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Ce jour-là, malgré la tempête qui me diluait en enfer, tu as saisi mon dernier lambeau au vent claquant Ce jour-là, tu m’as aidée à débroussailler mon cœur et retrouver des systoles harmoniques, dans l’air des hautes cimes Alors, j’ai fait escale à la confluence de nos corps. Mais ne crois pas, pour autant, que mes rêves t’appartiennent.
À PROPOS DE L'AUTRICE
Soazig Kerdaffrec privilégie l’écriture de nouvelles et de poèmes courts, inspirée par la concision et la profondeur du haïku japonais. Lauréate de concours d’écriture nationaux et membre de plusieurs sociétés littéraires, elle publie régulièrement dans des revues poétiques et artistiques. Elle pratique également la photographie et propose des expositions où images et textes se font écho, comme Paroles de cairns ou Estran, également parus en livrets. Elle a publié en 2019 "Passages en dévers", recueil de poésie, et en 2024 un recueil de nouvelles intitulé "Juste essayer de ne pas mourir".
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Seitenzahl: 18
Veröffentlichungsjahr: 2025
Soazig Kerdaffrec
Autopsie de l’espace
Recueil
© Lys Bleu Éditions – Soazig Kerdaffrec
ISBN : 979-10-422-6759-9
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
… la forme d’écriture la plus accomplie,
la plus impitoyable,
la plus parfaite, c’est le poème…
La poésie est la parole première,
la parole finale aussi.
Tahar Djaout
Je suis partie à ta recherche,
sûre de pouvoir endiguer ta fuite,
vers une autre planète.
J’ai suivi le sentier sinuant dans l’estran.
Me voilà pieds nus, sans boussole sur la pleine lune.
Dans mon errance marine, je navigue au hasard,
les points cardinaux en bataille,
je glisse sur les algues, coquillages qui m’écorchent.
Mais comme ta voix devient lointaine !
Étouffée par les récifs et ton sourire noué.
Où m’entraînes-tu ?
Vers quelle pénombre ? Dans quel brouillard ?
Sur quelles gelées blanches ? Sous quelle houle lourde ?
Le flux montant me surprend,
je tends la main vers la grève
Ton regard me repousse au large,
me tient à distance.
La haute mer a noyé le sable,
a balayé notre amour.
Au zénith de la marée
J’ai sombré.
Jour 1
Sidération
Ce soir
Temps suspendu
Souffle et sommeil à l’arrêt
Éclipse de printemps
Jour 10
Asphyxie
Le temps se raréfie
se recroqueville et m’enserre
Les journées m’étiolent
Je vis dans une urgence d’écriture.
Jour 55
Appel d’air
Enfin,
je gratte la moisissure
de ce printemps.
Sous ma voûte crânienne.
À peine, quelques pas,