2-0 à la mi-temps - Stéphane Gebler - E-Book

2-0 à la mi-temps E-Book

Stéphane Gebler

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Beschreibung

Le présent recueil poursuit le sillage du précédent, ancré dans l’infime et l’ordinaire, là où naît la poésie. En empruntant les couloirs obscurs de l’existence, le poète invite à pressentir, peut-être, une clarté au bout du chemin, ou pas. Ces poèmes entrouvrent des passages vers des ailleurs incertains où l’espérance se mêle à la cendre, la joie à la braise. On y aperçoit des éclats, des incendies, des murmures noyés dans le tumulte. Et au creux de ce vacarme, un soupçon d’amour, ténu, mais tenace. Lire ces vers, c’est s’aventurer au cœur d’une vie où l’ambivalence règne, belle et brute.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Dans une autre époque, Stéphane Gebler aurait peut-être choisi les pinceaux, le burin ou la plume du poète. Mais les circonstances l’ont ramené à l’essentiel : survivre, avancer dans une époque en équilibre instable où la paix n’est qu’apparente. À travers ses poèmes, il capte l’ordinaire du quotidien, y traque l’éclat furtif du beau.

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Seitenzahl: 66

Veröffentlichungsjahr: 2025

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Stéphane Gebler

2-0 à la mi-temps

et 33 autres poèmes au minimum

Recueil

© Lys Bleu Éditions – Stéphane Gebler

ISBN :979-10-422-6971-5

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Avant-propos

Ce recueil est le fruit d’une année poétique, presque d’une saison en enfer, à ceci près que nous n’étions pas exactement en enfer, mais bien dans la vraie vie.

Nous étions là où la poésie se cuisine sur un tas de débris et de cendres encore chaudes. En 2024, il y a eu des moments magiques auprès de ceux que j’aime.

Et puis, il y a eu des adieux tragiques ou imprévus.

Il y a eu aussi quelques gueules de bois et des déceptions. Et toujours des combats. Les plus beaux, évidemment, sont ceux qui sont perdus d’avance parce que c’est là, à ce moment précis, que les héros brillent le plus. Juste quelques secondes avant de s’éteindre.

Le lecteur qui arrivera au bout de ce voyage trouvera un Q-R code. En le flashant, il entrera dans une autre dimension. Un vieux compagnon de route s’est associé à moi, pour mettre en musique quelques-uns de ces poèmes. Qu’il en soit remercié. J’ai toujours pensé que la poésie devait se clamer et s’entendre.

Et comme c’est l’heure des remerciements, il faut évidemment que je souligne l’importance de :

Magali Campos, peintre qui me fait l’honneur de céder une de ses œuvres picturales pour la couverture de cet ouvrage. Chaque carré tissé dans ce canevas marque l’importance des connexions qui nous lient les uns et les autres. On voudrait être des hommes et des femmes libres et nous ne sommes que le produit d’un ensemble. On est un bout d’une couverture qui peut tenir chaud et qui peut aussi nous étouffer.

Nathalie Mellinger, comédienne, qui signe la préface. Elle prend la place qui est la sienne dans ma vie.

Gregory Pierrot, universitaire, qui cherche des questions aux réponses toutes faites. Il nous livre un poème digne du vieux compagnon qu’il est.

Et puis, il y a ceux et surtout celle avec qui je vis : ma Corinne, bien qu’elle ne m’appartienne pas. Elle est celle qui accepte que je me lève tôt pour écrire un poème, presque chaque jour. En général, je fais en sorte de ne pas la réveiller, mais pas toujours.

Préface

Quand Stéphane m’a fait l’amitié de me demander de préfacer ce livre, j’ai été surprise, honorée et intimidée.

La poésie peut intimider, non ?

De la même façon qu’une personne qui n’a pas l’habitude de fréquenter les théâtres peut se sentir intimidée et ne pas oser en franchir le seuil. Je suis comédienne c’est vrai. La scène est mon domaine, et il n’y a rien que je souhaite plus que chaque spectateur.ice se sente chez elle face à moi quand je tente de lui raconter une histoire.

Stéphane est de ces poètes qui nous rendent la poésie familière, qui font de la poésie une amie, une alliée.

