C'est MA Terre - Isabelle Lacroix - E-Book

C'est MA Terre E-Book

Isabelle Lacroix

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Beschreibung

– Qui es-tu ? Un Ange de Dieu ?

– Non... Le Gardien de Gaïa...

Tu n’as rien à voir avec Dieu ???

– Eh bien, pas directement…

2027, Anoki, un puissant et sombre être surnaturel, s’éveille à l’appel de Gaïa. Et soudain, partout dans le monde, des évènements incroyables et terrifiants, surgissent. Si terrifiants que personne ne veut même les souhaiter à ses propres ennemis et si incroyables que vous n’aurez plus qu’un souhait : celui de vivre ces moments ! Enfin, si vous êtes du bon côté…Mais Anoki est investi d’une mission dangereuse. Saura-t-il protéger la Terre sans détruire toute l’humanité et ses enfants à naitre ?

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Lacroix Isabelle

C’est MA Terre…

Vous n’aviez pas le droit !

CHAPITRE1

–L’Amour, c’est quoi maman ?

–hm... beaucoup de choses mon enfant, tellement de choses, qu’il est impossible à énumérer, mais à coup sûr, l’Amour sort de ton Cœur, l’Amour est un sourire, une parole bienveillante, un geste consolateur, il est aussi une manière de se comporter vis-à-vis des autres, dans le respect, la tolérance, l’acceptation des différences... il est tellement de choses !

–Alors pourquoi il y a tellement de choses moches ?

Silence consterné...

–Probablement parce que l’humanité ne sait pas aimer...

CHAPITRE2

2027...

Il s’éveille… puissance magnifique et monstrueuse, née de la souffrance, de la mort, des larmes... née des cris, des hurlements de douleurs, des gémissements d’agonie, Il s’éveille....

Le ciel était limpide en ce jour... une chaleur agréable, un calme reposant, dans la petite ville d’Arès sur le bassin d’Arcachon… bref, tous les ingrédients réunis pour commencer une belle journée.

Mais voilà, Mickaël Stubb n’arrivait pas à comprendre d’où venait ce petit malaise, cette impression de quelque chose de faussé, ce sentiment de manque étrange...

D’un revers de main, il balaya cette gêne et se prépara méticuleusement pour la sortie de ce soir... il avait pris des congés et elle s’appelait Joanne. Il comptait bien se montrer sous son meilleur jour pour lui donner envie de faire un bout de chemin avec lui... De toute façon, même s’il n’était pas très beau, il avait aussi des arguments imparables, du moins le croyait-il... travaillant dans la lucrative filière du bois, il était l’un des meilleurs représentants de sa société, la Compagnie Forestière, très connue aux USA mais basée en Asie, et un As de la persuasion quand il fallait étendre le nombre d’hectares de forêt aux bois précieux à exploiter... d’ailleurs il en avait tout intérêt puisqu’il avait des actions dans la partie... en clair, plus on coupait d’arbres, plus il gagnait de l’argent...

Il y avait bien ces « écolos », mélange d’autochtones et de fils à papa qui tentaient de gêner l’exploitation, mais ils n’étaient pas près d’arriver à leurs fins, avec les subventions qu’ils avaient versées et les « petits » avantages en nature qui, miraculeusement, faisaient taire les jérémiades de certains gouvernants avides de richesses....

Bref... le cœur à peu près léger, Mickaël se prépara donc...

Ce même jour, Jean Drevier, apiculteur de son état dans cette belle région de France que sont les Pyrénées s’était levé de très mauvaise humeur... la chaudière était en panne, il n’avait plus de gaz pour chauffer ses repas... mais il en avait vu d’autres... non, ce qui le mettait très en colère, c’était l’état et le mauvais rendement de ses ruches; depuis plusieurs années, SES abeilles se portaient mal... elles étaient souvent attaquées par des frelons venus d’Asie, parait-il, et la quantité de miel baissait d’année en année... sans compter que plusieurs de ses voisins apiculteurs avaient parfois vu des ruches complètement vidées de leurs occupantes !! Disparues tout simplement ! Jean en faisait des cauchemars régulièrement... Bien sûr, il était très possible que SES abeilles, nourries avec un mélange de sucre et de fortifiants, supportent de plus en plus mal le fait que tout leur miel soit pris et que ce mélange ne leur convienne pas, mais après tout, si en plus, il fallait leur en laisser, autant brûler les ruches et fermer boutique tout de suite !

