Unis par la plume - Ludivine Pepe - E-Book

Unis par la plume E-Book

Ludivine Pepe

0,0

Beschreibung

Romancière à succès, Leona s'inspire d'un acteur pour créer le personnage de son prochain film. Commence alors une correspondance particulière...

Leona Walker est une jeune écrivaine qui voudrait s’inspirer du célèbre acteur Jeremy Nollan pour créer le personnage de son prochaine livre. Elle le contacte par e-mail pour avoir son accord. Commence alors une correspondance érotique entre eux jusqu’à ce qu’il lui propose de venir le voir à Londres... Ils ne sont pas du même monde : elle est une romancière américaine, alors que lui est un grand acteur londonien connu pour sa saga sulfureuse. Tout les sépare, et pourtant…

Découvrez sans plus attendre une nouvelle romance érotique pleine de sensualité et de frissons entre deux amants que tout sépare.

EXTRAIT

J’ai écrit quelques pages, dix pour être exacte. J’ai emprunté quelques livres à la bibliothèque pour me documenter sur la ville de l’histoire : Londres. Je n’ai jamais quitté les États-Unis et je rêverais d'y aller tout comme à Paris, Rome, Barcelone... Je suis très curieuse de nature, j’espère pouvoir visiter ces villes un jour. Pour me mettre dans l’ambiance, je mets ma « playlist spéciale écriture » en mode lecture aléaoire. La première chanson est Nightingale de Demi Lovato. Mes doigts parcourent les touches du clavier de mon ordinateur, je semble bien partie, mais soudain, le blocage. Je relis ce que j’ai écrit depuis le début. Quelque chose ne va pas, l’histoire tient la route, les descriptions sont bonnes, mais un de mes personnages ne me plaît pas, sa personnalité est creuse, pas d’originalité et physiquement, il manque un je ne sais quoi. Il n’est pas assez ténébreux, trop commun. Je décide alors de faire une pause et feuillette un magasine pour me changer les idées. Je tombe sur un article : Jeremy Nollan, la star montante d’Hollywood révélée par le sulfureux Soixante-neuf teintes du plaisir. J’entreprends alors quelques recherches sur le net et consulte quelques interviews qu’il a données. Il a vraiment beaucoup de charme. Il a trente ans, a les cheveux courts châtains et des yeux d’un bleu profond. Cet homme doit faire beaucoup de sport vu sa carrure.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Ludivine Pepe vit à Paris. Elle adore les romances contemporaines et érotiques, le chant et les chats. Elle lit depuis qu’elle sait le faire et son goût pour l’écriture lui est venu à l’adolescence. Elle s’est sérieusement lancée dans l’écriture de son premier roman en 2011.

Sie lesen das E-Book in den Legimi-Apps auf:

Android
iOS
von Legimi
zertifizierten E-Readern
Kindle™-E-Readern
(für ausgewählte Pakete)

Seitenzahl: 294

Das E-Book (TTS) können Sie hören im Abo „Legimi Premium” in Legimi-Apps auf:

Android
iOS
Bewertungen
0,0
0
0
0
0
0
Mehr Informationen
Mehr Informationen
Legimi prüft nicht, ob Rezensionen von Nutzern stammen, die den betreffenden Titel tatsächlich gekauft oder gelesen/gehört haben. Wir entfernen aber gefälschte Rezensionen.



Chapitre 1

— Ton roman est génial Leona, cette séance de dédicace est un véritable succès, bravo, dit John en pressant affectueusement mon bras.

John Douglas est mon éditeur, celui qui a cru en moi et m’a donné la chance de réaliser mon rêve. Avant de devenir romancière, je travaillais comme responsable de communication dans une agence de publicité. Au début, mon métier me plaisait, mais la fatigue et le stress ont commencé à ronger ma santé, j’ai donc préféré démissionner avant que les choses ne deviennent irréversibles. Je me suis donc lancé le défi fou d’écrire un roman. J’ai toujours aimé lire et l’écriture est pour moi comme un exutoire. Je m’exprime à cœur ouvert, et me livre sans retenue. J’ai été bercée par Emily Brontë, Jane Austen, Tennessee Williams... et je rêvais d’écrire un jour moi aussi des histoires aussi passionnantes que les leurs. Vous pourriez croire qu’étant une femme, j’écris des romans sentimentaux et bien, pas du tout, vous seriez surpris...

