte. A ma grande surprise, je vis Sherlock Holmes sur le seuil.

– Ah ! Watson, dit-il, j’avais l’espoir de ne pas arriver trop tard pour vous trouver.

– Mon cher, je vous en prie. Entrez.

– Vous avez l’air surpris et ce n’est pas étonnant. Soulagé aussi, j’imagine ! Hum ! Vous fumez toujours le mélange d’Arcadie de vos jours de célibat, donc ! Il n’y a pas à s’y méprendre, avec cette cendre pelucheuse sur votre paletot. Il est facile de dire que vous avez été accoutumé à porter l’uniforme, Watson ; vous ne passerez jamais pour un pur civil tant que vous aurez l’habitude de mettre votre mouchoir dans votre manche. Pouvez-vous me donner asile ce soir ?

– Avec plaisir.

– Vous m’avez dit que vous aviez une chambre pour une personne seule et je vois que vous n’avez aucun visiteur pour le moment : votre porte-chapeaux le proclame.

– Je serai enchanté si vous voulez rester.

– Merci ! Je vais donc occuper une de ces patères. Je regrette de constater que vous avez affaire à domicile avec l’ouvrier britannique. C’est toujours signe de dégâts. Ce n’est pas l’eau, j’espère ?

– Non, le gaz.

– Ah ! il a laissé deux marques de clous de souliers sur votre linoléum, là où tombe la lumière. Non, merci, j’ai pris un léger souper à Waterloo, mais c’est avec plaisir que je fumerai une pipe avec vous.

Je lui tendis ma blague et il s’assit en face de moi et, pendant quelque temps, fuma en silence. Je savais bien que seule une affaire importante l’avait amené chez moi à pareille heure, aussi j’attendis sans impatience qu’il en vînt au fait.

– Je vois que votre profession vous occupe pas mal en ce moment, dit-il en me regardant avec attention.

– Oui, ma journée a été très occupée, répondis-je. Mais, cela va vous sembler peut-être bien sot, ajoutai-je, je ne vois pas de quoi vous l’avez déduit.

Holmes rit tout bas.

– J’ai l’avantage, Watson, de connaître vos habitudes. Quand votre tournée est restreinte, vous allez à pied, et quand elle est longue, vous prenez un fiacre. Comme je vois que vos chaussures, bien que portées toute la journée, ne sont pas sales du tout, je ne saurais douter que vous êtes à présent assez occupé pour que cela justifie l’usage d’un fiacre.

– Excellent ! m’écriai-je.

– Élémentaire, dit-il. C’est un de ces exemples dans lesquels le logicien peut produire un effet qui paraît remarquable à son voisin parce que l’autre n’a pas saisi le petit détail qui sert de base à la déduction. On peut en dire autant, mon cher, de l’effet produit par quelques-uns de vos petits récits, effet tout factice, puisqu’il résulte de ce que vous gardez par-devers vous quelques-uns des éléments du problème, dont vous ne faites pas part au lecteur. Or, je suis, à présent, dans la même position que ces lecteurs ; je tiens en ma main plusieurs fils d’une des affaires les plus étranges qui aient jamais intrigué le cerveau d’un homme, et pourtant il me manque un, peut-être deux, des fils qu’il me faut pour compléter ma théorie. Mais je les aurai, Watson, je les aurai !

Ses yeux étincelaient, et une légère rougeur monta à ses joues maigres. Un instant le voile qui cache sa nature ardente et intense se souleva, mais ce ne fut qu’un instant. Quand de nouveau je regardai son visage, il avait repris cette impassibilité de Peau-Rouge qui fait que tant de gens le considèrent comme une machine plutôt que comme un homme.