Li Juong vit en Chine, et va tenter de se coucher tôt ce soir… demain, il doit emmener ses bêtes sur le marché et travailler sur place car il a rendez-vous avec son acheteur dans la journée.

N’étant pas marié, il arrivait à vivre assez aisément de son travail, et cela lui convenait très bien. Il se saoulait régulièrement au huangjiu (type de bière traditionnelle obtenue par fermentation à base de riz cuit) avec quelques amis, le soir, draguait une ou deux filles faciles tous les week-ends, et repartait au travail le lendemain sans penser à grand-chose d’autre...

Il se disait souvent que si son père était encore vivant, lui qui lui avait appris le métier, il serait sûrement fier de lui... quoique... son père avait été un homme violent et souvent imbibé d’alcool... peu de bonnes choses restaient des souvenirs de Li Juong à son propos...

Il prit de la hauteur, comme déployant des ailes invisibles, et telle une flèche de lumière, fila à 12000 m de Gaïa... d’un seul coup d’œil il put voir l’état, les cicatrices et les souillures, les disparitions et les transformations... Il décida de laisser une révolution complète à Terre, pour ne rien laisser de côté, le moment venu...

CHAPITRE3

Mexique, 3 heures du matin :

Un groupe de clandestins tente de passer la frontière... 6 hommes et deux femmes se cachent dans les broussailles à l’arrivée de deux 4X4... las, les Américains qui les ont repérés ne sont pas des douaniers mais bel et bien de bons citoyens qui ont décidé de faire le ménage eux-mêmes... les réfugiés ont une chance sur deux de se faire descendre, le plus souvent, frapper, et parfois, traités correctement avant d’être rendu aux policiers... dans la cohue qui s’en suit, avec moult cris et injonctions de rester sur place, de s’allonger sous peine de se faire tirer dessus, une seule personne réussit à échapper, on ne sait comment, à leurs poursuivants... Paola, jeune femme de 25 ans, se terre dans un trou sous un taillis d’épines et attend, tremblante, que le destin choisisse…

Et le destin lui sourit, car le groupe est emmené à l’écart, le temps que les gardes-frontière arrivent... si elle ne bouge pas, elle sera sauvée... elle ressentait les épines enfoncées dans sa chair, mais elle savait que le moindre mouvement la trahirait et tout serait à recommencer, plus tard... Au bout d’une demi-heure qui lui avait paru une éternité tant elle souffrait de son immobilité, deux autres 4X4, officiels ceux-ci, arrivèrent et tous les clandestins furent embarqués... après un dernier tour de contrôle avec leurs torches, les Américains se félicitèrent de leur bonne prise et tous disparurent avec leurs engins... La nuit redevint silencieuse, brisée çà et là du hurlement de quelques coyotes en recherche de nourriture...

Paola attendit encore 20 minutes pour s’assurer qu’elle ne rêvait pas sa chance, et puis, n’y tenant plus, elle se dégagea enfin de son buisson de torture... égratignée au visage, des épines enfoncées dans les bras et le dos, elle sourit à la nuit qui l’avait sauvée... et aux 4X4 qui lui avaient donné la bonne direction... le chemin ne serait pas simple, ni court, mais elle savait qu’il n’y avait pas de hasard, et c’est le cœur léger qu’elle avança sous le ciel étoilé, seule...

Au bout d’une heure, fatiguée, elle décida de faire une pause... Face à l’Est, elle admira tranquillement la lumière naissante du soleil, et soupira de soulagement en réalisant qu’elle avait gardé deux gourdes d’eau, un peu de pain et de fromage durcit pour le voyage... Il faisait froid, mais sa marche l’avait suffisamment réchauffée pour le moment... perdue dans ses pensées, dans ses rêves d’avenir, elle écarquilla les yeux en voyant monter au loin, une lueur incroyablement blanche, en ligne droite vers le ciel et d’une puissance impressionnante… ! Les Américains feraient -ils des expériences, des essais dans la région ? Il y avait bien une base de lancement… mais de là à voir ça... ? En tout cas, elle admira le phénomène, et finit par s’endormir d’épuisement.

Elle s’éveilla aux alentours de 7 heure 30 sous la fraîcheur matinale... Au loin un coyote hurlait... elle mangea un peu, but quelques gorgées d’eau et se leva, décidée à faire un maximum de chemin avant que le soleil ne devienne trop brûlant... la prochaine fois elle essayerait de marcher la nuit... ce serait plus discret et moins étouffant... À son avis, elle se trouvait à 150 km de la ville de Eagle Pass et du Rio Grande... Elle ne savait pas comment passer sans danger là-bas, mais pour le moment, il lui fallait survivre à ce désert semi-aride...

