Balthasar et la Reine Balkis - Anatole France - E-Book

Balthasar et la Reine Balkis E-Book

Anatole France

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Beschreibung

Extrait : "En ce temps-là, Balthasar, que les Grecs ont nommé Saracin, régnait en Éthiopie. Il était noir, mais beau de visage. Il avait l'esprit simple et le cœur généreux. La troisième année de son règne, qui était la vingt-deuxième de son âge, il alla rendre visite à Balkis, reine de Saba. Le mage Sembobitis et l'eunuque Menkéra l'accompagnaient."

À PROPOS DES ÉDITIONS LIGARAN :

Les éditions LIGARAN proposent des versions numériques de grands classiques de la littérature ainsi que des livres rares, dans les domaines suivants :

• Fiction : roman, poésie, théâtre, jeunesse, policier, libertin.
• Non fiction : histoire, essais, biographies, pratiques.

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Seitenzahl: 22

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Magos reges fere habuit Oriens.

TERTULL.

I

En ce temps-là, Balthasar, que les Grecs ont nommé Saracin, régnait en Éthiopie. Il était noir, mais beau de visage. Il avait l’esprit simple et le cœur généreux. La troisième année de son règne, qui était la vingt-deuxième de son âge, il alla rendre visite à Balkis, reine de Saba. Le mage Sembobitis et l’eunuque Menkéra l’accompagnaient. Il était suivi de soixante-quinze chameaux, portant du cinnamome, de la myrrhe, de la poudre d’or et des dents d’éléphant. Pendant qu’ils cheminaient, Sembobitis lui enseignait tant l’influence des planètes que les vertus des pierres, et Menkéra lui chantait des chansons liturgiques ; mais il ne les écoutait pas et il s’amusait à voir les petits chacals assis sur leur derrière, les oreilles droites, à l’horizon des sables.

Enfin, après douze jours de marche, Balthasar et ses compagnons sentirent une odeur de roses, et bientôt ils virent les jardins qui entourent la ville de Saba.

Là, ils rencontrèrent des jeunes filles qui dansaient sous des grenadiers en fleurs.

« La danse est une prière, » dit le mage Sembobitis.

« On vendrait ces femmes un très grand prix, » dit l’eunuque Menkéra.

Étant entrés dans la ville, ils furent émerveillés de la grandeur des magasins, des hangars et des chantiers qui s’étendaient devant eux, ainsi que de la quantité de marchandises qui y étaient entassées. Ils marchèrent longtemps dans des rues pleines de chariots, de portefaix, d’ânes et d’âniers, et découvrirent tout à coup les murailles de marbre, les tentes de pourpre, les coupoles d’or du palais de Balkis.

La reine de Saba les reçut dans une cour rafraîchie par des jets d’eau parfumée qui retombaient en perles avec un murmure clair. Debout dans une robe de pierreries, elle souriait.

Balthasar, en la voyant, fut saisi d’un grand trouble. Elle lui sembla plus douce que le rêve et plus belle que le désir.

« Seigneur, lui dit tout bas Sembobitis, songez à conclure avec la reine un bon traité de commerce.

– Prenez garde, seigneur, ajouta Menkéra. On dit qu’elle emploie la magie pour se faire aimer des hommes. »

Puis, s’étant prosternés, le mage et l’eunuque se retirèrent.

Balthasar, resté seul avec Balkis, essaya de parler ; il ouvrit la bouche, mais il ne put prononcer une seule parole. Il se dit : « La reine sera irritée de mon silence ».

Pourtant la reine souriait encore et n’avait pas l’air fâché.

Elle parla la première et dit d’une voix plus suave que la plus suave musique :

« Soyez le bienvenu et asseyez-vous près de moi. »

Et d’un doigt, qui semblait un rayon de lumière blanche, elle lui montra des coussins de pourpre étendus à terre.