Erhalten Sie Zugang zu diesem und mehr als 300000 Büchern ab EUR 5,99 monatlich.
"Cinquante-six envies soudaines pêle-mêle" vous entraîne dans un voyage poétique où se mêlent éclats d’émotion et profonde introspection. À travers cinquante-six poèmes vibrants, l’auteure interroge l’essence même de notre humanité, abordant des thèmes universels qui résonnent à la fois dans notre intimité et dans celle des autres. Chaque poème s’inscrit comme un miroir qui, dans sa simplicité apparente, offre une réflexion d’une rare intensité. La plume, à la fois spontanée et raffinée, invite à une expérience littéraire sans concession, immersive et libérée de toute contrainte. Chaque mot, chaque vers, vous pousse à une exploration de votre être.
À PROPOS DE L'AUTRICE
Titulaire d’un DEA en sciences de l’éducation et ancienne proviseure,
Yasmine Thiébault a eu le privilège de côtoyer des centaines d’adolescents au cours de ses trente-cinq années passées au sein du ministère de l’Éducation nationale. Ces échanges lui ont permis de saisir certaines constantes au cœur de la diversité de cette jeunesse pleine de promesses. C’est ainsi qu’aborder l’écriture, à travers des poèmes courts et accessibles, lui est apparu comme une évidence.
Sie lesen das E-Book in den Legimi-Apps auf:
Seitenzahl: 74
Veröffentlichungsjahr: 2025
Das E-Book (TTS) können Sie hören im Abo „Legimi Premium” in Legimi-Apps auf:
Yasmine Thiébault
Cinquante-six envies
soudaines pêle-mêle
Recueil
© Lys Bleu Éditions – Yasmine Thiébault
ISBN : 979-10-422-6631-8
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
À Jacques Brel, à son inspiration intemporelle,
À mon père, à mon neveu sur la cime des cieux,
À Hubert, à Mehdy, les murs porteurs de mes envies,
À ma mère, à ses quatre enfants à la suite,
À mes belles-filles, à la recomposition d’une famille,
À mes autres proches par alliance ou parenté,
À tous ceux que j’aime et qui se reconnaîtront,
À la Terre qui mérite tout notre amour…
Un midi serein, nos chemins se croisent,
En un instant, nos regards s’apprivoisent.
Un arrêt suffit, nos pensées se mêlent,
Comme si l’amour arrivait pêle-mêle.
Nous ne sommes pas natifs du même monde,
Pourtant nos deux vies foulent un sol commun.
Mon quotidien s’encombre d’un vent de fronde,
Quand le tien succombe à un ciel satin.
Chaque matin, je n’oublie pas d’où je viens,
J’accroche ma boussole sur l’axe horizon.
Toujours on s’attend station Odéon,
Et on monte dans le train avec entrain.
Doux baisers sur nos lèvres juvéniles,
Affichent notre idylle comme figure de style.
Je rejoins mon quartier de Bobigny,
Et toi le bord de la Seine à Neuilly.
Paradis pastel entre nous.
Petit rien du tout, c’est à nous.
Un bonheur si fou, juste fou.
Amour bien plus fort que tout.
Un amour sans frein,
C’est tellement divin.
Nous gardons pour nous ces moments puissants.
Toi et moi, marchons d’un pas audacieux,
Nous voulons être heureux, juste amoureux.
Alors les autres on s’en fout vraiment
Même si nos caresses dérangent autant.
On se fiche aussi du discours des grands.
Peu importe ce qu’ils pensent, on s’aime tellement.
Nos sentiments balaient leurs jugements.
Paradis pastel entre nous.
Petit rien du tout, c’est à nous.
Un bonheur si fou, juste fou.
Amour bien plus fort que tout.
Un amour sans frein,
C’est tellement divin.
Un soir que pour la vie, on se le jure,
Des bandes aux entrailles vibrantes d’injures,
Nous accusent de répandre un sang impur
Par notre relation contre nature.
Leurs robustes jurons se déchaînent sur toi.
L’ignorance fabrique des hors-la-loi,
Depuis que la raison n’est plus en vue.
Alors s’enchaînent les coups rudes qui tuent.
Notre plus beau regard s’égare,
Mais notre histoire reste en mémoire.
Notre court bonheur, court encore.
Amour bien plus fort, court dehors.
Un amour sans frein,
C’est tellement divin.
Hier paysan d’une terre tout aride,
Aujourd’hui devenu juste apatride.
Un cadenas d’acier bloque tes pas,
Mais ta ténacité ouvre la voie.
Plutôt que de cramer sur un bûcher,
Tu t’évades dans le plus grand secret.
Aucun pays ne te donne de droit,
Aucune frontière ne te tend ses bras.
Tu n’as plus que tes jambes pour courir.
Mais pour aller où, si ce n’est d’en finir.
Tu as parcouru tout ce long chemin,
Surtout pour réinventer ton destin.
Au lever du jour
Tout vacille.
Ton corps dégoupille
Ce trop-plein d’eau amère.
Au lever du jour
Tout s’enfile.
Tes organes s’empilent,
À tes pieds, juste l’enfer.
Des passeurs écopent tes rêves éphémères,
Et remplissent leurs poches d’une main de fer.
Tu espères pouvoir enfin te refaire,
Un jour revoir ta bien-aimée si chère.
Tu ne t’attendais pas à tant de misère,
Dans ces camps de migrants, vivre un calvaire.
Toujours debout mais moral au point mort,
Pas le temps de savourer le dehors.
Encore une nuit en transit on n’sait où.