Pendant sa marche, elle s’imaginait en Amérique... trouvant un travail, pouvant se payer un petit loyer, envoyer de l’argent et des nouvelles à sa famille, restée dans son Mexique natal... Elle s’appellerait Paula, ce prénom passerait mieux, même si elle était typée... elle n’était pas ce qu’on pourrait appeler « belle » mais elle avait son charme et sa volonté de fer ferait peut-être la différence ? En tout cas, elle le souhaitait de tout son cœur... sortir de la misère, elle, et peut-être sa maman...

Un hurlement la sortit de son rêve éveillé… elle s’arrêta net et écouta...

Un second hurlement la fit tressaillir... ce n’est pas qu’il était si près... mais soudain elle réalisait que depuis un quart d’heure, elle entendait ces cris, et se dirigeait vers eux et maintenant ils étaient suffisamment proches pour attiser sa curiosité... c’était le glapissement d’un coyote, coupé par ses hurlements... la bête semblait avoir un problème... à cette heure, ils se mettaient à l’abri, préférant chercher leur pitance la nuit, à la fraîche... mais il était encore loin et Paola accéléra son pas...

Elle mit du temps... à chaque doute, elle attendait pour écouter, puis reprenait son chemin... Plusieurs fois elle crut arriver près de l’animal, mais des roches voisines, des petits vallons renvoyaient les sons... Pour la troisième fois, elle s’arrêta sur un monticule et chercha du regard... elle avait déjà beaucoup dévié de sa route, et il commençait à faire très chaud, et ne pourrait bientôt plus s’écarter du chemin plus longtemps... et soudain, elle le vit !!!

Un coyote, effectivement, était assis et la regardait... puis, il se mit à hurler vers le ciel... Paola ne comprenait pas pourquoi il ne s’enfuyait pas à son approche... mais arrivée à 10 mètres de lui elle comprit : il avait la patte prise dans un piège !

Depuis combien de temps était-il prisonnier comme cela ? Depuis un bout de temps, vu son poil hirsute et sa langue pendante et le cercle autour de lui, de ses tentatives désespérées pour s’échapper... cet animal crevait de soif ! Elle eut mal pour lui, mais comment pourrait-elle l’aider ? Elle fit un pas, et déjà la bête grogna…

–Calme-toi mon ami, je ne te veux pas de mal... dit-elle en prenant sa voix la plus douce. Mais si tu veux que je t’aide, il faut que tu me laisses approcher !

Elle s’avança un peu plus et s’assit à l’ombre d’une roche en face de lui... le coyote tira sur son piège, une fois de plus, et gémit de douleur en se couchant la tête entre les pattes, face à Paola....

Celle-ci ouvrit son sac, et lui envoya un petit bout de pain que l’animal dédaigna… elle prit le fromage et fit de même avec un petit morceau... cette fois le coyote tourna la tête pour le sentir, mais n’y toucha pas plus... Elle se décida à tenter le tout pour le tout... elle prit un chapeau en toile imperméable du fond de son sac et le rempli à moitié d’eau... puis, le tenant à deux mains, elle s’approcha de la bête qui se leva à son approche et grogna...

–détends-toi mon Ami, je pose ça à côté de toi et je recule, ok ? ne me mords pas… !

Le coyote tourna le regard et se mit à hurler à la mort... Paola l’approcha en tremblant et posa le chapeau le plus près possible de lui, en le calant contre des pierres tout en s’attendant à ce que la bête lui saute dessus... mais non, celui-ci s’assit et la regarda reculer vers son rocher... et la jeune fille eu les larmes aux yeux, car le coyote, après avoir senti l’eau se mit à la laper goulûment ! Elle était soulagée pour lui de ce réconfort qu’elle avait réussi à lui fournir... Mais le plus dur restait à faire : le libérer de son piège !

Elle avait de la chance, elle connaissait ce type de mécanisme… le piège ressemblait à un étrier avec deux « oreilles » de chaque côté... et bien sûr, une chaîne accrochée au piège se perdait un peu plus loin dans le sol, attachée à un piquet solidement enfoncé...

Il lui fallait simplement appuyer simultanément sur les deux « oreilles » et les mâchoires se desserreraient suffisamment pour libérer l’animal... mais tout dépendait de la dureté des ressorts, en fait... parfois il fallait poser les pieds sur chacune des oreilles pour peser au maximum, le piège étant debout, pour arriver à ouvrir, parfois les deux pouces suffisaient... enfin, les deux pouces d’un homme... mais comment faire comprendre ça à un pauvre coyote qui hurlait son désespoir ???