Je suis très romantique, bien sûr, mais je pense qu’il y’a assez de romans sentimentaux comme cela dans le commerce, il faut donc diversifier et développer les autres genres littéraires. J’ai alors écrit mon premier roman érotique. Il s’agit de l’histoire d’un homme et d’une femme qui apprennent à se connaître à travers un jeu de piste, lancé initialement par le héros. Le désir monte petit à petit entre eux, mais il y a une règle fondamentale : ne pas faire l’amour tout de suite. L’attente attise le désir comme on dit. La frustration est telle que l’héroïne est prête à tout abandonner, mais cet homme l’attire de plus en plus et elle sait que le jeu en vaut la chandelle. Le roman dont le titre est La Quête du désir a connu un véritable succès auprès du public et je ne pensais pas qu’il plairait autant. Je vis un véritable rêve éveillé depuis un an, j’ai l’immense chance et privilège de pouvoir faire quelque chose que j’aime. Je ne me sens vraiment bien que lorsque je suis dans mon bureau, derrière mon ordinateur. Je peux ainsi laisser libre cours à mon imagination et me laisser guider par les mots. Je donne une séance de dédicace dans une petite librairie du centre-ville. J’habite La Nouvelle-Orléans, en Louisiane et je m’y sens vraiment bien. Cette ville est le berceau de la musique blues, sans parler de l’avenue Saint-Charles rendue célèbre par le film culte Un tramway nommé désir. Les gens sont chaleureux, pleins de vie et il y’a tellement de choses à voir, à découvrir ici... Je dédicace mes romans, prends des photos avec mes fans. Cela me fait bizarre, je n’aurais jamais imaginé en avoir un jour. J’ai moi-même été fan de plusieurs célébrités et aujourd’hui, j’ai les miens. Mon travail est enfin reconnu et mon style plaît, c’est vraiment très gratifiant. La séance s’achève et les dernières personnes s’en vont après m’avoir fait de très jolis compliments. J’ai des étoiles plein les yeux et des papillons dans le ventre. Je ne réalise toujours pas ce qui m’arrive. À tout juste vingt-six ans, je suis romancière et vis de ma plume, j’en suis très fière.

— Ton roman se vend comme des petits pains, tout le monde se l’arrache. J’ai bien fait de croire en toi Leona. Tu dois être aux anges, j’imagine.

— Oui, tout cela est tellement... irréel. Je suis vraiment heureuse, répondis-je en buvant un peu d’eau.

— Tu le mérites, sincèrement, dit-il en me regardant droit dans les yeux.

John est également mon ami, il a toujours cru en moi et s’est battu pour que mon livre se fasse connaître auprès du public. Il a un petit côté protecteur par moment, un peu comme un grand frère. Il dépasse quelquefois les bornes en me draguant, mais je le reprends aussitôt. Il n’y a jamais eu aucune ambiguïté entre nous et il ne faut jamais mélanger le travail et la vie privée.

— Leona, je ne voudrais pas te mettre la pression, mais as-tu une idée ou un début pour ton prochain roman ?

— Oui, vaguement, pourquoi ?

— Vaguement ? Écoute, là-haut on me harcèle pour que tu commences ton nouveau chef-d’œuvre. Il faut battre le fer tant qu’il est encore chaud.

— Oui, mais...

— Tu es une romancière exceptionnelle, ton roman est un best-seller, le meilleur que j’ai jamais lu.

— Merci John. Je vais m’y mettre, rassure-toi. C’est juste que... en ce moment, je suis un peu en panne d’inspiration, tu vois.

— L’inspiration est partout, il suffit de la cueillir et d’être réceptif. Lis, va voir un film, fais une balade ou un voyage. Inspire-toi de ton quotidien. On écrit mieux ce que l’on connaît bien, mais je ne t’apprends rien en te disant cela, n’est-ce pas ?

Touché. Après tout, c’est légitime, tout écrivain qui se respecte se retrouve tôt ou tard confronté à l’angoisse de la page blanche. Il faut vaincre ce blocage et dès que celui-ci devient trop persistant, sortir un peu pour s’aérer l’esprit. Pour ma part, lorsque je bloque sur une scène ou une description, je vais nager un peu à la piscine. Cela me fait du bien et j’y vois beaucoup plus clair en rentrant chez moi.

— Tu vas y arriver, j’en suis sûr. Dit-il en me tirant de ma rêverie.

— Dès demain, je me remets au travail. J’éteins mon téléphone et je me plonge en tête à tête avec mon ordinateur.

Comme convenu, le lendemain, après avoir pris un bon petit déjeuner, je me mets au travail. J’ai éteint mon téléphone afin de ne pas être dérangée et je me replonge dans mon document Word.

J’ai écrit quelques pages, dix pour être exacte. J’ai emprunté quelques livres à la bibliothèque pour me documenter sur la ville de l’histoire : Londres. Je n’ai jamais quitté les États-Unis et je rêverais y aller tout comme à Paris, Rome, Barcelone... Je suis très curieuse de nature, j’espère pouvoir visiter ces villes un jour. Pour me mettre dans l’ambiance, je mets ma « playlist spéciale écriture » en mode lecture aléatoire. La première chanson est Nightingale de Demi Lovato. Mes doigts parcourent les touches du clavier de mon ordinateur, je semble bien partie, mais soudain, le blocage. Je relis ce que j’ai écrit depuis le début. Quelque chose ne va pas, l’histoire tient la route, les descriptions sont bonnes, mais un de mes personnages ne me plaît pas, sa personnalité est creuse, pas d’originalité et physiquement, il manque un je ne sais quoi. Il n’est pas assez ténébreux, trop commun. Je décide alors de faire une pause et feuillette un magasine pour me changer les idées. Je tombe sur un article : Jeremy Nollan, la star montante d’Hollywood révélée par le sulfureux Soixante-neuf teintes du plaisir. J’entreprends alors quelques recherches sur le net et consulte quelques interviews qu’il a données. Il a vraiment beaucoup de charme. Il a trente ans, a les cheveux courts châtains et des yeux d’un bleu profond. Cet homme doit faire beaucoup de sport vu sa carrure.

