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C’est quand la porte du premier appartement s’ouvre que tout commence. « Palier un, porte numéro neuf » : chiffres d’un cycle de dix ans de mots, d’amour, d’humains, d’illustrations, mais aussi de manques. De l’adolescente à la femme et au milieu l’émancipation. Amoures est un témoin d’une jeunesse connaissant la petite mort de ne pas se sentir soi. Tout en explorant les peurs qui l’accompagnent, ce recueil de textes et de poésies raconte une recherche constante de déclarations d’amour.
À PROPOS DES AUTRICES
Comédienne et auteure française,
Maëlle Nougaret cultive un intérêt pour la forme poétique depuis son plus jeune âge. Un amour des mots qui, intensifié par ses études de lettres et sa rencontre avec le théâtre, finit par s’imposer comme son évidence d’expression artistique. "Amoures" est son premier ouvrage autofictionnel qui réunit dix ans de besoin de partager, voire crier à toutes les générations, l’exhortation d’une rage à travers une déclaration d’amour aux rêves.
Depuis l’enfance,
Joséphine Austin dessine et invente des histoires. Après des études d’histoire de l’art à Paris, elle entre à l’Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles pour y étudier l’illustration. En 2021, elle illustre son premier roman jeunesse. Co-créé avec son amie de longue date dont la plume et les mots l’inspirent particulièrement, "Amoures" est un projet qui fait résonner en elle des questions d’amitié, d’amour, de relation, d’absence et de guérison.
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Veröffentlichungsjahr: 2024
Maëlle Nougaret & Joséphine Austin
Amoures
Recueil
© Lys Bleu Éditions – Maëlle Nougaret & Joséphine Austin
ISBN : 979-10-422-1598-9
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Amoures :
Deuxième personne du singulier du présent de l’indicatif et du subjonctif
du verbe amourer.
Il a fallu moins de trois semaines pour retrouver et rassembler les premiers textes de ce recueil. Et moins d’une seconde pour penser à Joséphine Austin pour l’illustration. La dernière année a servi à l’élaboration de l’histoire, les recherches graphiques et l’écriture des textes complémentaires.
Je ne peux pas dater précisément chaque passage, et malgré la volonté de raconter une histoire chronologiquement ; certains textes ont été écrits des années après les événements vécus. Ce qui est sûr, c’est qu’ils font tous partie des sept dernières années de ma vie. C’est-à-dire entre mes dix-huit ans et mes vingt-cinq ans. Période et théâtre de ma première émancipation, et d’une définition de mon individualité. Elle est donc remplie de textes inspirés d’une multitude de rencontres amicales, amoureuses, scolaires, universitaires et professionnelles.
J’ai commencé ce travail à l’orée de mes vingt-trois ans. Se relire, c’est découvrir le chemin parcouru après des années d’écriture. Au fur et à mesure, l’idée de ce recueil m’est apparue comme une évidence. D’abord pour moi, puis pour un besoin de partage collectif. Et ce, pour plusieurs raisons qui prennent place à la suite de cet avant-propos.
En faisant ce puzzle de textes, j’ai pu me rappeler que durant cette quête d’identité, il y a eu la découverte de l’amour-propre. Celui que je ne me suis jamais donné fut un temps ; et des batailles vaincues pour le trouver. Avant son ancrage, ce livre n’aurait jamais pu voir le jour.
À la fin de ce premier cycle d’émancipation et de l’écriture du livre, j’ai découvert grâce à Maud Ankaoua dans son livre Kilomètre zéro qu’il n’existait que deux émotions : la peur et l’amour. Et que la tristesse, la colère, la joie et tous les autres états vivants n’étaient que des résultats de ces émotions. Une parfaite conclusion pour ce travail d’écriture.
Sans surprise, mes textes apparaissaient comme un corpus sur l’amour. Il s’est alors établi comme fil rouge ; connaissant ma sensibilité romantique, mes envies de partages humains, et de découvertes ou réflexions sur les quêtes personnelles (d’après L’Alchimiste de Paulo Coelho).
Je découvrais pendant l’année de collaboration avec Joséphine que nos entourages parlaient constamment de relations et de leçons tirées des échanges humains. Tout le monde autour de nous parlait d’amour. De sa perte, de ses retrouvailles et de ses évolutions. Cela ne m’en rendait que plus fascinée et inspirée. Nous nous retrouvions toujours autours du même constat : les conversations étaient le fruit d’un manque, d’un trop-plein ou d’un équilibre d’amour. Alors mes pensées intimes avaient une résonance collective.