Paola pris son courage à deux mains... elle devait résoudre vite ce problème, elle avait perdu pas mal de temps, et n’avait pas beaucoup de réserves... et puis, le trappeur risquait de venir à tout instant et ce serait dangereux pour elle et pourlui !

Elle se leva, regarda la bête :

–Bon, dit-elle, je vais essayer de te libérer, alors fait moi un tout petit peu confiance car je vais m’approcher beaucoup de toi et je dois toucher le piège qui te retient... ne me mords pas, et encore moins les mains, car ce sont elles qui vont te sauver... compris ?

En guise de réponse le chien sauvage tira sur sa patte et gémit en se couchant... Paola pris ça pour un « oui » et s’avança... elle faisait semblant d’avoir confiance, et semblant de ne pas avoir peur... peut-être que les choses iraient plus vite commeça ?

Elle avança les mains sans oser regarder le coyote et commença à appuyer sur les « oreilles » avec ses pouces... c’était dur, trop dur pour y arriver comme cela... elle appuya avec ses paumes aussi fort que possible priant pour que les mâchoires ne se referment pas à peine desserrées car elles infligeraient encore plus de douleur au coyote qui risquait de ne plus accepter qu’elle s’approche de lui... mais ça marchait !!! l’étreinte cruelle se desserrait et le coyote se leva pour mieux tirer... de ce fait, il remua le piège et fit très peur à Paola qui se retenant de crier, luidit:

–Ne bouge pas, ne bouge pas, je vais être obligée de lâcher !!! Le coyote se tint tranquille et tira juste sa patte... de son côté Paola réussit à ouvrir le piège et l’animal fut libéré !!! elle lâcha tout et la mâchoire se referma dans le vide avec un méchant « clap ».

Elle était heureuse, elle voyait « son » coyote partit à toute allure dans les broussailles, faire un demi-tour sur lui-même pour la regarder et enfin, disparaître...

Elle n’en revenait pas qu’il ait compris ce qu’elle voulait faire, elle n’en revenait pas d’avoir réussi à le sauver !!!!

Toujours souriante, elle chercha le bout de la chaîne d’où était fixé le piège et s’entreprit de déterrer le piquet qui le retenait. Elle mit au moins 20 minutes à le dégager mais, enfin, elle l’avait récupéré !! Le trappeur en serait pour ses frais, plus jamais cet engin de mort ne servirait... il n’était pas près de le retrouver !

Elle se releva triomphante, et plaça le piège dans son sac, il était assez lourd, mais elle irait l’enterrer pas trop loin, sur son chemin... oui, sauf qu’elle se rendit compte, tout à coup, qu’elle était perdue !!!!

–Ah ça ! Se dit-elle... elle avait pourtant repéré une sorte de montagne qui lui indiquait la route à suivre, et voilà qu’elle ne la retrouvait plus ! Avait-elle fait tant de tours et de détours pour en être arrivéelà ?

CHAPITRE4

Seules, dans un calme impressionnant, dans une violente lumière malsaine qui ne s’éteint que rarement, elles attendent...

Le peu de sensations qu’elles ont connu depuis leur enfance a disparu dans les odeurs des matières fécales et des cadavres en décomposition.

Elles bougent le moins possible pour ne plus se marcher dessus, pour ne plus se battre, pour gagner quelques centimètres carrés... pour quoi faire ? Elles crient le moins possible pour ne pas se faire remarquer... certains de leurs geôliers leur ont fait beaucoup demal.

La chaleur est étouffante et les membres meurtris, ankylosés et tordus, sont douloureux... les odeurs des corps qui n’ont jamais eu l’occasion de se laver, se mélangent avec celles des corps morts et écrasés par leurs congénères qui n’ont d’autre choix que de les piétiner, dormir dessus…

Elles sont 20.000 en moyenne, à attendre... probablement la mort...

Mais un étrange souffle soudain accélère 20.000 petits cœurs... fait frissonner 20.000 corps... un souffle dans l’éther, que seuls les êtres purs peuvent ressentir... un souffle, une vibration, un son encore lointain et pourtant si présent...

CHAPITE5

Sarah, Élisabeth, et Katie vivent dans la même maison... à l’abri du monde, bien cachées, un jardin suffisamment grand pour recueillir de nombreux amis qui se sentent en sécurité... Deux chèvres, une brebis et son bébé... deux canards de Barbarie, deux poules, 4 chiens, 3 chats et tout ce petit monde vit heureux et confiant dans la complicité que seule apporte l’amour et le respect des autres... régulièrement, cette petite compagnie grandit au hasard des rencontres, et parfois s’amenuise quand l’un d’entre eux quitte ce monde, bienheureux d’avoir été tant aimé...

