Beaux Lieux - Joseph Beau - E-Book

Beaux Lieux E-Book

Joseph Beau

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Beschreibung

Beaux Lieux... Ceux, Où vous entraîne, Parfois, La poésie, La nuit ... Ni en noire, ni en rose, Juste la vie en vers: Trente six poèmes, Avec des vers luisants, Drôles, sombres ou moroses, Que, chemin faisant, La vie, A l'esprit, Propose...

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Veröffentlichungsjahr: 2024

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Ceux où vous entraîne,

Parfois,

La poésie,

La nuit…

Beaux Lieux,

Qui vous quittent,

Au petit matin…

Et vous laissent

Affronter,

Le quotidien…

Ainsi,

Descendu des nuées,

Affronter l’archer…

Sommaire

Prosper

Un coin de ciel bleu

Faut dire

Au Sol à Gogo

Le chemin du prieuré

Au point de croix,

Mad dogs,

Ohé César!

Camille sous l’orage

Le Port,

Le lilas

Elle,

Un matin de janvier

Merci Wiki

Faut les monter

Mais dis-moi, Médina,

LAZ

Caoticà Città

Du Coup,

Des mots

Dans la maison tranquille,

Alexina

Kara-buran

Léopoldine,

Ceux des villages

Nil

Ames en peine,

Dans nos enceintes

La Vie,

Quand,

Passeport pour la lune

Front de mer

Le voyage,

Depuis la Toussaint

Ô Jeudi!