Je connais Stéphane depuis près de 30 ans, et du plus loin que je m’en souvienne ; probablement un jour de septembre où il traînait sa dégaine de Kurt Cobain sur les bancs et les cafés bordant la place du lycée, il a toujours été le genre de gars à parler de Cioran tout en disputant une partie collective de FIFA 98. Il est la seule personne au monde que je connaisse qui soit et ait toujours été, même quand on avait 17 ans, qu’on « découvrait la beauté » et qu’on avait toute la vie devant soi – un être si sombre et désabusé, et si terriblement drôle à la fois.

Et depuis que je connais Stéphane, il m’a, l’air de rien, et probablement à son insu, prodigué pas mal de bons conseils.

Ceux-ci ont toujours été à la fois les plus farfelus, les plus audacieux et les mieux avisés. Ramener des croissants sur la table du petit déjeuner familial après avoir passé une nuit blanche à refaire le monde en buvant de la piquette pour faire passer le fait qu’on est rentrée à 6 h encore complètement saoule au volant de l’AX K-way de ma mère ne faisait peut être a priori pas partie de ceux-là, mais écouter mon ami dans ces moments-là, a définitivement forgé mon désir d’indépendance, mon désir de « goûter à tout et ne renoncer à rien », et ma capacité à l’irrévérence.

Sa poésie dit l’indicible d’un état douloureux, dans le détail d’une marche à gravir quand on doit aller pisser en pleine nuit, face à la beauté d’une campagne matinale engivrée quand on a reçu un terrible coup de fil, et elle continue d’émouvoir bien au-delà des circonstances qui l’ont inspirée.

« On est des poissons rouges qui ne voient pas le bocal », il n’y a jamais rien de joyeux en devenir dans cette poésie-là, et pourtant il n’y a pas un poème dans ce recueil qui ne livre, à un moment ou l’autre, une salve d’éblouissement, ou un éclat de rire, ou les deux à la fois.

La poésie de Stéphane est touchante et triviale, tragique et désopilante, aimante et sans pitié. Et toujours d’une irrévérence folle, à l’image de son auteur.

Et si le monde est cassé, au dehors et au dedans, cette poésie-là peut nous aider à sentir que nous sommes loin d’être seul.e.s et que nous pouvons tout affronter.

Car si écrire, écrire de la poésie quotidiennement est sans aucun doute pour lui un passage pour dépasser des états profondément douloureux, pour nous elle est de ces armes qui nous font nous sentir aussi moins seul.e.s à les vivre, et plus à même de les surmonter.

Ginsberg parle de la poésie comme de « ce moment de la nuit, allongé dans son lit, à penser ce que l’on pense vraiment, à rendre publique son intimité ». Dans la juste et digne lignée des écrivains Beat, avec qui il partage ici au moins une bonne mi-temps de match sur un stade près des eaux vertes de la Mutche, et avec l’abîme reçu en héritage, Stéphane, avec « les poètes contre le reste du monde » nous fait l’impudeur de nous livrer ses pensées les plus intimes et les plus noires, mais avec une folle tendresse et un humour qui n’appartiennent qu’à lui.

Dans ce recueil marqué par l’empreinte de la mort et du deuil, il hurle « que cette vie vaut beaucoup plus qu’il n’y paraît » et « que croquer dans une pomme ou avoir une poussière dans l’œil et mal aux mollets sont des sensations qui ont de la valeur ».

Je suis à peu près certaine qu’il pense tout ce qu’il écrit sur ce qui le désespère et pourtant, sans aucune posture héroïque, mais avec l’obsession féroce de ne plus être médiocre, dans son rôle de raté attachant, de « rêveur en fin de vie », de mari pas toujours à la hauteur ou de petit fils indigne, il envoie en pleine lucarne de nos cœurs une ode absolue à la vie, à l’amour, à la jeunesse, à la vieillesse avec tout ce qu’elles charrient de pulsions contradictoires, de dérapages plus ou moins contrôlés, de victoires dérisoires et de défaites glorieuses, mais avec toujours la tendresse et l’humour pour nos meilleurs alliés, qui rendent l’amour et l’amitié indéfectibles et le monde plus supportable.