Elles ont invité Noemie et Marie à déjeuner et comme d’habitude elles vont refaire le monde jusque tard dans le soir, et comme d’habitude elles vont s’étourdir, avec « modération » pour oublier que ce monde ne changera pas parce qu’elles l’ont voulu de toutes leurs forces....

Mais pour le moment, nous n’en sommes pas là et les préparatifs du repas vont bon train....

Regardant par la fenêtre en épluchant ses pommes de terre, Élisabeth vit arriver une voiture... inquiète, car les « relations » avec leurs voisins chasseurs, n’étaient pas au beau fixe, elle vit cette voiture s’arrêter, un homme en descendre et se diriger vers la maison...

–Sarah !!!! Sarah !!? il y a quelqu’un qui arrive ! On ne connaît pas !! 

Sarah préparait la table et vint voir immédiatement à la fenêtre... l’homme avait tourné le coin et frappait déjà à la porte...

–bon, et bien, j’y vais » dit -elle...

Élisabeth lâcha son torchon, croisa Katie qui remontait de la cave et d’un croisement de regard inquiet, elles se dirigèrent toutes deux vers la porte à la suite de Sarah...

Dans l’encadrement de la porte ouverte, un jeune homme d’une trentaine d’années, aux traits marqués et l’air fatigué mais toutefois souriant, s’annonça :

–Bonjour, je me présente, je m’appelle Paul et je voudrais savoir s’il vous est possible de prendre un petit peu le temps de m’écouter... 

–Heu... coupa Sarah, nous n’achetons rien et nous n’avons pas beaucoup le temps ! 

–non, non, dit Paul, ne vous inquiétez pas je ne vends rien mais il est très important que je puisse vous dire quelque chose... Ayez confiance, je crois que vous allez aimer ce que je vais vous dire ! 

Les trois filles se regardèrent et Katie décida de faire confiance... - bon, d’accord, mais j’espère qu’on ne va pas avoir à vous mettre dehors dans deux minutes...

–merci dit Paul, vous jugerez par vous-mêmes, mais je pense que vous ne le regretterez pas... 

Sur ces étranges paroles qui attisaient, malgré elles, la curiosité des filles, elles firent entrer le jeune homme et le dirigèrent vers le salon...

Tommy, jeune chat de deux ans, recueilli abandonné non loin de là à l’âge de 3 mois, s’étira d’un fauteuil et se dirigea calmement vers le nouveau venu...

–bonjour le chat ! dit Paul, en le caressant gentiment sous le cou... Tommy se frotta contre ses jambes, et lança un miaulement interrogatif.

–eh bien ! dit Élisabeth, si le chat est d’accord... ! 

Cela eut pour effet de détendre un peu l’atmosphère en libérant les rires et les sourires de tout le monde...

Patouf, endormi au coin de la cheminé, était un vieux pépère de labrador noir... il ouvrir un œil, se leva péniblement, et vint sentir les affaires et les mains de Paul, fit trois allers-retours de sa queue en signe d’assentiment et alla se recoucher...

bon signe aussi, se dit Sarah, il est tellement méfiant avec les étrangers…

Elle invita le jeune homme à s’asseoir, et en fit de même avec Katie et Élisabeth.

–bien... nous vous écoutons, dit-elle…

CHAPITRE6

Dans les montagnes sauvages et magnifiques d’Iran, l’ancienne Perse, Mohammad se déplace péniblement à la limite des neiges éternelles... mais il sait qu’il n’a pas le choix et que ce moment difficile sera bien récompensé financièrement...

Un homme d’affaires Russe, veut offrir à sa maîtresse mais aussi à son épouse légitime, un manteau chacune, en fourrure de panthère des neiges... le problème, c’est que cela fait six mois qu’il a passé commande et l’intermédiaire qui est en relation avec Mohammad, lui a fait savoir que si celui-ci ne lui ramenait pas les peaux avant 1 mois, il s’adresserait à quelqu’un d’autre... !

Mais est-ce de sa faute, à lui, si ces maudites bestioles ne se font pas attraper ??? en fait, il lui manque trois peaux pour compléter sa commande, et encore, la dernière piégée était une petite, probablement un jeune de 6 mois... la peau était belle, mais moins grande....

