Un hivernage dans les glaces - Jules Verne - E-Book

Un hivernage dans les glaces E-Book

Jules Verne.

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Beschreibung

RÉSUMÉ : "Un hivernage dans les glaces" de Jules Verne est un récit captivant qui transporte le lecteur dans les paysages glacés de l'Arctique. Le protagoniste, Jean Cornbutte, est un capitaine déterminé à retrouver son fils Louis, disparu en mer lors d'une expédition vers le Nord. Accompagné de sa fiancée Marie, de son fidèle ami Penellan et d'un équipage courageux, Jean entreprend un voyage périlleux à travers les glaces et les tempêtes. Le groupe doit faire face à des défis extrêmes, tels que le froid mordant, les ours polaires menaçants et les tensions croissantes au sein de l'équipage. L'histoire explore les thèmes de la survie, de la loyauté et de l'amour face à l'adversité. Verne, avec son talent pour les descriptions détaillées et sa maîtrise de la narration, plonge le lecteur dans une aventure palpitante où chaque décision peut être une question de vie ou de mort. À travers ce récit, l'auteur illustre également les avancées scientifiques de son époque et l'esprit d'exploration qui animait le XIXe siècle. Cette nouvelle, tout en étant une oeuvre de fiction, s'appuie sur des connaissances géographiques et scientifiques précises, rendant l'expérience de lecture à la fois éducative et divertissante. L'AUTEUR : Jules Verne, né le 8 février 1828 à Nantes, est l'un des écrivains les plus célèbres du XIXe siècle, souvent considéré comme le père de la science-fiction. Issu d'une famille bourgeoise, Verne s'intéresse très tôt à la littérature et à la science. Après des études de droit à Paris, il se consacre à l'écriture et publie sa première nouvelle en 1851. Sa carrière prend un tournant décisif avec la publication de "Cinq semaines en ballon" en 1863, qui inaugure la série des "Voyages extraordinaires". Verne est un pionnier du genre, combinant une imagination débordante avec des bases scientifiques solides. Ses oeuvres, telles que "Vingt mille lieues sous les mers" et "Le tour du monde en quatre-vingts jours", ont marqué des générations de lecteurs et ont souvent anticipé des inventions futures. Verne a écrit plus de soixante romans, traduits dans de nombreuses langues, et son influence sur la littérature mondiale est indéniable. Il est décédé le 24 mars 1905 à Amiens, laissant un héritage littéraire inestimable qui continue d'inspirer les auteurs et les scientifiques du monde entier.

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Veröffentlichungsjahr: 2022

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Sommaire

LE PAVILLON NOIR

LE PROJET DE JEAN CORNBUTTE

LUEUR D’ESPOIR

DANS LES PASSES

L’ÎLE LIVERPOOL

LE TREMBLEMENT DE GLACES

LES INSTALLATIONS DE L’HIVERNAGE

PLAN D’EXPLORATIONS

LA MAISON DE NEIGE

ENTERRÉS VIVANTS

UN NUAGE DE FUMÉE

RETOUR AU NAVIRE

LES DEUX RIVAUX

DÉTRESSE

LES OURS BLANCS

CONCLUSION

I – LE PAVILLON NOIR

Le curé de la vieille église de Dunkerque se réveilla à cinq heures, le 12 mai 18.., pour dire, suivant son habitude, la première basse messe à laquelle assistaient quelques pieux pêcheurs.

Vêtu de ses habits sacerdotaux, il allait se rendre à l’autel, quand un homme entra dans la sacristie, joyeux et effaré à la fois. C’était un marin d’une soixantaine d’années, mais encore vigoureux et solide, avec une bonne et honnête figure.

« Monsieur le curé, s’écria-t-il, halte là ! s’il vous plaît.

— Qu’est-ce qui vous prend donc si matin, Jean Cornbutte ? répliqua le curé.

— Ce qui me prend ?… Une fameuse envie de vous sauter au cou, tout de même !

— Eh bien, après la messe à laquelle vous allez assister…

— La messe ! répondit en riant le vieux marin. Vous croyez que vous allez dire votre messe maintenant, et que je vous laisserai faire ?

— Et pourquoi ne dirais-je pas ma messe ? demanda le curé. Expliquez-vous ! Le troisième son a tinté…

— Qu’il ait tinté ou non, répliqua Jean Cornbutte, il en tintera bien d’autres aujourd’hui, monsieur le curé, car vous m’avez promis de bénir de vos propres mains le mariage de mon fils Louis et de ma nièce Marie !