J’ai bien sûr entendu parler de lui, mais je ne m’y étais pas plus intéressée que cela jusqu’ici. Il conviendrait parfaitement à mon personnage. Physiquement, il est à tomber par terre et apparemment, il est d’origine britannique, c’est parfait. J’aimerais pouvoir m’inspirer de lui pour mon héros, Stanley. En faisant quelques investigations, je réussis à trouver le nom de son agent à Londres ainsi que son adresse mail, peut-être pourrais-je la contacter pour le lui demander. C’est ridicule ! Pourquoi accepterait-il ? Il ne me connaît même pas, il va croire que c’est un prétexte et que, je ne suis qu’une groupie parmi tant d’autres, mais c’est faux. Il a énormément de charme, c’est indéniable, mais c’est un acteur. Ce doit être un coureur de jupons et je n’aime pas les don Juan.

Sans réfléchir, je contacte son agent, mais sans réelle conviction.

De : [email protected]

À : [email protected]

Date : 12 mars 2014 10 h 30

Objet : Mon projet de roman

Madame Summers,

Je suis romancière et je me permets de vous contacter, car j’aimerais m’inspirer de monsieur Nollan pour le personnage de mon nouveau roman. Je ne veux en rien le mettre mal à l’aise ou porter atteinte à sa vie privée, il s’agit juste de m’inspirer de lui physiquement et éventuellement reprendre quelques traits de caractère tout au plus. Je lui demande donc le feu vert, dans le cas contraire, je comprendrais très bien et je ferais autrement, mais je pense que monsieur Nollan collerait parfaitement à mon personnage.

Dans l’attente de votre retour,

Bien cordialement.

Leona Walker

J’appuie sur envoyer et m’octroie une petite pause, mon cerveau a emmagasiné beaucoup d’informations et est un peu en ébullition. Quelques heures plus tard, je n’ai aucune réponse. Je suis un peu déçue, mais quelque part, je m’y attendais. Elle doit recevoir une tonne de mails par jour alors le mien a dû finir dans la corbeille, c’est sûr. Plus tard, alors que je prépare à manger, un petit tintement provient de mon ordinateur. Je l’allume et une petite enveloppe bleue clignote sur l’écran.

Je clique dessus et un message s’affiche.

De : [email protected]

À : [email protected]

Date : 12 mars 2014 19 h 30

Objet : Re : Mon projet de roman

Mademoiselle Walker,

Mon agent m’a transmis votre demande et j’ai préféré vous répondre moi-même. Votre mail m’a fait sourire, car, ce n’est pas tous les jours qu’une grande romancière telle que vous (et oui, moi aussi j’ai fait mes petites recherches) vous contacte pour vous demander si elle peut s’inspirer de vous pour son personnage de roman. J’en suis flatté et je serais curieux de savoir en quoi, je collerais parfaitement à celui-ci...

Vous avez donc, mon feu vert et je vous propose que nous nous mettions en contact afin que je puisse suivre l’évolution de votre manuscrit, qu’en dites-vous ? Je vous transmets mes coordonnées Skype, car, je n’aime pas les mails, je trouve cela un peu informel.

Au plaisir de parler avec vous.

Bien à vous.

Jeremy Nollan.

PS : J’ai lu un extrait de votre roman La Quête du désir et, le moins que l’on puisse dire est que vous savez manier les mots avec brio. Style frais et pétillant, votre héroïne vous ressemble-t-elle ?

Mon cœur bondit dans ma poitrine, cela ne peut pas être lui, c’est impossible. Les acteurs ne répondent pas directement aux mails, leurs agents s’en occupent. Je reste immobile un instant.

Combien y’a-t-il de chance que ce soit vraiment lui et non un hacker psychopathe qui ne cherche qu’à me violer ? Il faut que j’arrête de regarder des films policiers, soupiré-je. Soudain, une odeur de brûlé émane de la cuisine. Mon gratin de pâtes ! Je me rue dans la cuisine et éteins immédiatement le four. Je sors le plat à l’aide de deux maniques et une épaisse fumée noire s’en échappe. Je commence à suffoquer, l’air devient irrespirable. J’ouvre la fenêtre en grand et respire à pleins poumons. Mon plat est fichu, il est complètement carbonisé et bon à jeter à la poubelle. Quelle cruche ! me maudis-je intérieurement. Voilà ce qui arrive quand on rêvasse...