Des passages du recueil peuvent donner une impression de candeur, d’insouciance, presque de naïveté. Au-delà du fait qu’ils aient été écrits par une adolescente, que c’est une énorme part de la vie d’une jeune adulte, me définissant parmi tant d’autres choses et qui me tient à cœur de préserver dans ses pages ; cette « naïveté » me questionne.
Loin de moi l’idée de la trouver péjorative, c’est une sensibilité que je trouve précieuse et essentielle. Mais il reste une part politique dans cette impression, car elle s’alliait à des sentiments d’infériorité et d’illégitimité.
Des autrices et des poétesses parlant d’amour, nous en connaissons beaucoup moins que leurs homologues masculins (Hugo, de Vigny, Musset, Baudelaire…). Dans son livre Une Anthologie de la poésie féminine, Françoise Chandernagor donne les chiffres : en France, « les poèmes écrits par des femmes ne représentent au total que 2 à 5 % des poèmes publiés dans ces diverses anthologies, quels que soient les auteurs et la sélection. » La progression reste limitée pour arriver au milieu du XXᵉ siècle à 7 % de poèmes dont la plume est féminine.
« En ce qui concerne les poètes vivants, elle (la publication) semble même tout à fait stoppée : la collection de poche, “Poésie-Gallimard”, (…) n’a édité que deux femmes poètes vivantes contre plus de quarante hommes – nous retombons de nouveau en dessous des 5 %… ».
Toujours dans Une Anthologie de la poésie féminine, la poétesse Marceline Desbordes-Valmore est plusieurs fois citée. Il est dit que dans le manuel scolaire Lagarde et Michard traitant du XIXᵉ siècle, celle « qui “inventa” le romantisme avant Lamartine, a droit à deux pages dans la rubrique “Romantiques mineurs”, rubrique qu’elle partage avec Maurice de Guérin. ».
La plupart des présences féminines dans la poésie publiée en France et dans le monde reviennent aux muses inspirantes des poètes masculins. Au lieu d’être actrices de leurs propres envies, elles restent objet du désir masculin.
De plus, je cite : « il existerait une certaine concurrence entre la création artistique et la maternité. “Fabriquant” des enfants, les femmes auraient moins besoin de fabriquer des livres. La vocation littéraire chez elle serait moins impérieuse. ». Ce qui entraîne l’avortement des ambitions artistiques pour correspondre à l’image, la pensée collective et maternelle que l’on a de nous en tant que femme. Les femmes, pour ce qu’on lit d’elles, « parlent rarement d’amour dans leurs poèmes : Dieu, les enfants, la Nature, les saisons, la mort, l’exil, la condition humaine, voilà ce dont elles traitent. Mais l’amour, non quasiment jamais. Pour ce qui est de l’amour, adressez-vous plutôt à leurs confrères masculins : les mâles eux sont des sentimentaux. ».
Ces informations me faisant décrocher un rire jaune me démontraient en quoi mes propres questionnements d’autrice ne naissaient pas par hasard. Mes doutes quant à la publication de mon recueil résonnaient bien autrement en prenant conscience de cette énième inégalité (et le mot est faible). Je ne trouvais pas ma place, car je n’avais pas eu d’exemple d'auteures et de poétesses publiées.
En tant que femme parlant d’amour et de quête personnelle, je m’expose à une vision féminine et crue des relations, trop peu publiée. Ou bien détournée grâce aux métaphores et aux allégories de « Dieu, les enfants, la Nature, les saisons », et cætera. Comme si l’amour ne figurait pas dans l’esprit féminin. Celui qui n’est pas platonique ni maternel. Et les femmes sont éduquées et vues comme des êtres sentimentaux et émotifs dès l’enfance… Le paradoxe me paraissait trop fort pour passer outre. Les exemples de femmes dont les œuvres passent des messages d’amour passionnels restent encore trop méconnus. Et le fait de rendre invisible cette écriture amoureuse et indépendante, d’infantiliser l’esprit féminin rend la recherche de la passion féminine encore plus présente et intéressante.
Cet effacement des sentiments et questionnements féminins dans la littérature m’a alors moi-même censurée dans mes expériences personnelles et a fortiori dans mes écrits qui suivaient. Pensant donc, que mes émotions étaient naïves.
J’ai voulu m’inscrire dans cette lutte contre l’invisibilisation des vécus féminins. Contre cette censure artistique et sociale. La publication de Amoures devient alors un engagement politique.