Il se savait très bon au piégeage, donc le problème ne venait pas de lui... peut-être ses concurrents directs ? Ils n’étaient pas très nombreux vu qu’il fallait monter assez haut dans les montagnes, de plus en plus haut à vrai dire puisque les panthères s’y réfugiaient...

Mohammad pria Allah de lui apporter la Chance et le Succès... mais il faisait plus confiance en ses pièges à mâchoires... Il en avait posé 7 répartis sur 2 sommets voisins, et tous à proximité de tanières repérées depuis le printemps. Ce serait bien de la malchance de ne rien attraper ! Il repassera dans 3 jours... il ne peut pas se permettre de venir plus tard, car au cas où l’une d’entre elles se faisait attraper, disons aujourd’hui, elle ne survivrait pas tellement plus longtemps et risquerait de mourir et de se faire dévorer par ces saletés de charognards et la fourrure serait déchiquetée !

CHAPITRE7

Des larmes... il y avait bien longtemps qu’il n’avait ressenti cette sensation... à peine quelques jours s’étaient écoulés et déjà les intolérables souffrances l’assaillaient... « comment ont-ils pu ??? » IL décida d’agir plus tôt que prévu... de toute façon, cela ne changerait rien... pourLUI.

Le petit groupe avançait dans la nuit... depuis une semaine, ils avaient repéré les lieux et étaient sûrs de ne pas se perdre au milieu de cette forêt Norvégienne, ou les bâtiments étaient pourtant bien cachés. Et en effet, la lueur d’une petite lumière commençait à se voir et redonna une poussée d’adrénaline aux jeunes gens... Karl, le chef du groupe, s’arrêta et regroupa tout le monde autour de lui : « bon, vous avez bien compris ? pas plus d’un quart d’heure, faites vite, le plus silencieusement possible, couvrez-vous et soyez efficaces... ! » « Et pas de violence !!! » rajouta-t-il…

Les jeunes se mirent à rigoler discrètement, mais ils savaient que Karl était très sérieux... quelques personnes s’étaient déjà fait virer à cause de cela et c’était aussi bien car elles desservaient les causes. De plus, ce serait un gâchis monumental, car là, étaient des êtres souffrants qui avaient besoin d’espoir et de liberté... ils savaient comment les choses se passaient là-bas... automutilations, infinie tristesse de la séparation des uns avec les autres... condamnés à une solitude physique jusqu’à leur mort, condamnés au froid glacial, aux chaleurs torrides, à l’abri de rien, les renards et les renardeaux étaient isolés dans les cages individuelles dont les treilles leur cisaillaient les pattes… là aussi jusqu’au bout de leurs vies qui se terminaient toujours dans l’horreur la plus totale.

Le groupe était à une petite centaine de mètres quand soudain, d’un même mouvement, ils s’arrêtèrent...

Une drôle d’atmosphère était apparue... quelque chose d’étrange, de piquant, léger, et en même temps, de très lourd... une lumière, une forme lumineuse était au beau milieu des constructions sommaires !!! et celle-ci semblait être une forme humaine... en fait, on ne voyait pas très bien si c’était un homme, mais ce qui était sûr, c’est que celui-ci était brillant !! Cette lumière devenait de plus en plus forte et pourtant peu éblouissante et pendant que dans les cages les petits renards s’excitaient et pleuraient, elle engloba soudain toute la surface de la propriété et des bâtiments, aveuglant les jeunes gens sans pour autant leur faire mal aux yeux...

Cela ne dura que quelques secondes, peut-être une minute... et la lumière disparu avec l’étrange personnage, aussi vite qu’elle était arrivée... et sous les yeux ébahis du petit groupe, il ne restait rien de ce qui avait vécu dans les cages !!!! les portes ouvertes, les loquets encore remuants, on aurait dit que toutes les ouvertures avaient explosé ensemble, et tous les renards avaient disparu !!!! certaines cages n’étaient même pas ouvertes, d’autres, étaient jetées au sol et tordues à un point tel qu’elles ne ressemblaient plus à rien !!! elles étaient irrécupérables et les hurlements de rage des deux hommes qui venaient de sortir de la petite maison confirma le miracle !!!! les renards avaient disparu ! Et avec eux la mort, la souffrance, la torture, l’argent de la torture !!!!