Chapitre 2

J’entre le contact sur Skype et m’aperçois qu’il est connecté. Le cœur battant, je lui envoie une demande de conversation vidéo. Un signal résonne tandis que l’invitation est en attente. C’est ridicule ! Comment cela pourrait-il être vraiment lui ? En tout cas, si c’est un plaisantin, il va m’entendre. Il a accepté et l’image s’affiche. Mon bureau est un peu en désordre, de nombreuses feuilles sont dispersées de ci et de là. Je les prends et les range dans une pochette cartonnée.

— Bonjour, mademoiselle Walker ou plutôt, bonsoir.

Je sursaute et une feuille m’échappe des mains. Je lève la tête vers l’écran et mon cœur explose dans ma poitrine. Mon sang bouillonne dans mes veines et j’ai les joues en feu. C’est vraiment lui ! En chair et en os enfin, virtuellement, mais c’est bien lui, Jeremy Nollan, l’acteur le plus en vue d’Hollywood dont la carrière a connu un réel essor depuis qu’il a tourné le premier volet de la saga Soixante-neuf teintes du plaisir. Ce film a explosé le box-office et les producteurs se l’arrachent. Je ne suis pas vraiment fan des rapports de domination/soumission, je préfère le côté plus raffiné, subtil et sensuel de l’érotisme. On peut prendre du plaisir sans tomber dans le sadomasochisme. Enfin, ce n’est que mon avis. Il est exactement comme sur les photos et dans le film.

Il a les cheveux courts châtains, une mèche boucle sur son front. Il porte un polo à manches courtes rouge. Il sourit, de petites fossettes creusent ses joues, dévoilant de belles dents blanches. Cet homme a un charme fou, pas étonnant que toutes les femmes soient folles de lui. Comment diable peut-il être célibataire ?

— Bonsoir... euh... bonjour. C’est donc bien vous.

— Oui, c’est bien moi. À quoi vous attendiez-vous ?

— Il y’a tellement de plaisantins et de gens bizarres sur internet de nos jours.

— Vous avez raison, prudence est mère de sûreté. Jolie pince à cheveux, au fait.

— Je me fige, les yeux écarquillés. Je passe ma main sur le sommet de ma tête et détache mes cheveux.

Quelle idée j’ai eu de mettre cette pince ridicule : bleue pailletée avec de petites étoiles multicolores.

Il va me prendre pour une gamine, quelle idiote ! Mes longs cheveux blonds ondulent sur mes épaules, ça va je suis plutôt présentable. Il me fixe, un petit sourire amusé aux lèvres. Mes joues s’empourprent, j’enchaîne pour ne rien laisser paraître de mon trouble.

— Merci de m’accorder un peu de votre temps, monsieur Nollan, surtout que vous êtes en plein tournage en ce moment.

— En effet, mais cela me fait plaisir et si je peux vous aider... Je suis d’ailleurs très flatté que vous m’ayez choisi et justement, pourquoi moi ?

Mon cœur s’emballe. Parce que tu es l’homme le plus sexy que je n’ai jamais rencontré, que tout respire la sensualité chez toi, que tu ferais fondre la banquise et même changer de bord un hétéro...

Au lieu de cela, je lui réponds :

— Vous collez parfaitement au personnage physiquement et vous avez beaucoup de charisme, mais...

— Mais ?

— Je ne devrais pas vous dire cela, veuillez m’en excuser, mais je trouve que vous jouez trop de votre charme auprès des femmes. Vous êtes un sex-symbol, vous le savez et...

— ... Moi, un sex-symbol ?

Un petit sourire mutin se dessine sur son visage et j’ai la gorge sèche. Qu’est-ce qui m’a pris de lui dire un truc pareil ? Nota Bene : Toujours tourner sa langue sept fois dans sa bouche avant de parler, cela évite de dire des stupidités à un acteur célèbre.

— Merci à vous, mais je ne me considère pas vraiment comme tel. Je suis pas mal c’est vrai, mais je ne fais rien de spécial pour m’entretenir, mis à part un peu de footing et de la natation pour me détendre.

De la natation ! Nous avons au moins un point commun. Cela explique ses épaules musclées...

Mes oreilles bourdonnent. Enchaîne Leona, vite. Les mots sont coincés dans ma gorge, impossible d’arriver à dire quelque chose. Ce type m’hypnotise. Comment arrive-t-il à me troubler à travers un écran d’ordinateur ? Qu’il arrête de me regarder de cette façon et ce petit sourire narquois... STOP !

— Alors, de quoi va parler votre nouveau chef-d’œuvre ?

Soudain, son téléphone sonne, il s’excuse et part dans une autre pièce. Un tableau est accroché au mur, au-dessus du canapé sur lequel il est assis, dans les teintes bleues et rouges. J’adore tout ce qui se rapporte à l’art : le chant, la guitare et je dessine à mes heures perdues. J’ai également été photographe pour des mariages, mais la peinture... Je comprends très bien que certaines personnes aiment aller à des expositions, assister à des vernissages, mais j’ai du mal à capter le message que les artistes ont cherché à véhiculer à travers leurs œuvres. Quant à l’écriture, j’ai baigné dedans depuis toujours. Comme beaucoup, j’ai tenu un journal intime lorsque j’étais plus jeune, j’ai écrit pour le journal du lycée et j’ai même rédigé des fan-fictions, mettant en scène notamment un groupe anglais dont j’étais très fan à l’époque. Qui aurait cru que la petite fille boulotte, Nana la bonne copine deviendrait un jour romancière...

