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Extrait : "Il ne connaît pas une des plus sincères jouissance de l'âme, celui qui n'a pas quelquefois parcouru le Paris de la première race, berceau du Paris merveilleux de nos jours. Un enthousiaste dirait que cet homme est froid, égoïste, enclin au matérialisme; il ne connaît que le présent; c'est un indifférent en matière de religion: car c'est une religion que le souvenir, un culte comme celui des tombeaux et des ancêtres."
À PROPOS DES ÉDITIONS LIGARAN
Les éditions LIGARAN proposent des versions numériques de qualité de grands livres de la littérature classique mais également des livres rares en partenariat avec la BNF. Beaucoup de soins sont apportés à ces versions ebook pour éviter les fautes que l'on trouve trop souvent dans des versions numériques de ces textes.
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Seitenzahl: 21
Veröffentlichungsjahr: 2015
Paris, ou le Livre des Cent-et-Un publié en quinze volumes chez Ladvocat de 1831 à 1834, constitue une des premières initiatives éditoriales majeures de la « littérature panoramique », selon l’expression du philosophe Walter Benjamin, très en vogue au XIXe siècle. Cent un contributeurs, célèbres pour certains, moins connus pour d’autres, appartenant tous au paysage littéraire et mondain de l’époque, ont écrit ces textes pour venir en aide à leur éditeur qui faisait face à d'importantes difficultés financières… Ainsi ont-ils constitué une fresque unique qui offre un véritable « Paris kaléidoscopique ».
Le présent ouvrage a été sélectionné parmi les textes publiés dans Paris ou le Livre des Cent-et-Un. De nombreux titres de cette fresque sont disponibles auprès de la majorité des librairies en ligne.
Il ne connaît pas une des plus sincères jouissances de l’âme, celui qui n’a pas quelquefois parcouru le Paris de la première race, berceau du Paris merveilleux de nos jours. Un enthousiaste dirait que cet homme est froid, égoïste, enclin au matérialisme ; il ne connaît que le présent ; c’est un indifférent en matière de religion ; car c’est une religion que le souvenir, un culte comme celui des tombeaux et des ancêtres. Homme, il ne se plaira point à se replonger dans son enfance ; citoyen, comment se plairait-il davantage à revoir les premiers pas de sa naissante cité ? Oubliant avec dédain les jours où il apprenait à marcher, chancelant, trébuchant dans des lisières qui avaient peine à le soutenir, il ne peut concevoir, sentir, aimer les rues tortueuses, entrelacées, rampantes, que formèrent des maisons qui se heurtaient et se précipitaient à qui serait le plus près de leur mère, la Cathédrale.
Et moi, j’ai erré cent fois dans ces vieilles rues, éloignant avec soin de ma pensée les quartiers bien alignés de la nouvelle Athènes, de Rivoli, de Saint-Lazare. Ce n’est point, un plan nouveau de la ville en main, que j’ai fait ce voyage, mais bien avec le Dict. des rues de Paris, que Guillot écrivait vers la fin du treizième siècle. Sous la conduite de ce guide simple et naïf, qui, me désignait la plupart des rues par le nom qu’elles portent actuellement encore, je me croyais du treizième siècle aussi, et je marchais à la recherche d’une maison dont je pusse recueillir et raconter les annales.