Le groupe d’activiste s’enfuit d’un même mouvement mais au bout d’une centaine de mètres ils ne purent empêcher un fou rire généralisé d’éclater, des hurlements de joie des cris de bonheur et les larmes aux yeux, même le très sérieux Karl ne put y résister !!! Tous irrémédiablement marqués par ce qu’ils venaient de vivre, ils décidèrent d’aller reprendre leurs esprits dans un pub de la ville d’Oslo, et de réfléchir, après, à ce qu’ils venaient d’assister !!

***

Terminant son repas rapidement, Li prépara son lit et se rajouta une couverture, car les nuits commençaient à fraîchir... à peine glissé dedans, il ferma les yeux... et les rouvrit aussitôt !! quelque chose n’allait pas... d’abord, il avait froid, et ensuite une peur montait de lui, lui hérissant les cheveux sur la tête... il alluma sa petite torche pour se rassurer, regarda autour de lui, s’attendant à voir un dragon terrible et fumant de rage, mais il ne vit rien et se rassura... il éteignit une seconde fois et tout à coup hurla de douleur en sautant de sa couche !!!, il ralluma frénétiquement sa torche et regarda ses poignets et ses chevilles d’où lui venaient les douleurs... une coupure bien nette et peu profonde faisait le tour de chacun de ses membres, et un peu de sang en perlait !

Les yeux de Li sortirent de leurs orbites car il avait compris quel sort les dieux venaient de lui réserver et il hurla d’un cri de bête devenue folle et incontrôlable... Il sortit de sa maison en courant, en hurlant qu’on voulait l’assassiner, en suppliant les rares passants de le sauver, il n’attendait pas la réponse que déjà, il filait ventre à terre se cogner contre les portes, les murs, laissant ici et là de petites traces de sang, et hurla tant et si bien que la police fut alertée...

Un quart d’heure plus tard, à quatre dessus, le maîtrisant avec peine, le cinquième s’apprêta à lui passer les menottes quand il eut un mouvement de recul accompagné d’un cri de dégoût...

–mais, c’est quoi, ça ????? » dit-il à ses collègues qui, sans lâcher l’homme tournèrent la tête pour voir... d’un même geste, ils eurent tous quatre le même mouvement de recul et le même cri de dégoût que le premier... instinctivement, ils lâchèrent leur prisonnier qu’ils avaient pourtant eu bien du mal à immobiliser, et se levèrent, abasourdis...

Mais point n’était besoin de retenir l’homme cette fois-ci... pris de spasmes violents, les yeux révulsés et la tête ne faisant que tourner de droite à gauche, son corps glissa vers le haut, comme tiré par une corde invisible, et il se retrouva nu, la tête enbas.

De ses chevilles, on vit la peau se retourner par à-coups violents... faisant un drôle de bruit de succion et d’arrachement, la peau descendit sur ses deux jambes laissant voir les muscles et les veines presque intactes... arrivée au milieu du corps, la peau, l’instant d’avant comme animée d’une vie propre, resta sans bouger comme un pull à moitié retourné...

Les policiers, paralysés d’horreur, n’osaient intervenir, l’un d’eux appela une ambulance, aucun ne savait comment réagir...

Li, la tête en bas, sembla un instant reprendre ses esprits et se mit à pleurer, à supplier doucement :

–pitié, pitié, sauvez-moi, tuez-moi, pitié tuez-moi, ne me laissez pas comme ça, pitié pitié... PITIEEEE !!!!!! »

La peau de Li recommença à bouger violemment, reprit sa descente et s’arracha du corps de l’homme. Arrivant à la tête, elle prit comme son élan et dans un dernier bruit de succion, glissa des bras et tomba par terre, emmenant avec elle ses oreilles et son nez et ne laissant voir que la trame de ses veines sur son crâne scalpé...

Malgré l’horreur et les terribles souffrances que Li venait de subir, le pauvre n’était toujours pas mort... il tomba de tout son poids par terre et essaya vainement de se relever, écorché de la tête aux pieds, un masque de mort sur son visage sans lèvres, et l’on comprenait dans son regard tout le cauchemar qu’il venait de vivre... 10 minutes plus tard, dans un dernier râle, il mourut, alors que la sirène de l’ambulance se faisait entendre auloin.

Dans le monde, mais surtout en Asie, 12000 personnes subirent le même sort. D’autres, des destins bien différents mais tout aussi horribles : certaines mourraient brûlées vives, ou comme ébouillantées, d’autres encore mourraient après ce qui sembla des semaines voire des mois de tortures ou on ne voyait jamais le bourreau mais toujours les marques, mutilations et sévices cruels sur les corps des victimes...

***

Katie, Sarah et Élisabeth en restèrent bouche bée....