Je prends deux dragées de chewing-gum à la framboise et m’amuse à faire quelques bulles quand Jeremy revient.

— Pas mal, vous êtes plutôt douée.

Je sursaute, manquant alors de m’étouffer avec mon chewing-gum. Il a un sourire amusé et se frotte le menton. Décidément, je ne fais que des choses stupides en sa présence.

— Je suis désolé, mais je vais devoir vous laisser, j’ai quelques scènes à tourner et mon agent veut me voir. J’ai été ravi de cette première prise de contact et j’espère que nous nous reparlerons bientôt. Si jamais vous avez des questions, n’hésitez pas. Bonne soirée Leona.

Puis, la fenêtre de conversation se ferme. Je fixe son pseudo durant un instant : J.Noll@n.

J’ai du mal à réaliser que je viens de discuter avec Jeremy Nollan. Des tas de filles tueraient pour ça. Cet homme est tellement charismatique, quelque chose chez lui est assez intimidant. La sonnerie de mon téléphone me sort de mes pensées. Le nom de John s’affiche sur l’écran.

— Bonsoir Leona, comment vas-tu ?

— Bien, merci, il y’a un problème ?

— Non, du tout, je t’appelais seulement pour prendre de tes nouvelles.

— Ne mens pas, je suis sûre que tu m’appelles pour savoir si j’ai commencé à écrire mon nouveau roman et où j’en suis, n’est-ce pas ? Avoue.

Long silence à l’autre bout de la ligne.

— John...

— Je me rends, c’est vrai, je suis coupable.

Je soupire en souriant.

— Rassure-toi, j’ai bien avancé et je pense avoir trouvé un bon modèle pour mon personnage principal. Je t’envoie les premiers chapitres dès qu’ils sont terminés, d’accord ?

— Très bien. Je suis désolé, je ne veux pas te mettre la pression, tu sais. C’est super, vraiment super. Je ne vais pas te déranger plus longtemps alors.

Un ange passe, j’attends qu’il poursuive, mais le silence perdure.

— Bon, eh bien, je vais te laisser travailler.

Puis, il raccroche. John est très professionnel et très compétent, mais parfois, il se laisse submerger par la pression et il perd un peu ses moyens. Je suis heureuse qu’il soit mon éditeur. Il existe encore des personnes humaines et sincères dans ce monde aseptisé. Je décide alors de téléphoner à mon meilleur ami, Finn et lui propose d’aller dîner ensemble quelque part. Cela fait un moment que nous ne nous sommes pas vus et j’ai un tas de choses à lui raconter. Je prends ensuite une douche, en chantant. Nous nous retrouvons devant le Lola’s. Finn me serre dans ses bras. Il n’a pas changé, toujours aussi chic. Il porte une chemise marron sur un pantalon noir et des chaussures vernies de la même couleur. Il a les cheveux bruns mi-longs et ses yeux noirs pétillent quand il sourit. Nous nous connaissons depuis l’âge de dix ans, il a toujours été mon confident, mon frère. Je l’adore.

Il travaille comme interprète trilingue, il parle l’anglais, le français et l’espagnol. Il apprend actuellement le russe. Il est souvent par monts et par vaux, j’ai donc sauté sur l’occasion quand j’ai su qu’il était de passage chez nous. Il part à Paris dans deux jours, il faut en profiter. Il a apporté une bouteille de vin blanc, mon préféré. Le soleil s’est couché et quelques nuages roses défilent dans le ciel. Nous sommes au mois de mai et une douce brise souffle dans les arbres. Nous nous installons à une table et commandons une paëlla à partager. Le restaurant se remplit petit à petit et l’ambiance est conviviale.

— Alors, madame la romancière ? Ça me fait tellement plaisir de te voir. Je suis très pris par mon travail en ce moment, mais je suis ta carrière de très près. Ton roman est un véritable succès, je suis tellement heureux pour toi. Je savais que tu y arriverais, j’ai toujours cru en toi Lee.