Beau Lieu

Prosper,

Elle étudiait Baudelaire,

Elle courtisait Fénelon,

Tout en étant geôlière,

D’un rouge poisson,

Qu’elle appelait Prosper,

Prosper, par dérision,

Tant la taulière,

Tenait Prosper,

En sous-nutrition…

Et lui, rêvait de vers,

D’esches et d’asticots,

Et elle, lisait les vers,

De Verlaine et de Rimbaud,

Elle dévorait Voltaire,

Elle déclamait Rousseau,

Et lui, vivait l’enfer,

Misérable,

Dans si peu d’eau…

Elle invitait ceux de Nanterre,

Parfois aussi, ceux de Palaiseau,

Toute une bande de littéraires,

Aimant Hugo et le Bordeaux,

Grands buveurs de Johnnie Walker,

De Rhum, de bière et de Cointreau,

Et lui,

Héritait des fonds de verre,

Versés à la légère,

Dans son marigot,

Alors,

Un jour, il fît un bond en l’air,

Par la fenêtre, le grand saut,

L’adieu final à la tenancière,

A sa gargote, à son tripot,

C’est pas la faute à Voltaire,

C’est pas la faute à Rousseau,

S’il est tombé par terre,

Le nez, dans le caniveau,

C’est pas la faute à Baudelaire,

Malherbe, Montaigne ou Fénelon,

Il a juste fui une ‘’Thénardière ‘’,

Qui préparait l’agrégation…

Pannecé _ Novembre 2013

Un coin de ciel bleu,

Le temps se plaît, parfois, à préserver les choses,

A les garder intactes durant de longues pauses,

Jusqu’au jour où, par hasard, des mains amies,

Les découvrent et les font, pour un temps,

Partager leur vie…

Il m’avait acheté, en trente-huit, aux puces,

Tiré de l’oubli, pour mille francs, pas plus,

Acquis alors, un des premiers MAUGEIN1,

Un diatonique à touches, pour presque rien,

Il m’avait fait revivre ‘’La plus bath des javas’’,

Personne ne m’avait fait jouer comme cela…

Et puis, emporté, impasse des Eglantines,

Dans cette maison couverte de glycine,

Là, au fond de la rue, il vivait sa passion,

Sa frénésie, sa boulimie d’accordéon,

Dans un capharnaüm, un champ de bataille,

Où ses instruments n’étaient jamais refermés,

Ils gisaient çà et là, poumons en éventail,

Attendant qu’il vienne, à nouveau, les posséder,

Que ses mains alors, les empoignent, les saisissent,

Les emportent dans une valse, une polka, un scottish,

Que ses doigts courent, glissent sur les claviers,

Les picorent, les enflamment, les laissent exténués,

Moi, j’aimais son jeu intense, son jeu physique,

Porté, rythmé par une main gauche diabolique,

Qui, tantôt, m’expédiait aux confins de l’extension,

Tantôt, me pressait à la limite de l’extinction,

Et dans ces moments, cette façon de me porter,

Désinvolte et facile, sur le haut de la poitrine,

Ou dans l’effort, la bataille, buste, genoux pliés,

Pour m’extraire, des entrailles, la note ultime,

Faut croire qu’émanait quelque chose d’harmonieux,

De cette fusion organique, ce corps à corps vigoureux,

Comment expliquer, sinon, toute cette foule, cette cohue,

Qui nous assaillait, les jours de marché, au coin des rues,

S’arrachait, pour quelques sous, les partitions,

Reprenait avec nous, les refrains à l’unisson,

Et le soir il m’emmenait, sanglé sur son dos,

En moto, dans des guinguettes, des caboulots,

On allait tendre alors, un coin de ciel bleu,

Dans un ciel qui s’assombrissait peu à peu…

…Jusqu’au jour où, par hasard, des mains amies,

Les découvrent et les font, pour un temps,

Partager leur vie…

Nous écoutions, ce matin-là, la Romance de Paris,

Lorsqu’ils sont entrés, brusquement, ces hommes en gris,

Et TRENET chantait encore sur le vieux phono,

Quand ils s’engouffrèrent, avec lui, dans cette auto…

Qui remonta lentement, l’impasse des Eglantines,

S’éloigna à jamais, de la maison couverte de glycine,

Me laissant seul,

A la grâce du temps,

Ce temps qui se plaît, parfois, à préserver les choses,

A les garder intactes, durant de longues pauses…

Pannecé _Novembre 2012

1MAUGEIN : fabricant d’accordéons à TULLE

Faut dire…

Faut dire que c’était un jour d’orage,

Qu’il faisait chaud dans la boutique,

Quand une brune au fleuri corsage,

Piquée sans doute, par un moustique…

Fît la queue,

En grognant d’emblée sur sa longueur,

En pestant ouvertement sur sa lenteur,

Sur cette caissière au regard hermétique,

Sollicitant l’appoint systématique,

Et sur cette aînée aux doigts fébriles,

Cherchant sa monnaie,

Malhabile…

Faut dire que c’était un jour d’orage,

Un de ces jours à rendre électriques,

Les brunes aux fleuris corsages,

Et sans doute aussi…

Les moustiques,

Juste avant de régler ses emplettes,

La brune ôta et posa ses lunettes,

Elle avait fait ce constat fantastique :

Y’avait pas de soleil dans la boutique…

Et quand elle eût payé ses journaux,

A la caissière, elle demanda un loto,

S’attirant alors, cette sèche réplique,

Illuminant le visage hermétique :

‘’Ici, ce sont les journaux,

C’est l’autre file, pour le loto ! ‘’

Décontenancée,

La brune tourna vivement les talons,

Envoyant valser,

Par mégarde,

Ses lunettes…dans les bonbons…

Un peu plus tard,

Dans la rue, je l’ai revu, la brunette,

Cherchant dans son sac, en vain, ses lunettes,

Je n’ai rien dit,

Les imaginant là-bas, bien au chaud,

Dans les berlingots,

Les Haribo,

Les chamallows…

Doux Jésus !

Je ne suis pas de vos apôtres,

Car, de cette phrase qui est la vôtre,

J’en ai fait une version autre :

J’aime plus les uns que les autres !

Pourtant, à la brune électrique,

Je lui souhaite de gagner le loto,

De trouver un jour,

Loin… très loin,

L’Eldorado,

Pourquoi pas le Mexique ?

Un pays de moustiques …

Saint Jean de Monts _ Août 2015

Au Sol à Gogo,

Le lieu promettait du soleil sans fin,

De la chaleur pour soigner mes vieux os,

J’aurai la mer, le bonheur sous les pins,

Et les pieds dans l’sable chaud…

Au ‘’Sol à gogo‘’