C’est Sarah qui brisa le silence... - vous voulez dire que... enfin, vous voulez nous faire croire que tout cela va arriver ????

–non, dit Paul, je veux dire que tout cela est EN TRAIN d’arriver ! 

–Mais, comment cela se peut, comment et quelles preuves avez-vous ??? dit Katie.

–Et bien, pour les preuves, je ne peux pas vraiment vous en donner pour le moment, mais en fait, elles ne sauraient tarder... il vous suffit de suivre les informations et forcément, elles vous apparaîtront !!! ce qui arrive est tellement énorme que personne ne pourra le cacher, aucun gouvernement au monde ne pourra l’étouffer !!

Katie resta dubitative.... - mais, dit-elle à Paul, pourquoi VOUS, vous savez et pourquoi nous mettez-vous au courant ?

Paul la regarda les yeux troublés ;

–il arrive un jour, des choses qui nous dépassent..., je suis désolé de ne pouvoir vous dire pourquoi je sais cela, car je ne le comprends pas moi-même... comme je ne sais pas non plus pourquoi j’ai choisi votre maison pour en parler... je pense que tout cela arrivera à notre compréhension au fil du temps... en attendant, sachez bien que je ne vous demande que de m’écouter et de me croire, si cela vous est possible !

–De toute façon, dit Katie, puisqu’il suffit de suivre les informations on va savoir très vite si vous mentez ou non ! en attendant, Monsieur, nous avons beaucoup de travail, aujourd’huiet…

–Bien, dit Paul.... Il n’y a pas de soucis, je vous laisse ma carte, appelez-moi quand vous voulez... j’ai une chambre d’hôte à la ferme « du Refuge », vous pourrez m’y retrouver au besoin. Il se leva et se dirigea vers la porte, accompagné de Tommy qui profita de l’occasion pour aller faire un tour dehors...

- au revoir, dit Paul, en ouvrant la porte...

CHAPITRE8

Paola erra deux jours de suite dans le désert sans aucun point de repère, sans croiser aucune route, ni voir ne serait-ce que la poussière d’un rare véhicule roulant dans une direction précise... elle venait de finir sa dernière goutte d’eau et commença à se dire qu’on ne la retrouverait pas avant plusieurs décennies, si toutefois on retrouvait quelque chose d’elle... elle se posa à l’ombre d’un rocher, sale et triste d’avoir échoué, comme tant d’autres... mais qui était-elle pour avoir cru réussir ?

Elle s’endormit, épuisée...

–Paula ! Paula !? Éveille-toi, tu as assez dormi...

Paola s’éveilla donc... elle avait merveilleusement bien dormi, ce qui l’étonna vu sa situation, et se sentait parfaitement reposée... elle se redressa et ne reconnut pas l’endroit où elle s’était assoupie... de plus elle sentait une drôle d’odeur... une odeur fraîche, évocatrice de... de grenouilles et de libellules !!! de l’eau ! elle sentait l’eau !!!!! elle se mit debout d’un coup et regarda autour d’elle et vit, LE fleuve, qu’elle souhaita de tout son cœur être le Rio Grande ! autrement quel autre fleuve ce pourrait être ? Il n’y en avait pas d’autres dans la région ! Comment avait-elle fait pour arriver jusque-là, comment avait-elle fait pour ne pas le voir, le sentir quand elle s’est adossée au rocher ???

Les larmes aux yeux, elle descendit jusqu’au bord d’une petite plage cachée entre les herbes et but lentement quelques gorgées d’une eau savoureuse... puis elle n’y tint plus ; elle se plongea tout habillée dans l’eau, barbota comme une gamine tout en veillant à ne pas s’éloigner du bord, car le Rio Grande avait un fort courant... elle se déshabilla dans l’eau, se lava, lava ses vêtements, riait sans discrétion et sans peur, du bonheur de se sentir sauvée... au bout d’une demi-heure, elle sortit nue, essora et étala ses vêtements sur les buissons, sure que le soleil brûlant les ferait sécher en peu de temps... elle remplit ses gourdes d’eau et s’allongea à l’ombre grignoter le dernier morceau de pain qu’il lui restait.

Une heure plus tard, habillée de ses vêtements presque secs, et toujours le sourire aux lèvres, elle longea le fleuve dans le sens du courant, mais il lui sembla qu’il y avait une erreur… elle se dirigeait bien vers la mer, certes, mais le fleuve n’aurait-il pas dû être à sa gauche ? car là, il était à sa droite... ce n’était pas logique, à moins de l’avoir traversé en somnambule, ce qui n’était pas réaliste...