Finn m’a soutenue sans relâche et m’a poussée à réaliser mon rêve quand mes parents me disaient de trouver un véritable métier, d’arrêter mes lubies et de remettre les pieds sur terre. Ils n’ont jamais cru en moi tandis que lui a été là durant toutes ces années. Ils ont longtemps espéré que je devienne une grande directrice de communication, ils pensaient que j’étais faite pour cela et rien d’autre. Ils ont été extrêmement déçus lorsque j’ai démissionné après cinq ans de bons et loyaux services, ils ne comprenaient pas que ma santé était plus importante et que je ne l’aurais certainement pas sacrifiée pour un travail. Ce n’est rien comparé au jour où je leur ai annoncé que je me lançais dans l’écriture de mon premier roman. C’était à double tranchant, mais il faut savoir prendre des risques dans la vie. Ils m’ont traitée de folle, d’inconsciente... J’ai eu le droit au couplet sur les chimères : combien y’a-t-il de chances pour que cela marche ? Il y’a tellement de gens qui veulent devenir artistes et qui n’y arrivent pas, etc. Si je les avais écoutés, je n’en serais pas là aujourd’hui. J’ai peu à peu coupé les ponts avec eux, car, je savais qu’ils ne me soutiendraient jamais, j’ai donc préféré m’éloigner de toutes les personnes négatives et néfastes qui ont tendance à vous tirer vers le bas plutôt que vers le haut.

Lorsque les ventes de mon roman ont explosé, mes parents ont essayé de me recontacter, mais je n’ai pas cédé et beaucoup de personnes avec lesquelles j’avais perdu contact depuis des années, sont revenues vers moi, la bouche en cœur, mais je ne suis pas stupide, je sais qu’ils ne se souviennent de moi uniquement parce que mon roman a du succès et parce que je suis connue. Je déteste les personnes intéressées. J’ai fait le ménage dans mes « amis » et le seul qui est toujours là, c’est Finn. Il n’y a jamais eu aucune ambiguïté entre nous et pour cause, il est gay. Cela ne m’a jamais dérangée et je l’ai toujours soutenue face aux moqueries cruelles, aux insultes et à la stupidité des gens. Aujourd’hui, il assume parfaitement son homosexualité et est un homme équilibré. Je suis très fière de lui.

— Je n’arrive toujours pas à réaliser ce qui m’arrive, c’est vraiment irréel, inespéré.

— Tu as du talent Lee, n’en doute jamais. Tu as trouvé la voie qu’il te fallait, ce n’était qu’une question de temps.

Le serveur nous apporte le plat de paëlla et Finn me sert un verre de vin.

— Et toi alors ? Tu voyages beaucoup ces temps-ci. Dis-je en piquant un morceau de poulet avec ma fourchette.

— Oh, ne m’en parle pas, soupire-t-il. Je n’arrête pas en ce moment, je suis en plein jet lag.

— J’aimerais prendre quelques vacances et rester ici, à La Nouvelle-Orléans, je n’en peux plus de ces conférences, ces séminaires à travers le monde.

— Fais donc un break.

— J’aimerais bien, mais il faut que je gagne ma vie, chica.

— Cela ne doit pas être pratique pour trouver l’amour.

Il fait la moue et lève les yeux au ciel.

— Non, c’est le moins que l’on puisse dire, mais tu sais, je suis jeune, j’ai le temps de me poser avec quelqu’un et puis, le fait de voyager à travers le monde favorise les rencontres furtives. Un homme différent à chaque port, c’est extrêmement excitant, dit-il en accentuant sa phrase.

Je ne peux contenir un gloussement. Il est vraiment incorrigible. C’est tout lui ça, vivre l’instant présent sans se préoccuper du lendemain et il a entièrement raison, à tel point qu’il a déteint sur moi.

— Et toi alors, où en es-tu côté cœur ?

— Oh, eh bien, nulle part et ce depuis trois ans.

— Ce n’est pas sain Lee, il faut que tu t’envoies en l’air avec un homme.

Je vire à l’écarlate et mon cœur se liquéfie dans ma poitrine. Je le regarde, bouche bée, totalement abasourdie par ce qu’il vient de dire.

— T’es malade ou quoi ? Tu devrais le crier plus fort, je crois que le couple du fond n’a pas bien entendu ce que tu viens de dire, fais-je en le fusillant du regard.

— Oh, ça va, ne fais pas ta mijaurée avec moi. Sincèrement, quand es-tu grimpée aux rideaux pour la dernière fois ?

Je suis de plus en plus rouge, je rêverais de pouvoir creuser un trou et y rester jusqu’à la fin de mes jours.

— Si longtemps que ça ? Oh, Lee. Une belle jeune femme comme toi doit avoir un succès fou auprès des hommes non ?

— Ils ne m’intéressent pas.

— Et qui t’intéresse alors ?

— Personne en particulier.

Ses yeux se rétrécissent, il me fixe un instant, sans dire un mot. Sa bouche forme soudain un « ô » de surprise.

— Tu as rencontré quelqu’un, c’est ça ?

— Pas du tout.

— Leona Phœbe Walker, réponds-moi.

Je pousse un long soupir et finis par lui raconter toute l’histoire. Ses yeux pétillent et un large sourire se dessine sur son visage.

— Jeremy Nollan ! Bah ça alors ! Toi quand tu décides de faire quelque chose, tu ne le fais pas à moitié. Tu as choisi l’acteur le plus en vue d’Hollywood, le plus sexy et charismatique selon le US Weekly. S’il n’avait pas été hétéro, j’aurais bien fait un cinq à sept avec lui.

— Tu lis les magazines féminins, toi maintenant ?

— Je suis sérieux Lee.

