7,99 €
"Apologie des apogées" n’est pas un ouvrage. C’est une cicatrice qui parle. Des mots volés au silence, des images trop justes pour être belles. Ce recueil de poésie est un chant, sans gloire, des vers comme des échardes plantées dans nos consciences endormies.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Philippe Cougé est un inclassable. Entrepreneur, journaliste et créateur de franchises à succès, il n’a jamais cessé de laisser l’écriture l’habiter. Poète du vacillement, il choisit le vers tranchant, l’ironie sombre, et le poème comme cri ou murmure. "Apologie des apogées" rassemble 72 poèmes écrits entre 2007 et 2020, où révolte et vertige s’entrelacent dans une tension entre souffle et cendre.
Das E-Book können Sie in Legimi-Apps oder einer beliebigen App lesen, die das folgende Format unterstützen:
Seitenzahl: 39
Veröffentlichungsjahr: 2025
Philippe Cougé
Apologie des apogées
Recueil
© Lys Bleu Éditions – Philippe Cougé
ISBN : 979-10-422-7853-3
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
À René Char,
qui m’est aussi essentiel que l’eau que je bois
et l’air que je respire.
Je dédie ce premier recueil, fruit d’une sélection de 72 poèmes parmi plus de 200 de ces élucubrations nocturnes (de 2007 à 2020) à ma femme Véronique, à mes enfants, Zoé et Arthur. À mes parents, Jocelyne et Yves, à ma sœur et mon frère, Virginie et Patrice, à tous mes nièces et neveux : Salomé, Rose, Nina (Pétronille), Clément, Marius, Prosper. Plus largement à toute ma famille qui m’est si chère.
Enfin je veux parler à mes amis : ces compagnes et compagnons de route ; ces femmes et ces hommes qui m’inspirent, avec une pensée particulière pour mes collègues femmes et hommes, bénévoles des Chambres de commerce et d’industrie.
Je ne peux pas tous vous citer, je sais que je vais en oublier. Sachez que je suis heureux de marcher à vos côtés, sur la crête de nos vies d’Hommes.
Clin d’œil angevin à mon ami, le « pré ambianceur » de foules, Calixte de Nigremont : en royaume de Poésie, l’Anjou est libre.
Je crois que c’est le souvenir de nous, lové dans le cœur des gens, qui nous rend immortels. La poésie n’est qu’un biais pour l’exprimer et faire un pied de nez à la mort. Vivez, délaissez les choses matérielles, nourrissez votre esprit et aimez.
Débarrassez votre cœur des scories qui l’empêchent de battre pleinement, et renaissez en poésie !
La poésie est cette musique que tout homme porte en soi.
William Shakespeare
Un poète est un monde enfermé dans un homme.
Victor Hugo
Certains se lèvent la nuit avec une irrépressible envie d’uriner. Moi je pisse des vers. C’est ma malédiction : je suis définitivement atteint d’une maladie très rare, la cystite poétique.
Les mots sont là qui piaffent et tambourinent à la frontière de ma conscience assoupie. Électrisé, c’est le subconscient qui prend les commandes. Somnambule je noircis de mots les quelques feuilles qui ne quittent pas ma table de chevet, et il n’est pas rare que je sois le premier lecteur de mes écrits au petit matin. Perplexe, amusé ou un peu effrayé. Je ne corrige jamais à chaud, pas plus que l’on ne touche avec ses doigts la tarte à la sortie du four.
Je laisse sur le rebord de la fenêtre, et après démoulage je fais le nappage et la décoration. En poésie comme en cuisine, pour réussir, il faut savoir faire simple, et respecter les ingrédients. J’enlève plus que je ne rajoute, et je décapite le beau, pour ne conserver que le vrai.
Ayant beaucoup lu : les classiques (Ronsard, Voltaire, Hugo, Apollinaire, Villon, Rimbaud, Verlaine, Mallarmé, Prévert, Césaire…), les surréalistes (Breton, Éluard, Aragon, Desnos, Tzara, Soupault…), les maîtres contemporains (Reverdy, Andrée Chédid, Antoine Emaz…), deux anges gardiens sans gêne se sont assis sur mes épaules : René Char et Joachim du Bellay ; j’aime à croire que je suis devenu un marteau sans maître qui voyage, le souvenir ému de son petit village angevin en bandoulière.
Je crois que ces deux passagers clandestins ont distillé leurs vers dans les miens, comme deux potes qui, quand vous avez le dos tourné, remplissent votre coupe de crémant de Loire à ras bord.
L’ardoise fine coule dans mes veines : un grand-père Prosper et un oncle Arsène ardoisiers à Renazé et Trélazé, continuent à creuser leurs doux filons à la lisière de mon esprit. Quand je ne serai plus, disséquez-moi, je ne serai pas surpris que l’on trouve plus de schiste que de sang dans mon cadavre exquis. Ça doit être cela le sang bleu. D’ailleurs, j’y viens : si, comme l’affirme un généalogiste amateur angevin (coucou Guillaume), je suis le descendant des Ingelgériens et des Plantagenêts, ce qui ferait de Foulques Nerra mon grand aïeul, voici mes dernières et espiègles volontés poétiques :