Voici alors le recueillement d’une individualité qui amoure énormément. Un livre écrit pour retrouver cette flamme universelle et légitime d’amour pour soi et pour les autres. Pour des femmes, des jeunes filles, des adolescentes, mais aussi pour des hommes. De la part d’une femme qui a couru après la vie pour finir par s’y ancrer.
En parallèle, se trouve le travail de ma très grande amie Joséphine Austin, une artiste qui me touche particulièrement. Bien sûr, l'idée de travailler avec une amie est belle, mais je me suis surtout tournée vers elle pour sa vision des choses et son sens du travail.
Pour parfaire à la genèse du recueil, les illustrations de mon amie d’adolescence sont pour moi idéales. Elles apparaissent dans un premier temps avec douceur. Les couleurs ne sont pas criardes, la forme est simple, réfléchie, touchante et presque onirique. Mais le fond et les propos deviennent plus sombres, les traits de crayons ou de pinceaux restent, se voient et redonnent à l’esthétique une part de vérité. Alors, le rêve et la réalité ne font plus qu’un. C’est ce qui me donne envie de regarder longtemps les dessins de Joséphine et c’est, je pense, ce qui fait qu’ils fonctionnent aussi bien.
Cette dualité retrouvée dans nos deux approches se prête alors parfaitement à l’exercice.
La poésie a toujours fait partie de moi, plus ou moins assumée, c’est un regard sur la vie que j’ai depuis mes plus lointains souvenirs. Elle s’invite dans ma façon d’appréhender le monde. De regarder, d’écouter.
Les destinataires de lettres et de messages envoyés ont accepté la publication de leurs extraits.
Les textes sont voués à être lus, médités, mais aussi à être travaillés pour les dire.
Amoures c’est une histoire qui se demande comment grandir, qui veut toujours apprendre. C’est un récit aux idéaux bafoués ou gardés. Des recherches d’évolution sociétales à travers les échanges de l’intimité. Ce sont aussi de purs et simples mots d’amour sans arrière-pensée politique. C’est la recherche d’une famille. C’est un mélange de réalités complètement opposées, de désirs paradoxaux, d’âmes perdues et retrouvées.
Je tiens à remercier toutes ces personnes dont les chemins ont été parallèles au mien, et celles pour qui les chemins le sont encore. Même de loin.
Je remercie autant que possible mes amies du lycée, et les histoires qui sont nées dans les chambres « 217 », « 317 », « issue de secours ».
Je salue les personnes qui m’ont fait du mal. Et je m’y inclus. Des passages leur sont dédiés.
Je veux remercier mes professeur.e.s de français, de littérature, d’histoire et de théâtre dont les fruits de leurs pédagogies mûrissent dans mon esprit depuis toutes ces années. Il y a aussi cette personne qui a vu naître cette idée de recueil, m’accompagnant dans bien des domaines depuis sa création. Elle se reconnaîtra et je ne la remercierai jamais assez pour tout l’amour transmis et confié. Un bijou précieux que je protégerai. Alors où que tu sois, merci.
Maëlle Nougaret
Le début c’est une chambre d’internat, elles sont deux puis quatre, une paire de chaussures bordeaux, des cigarettes fumées dans les toilettes, parler, dessiner, chanter, écrire, jouer et pleurer parfois, même souvent.
Amoures commence avec Maëlle, avec l’entité sensible que forment nos deux êtres depuis dix (dix !) ans maintenant.
Amoures continue avec mes mains qui s’inspirent de ses mots à elle et de mes amours à moi, de mon grand amour bien sûr, qui m’a fait exister si fort, et puis même des petits (Ça existe ? Un petit amour ?).
Je termine Amoures avec des chaises d’absence, des fleurs de tendresse et des fenêtres de clairvoyance.
Joséphine Austin
« Le temps d’un cocktail, d’une danse, une femme chapeautée d’ailes m’avait rendu fou d’elle
en m’invitant à partager sa démence »
Olivier Bourdeau – En attendant Bojangles
* * *
« On part, on crie, on danse ! Mieux mieux mieux !
Viens on tombe amoureux !
On ferait deux fois le tour du monde,
car le premier on se serait pas quitté des yeux ! »
Félix Radu – Allez viens
* * *
« L’émoi et nous nous enlaçâmes.
Les mois et nous nous en lassâmes
J’essuie les souvenirs qui coulent sur mes joues »
Alexandre Meyer
* * *
« communiquer un peu de l’irrésistible immortelinvincible inconditionnel intégralement réelpluriémotionnel multispirituel tout fidèle éternelamour que j’ai pour toi. »
Sarah Kane – Manque