Ton avenir ici et maintenant se joue.
Après cette course dingue à rebondissements,
Tu te démènes mais dérives face au courant.
Au lever du jour
Tout vacille.
Ton corps dégoupille
Ce trop-plein d’eau amère.
Au lever du jour
Tout s’enfile.
Tes organes s’empilent,
À tes pieds, juste l’enfer.
Brûler de suite ton passé à l’encens,
Prendre la direction d’une marine errance.
Sans papier avenir très incertain.
Canot surchargé sonne le clap de fin.
Plus d’ailleurs pour cet oiseau voyageur,
Dans les eaux troubles se perd le migrateur.
Au lever du jour
Tout vacille.
Ton corps dégoupille
Ce trop-plein d’eau de mer.
Au lever du jour
Tout s’enfile.
Tes organes s’empilent,
À tes pieds, juste l’enfer.
Bonjour, n’fait pas copain comme ça.
Premier contact, simple bonjour,
C’est juste le premier du jour,
Timide mais tout de même pour toi.
C’est déjà ça, c’est au moins ça.
Pas le temps d’une minute à moi,
Une seconde suffit, bref bonjour.
Je ne vous remets pas comme ça,
Lointain sourire, on s’dit bonjour.
C’est au moins ça, c’est déjà ça.
Deux syllabes ce n’est rien du tout,
Mais ces deux-là, elles comptent pour nous.
Bonjour tout va.
Bonjour c’est toi.
Bonjour c’est moi.
Bonjour c’est nous.
Bonjour c’est tout.
Dilemme, flemme, t’aimes ou pas bonjour.
Moi j’aime, alors tant pis pour toi.
Hautaine au teint, bien vilain ça,
Regard fermé, même pas bonjour.
Et secoue-toi ! Et bonjour toi !
Fin de vie pour cet être-là,
Qui espère de derniers beaux jours.
Maladresse, surtout n’oublie pas,
Chaque jour ton tout petit bonjour,
C’est un grand pas, c’est un vrai pas.
Deux syllabes ce n’est rien du tout,
Mais ces deux-là, elles comptent pour nous.
Bonjour tout va.
Bonjour c’est toi.
Bonjour c’est moi.
Bonjour c’est nous.
Bonjour c’est tout.
Chassés croisés, ils lèvent les bras.
Ce geste-là, c’est un bonjour.
Sur notre Terre peu importe l’endroit,
Quelle que soit la langue du bonjour,
Le dire nous va, le dire ça va.
Citadin ou pas retiens ça,
Premier mot du jour, p’tit bonjour.
Partout où tu vas, n’oublie pas,
Deux courtes syllabes tu entoures.
Bonjour c’est ça, bonjour est là.
Dans un coin du jardin, une étrange fleur
Dévoile soudain ces estivales couleurs.
Sur un frêne printanier, une p’tite hirondelle
Déploie avec élégance ses frêles ailes.
Bravant l’hiver, une foudroyante machine
Construit en un éclair un champ de ruines.
Jetée en Seine, une vie monotone
Rêve d’une résurrection en automne.
Au milieu du désert, deux amoureux
S’étonnent en août d’un été frileux.
En octobre, des passants agités
S’enflamment à l’arrivée des pompiers.
Au sein d’une ruche en éveil, des abeilles
Butinent un printemps toujours en sommeil.
Entre ciel et terre plus rien à faire,
S’annonce déjà le dernier hiver.
Cela doit vouloir dire des choses.
Les choses de la vie supposent.
Cela doit vouloir dire des choses.
Les choses de la vie s’opposent.
Venu de nulle part, un funeste message
Détruit quatre saisons en un bref passage.
Alors on se terre, alors on s’enterre,
Après le cataclysme, plus qu’à se taire.
Tu te lèves et reprends les choses en main.
Tu ne veux plus remettre au lendemain.
Juste une marche arrière, pas perdre ces sons,
Tu aimes les quatre saisons toutes en action.
Cela doit vouloir dire des choses.
Les choses de la vie se posent.
Cela doit vouloir dire des choses.
Les choses de la vie s’imposent.
À nouveau, Vivaldi sur ta sono,
Alors la vie se réinstalle là-haut.
C’était un mauvais rêve bien salaud,
Électrochocs pour les hommes, il en faut.
Je tente de poser des mots sur l’obscurité.
Ma main d’ado tremble face à la difficulté.
L’angoisse de ne pas y arriver.
Rechercher la simplicité,
Laisser mon ego de côté.
Éviter juste de cauchemarder,
Et mon éveil réinventer.
Prendre le temps de l’inspiration,
Pour une plus douce expiration,
Malgré une brève hésitation.
Pas encore de mot, éclat de sanglots.
Pas encore de mot, que de gros sanglots.
Sanglots, longs sanglots, sanglots pris au mot.
Mes émotions se chamaillent toutes dans ma tête.
Remplacer celle-ci par une grande épithète.
Non, pas encore tout à fait prête,
Non, pas encore vraiment trouvé.
En quête d’indices éparpillés,
Attraper vite le mot propice,
Attention à ce précipice.
Un labyrinthe, puis c’est l’évasion.
La fine plume se met en action,
Une majuscule annonce un nom.
C’est mon premier mot, éclat de sanglots.
C’est mon premier mot, que de beaux sanglots.
Sanglots, longs sanglots, sanglots pris d’assaut.
Les lettres manquantes du puzzle sèment le doute.
Encore un petit effort pour crever la voûte.
Je quitte mon tunnel cérébral,