Soudain, un éclair illumine ses yeux.

— Mais voilà, mais bien sûr, c’est lui la clé.

— De quoi parles-tu ?

— Un grand sourire machiavélique se dessine alors sur ses lèvres.

— D’après ce que tu m’as dit, le courant est plutôt bien passé entre vous.

— Oui, mais c’est uniquement professionnel.

— Je te parie tout ce que tu veux que les choses vont bientôt changer entre vous.

— Et sur quoi te bases-tu en disant cela ? Tu es médium ? Tu as une boule de cristal cachée sous la table ? demandai-je en faisant mine de chercher en soulevant la nappe.

— Ah ! Ah ! Hilarant. D’ici quelque temps, il te proposera de rejouer les scènes de La Quête du désir en vrai, tu verras. Dit-il, un petit sourire espiègle aux lèvres.

Alors que je suis en train de faire quelques courses à la supérette à côté de chez moi, mon téléphone vibre dans mon sac. Je soupire en souriant lorsque je reconnais le numéro qui s’affiche.

— Bonjour John, rassure-toi, les trois premiers chapitres sont prêts d’ailleurs, je comptais...

— ... Il veut que tu viennes le voir à Londres !

— Quoi ? Qui veut que j’aille à Londres ?

— Jeremy Nollan.

Mon cœur cesse de battre durant une fraction de seconde au moment où il prononce son nom. Les bras m’en tombent littéralement.

— Qu’est-ce que c’est que cette histoire John ?

Je m’appuie contre le bac à pizza réfrigéré, les sourcils froncés.

— Écoute, son agent m’a téléphoné hier. Elle m’a dit que tu t’inspirais de lui pour l’un de tes personnages de ton nouveau roman et il souhaiterait te rencontrer.

— Pourquoi ?

— Écoute Leona, tu l’as contacté pour lui demander si tu pouvais t’inspirer de lui alors, vas jusqu’au bout. Apparemment, vous avez discuté ensemble via Skype, mais lui voudrait te voir en chair et en os. Le billet d’avion t’a été envoyé par courrier et une chambre est réservée à ton nom au Charlotte Street Hotel.

Tout cela me paraît complètement dingue. Pourquoi veut-il me voir ? Lui demander si je pouvais m’inspirer de lui pour mon nouveau manuscrit n’était peut-être pas une si bonne idée finalement, mais à présent, impossible de faire machine arrière. Tu l’as contacté, maintenant, assume !

— C’est la chance de ta vie Leona, ne la gâche pas.

— La chance de ma vie, je ne sais pas, mais effectivement, je vais devoir me montrer à la hauteur.

Je suis complètement abasourdie par ce que vient de me dire John. Je ne m’attendais pas à ce qu’il veuille me rencontrer. Je pensais qu’il me donnerait son feu vert et que cela s’arrêterait là. Pourquoi veut-il me voir ? A-t-il peur que mon personnage lui ressemble trop ? J’espère qu’il n’a pas l’intention d’interférer dans l’écriture de mon roman...

Je termine mes achats et rentre à mon appartement. Je récupère le courrier, une grande enveloppe kraft est glissée parmi une pile de prospectus. Elle contient mon billet d’avion et la réservation de la chambre d’hôtel. Mon vol est à neuf heures trente après-demain et... après-demain ? Pourquoi si tôt ? Est-il donc si pressé de me rencontrer ? Je secoue la tête en soupirant. Ne te fais pas de films, il veut seulement voir celle qui a eu la riche idée de chercher à s’inspirer de lui pour son nouveau bouquin. Tu parles d’une idée...

J’ai encore une multitude de choses à faire et ma valise à préparer. Je déteste faire les choses à la dernière minute.

Je monte dans l’avion, une hôtesse me conduit vers mon siège. Elle porte une veste et une jupe bleu marine, un foulard jaune et un calot jaune et bleu. Ses cheveux noir de jais sont relevés en chignon et ses lèvres sont d’un rouge criard. Après tout, il faut bien qu’elle perpétue le fantasme de l’hôtesse de l’air. Il est aussi vieux que celui de l’infirmière, c’est tellement cliché tout ça...

Bon, c’est vrai que beaucoup de femmes fantasment sur les pompiers, les militaires, les policiers...