Etaient décrits aussi, une pergola, une terrasse,

L’endroit idoine, le soir, après l’coup de chaud,

J’imaginais l’rocking-chair, le martini dans sa glace,

Et le fond sonore avec Mélody GARDOT,

J’emmènerai là-bas, c’est sûr, mon vieux ROG,

Peut-être aussi, avec ses 3 vitesses, le PEUGEOT,

Deux vélos rescapés d’une autre époque,

Pas trop recommandés, pour le cardio,

Et je m’en irai, un beau matin, en pèlerinage,

Voir ce qu’il reste, du Café de JOSEPHA, à Sion,

Bien qu’il faille admettre qu’en prenant de l’âge,

On ne se berce plus guère, d’illusions…

JOSEPHA c’est sûr, aurait vendu, s’en serait allée…

Son café, souvenir précis de mes vingt ans, effacé,

Tout comme le jour où la bande bruyante dont j’étais,

Etudiant la Géologie, chez elle, débarquait, chahutait…

Ah ! le café de JOSEPHA…

C’était la halte prisée avant qu’on aille s’égailler,

Près de la cale en bas, face à la mer, sur les rochers,

Constater, au milieu des mouettes, avec dilettantisme,

Les effets, sur la roche, du métamorphisme,

Je me rappelle encore des synclinaux, des anticlinaux,

De ces creux, ces bosses, par la chaleur, la pression, induits,

Je n’y verrai, aujourd’hui, que le reflet de la vie,

Avec ses bas, ses hauts, ses dépressions, ses sursauts…

Ainsi, oui, un beau matin,

Assis droit comme un piquet, sur mon ROG, je m’en irai,

Pédalant, longeant la forêt domaniale, sur les traces du passé,

De ces années de jeunesse, comme des hirondelles, trop tôt enfuies,

Vers des cieux plus cléments où l’hiver, la vieillesse sont bannis

Toute cette projection m’avait remué, secoué…

Je décidai in fine, la location, d’annuler,

Je n’irai pas mettre mes pieds dans le sable chaud,

Ecouter au soleil couchant, Mélody GARDOT…

Au ‘’Sol à gogo’’

Peur sans doute,

D’être envahi, submergé par trop de nostalgie,

Peur aussi,

De me mesurer face à la mer, à l’infini,

Peur enfin, d’être seul,

Oui,

Seul,

Au Sol à gogo,

Infiniment seul,

Seul à gogo …

Saint Hilaire de Riez _ Avril 2021

Le Chemin du Prieuré,

A hauteur de ROCHEMENIER ,

Il descendit vers le Prieuré,

Devant lui,

Tout n’était qu’ombre et lumière,

Les nuages couraient sur les blés,

Déployant leurs ombres éphémères,

Dans leurs courses échevelées,

Ignorant les parcelles des hommes,

Les limites des champs alignés,

La terre n’appartient à personne,

Le ciel tenait à le lui rappeler,

Il venait donc, à sa rencontre,

Ce ciel qu’il avait tant négligé,

Régler avec lui des comptes,

Sur le chemin du Prieuré,

Et elle n’était pas en reste,

La terre qui l’avait aimanté,

Au terme de sa vie agreste,

Il restait pour elle, un étranger,

Un travailleur de l’ombre,

Un anonyme au corps usé,

Traversé par une idée sombre,

La terre l’avait possédé,

Il entra chercher la lumière,

Là, dans l’abside du Prieuré,

Dans les yeux de Marie, de Pierre,

Ceux de Jean Baptiste, le pardon espéré,

Mais il croisa des regards vides,

Des yeux n’ayant rien à donner,

Il était sans doute, de ces terres arides,

Qu’on juge vain d’irriguer,

Il pensa alors, au chemin de pénitence,

Qu’il lui fallait emprunter,

S’il voulait gagner la clémence,

Il devait se mettre à prier.

Il pria,

Il pria si longtemps que la nuit le surprît,

Il ne distinguait plus le retable de Marie,

Seule une faible lueur, tombant de là-haut,

Le tenait agenouillé, dans son halo,

Il leva alors les yeux et dans le clocher, il les vît,

Ces deux cordes, pendant là, comme dans un puits,

Lancées, pensa-t-il, dans la profondeur,

Pour sauver son âme à l’intérieur,

Il saisît les cordes mais personne ne vînt le hisser,

Il entendît surtout le bourdon résonner,

La voix grave de la Jeanne Isabelle,

Répondre ainsi, à son âme en peine,

Alors, il mît en branle les deux cloches,

Il lui fallait prévenir ses proches,

Qu’ils sachent que le ciel se refusait à lui,

Qu’ils sachent qu’il le laissait seul, dans sa nuit…

Longtemps,

Longtemps, il tira sur les cordes,

Espérant malgré tout,

Implorant jusqu’au bout,

La miséricorde…

Puis le bruit des cloches s’estompa peu à peu,

Et le silence s’empara, à nouveau du lieu,

La mort l‘avait pris là,

Sonnant son propre glas,

Juin 2011_Dénezé sous Doué

Au point de croix,

A vivre ainsi,

Aussi près de l’église,

Elles étaient tombées,

Sous son emprise…

Sans doute,

Trop d’harmonium,

De cantiques,

De Te Deum,

Depuis l’enfance,

Trop de Crédos,

De Confiteor,

De Tantum Ergo,

Et quand, plus tard,