— Il est donc arrivé ? s’écria joyeusement le curé.

— Il ne s’en faut guère, reprit Cornbutte en se frottant les mains. La vigie nous a signalé, au lever du soleil, notre brick, que vous avez baptisé vous-même du beau nom de la Jeune-Hardie !

— Je vous en félicite du fond du cœur, mon vieux Cornbutte, dit le curé en se dépouillant de la chasuble et de l’étole. Je connais vos conventions. Le vicaire va me remplacer, et je me tiendrai à votre disposition pour l’arrivée de votre cher fils.

— Et je vous promets qu’il ne vous fera pas jeûner trop longtemps ! répondit le marin. Les bans ont déjà été publiés par vous-même, et vous n’aurez plus qu’à l’absoudre des péchés qu’on peut commettre entre le ciel et l’eau, dans les mers du Nord. Une fameuse idée que j’ai eue là, de vouloir que la noce se fit le jour même de l’arrivée, et que mon fils Louis ne quittât son brick que pour se rendre à l’église !

— Allez donc tout disposer, Cornbutte.

— J’y cours, monsieur le curé. À bientôt !

Le marin revint à grands pas à sa maison, située sur le quai du port marchand, et d’où l’on apercevait la mer du Nord, ce dont il se montrait si fier.

Jean Cornbutte avait amassé quelque bien dans son état. Après avoir longtemps commandé les navires d’un riche armateur du Havre, il se fixa dans sa ville natale, où il fit construire, pour son propre compte, le brick la Jeune-Hardie.

Plusieurs voyages dans le Nord réussirent, et le navire trouva toujours à vendre à bon prix ses chargements de bois, de fer et de goudron. Jean Cornbutte en céda alors le commandement à son fils Louis, brave marin de trente ans, qui, au dire de tous les capitaines caboteurs, était bien le plus vaillant matelot de Dunkerque.

Louis Cornbutte était parti, ayant un grand attachement pour Marie, la nièce de son père, qui trouvait bien longs les jours de l’absence. Marie avait vingt ans à peine. C’était une belle Flamande, avec quelques gouttes de sang hollandais dans les veines. Sa mère l’avait confiée, en mourant, à son frère Jean Cornbutte. Aussi, ce brave marin l’aimait comme sa propre fille, et voyait dans l’union projetée une source de vrai et durable bonheur.

L’arrivée du brick, signalé au large des passes, terminait une importante opération commerciale dont Jean Cornbutte attendait gros profit. La Jeune-Hardie, partie depuis trois mois, revenait en dernier lieu de Bodoë, sur la côte occidentale de la Norwége, et elle avait opéré rapidement son voyage.

En rentrant au logis, Jean Cornbutte trouva toute la maison sur pied. Marie, le front radieux, revêtait ses habillements de mariée.

« Pourvu que le brick n’arrive pas avant nous ! disait-elle.

— Hâte-toi, petite, répondit Jean Cornbutte, car les vents viennent du nord, et la Jeune-Hardie file bien, quand elle file grand largue !

— Nos amis sont-ils prévenus, mon oncle ? demanda Marie.

— Ils sont prévenus !

— Et le notaire, et le curé ?

— Sois tranquille ! Il n’y aura que toi à nous faire attendre ! »

En ce moment entra le compère Clerbaut.

« Eh bien ! mon vieux Cornbutte, s’écria-t-il, voilà de la chance ! Ton navire arrive précisément à l’époque où le gouvernement vient de mettre en adjudication de grandes fournitures de bois pour la marine.

— Qu’est-ce que ça me fait ? répondit Jean Cornbutte. Il s’agit bien du gouvernement !

— Sans doute, monsieur Clerbaut, dit Marie, il n’y a qu’une chose qui nous occupe : c’est le retour de Louis.

— Je ne disconviens pas que…, répondit le compère. Mais enfin ces fournitures…

— Et vous serez de la noce, répliqua Jean Cornbutte, qui interrompit le négociant et lui serra la main de façon à la briser.

— Ces fournitures de bois…

— Et avec tous nos amis de terre et nos amis de mer, Clerbaut. J’ai déjà prévenu mon monde, et j’inviterai tout l’équipage du brick !

— Et nous irons l’attendre sur l’estacade ? demanda Marie.