Pour ma part, ce sont les marins qui me font craquer : le pantalon blanc moulant et le pull rayé bleu et blanc. Je ne sais pas pourquoi, mais cela m’émoustille. Je n’en ai jamais rencontré, c’est dommage, car, la plupart sont charmants. Finn a déjà touché le pompon de l’un d’entre eux et cela lui a porté chance, car, celui-ci lui a donné son numéro de téléphone. Il est plutôt beau gosse et fait des ravages auprès des hommes, personne ne lui résiste. Cette pensée me fait aussitôt sourire. Je hisse mon sac dans le compartiment à bagages au-dessus de moi et m’installe dans mon siège. Un homme d’une quarantaine d’années est assis côté hublot. Il lève à peine les yeux vers moi et se replonge aussitôt dans son journal. Vu son allure, j’en déduis que c’est un homme d’affaires. Il porte un costume trois-pièces bleu nuit et des chaussures noires vernies. Il a les cheveux blonds mi-longs et un bouc taillé de près. Je remarque qu’il ne porte pas d’alliance, il a certainement dû l’enlever, cela gâcherait ses chances de conclure avec une jolie hôtesse ou une jeune assistante. D’ailleurs, miss choucroute le dévore du regard depuis tout à l’heure. Une autre hôtesse me propose à boire. Les derniers passagers montent à bord et après avoir donné les consignes de sécurité et entendu le message du pilote, nous décollons enfin. J’allume mon lecteur mp3 et le mets en mode lecture aléatoire. La première chanson est : I follow Rivers de Lykke Li. Décidément, ces temps-ci, on dirait que les chansons que j’écoute essaient de me faire passer un message... Je bois une gorgée de soda et ferme les yeux en soupirant d’aise. C’est la première fois en vingt-six ans que je quitte les États-Unis. Je suis un peu nerveuse, mais également assez excitée. Je ne suis jamais partie à l’aventure et cela me déroute un peu. J’espère que tout va bien se passer. J’en ai pour six heures de vol, je vais en profiter pour me reposer un peu. Ces temps-ci, j’ai beaucoup couru. Je sombre petit à petit dans un profond sommeil. La voix de Finn résonne dans ma tête. D’ici quelque temps, il te proposera de rejouer les scènes de La Quête du désir en vrai...

Lorsque nous atterrissons, je suis en pleine forme. Cela m’a fait du bien de dormir un peu. Je récupère ma valise et monte dans un taxi, direction l’hôtel. Le ciel est bleu et il fait bon pour un mois de mai. Je pousse les portes de l’établissement. Un long couloir mène un comptoir en bois. Le sol est recouvert de parquet beige. Un grand tapis dans les teintes beiges, noires, orange et jaunes centre la pièce ainsi qu’une imposante statue représentant une sorte d’ours noir. Une cheminée d’où de jolies flammes rougeoient, en bois marron entourée par une bibliothèque ainsi que par deux deux grands vases à fleurs réchauffe la pièce. Un fauteuil en cuir marron foncé invite à s’y prélasser et semble moelleux. La jeune hôtesse d’accueil lève les yeux vers moi et affiche un sourire commercial tout en me dévisageant de la tête aux pieds. Elle doit avoir vingt ans tout au plus. Elle porte une chemise noire sur laquelle est épinglé un badge avec son prénom : Cassandra et ses cheveux bruns sont relevés en queue de cheval. Ses yeux marron sont exagérément soulignés d’un trait d’eye-liner et elle porte un rouge à lèvre rouge clair.

— Bonjour et bienvenue au Charlotte Street Hotel, que puis-je faire pour vous aider ?

— J’ai... euh... une réservation a été faite à mon nom.

— À quel nom, je vous prie ?

— Leona Walker.

— En effet. Une suite simple. Combien de temps comptez-vous rester ici ?

— Aucune idée, je suis ici pour le travail.

— Oh, vraiment ? Que faites-vous comme métier ?

— Je suis romancière.

Elle me détaille à nouveau de la tête aux pieds, en haussant les sourcils.

— Charmant.

Elle prend la carte de la chambre, l’active dans son appareil puis me la tend, le sourire crispé.

— Georges va porter vos bagages dans votre chambre.

— Non merci, ça ira. Je n’ai que mon sac et cette valise. Je réponds en la désignant de la main.

Elle se raidit, sans perdre son sourire hypocrite.

— Comme vous voudrez. Le petit déjeuner est servi de six heures à dix heures et vous pouvez, si vous le désirez, prendre une tasse de thé dans le salon de l’hôtel. Si jamais vous avez besoin de quoi que ce soit, n’hésitez pas. Nous espérons que votre séjour chez nous vous sera agréable.

Je monte dans un grand ascenseur dont les parois sont recouvertes de velours pourpre, ma chambre se trouve au troisième étage. Je passe la carte dans la fente au-dessus de la poignée de la porte et pousse un « waouh » de surprise en découvrant le lieu où je vais vivre durant mon séjour en terre anglaise.

Un grand lit occupe la chambre, deux petites tables de nuit blanche sont posées de part et d’autre ainsi qu’un fauteuil capitonné blanc et un fauteuil à carreaux noir et blanc. La partie salon comprend un canapé et deux petits fauteuils bleu et rouge ainsi qu’une table basse, un écran plasma est accroché au-dessus d’une cheminée encadrée de deux bibliothèques. Il y’a également un bureau en marbre gris et une chaise. Une grande fenêtre illumine la pièce. Quant à la salle de bain, elle est entièrement grise. Deux lavabos blancs, deux grands miroirs, une baignoire ainsi qu’une douche vitrée la composent. Je suis totalement sous le charme, cette chambre est magnifique ! Je range mes affaires dans l’armoire et décide d’aller explorer un peu cette ville.