Une aventure d'Arsène Lupin - Leblanc Maurice - E-Book

Une aventure d'Arsène Lupin E-Book

Leblanc Maurice

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Beschreibung

Une aventure d'Arsène Lupin est une saynète de Maurice Leblanc, représentée en 1911 au music-hall La Cigale.
Présentation
Arsène Lupin se faufile en pleine nuit chez un bourgeois pour lui voler un collier de perles de grande valeur. À la suite d'une dénonciation, la police arrive sur les lieux, forçant le cambrioleur à se cacher dans la maison. Enfermé avec la jeune fille de la maison, il tente de la séduire pour réussir son évasion.
|Wikipedia|

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SOMMMAIRE

PERSONNAGES

UNE AVENTURE D'ARSÈNE LUPIN

MAURICE LEBLANC ET

FRANCIS DE CROISSET

|22|

ARSÈNE LUPIN

UNE AVENTURE

D'ARSÈNE LUPIN

COMÉDIE INÉDITE EN UN ACTE

1911

Raanan Editeur

Livre 870 | édition 1

Cette saynète fut jouée du 15 septembre au 15 octobre 1911 au music-hall « La Cigale », alors en vogue. Elle était précédée d’une revue de Wilned, Elle l’a le sourire, qui faisait référence aux mésaventures survenues à la fin août à La Joconde, volée au Louvre.

La presse de l’époque fut chaleureuse à l’égard d’Une aventure d’Arsène Lupin. Excelsior écrit : « L’acte de M. Maurice Leblanc est fort pittoresque, et la nouvelle et fantastique histoire de collier qu’il nous conte ne tardera pas à devenir populaire. » Même enthousiasme dans Comœdia, ou dans Le Gaulois, qui écrit d’André Brulé, interprète de Lupin : « C’est une joie et un régal de le voir interpréter ce petit drame, agrémenté d’une note amoureuse au final. » Et Le Figaro : « Tout le monde voudra voir André Brulé en cambrioleur revêtu d’une blouse, la tignasse ébouriffée, le visage adorné d’une barbe rouge et inculte. » Le chroniqueur du Journal amusant est également élogieux pour le « sketch » de « M. Maurice Leblanc, le délicieux écrivain policier ». Le Journal du 18 septembre nous renseigne sur les comédiens : « M. André Brulé a été applaudi, acclamé et rappelé avec enthousiasme ; Marthe Derminy lui donnait la réplique, elle a été parfaite, ainsi que ses camarades Paul Clerc et Carlus. »

PERSONNAGES

ARSÈNE LUPIN.

DIMBLEVAL, sculpteur, 55 ans.

MARESCOT, sous-chef de la Sûreté.

UN COMPLICE.

UN AGENT DE POLICE.

AGENTS DE LA SÛRETÉ ET AGENTS DE POLICE.

MARCELINE, fille de DIMBLEVAL.

UNE AVENTURE D'ARSÈNE LUPIN

La scène représente un atelier de sculpteur avec, sur la droite, en avant, un paravent qui dissimule à demi une sorte de cabinet de toilette pour les modèles.

Au fond, la porte principale. Quand elle est ouverte, on aperçoit un vestibule avec la porte d’entrée. À gauche, deux portes : à droite, tout à fait au premier plan, une porte plus lourde avec verrous et chaîne de sûreté.

L’atelier n’a pas de fenêtres, mais un vitrage en plan incliné formant une partie du plafond.

Un secrétaire, tabourets, stèles, ébauches, chevalets, quelques fauteuils et chaises de cuir, robes, manteaux et accessoires pour modèles. Téléphone sur la table. Une statue de Cupidon.

Au lever du rideau, la scène est vide, l’électricité éteinte.

La porte d’entrée du fond s’ouvre vivement. Marceline entre en robe de bal, suivie de son père.

 

 

Dimbleval, Marceline.

 

Marceline, essoufflée. – Tu n’as vu personne dans l’escalier ?

Dimbleval, tout en barricadant la porte du vestibule, chaîne et verrous. – Eh non, personne.

Marceline. – En tout cas, nous avons été suivis.

(Elle allume.)

Dimbleval. – Mais par qui, mon Dieu !

Marceline. – Quelqu’un nous épiait à la porte de Mme Valton-Trémor.

Dimbleval. – Marceline, tu es absurde avec tes frayeurs.

Marceline. – Absurde ! aussi pourquoi m’obliges-tu à mettre ce collier ?

(Elle va dans sa chambre par la porte de gauche, au fond, retire son manteau et revient.)

