Un imbécile - Luigi Pirandello - E-Book

Un imbécile E-Book

Luigi Pirandello

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Beschreibung

La pièce se déroule à Costanova, dans l'appartement de Leopoldo Paroni, «leader» du parti républicain et directeur du journal la «Voix du Peuple». Étendu sur un canapé, Luca Fazio, visiblement malade, reste immobile dans l'obscurité. De la salle de rédaction parviennent les vociférations de Paroni et des rédacteurs de la «Voix du Peuple». Se présente alors un commis voyageur... Portrait cynique d'une presse politique sans conscience.

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Un imbécile

Un imbécilePersonnages-Un imbécilePage de copyright

Un imbécile

Luigi Pirandello

Personnages

LUCA FAZIO.

LEOPOLDO PARONI.

ROSA LAVECCHIA.

LE COMMIS VOYAGEUR.

PREMIER RÉDACTEUR.

DEUXIÈME RÉDACTEUR.

TROISIÈME RÉDACTEUR.

QUATRIÈME RÉDACTEUR.

CINQUIÈME RÉDACTEUR.

-Un imbécile

Le cabinet de travail de Leopoldo Paroni, directeur de la « Voix du Peuple », de Costanova. La rédaction du journal se trouve dans l’appartement de Paroni, « leader » du parti républicain. Comme Paroni vit seul et méprise non seulement tout confort, mais encore, semble-t-il, la propreté la plus élémentaire, le mobilier vieux et branlant est couvert de poussière et de crasse ; partout les traces du désordre le plus complet. Le bureau est encombré d’un monceau de paperasses ; sur les chaises, des piles de livres et de dossiers ; partout des journaux, jusqu’à terre ; une étagère emplie de livres rangés n’importe comment ; un mauvais canapé de cuir, avec un oreiller blanc, sale, tout déchiré, d’où s’échappe la laine. La porte d’entrée est à gauche. Au fond, une porte vitrée qui donne dans la salle de rédaction du journal. Une autre porte à droite conduit à l’appartement privé de Paroni.

C’est la nuit. Au lever du rideau, la table de travail, dans l’ombre, est à peine éclairée par la lumière de la salle du fond, diffusée à travers la vitre dépolie de la porte.

Étendu sur le canapé, la tête appuyée sur le coussin, un châle de laine grise sur les épaules, sur la tête une casquette de voyage, dont la longue visière est abaissée jusqu’au nez, Luca Fazio reste immobile dans l’obscurité. On ne s’aperçoit pas de sa présence. Dans une de ses mains squelettiques, cachées sous le châle, il tient un mouchoir roulé en boule. Il a vingt-six ans. Quand le cabinet de travail s’éclairera, on verra son visage creusé, blême, cadavérique, parsemé de quelques touffes de barbe. Petite moustache blonde, maigre et tombante. De temps à autre, il lutte sourdement contre une toux sèche qui finit par éclater : il presse alors son mouchoir contre sa bouche. De la salle de rédaction parviennent, durant quelques minutes, les vociférations de Paroni et des rédacteurs de la « Voix du Peuple ».

PARONI, de l’intérieur. – Et moi, je dis qu’il faut l’attaquer à fond…

VOIX CONFUSES. – Oui, oui, parfaitement ! L’attaquer ! Très bien ! Mais non ! Pas du tout.

PREMIER RÉDACTEUR, plus fort que les autres. – Vous allez faire le jeu de Cappadona !

VOIX CONFUSES. – C’est juste ! c’est vrai ! Le jeu des réactionnaires ! Mais non ! Jamais de la vie !

PARONI, d’une voix tonnante. – Cela ne viendra à l’idée de personne. Nous suivons notre ligne de conduite. Nous l’attaquons au nom de nos principes. Assez discuté à présent. Laissez-moi écrire mon article !

Silence, Luca Fazio n’a pas bougé. La porte d’entrée à gauche s’entr’ouvre et une voix demande : « Il y a quelqu’un ? » Luca Fazio ne répond pas. La voix reprend : « On peut entrer ? » Le commis voyageur, quarante ans, Piémontais, entre timidement.

LE COMMIS VOYAGEUR. – Il n’y a personne.

LUCA, sans bouger, d’une voix caverneuse. – Là-bas, dans la pièce du fond.

LE COMMIS VOYAGEUR, sursautant. – Oh ! pardon… C’est sans doute à monsieur Paroni que j’ai l’honneur de parler ?

LUCA. – Au fond, je vous dis… par là…

Il montre la porte vitrée.

LE COMMIS VOYAGEUR. – Je peux entrer ?

LUCA, excédé. – Si ça vous fait plaisir.