— Je te crois bien, répondit Jean Cornbutte. Nous défilerons tous deux par deux, violons en tête ! »

Les invités de Jean Cornbutte arrivèrent sans tarder. Bien qu’il fût de grand matin, pas un ne manqua à l’appel. Tous félicitèrent à l’envi le brave marin qu’ils aimaient. Pendant ce temps, Marie, agenouillée, transformait devant Dieu ses prières en remercîments. Elle rentra bientôt, belle et parée, dans la salle commune, et elle eut la joue embrassée par toutes les commères, la main vigoureusement serrée par tous les hommes ; puis, Jean Cornbutte donna le signal du départ.

Ce fut un spectacle curieux de voir cette joyeuse troupe prendre le chemin de la mer au lever du soleil. La nouvelle de l’arrivée du brick avait circulé dans le port, et bien des têtes en bonnets de nuit apparurent aux fenêtres et aux portes entrebâillées. De chaque côté arrivait un honnête compliment ou un salut flatteur.

La noce atteignit l’estacade au milieu d’un concert de louanges et de bénédictions. Le temps s’était fait magnifique, et le soleil semblait se mettre de la partie. Un joli vent du nord faisait écumer les lames, et quelques chaloupes de pêcheurs, orientées au plus près pour sortir du port, rayaient la mer de leur rapide sillage entre les estacades.

Les deux jetées de Dunkerque qui prolongent le quai du port, s’avancent loin dans la mer. Les gens de la noce occupaient toute la largeur de la jetée du nord, et ils atteignirent bientôt une petite maisonnette située à son extrémité, où veillait le maître du port.

Le brick de Jean Cornbutte était devenu de plus en plus visible. Le vent fraîchissait, et la Jeune-Hardie courait grand largue sous ses huniers, sa misaine, sa brigantine, ses perroquets et ses cacatois. La joie devait évidemment régner à bord comme à terre. Jean Cornbutte, une longue-vue à la main, répondait gaillardement aux questions de ses amis.

« Voilà bien mon beau brick ! s’écriait-il, propre et rangé comme s’il appareillait de Dunkerque ! Pas une avarie ! Pas un cordage de moins !

— Voyez-vous votre fils le capitaine ? lui demandait-on.

— Non, pas encore. Ah ! c’est qu’il est à son affaire !

— Pourquoi ne hisse-t-il pas son pavillon ? demanda Clerbaut.

— Je ne sais guère, mon vieil ami, mais il a une raison sans doute.

— Votre longue-vue, mon oncle, dit Marie en lui arrachant l’instrument des mains, je veux être la première à l’apercevoir !

— Mais c’est mon fils, mademoiselle !

— Voilà trente ans qu’il est votre fils, répondit en riant la jeune fille, et il n’y que deux ans qu’il est mon fiancé ! »

La Jeune-Hardie était entièrement visible. Déjà l’équipage faisait ses préparatifs de mouillage. Les voiles hautes avaient été carguées. On pouvait reconnaître les matelots qui s’élançaient dans les agrès. Mais ni Marie, ni Jean Cornbutte n’avaient encore pu saluer de la main le capitaine du brick.

« Ma foi, voici le second, André Vasling ! s’écria Clerbaut.

— Voici Fidèle Misonne, le charpentier, répondit un des assistants.

— Et notre ami Penellan ! » dit un autre, en faisant un signe au marin ainsi nommé.

La Jeune-Hardie ne se trouvait plus qu’à trois encâblures du port, lorsqu’un pavillon noir monta à la corne de brigantine… Il y avait deuil à bord !

Un sentiment de terreur courut dans tous les esprits et dans le cœur de la jeune fiancée.

Le brick arrivait tristement au port, et un silence glacial régnait sur son pont. Bientôt il eut dépassé l’extrémité de l’estacade. Marie, Jean Cornbutte et tous les amis se précipitèrent vers le quai qu’il allait accoster, et, en un instant, ils se trouvèrent à bord.

« Mon fils ! » dit Jean Cornbutte, qui ne put articuler que ces mots.

Les marins du brick, la tête découverte, lui montrèrent le pavillon de deuil.

Marie poussa un cri de détresse et tomba dans les bras du vieux Cornbutte.

André Vasling avait ramené la Jeune-Hardie ; mais Louis Cornbutte, le fiancé de Marie, n’était plus à son bord.

II – LE PROJET DE JEAN CORNBUTTE

Dès que la jeune fille, confiée aux soins de charitables amis, eut quitté le brick, le second, André Vasling, apprit à Jean Cornbutte l’affreux événement qui le privait de revoir son fils, et que le journal du bord rapportait en ces termes :