Dimbleval. – Comment ! ma fille, un collier historique, qui m’a rendu célèbre : « Dimbleval ? Ah ! oui, le sculpteur qui offre à sa fille des colliers d’émeraudes ! » Ce qui m’a valu la commande de mon Cupidon, ma plus belle œuvre !...

Marceline.– Il ne m’appartient même pas...

Dimbleval. – Qu’est-ce que tu chantes ? J’ai prêté dix mille francs à la duchesse de Brèves contre le dépôt de ce collier. Elle n’a pas pu me les rendre à la date fixée. Tant pis pour elle.

Marceline. – Mais il en vaut dix fois plus.

Dimbleval. – Tant mieux pour moi.

Marceline. – Il paraît que tu n’as pas le droit, papa.

Dimbleval. – Ah ! oui ! le prêt sur gage !... Que veux-tu, fifille, il faut bien se créer quelques ressources puisque l’art ne suffit plus aujourd’hui.

Marceline. – Cela te regarde, papa. En attendant, moi, je ne vis pas quand ton collier est ici. Un jour ou l’autre, quelque malfaiteur...

Dimbleval. – Mais puisque je le reporte demain au Crédit Lyonnais.

Marceline. – Et si on vient, cette nuit ?

Dimbleval. – Pourquoi, cette nuit ?

Marceline. – Ce matin, ton modèle, le vieux Russe, t’a parfaitement vu quand tu le mettais dans ce secrétaire.

Dimbleval. – Ah ? Aussi le mettrai-je ailleurs... n’importe où... dans un endroit où précisément l’on ne cache rien de précieux... Tiens, dans ce vase, là, aucun danger...

(Il met le collier dans un vase de fleurs. Soudain, la sonnerie du téléphone retentit. Ils se regardent. Nouvelle sonnerie.)

Dimbleval, à voix basse. – Le téléphone...

Marceline. – Oui, eh bien, vas-y, papa.

Dimbleval. – Le téléphone à deux heures du matin. (Il décroche vivement.) Allô... oui, c’est moi... La Préfecture de police ?... Eh bien ? Vous dites ? (Avec une inquiétude grandissante :) Hein ?... Quoi ?... Est-ce possible ?... Allô... zut... coupé !

Marceline. – Qu’y a-t-il ?

Dimbleval, raccrochant le récepteur. – Un rapport au service de la Sûreté, nous sommes menacés d’un vol, pour cette nuit.

Marceline. – Le collier ! Tu vois ! Mais c’est affreux ! Et les domestiques à qui tu as donné congé !

Dimbleval. – Six inspecteurs sont en route sous la direction du sous-chef Marescot, que je connais justement...

Marceline. – S’ils arrivaient trop tard !

Dimbleval. – Eh bien quoi ! Je suis là ! Et puis, nous sommes trois locataires dans la maison.

Marceline. – Mais l’entrée particulière de tes modèles ?

Dimbleval, après avoir vérifié la chaîne et le verrou. – Prends la clef.

Marceline. – Qu’est-ce que tu fais ?

Dimbleval, saisissant le vase et allant vers la chambre de sa fille. – J’emporte le collier.

Marceline. – Dans ma chambre ?

Dimbleval. – Oui, je reste avec toi jusqu’à l’arrivée...

Marceline. – Mais je n’en veux pas. Laisse-le ici.

Dimbleval, il pose le vase sur le secrétaire. – Tu as raison. D’ailleurs, il n’y a pas de meilleure cachette. On le cherchera partout, excepté là, je suis tranquille.

Marceline. – Ça m’est égal. Il n’est pas dans ma chambre.

(Il éteint l’électricité et chacun entre chez soi. La scène reste vide, un moment, illuminée par un magnifique clair de lune qui pénètre par le vitrage. Soudain, un léger bruit, en haut. Un des carreaux se soulève et l’on voit une grosse corde qui descend peu à peu, se balance et dont l’extrémité s’arrête à deux mètres du parquet. Et tout de suite une ombre se laisse glisser de haut en bas.)

Lupin, tout en cherchant l’électricité. – Cordon s’il vous plaît !... Un peu de lumière... (Il allume. Lupin est déguisé en apache, longue blouse, chapeau, barbe rousse en éventail. Il prend une glace à main sur la table de toilette et se regarde.) T’en as une bouillotte ! T’as l’air d’une arsouille... Arsouille Lupin. Oh ! un revolver, moi qui ai oublié le mien ; ça va bien. Oh ! Qu’est-ce que c’est que ça ? Un vaporisateur ?

Le complice, se penchant à moitié par la lucarne. – Lupin !